Interview: FIREMASTER CONVENTION

FIREMASTER CONVENTION 2024 : Entretien avec Joffrey, Directeur programmateur de Tonnere Live (propos recueillis le le 31 mai 2024)

Cette année, Metal-Eyes est fier d’être partenaire de la nouvelle édition de la nouvelle édition de la Firemaster Convention, qui quitte Châteauroux (36) et se relocalise à Issoudun (36), siège de Tonnerre Live, l’asso organisatrice. Joffrey, son directeur et programmateur nous dit tout sur cette nouvelle convention qui se tiendra au Palais des Expositions et des Sports d’Issoudun (PEPSI, ça ne s’invente pas !) du 25 au 27 octobre 2024 et qui accueillera en concerts pas moins que GBH, Gorod, AirForce, Nightmare, Tagada Jones et d’autres encore.

Avant de rentrer dans le vif du sujet de la Firemaster Convention qui revient en octobre prochain, peux-tu te présenter en quelques mots ?

Bien sûr : je suis directeur de Tonnerre productions qui est une association basée à Issoudun et qui existe depuis 2012. L’objet de cette association est l’organisation et la promotion d’évènements culturels, notamment de musiques actuelles. Depuis 12 ans, on organise des concerts principalement sur le Cher et l’Indre. A l’époque on était très éclectiques, c’est-à-dire qu’on pouvait organiser des événements aussi bien reggae qu’electro, metal ou rock, et depuis quelques années on porte un nouveau projet, la Firemaster Convention, sur lequel j’interviens en tant que programmateur musical mais aussi sur d’autres activités qu’il y a sur cette convention. On en parlera après j’imagine. En tant que directeur, je gère une équipe de permanents, d’intermittents et de bénévoles. J’essaie de fédérer, de faire en sorte que tout ça fonctionne. Je suis une pièce importante mais je ne suis pas seul sur le bateau, il y a toute une équipe derrière moi.

Une équipe de combien de personnes ?

Sur la structure, nous sommes 5 permanents – même si on ne fait pas que de la production musicale, on fait aussi d’autres choses. Après, en fonction des événements, on peut monter à 15/15 salariés avec une centaine de bénévoles. Une équipe qui s’agite principalement le jour du montage et du démontage, mais c’est ce que j’aime bien : gérer un projet sur ses différentes étapes jusqu’au jour où tout s’agite et où on partage avec le public.

Tu t’étais occupé des précédentes éditions qui avaient eu lieu à Châteauroux ?

Tout à fait, oui.

Pourquoi avoir changé de lieu, être passés de Châteauroux à Issoudun ?

C’est principalement pour une question, logistique. On a l’habitude de travailler avec plusieurs villes, plusieurs lieux sur les départements de l’Indre et du Cher, donc on n’a pas de problématique particulière. Ça n’a rien de politique, on travaille avec tout type de villes sans contraintes particulière. La question principale c’était de gérer la logistique de ce genre d’évènement, comment rendre la gestion plus facile. La structure est basée à Issoudun, une ville de15.000 habitants pas très loin de Châteauroux, mais à une trentaine de kilomètre, donc, d’un point de vue logistique il fallait tout déplacer. On a pas mal de scénographie, de structures à aménager pour cette convention, donc c’était assez complexe. Après, le hall des expositions de Châteauroux est une très grande salle, difficile à exploiter…

… et à chauffer. Ceux qui ont assisté à la première édition s’en souviennent…

(Rires) Oui, difficile à chauffer. En plus, la première édition a eu lieu au cœur de l’hiver et c’était un peu absurde un lieu aussi grand… On n’avait pas non plus beaucoup d’alternative, on voulait que la première édition ait lieu à Châteauroux, qui est la préfecture de l’Indre, une ville moyenne avec 100.000 habitants. La salle est très grande, elle est difficile à aménager et, comme tu le dis, il y a d’autres contraintes : la chauffer, mettre en lumière la scénographie, etc. Là, à Issoudun, il y a une salle qu’on connait bien puisqu’on y a déjà travaillé, qui s’appelle le Pepsi – le Palais des Expositions et des Sports d’Issoudun – une salle un peu plus petite. On va limiter la capacité à 1.000 personnes par soir, mais on a déjà organisé des choses avec 2.700 personnes ou même 3.000 personnes sur une autre esthétique.

Ce qui permet aussi de voir la convention grandir et pouvoir accueillir un public croissant.

Oui, ce qu’on veut avant tout, c’est proposer un bel accueil. Ce qu’on veut organiser, c’est un peu ce qu’on voudrait trouver en tant que festivalier ou public. Ce qu’on regrette un peu sur certaines grosses machines, c’est parfois la trop forte affluence et le fait de ne pas pouvoir assister aux spectacles et aux activités dans de bonnes conditions. Alors on n’a pas la prétention de faire une salle pleine dans tous les cas, on est aux débuts du projets. Mais même si on pouvait accueillir une grosse affluence de 2.000 personnes, on n’accepterait pas forcément tout le monde. Notre objectif, c’est de proposer une expérience de festivalier de haute qualité.

Une première édition avait eu lieu à Châteauroux, en hiver, en février 2020. Une seconde édition a été quant à elle quelque peu tronquée par une certaine crise sanitaire et qui s’est faite à distance. Un retour au live en 2022 toujours à Châteauroux. Sur chacune de ces éditions, vous avez eu au minimum un groupe, un artiste international, le reste étant consacré à la scène française. Comment sélectionnez-vous les artistes qui vont jouer à cette convention ?

Déjà, on essaie d’avoir des artistes internationaux. On a la chance de pouvoir travailler sur une esthétique très dynamique à l’échelle internationale – et qui nous vient, aussi, de la culture anglo-saxonne. C’est normal d’avoir des groupes mythiques anglais, américains… Pour nous, c’est important d’avoir une diversité d’origines au niveau des groupes. Bien sûr, il y a une majorité de groupes français, il y a une scène actuelle très créative, surtout sur la scène djent, hardcore… on essaie d’avoir une programmation équilibrée entre la scène française et la scène internationale. Ce n’est pas toujours très facile de programmer des artistes internationaux parce que ça coûte cher de les faire venir en France, surtout quand ils sont hors tournée. La programmation se fait aussi en fonction des esthétiques : on essaie de programmer une soirée avec une thématique – hard, heavy, death sur une soirée et un peu plus punk, hardcore, metal core sur une autre. La scène punk est aussi très marquée et reconnue en France, on n’a pas trop de mal à trouver des artistes dans cette mouvance (rires). Il y a aussi l’Angleterre qui n’est pas trop loin et qui est un vivier historique…

Tu parles de l’Angleterre. Cette année, vous faites venir AirForce. Le point marketing principal, parce qu’il reste un groupe assez peu connu sauf d’une frange un peu plus « pointue » – c’est le groupe du tout premier batteur d’Iron Maiden. Pourquoi les avoir sélectionnés eux plutôt qu’un autre groupe – sachant que sur la troisième édition, il y avait Phil Campbell, presque le guitariste historique de Motörhead, en tous cas, celui qui aura passé le plus de temps dans le groupe, l’année d’avant il y avait le gigantesque dans la taille Chris Holmes, premier guitariste de W.A.S.P. Il y a un lien qui se fait avec les groupes d’origines de ces groupes qui viennent…

Tout à fait. Il est important pour nous de faire venir des personnes, des personnalités, qui ont eut un impact non négligeable dans le développement de cette musique. C’est déjà un plaisir d’accueillir ces légendes, ensuite, d’un point de vue musical, c’est l’histoire de beaucoup de choses, et, surtout, on n’est pas sur du tribute band. Il peu y avoir  de temps en temps des reprises, mais ce sont surtout des artistes qui composent et qui ne sont pas restés figés sur leur passé de « musicien de… » C’est ça qui est intéressant : on a des artistes qui sont passés dans des groupes qui sont mythiques, mais qui ont aussi leur carrière, qui ont eu mleur propore histoire et qui continue de la faire vivre. C’est hyper important pour nous. Je ne pense pas que, dans le cadre de la Firemaster, on fasse venir de tribute band. Même s’il y a eu des réflexions autour de ça. Peut-être à l’extérieur de la convention mais pas dans son cadre. On cherche avant tout de la création originale, et on a vraiment plaisir à accueillir ces icônes-là.

En parlant d’icône… Il y a Tagada Jones qui, au-delà d’être un des groupes phares de la scène punk/rock alternatif français, célèbre cette année ses 30 ans d’histoire. Sais-tu si certaines choses particulières sont prévues pour fêter cet événement avec eux ?

Ça… il faudrait demander au groupe s’ils préparent quelque chose de spécial. Nous, on n’a rien prévu si ce n’est que de les faire jouer. C’est un groupe qu’on a déjà reçu dans la programmation « traditionnelle » de Tonerre, et c’est un groupe qu’on a toujours grand plaisir à accueillir. Ce sont de personnes humaines, qui ont des thématiques touchantes et d’actualité – ils ont sortis des albums revendicatifs contre les conflits, et en ce moment, c’est pire. Malheureusement le groupe est encore plus d’actualité, et c’est un groupe dont la carrière s’est faite progressivement.

A la force du poignet…

Exactement ! Ce n’est pas un groupe qui est arrivé comme ça en haut de l’affiche comme on peut en voir aujourd’hui – on ne sait pas d’ailleurs si la longévité sera là pour ces groupes… Tagada Jones, c’est vraiment l’histoire, du punk, du metal. C’est un style hybride, un peu compliqué à catégoriser. On appréciera aussi toujours ce chant en français de Niko, avec cette plume qu’on lui connait bien. C’est un groupe qui fait partie du patrimoine français.

Tu n’as naturellement pas répondu à ma question, et c’est normal, j’imagine que certaines choses restent confidentielles. As-tu cependant des anecdotes concernant des demandes surprenante, étonnantes, inavouables de certains artistes qui venaient participer à la convention ?

Eh bien, écoutes : dans le metal, pas forcément, pas trop de choses surprenantes. Bien sûr, il y a de la logistique un peu compliquée comme aller chercher tel artiste à telle heure à tel aéroport… La scène metal est de plus en plus végane, donc ce sont aussi des choses à gérer, mais c’est normal.  

Pas de « caprice de stars » sous prétexte d’être la tête d’affiche, donc…

Non, non. La Firemaster est jeune, il y a des trucs un peu particuliers, comme des artistes qui ont signé un contrat et, finalement, le jour même, il faut les payer en liquide… Ils annoncent ça avant de monter sur scène « sinon on ne joue pas ». C’est gênant sur le moment parce que ce sont des choses qu’ils auraient pu prévoir avant. Des choses complètement illégales, d’ailleurs. Je ne citerais personne, mais c’est surtout les artistes étrangers…

Ça limite déjà le nombre !

(Rires) Oui, ça limite ! Sur d’autres productions, ça nous est déjà arrivés, avec des artistes reggae, Jamaïcains, qu’un bon quart soit donné dans une mallette. C’est souvent désagréable, surtout quand ils le disent au dernier moment. Maintenant, on connait la règlementation sur le paiement en liquide des choses… on a quand même globalement des artistes qui sont respectueux. C’est pour ça que j’aime travailler des projets metal, parce que les choses sont relativement franches : on a à faire à des gens qui n’ont pas peur de dire les choses, qui sont peut-être un peu moins… hypocrites que dans d’autres styles de musique.

Depuis le démarrage de la convention, y a-t-il des groupes que tu es particulièrement fier d’avoir accrochés à ton palmarès ?

Oui, complètement ! Déjà, je suis très fier de tout ce que nous avons fait. Venom Inc., pour moi, était très important. Déjà d’un point de vue qualitatif – les albums qu’ils ont sortis sont de haute volée, et là aussi, c’est l’histoire des origines du black metal. Les artistes sont d’une gentillesse incroyable – Démolition Man, le bassiste était tellement heureux d’être avec nous qu’il s’est même fait tatouer le logo de la Firemaster sur le bras ! Sur l’événement, on a une tatoueuse, Lucette, il est allé la voir en lui disant qu’il était très content parce que c’était leur premier concert post-Covid, et que pour lui, c’était important, et il se faisait tatouer les concerts, les festivals, les dates où il était bien accueilli, où il était heureux. Effectivement, il y avait sur son bras tout un tas de concerts et de festivals, et il s’est fait tatouer le logo de la Firemaster et celui du Hellfest ! Il est reparti avec son bras tatoué, on en a une photo. Quand on voit ça, on est aux anges : non seulement il nous a marqués en venant sur place, mais nous aussi, on l’a marqué, Tony !

Cette année, yves Campion, le bassiste fondateur et seul membre originel de Nightmare, va jouer le jour de son anniversaire.

(Il rit) Il va donc falloir lui préparer un gâteau !

Ce genre de chose, vous le savez, j’imagine qu’un truc sympa peut se produire…

Oui, il y a des choses qui peuvent se faire. On est en contact avec les groupes, il y a des choses à voir ensemble. Evidemment, on ne peut pas tout dire, il y a des choses qui vont se passer pendant la convention qui restent un peu secrètes. On veut créer quelque chose d’un peu inattendu.

La convention se passe sur 3 jours. Pour les personnes qui viennent, y-a-t-il des solutions d’hébergement que vous allez proposer ?

Il y a des infrastructures hotellières non loin de la salle. Il n’y aura pas de camping parce que je ne pense pas que ce soit très demandé et il n’y a pas d’espace pour pouvoir accueillir du monde. On l’avait fait sur un événement où il y avait 3.000 personnes, seulement 50 ont campé. Donc là, non, ça ne vaut pas le coup, pas au mois d’octobre. Mais il y a un énorme parking en face de la salle, donc les camions aménagés peuvent facilement s’y installer.

En matière de condition d’accueil la Firmaster se distingue depuis les débuts en proposant 2 tarifs : un « jour » et un « nuit » permettant pour le second d’assister à tous les concerts, le premier permettant d’assister à tout sauf les 2 ou 3 concerts du soir.

Absolument. Pourquoi ? Simplement pour pouvoir faire son programme à la carte. On peut être fan de metal mais pas forcément apprécier la prog de la soirée. Donc on peut profiter de toutes les activités de la journée, d’autant plus que le programme de la journée est varié. On peut faire son petit parcours de… non, pas festivalier, comment on pourrait dire ? Conventionneur ?

Allez, oui, un néologisme, il sonne bien.

Les gens qui ont pris leur place pour le soir, on met la journée dans le pack, on ne va pas les faire attendrez dehors pour n’entrer que pour le concert ! L’idée c’est que chacun puisse profiter de la journée complète.

En revanche, le public « jour », qui est déjà à l’intérieur, doit quitter les lieux. Comment faites-vous sortir les gens qui n’ont que le pack journée ? Je me souviens que la première édition, vous aviez fait sortir tout le monde pour faire re-rentrer le public « soir »…

Oui, on a rectifié la chose sur seconde édition avec des bracelets. Les gens qui avaient le bracelet journée étaient invitées à sortir. On fera pareil. Ceux qui auront le bracelet « soir » seront invités à aller patienter dans une autre zone, avec bar et tout, on ne va pas les parquer ! Des bracelets, tout simplement.

Quelles sont les activités prévues pour l’édition 2024 ?

Comme les années précédentes : de la masterclass, des ateliers, des conférences, des tables-rondes, des rencontres, des projections et des animations. Ça va être un gros calendrier d’animation, dont le bingo du dimanche avec des lots sympa à gagner. Le thème de l’édition de cette année, c’est arts visuels et metal avec des animations et des ateliers qui traiteront de l’influence des arts visuels sur le metal et l’inverse.

As-tu quelque chose à rajouter sur cette édition qui se tiendra à Issoudun les 25, 26 et 27 octobre prochains ?

Je crois qu’on a fait le tour, on peut trouver toutes les informations sur le site www.firemaster-convention.fr

FIREMASTER CONVENTION: Back in the game!

La voici de retour! C’est Issoudun (36) qui, cette année accueillera la Firemaster Convention du 25 au 27 octobre 2024. Située e plein cœur de la Région Centre Val de Loire, entre Bourges et Châteauroux, Issoudun est facilement accessible par la route.

Au programme, des conférences, des expositions, un market, des masterclass et, naturellement, des concerts. Car c’est ce qui fait la force de cette convention quelque peu bousculées par la crise sanitaire et une part de doute. Alors, adieux – ou n’est-ce qu’un « au revoir’? – Châteauroux, bonjour Issoudun.

Les premiers noms annoncés ont de quoi donner envie, jugez-en plutôt: du heavy metal de Airforce – le groupe fondé par Doug Samson, le premier batteur d’Iron Maiden, au très brutal Beyond The Styx, en passant par Nightmare, les fiers « ancêtres » du heavy metal tricolore, et les heavy punks de Tagada Jones, la fête promet d’être belle. Très belle!

Toutes les infos sont à découvrir sur le site de la Firemaster Convention, qui propose un accès direct à la billetterie. Comme pour les précédentes éditions, il existe deux formules: un pass journée (journée individuelle – 4,90€ – ou pass 3 jours – 12,90€) donnant accès l’ensemble de la convention, hors concerts des têtes d’affiches, ou un Night&day pass (22,90€ par jour ou 44,90€ pour les 3 jours – soit même pas le prix de deux jours complets!) qui donne accès à toutes les activités et tous les concerts du festival. A ce prix-là, il serait dommage de se priver.

Alors, à tous ceux – et celles – qui se plaignent du fait que, en dehors de Paris, Lyon et Clisson il ne se passe jamais rien… ben, vous savez ce qu’il vous reste à faire: se rendre à l’adresse suivante:

Palais des Expositions et des Sports d’Issoudun – Rue Georges Brassens, 36100 Issoudun pour assister à trois journées festives avec des concerts à taille humaine !

FIREMASTER CONVENTION #3: vendredi 29 avril

Les 29 et 30 avril et le 1er mai 2022 s’est tenue la troisième édition de la Firemaster Convention de Châteauroux. Celle de l’an dernier s’était adaptée à la crise sanitaire et avait fait l’objet de diffusion de concerts à distance. Cette année marque le retour d’un accueil physique dans ce même hall des expos de la préfecture de l’Indre plus tardivement dans l’année que lors de l’édition de 2020 (qui, pour rappel, vit Vulcain donner son dernier concert – sans que le groupe ne le sache lui-même). Et c’est une bonne chose car cette fois, la température intérieure est normale, on ne se les gèle pas!

La site est une nouvelle fois divisé en deux: une grande partie réservée au market et activités annexes (projections de films – Metal hurlant et Lords of chaos – débat et conférences, jeux divers, photo booth), la salle de concert se trouvant dans le dernier tiers. L’espace occupé par la scène est plus vaste qu’il y a deux ans, les lights et décors clairement plus travaillés et professionnels. Pourquoi, avec une affluence à la base limitée, ne pas avoir proposé un point rencontre et dédicaces? C’eut été le lieu idéal pour tout le monde en cette reprise de concerts… A voir pour l’an prochain.

Dès mon arrivée, un triste constat s’impose: le public est absent… Dans un si grand hall, c’est flagrant. Maintenant, nous ne sommes que vendredi, certains travaillent encore, alors espérons que les concerts du soir attireront plus de monde. L’affiche de ce vendredi est pourtant alléchante proposant des styles variés, du metal sympho au thrash en passant par le hard rock.

Les concerts débutent avec les Lyonnais de Whyzdom, seul groupe à jouer pour tout public détenteur de pass « Day » ou « Night ». Devant à peine une centaine de spectateurs, Vynce Leef (fondateur, guitariste passé depuis à la basse) et ses comparses terminent de jouer un titre avant qu’il ne lance au public: « c’était le soundcheck! Maintenant, on sort, et on revient après l’intro! ».

La bonne humeur est visiblement de sortie, d’autant que, Marie, la chanteuse le dira plusieurs fois, c’est le premier concert que le groupe donne depuis 3 ans. Avec un set de 45′, Whyzdom propose 8 titres au public auxquels s’ajoute une sympathique mise en scène – le regard sévère de Marie maniant l’épée! une très agréable mise en bouche.

Ce sont ensuite les Grenoblois d’Amon Sethis qui viennent présenter leur dernier album en date, Part 0: the queen with golden hair (2020). Toujours inspiré par l’Égypte antique, Julien, le chanteur et dernier membre fondateur se présente masqué , enflammant son pupitre tel un rituel d’alors.

Le heavy presque prog fait son effet, malheureusement devant un public toujours peu nombreux, mais qu’importe. Les gars sont à la tâche et se font plaisir pendant les trois quarts d’heure alloués, distillant leur metal progressif sans être prise de tête et teinté de ces ambiances orientales qui font mouche. Un set efficace, un groupe au taquet, des musiciens qui semblent ravis de disposer d’une vaste scène. Julien arbore en fin de show son livre de chevet, « une édition de Champollion – celui qui décrypta les hiéroglyphes – trouvée dans un vide grenier pour à peine 50 centimes… » histoire de participer un peu plus à la culture du quidam châtellerain.

Le premier gros morceau du jour se nomme Titan. Reformé presque par hasard, le groupe de Patric Le Calvez a publié l’an dernier l’un des albums français les plus remarqués de 2021, Palingenesia. Prévu à l’affiche du « Firemaster à distance » de l’an dernier, le groupe n’avait pu se déplacer, car « on finalisait l’album. En plus, les conditions de circulations étaient telles qu’on a préféré se concentrer sur les derniers aspects du disque« .

La salle commence à bien se remplir, le nombre de T-shirts floqués du logo du groupe tendant à démontrer qui est la vedette du jour. Nous le savons, Titan sera également à l’affiche du Hellfest. Quand je leur demande comment on se prépare à un tel évènement, la réponse est simple « On ne se prend pas la tête. On connait nos titres, on ne va pas s’amuser à vouloir prendre toute la place au HF… Mais on y va, tranquillement. », au point qu’après son show, certains des musiciens concèdent ne pas avoir été vraiment en place. Pas si vrai, même si une moitié d’entre eux arbore un look cuir biker et l’autre est plus cool.

Mais scéniquement, rien à dire: Titan propose un heavy metal brut et thrashisant qui séduit de bout en bout. Le Calvez est en voix, on sent une formation complice et heureuse de profiter du temps présent quelque peu béni. Et si le public n’a pas encore entièrement assimilé ce dernier album, il reprend en chœur l’hymne L’Irlande au coeur. Et dans quelques semaines, avec quelques milliers de personnes, je dirai sans trop m’avancer que « frissons garantis ». Oh, oui, vivement le HF même s’il sera très tôt!

Trust, la légende, la fierté nationale qui a révolutionné le hard français est le groupe qui joue le plus longtemps. Une heure quinze allouée aux Parisiens et j’ai envie de dire: pour ça? Déjà, Trust est le seul groupe à n’avoir pas proposé de merch. Pourquoi? Mais plus encore, le groupe se contente, hormis Antisocial, de ne jouer que des titres de ses deux derniers albums en date, Dans le même sang (2018) et Fils de lutte (2019), deux albums pourtant de très bonne facture, sans véritable enthousiasme. Trust offre un concert… ennuyeux.

Bernie, d’ordinaire si engagé et harangueur, ne s’adresse au public qu’en donneur de leçons (« C’est bien d’accueillir les réfugiés ukrainiens, mais quand il s’agit des Syriens ou des Afghans, c’est une autre histoire… Ouais, ils sont blonds aux yeux bleus, ça fait un peu raciste, non? ») mais guère plus. Au nom de la rage? Elle est finalement loin. même sur Fils de pute, tête de liste, pourtant d’actualité, rien. On fait participer le public, un peu, mais la rage n’est pas là ce soir. David Jacob et Izo Diop, en dehors d’un moment sautillant, font de la figuration et Nono… le concert démarrant avec des problèmes de guitare, qu’il doit changer, a-t-il eu une influence sur le renfrognement général? Reste que le bulldozer est en panne. On se contente aujourd’hui de peluches posée en observatrices sur les amplis personnalisés. Décevant.

Phil Campbell and the Bastard Sons investissent la scène vers minuit. Le public est bien présent, se massant devant les planche pour voir l’ex-guitariste de Motörhead. Mais le Gallois est là pour son groupe et bien que des titres de son ancienne formations soient un passage obligatoire, les deux tiers du set voient le quintette proposer du matériel original et bigrement efficace. C’est simple, le bougon laisse place au sourire à plus d’une reprise, et ça fait du bien à voir.

Le rock, le vrai, un peu hard, un peu punk, direct et crasseux, c’est ça. inutile d’en faire des tonnes, les gars connaissent leur boulot et retournent rapidement la salle. Neil Starr (le seul qui ne soit pas un des ses fils mais en a une putain d’attitude!) se met le public dans la poche en un temps record, ne le ressortant que pour mieux le tenir dans sa main.

On pourra s’étonner que la première reprise de Motörhead fut un titre de l’époque de Fast Eddie, Iron Fist, mais on ne boude pas son plaisir. Quelle que soit la formule – originale ou passée – ça joue grave et ça regarde devant. Et, devinez quoi? devant, c’est un nouveau hellfest à ne pas manquer. Phil Campbell fait aisément oublié le concert d’avant et le public peut s’en retourner heureux. Bravo!

Metal Eyes ne fut pas présent pour les deux autres journées. Charge aux amis de United Rock Nation et de Live And Tracks – punaise, ça fait du bien de vous retrouver les gars! – de vous conter la suite des évènements.

A l’année prochaine, si tout va bien. Car sans soutien du public, ces initiatives sont amenées à disparaitre, alors, bougeons-nous, bougez-vous! Des concerts, fest et conventions pullulent, allez-y!

FIREMASTER CONVENTION 2022 – « Chapter 3: Cultures that made us » – Châteauroux (36)

Une première édition en février 2020 passée juste avant le confinement (qui fut le théâtre de ce que l’on sait avoir été le dernier concert de Vulcain), une seconde édition menée en distanciel cause Covid en 2021… Alors que l’espoir d’un retour à une vie un peu plus normale revient, les responsables de la Firemaster Convention de Châteauroux annoncent avec un esprit optimiste la programmation des 3 journées de la nouvelle édition.

Celle-ci se tiendra – ouf, souvenirs frileux de février 2020 – du 29 avril au 1er mai prochain, toujours au hall des expositions de Châteauroux. Intitulée « Chapter 3: the cultures that made us » cette convention réunira pendant 3 journées musiciens, conférenciers, exposants, fans et autres autour de concerts, d’ateliers, de tables rondes et autre masterclass.

Chaque journée est divisée en 2: un premier accès de 10h à 18h30, un accès soirée. Naturellement, seuls les détenteurs de pass « Day & night » auront accès aux concerts du soir, chaque formule étant proposée à des tarifs très raisonnables (cf. billetterie)

A cheval entre festival et tables rondes, la programmation est alléchante. Les concerts? Prévoyez (toujours sous réserves, naturellement), la venue de Trust, Phil Campbell and the Bastard Sons, The Exploited, Sidilarsen, Titan, Amon Sethis, Venom Inc., Karras, Betraying The Martyrs et bien d’autres. il y en aura pour tous les goûts!

Les débats et tables rondes porteront eux sur la thématique annoncée: la culture metal, ses influences, l’imaginaire des festivals. Il y aura même des projections de film (Lords of chaos – version intégrale interdite au moins de 18 ans – et le cultissime Metal hurlant), et l’on retrouvera également avec plaisir les commerçants du metal market qui abritera disquaires et artisants divers.

Rendez-vous donc dès le 29 avril à 10h au 1, avenue Daniel Bernardet – 36000 Châteauroux.

Retrouvez toutes les info sur le site de la convention: FIREMASTER CONVENTION 3

FIREMASTER CONVENTION: Châteauroux, du 21 au 23 février 2020

La semaine dernière, le Hall des expositions de Châteauroux (Indre) a ouvert ses portes à la première Firemaster convention consacrée au metal et au rock. Réunissant sur 3 jours amateurs et professionnels, la convention a proposé des conférences et de nombreux concerts, ainsi qu’un market varié.

Si le public a fait honneur à cette initiative, il a, comme tous les participants de cet événement – organisateurs, exposants et musiciens – souffert d’un froid humide, les lieux – un ancien gymnase fait de tôle et de béton – n’étant pas chauffés. Ceci est d’autant plus dommage que le département de l’Indre et la ville de Châteauroux soutiennent cette initiative. Et ce type d’initiative n’attire pas encore suffisamment de monde pour que l’organisation puisse débourser les sommes demandées. Peut-être serait-il judicieux d’envisager de décaler le prochain Firemaster à des jours plus cléments.

Metal Eyes ne s’est déplacé que le samedi. Ce jour là, la convention avait prévu des activités variées, dont une bourse d’échange pour collectionneurs avertis, une masterclass animée par le nouveau guitariste d’ADX, Néo. Le happening qui a clairement attiré le plus de monde – hors concerts – est la conférence animée par Elodie, attachée de presse et patronne de l’agence qui monte Ellie Promotion qui évoque avec la participation de Michel Bosseau (ex-Garance Production et Directeur chez Les Formation d’Issoudun) et Phil ‘Em All, ancien animateur du Rock Fort Show, fondateur du Paris Metal France Festival et (actuel) manager d’ADX. Le jeu des questions-réponses a permis de faire ressurgir nombre de souvenir de ces folles années 80, souvenirs qui voit le public approuver, hocher de la tête et frémir à l’évocation de certains événements qui font ressortir une once – mais toute petite once – de nostalgie.

Malheureusement, bien qu’annoncées, les séances dédicaces prévues avec les groupes du soir n’ont pas eut lieu – bien que les musiciens se soient avec plaisir et simplicité prêtés au jeu en croisant les fans – ni même le France Metal Awards que devait animer Khermit, fondateur de France Metal et organisateur de la convention. Le temps a manqué pour organiser les votes et réunir les musiciens concernés. L’an prochain, peut-être?

Au delà des stands variés où l’on trouve disques, CD, sculptures, créations diverses, la convention c’est aussi des concerts. Arrivés trop tard pour voir les progueux de Overstrange Mood, mais dans les temps pour les autres. Cependant, alors que j’entame une interview des copains de Vulcain, pas vus depuis une éternité, c’est Loaded Gun qui balance la purée. Impossible de discuter, sauf dans le camion des frangins Puzio où nous trouvons refuge.

Loaded Gun, que j’avais un peu démonté sur disque, c’est un look et une attitude scénique. Malgré un son un peu compliqué – la structure n’est pas la plus adaptée pour du rock – Loaded Gun fait le job. Avec son bon gros hard rock teinté 80’s – ça tombe bien, c’était le thème de la conférence…

D’ailleurs les groupes à suivre sont tous issus de cette période – Max coincé entre sa barbe et son kilt, harangue le public, tandis que derrière ses fûts, la crête de T.misterift gigote au rythme de ses martèlements. L’avant scène est à l’avenant bien que l’on sente une certaine concentration doublée d’une envie de bien faire. Le public de la journée semble apprécier.

Il est 18h lorsque la sécurité demande au public de bien vouloir quitter les lieux… Tous les billets ne donnant pas accès aux concerts du soir, il faut une nouvelle fois filtrer les entrées. La file s’allonge ainsi dans le froid avant que le public ne pénètre de nouveau dans ce hangar.

Les trois groupes de la soirée bénéficient du même temps de concert, soit 1h10.  Ce qui, naturellement, force chacun à peaufiner sa setlist. Le trio est en forme, ce soir, et Vulcain, comme à son habitude, balance un Rock’n’roll secours immédiatement acclamé et repris par un public connaisseur. Quelques « anciens » sont venus en famille (et je suis choqué de voir encore aujourd’hui des enfants sans protection auditive. Vous direz quoi quand votre marmaille se plaindra trop tôt d’acouphènes?) et savoure ces moments rares.

D’autant plus que Vulcain parvient à surprendre et faire plaisir. Si son set est, comme souvent, axé sur l’indémodable Rock ‘n’ roll secours, il fait aussi la part belle au dernier né, Vinyle, dont le trio joue pas moins de 3 morceaux (Vinyle, Motör et Héros). Si Avec vous (de V8) et Blueberry blues (Desperados) fonctionnent à coup sûr, la surprise vient de deux cartouches presque jamais jouées: tout d’abord Le soviet suprême (Big brother), toujours efficace, qui voit un certain Stephane Buriez (Loudblast, Sinsaenum) rejoindre Vulcain.

Le bougre parvient même à faire rire Daniel. Puis vient Derrière les cartes (Transition) qui voit les plus connaisseurs se transformer en piles électriques. Vulcain est en forme, est loin d’avoir dit son dernier mot et chauffe la salle comme il faut, avec un classique conclusion L’enfer/Vulcain et La digue du cul, moins efficaces que d’habitude, mais le public est conquis.

Changement de plateau rapide et voilà le gigantesque Chris Holmes qui investit les lieux accompagné de ses Mean Men. Gigantesque par la taille car, avouons-le, le guitariste est assez peu reconnu en France depuis son départ de W.A.S.P. Ses albums sortent assez confidentiellement, et le bonhomme est rarissime sur scène, en nos contrées en tout cas.

Alors le concert de ce soir pourrait bien prendre une tournure événementielle. Accompagné d’un tout nouveau bassiste français (dont le nom m’échappe mais qui n’a eu que 2 semaines pour apprendre le répertoire), Holmes met son répertoire en avant, mais sait qu’il ne peut passer à côté de certains morceaux de son ancien groupe. Ce sont ainsi les classiques L.O.V.E machine, 95 nasty ou Blind in Texas qui sont offert en pâture au public.

Ce qui est certain, c’est que le répertoire passe bien, très bien l’épreuve de la scène, malgré quelques soucis de son pas très vite arrangés. La guitare craque par instants, mais peu importe, on se satisfait de l’instant.

La prestation de Chris Holmes and Mean Men finit de séduire le public grâce à la doublette finale: Keep on rocking in the free world (Neil Young) suivi du non moins imparable War Pigs (Black Sabbath). Étrange de terminer avec des reprises, mais un choix somme toute plus que fédérateur au regard des réactions du public. Et quand on voit comment Neo s’échauffe à la guitare backstage, on se dit que la suite va être tout aussi dynamique!

La soirée se termine avec ADX, dernier bastion de cette French speed metal division. Le temps de faire quelques vérifications, et voilà que débute un concert imparable. Le groupe fait honneur à Bestial, son remarquable dernier album qui vient de sortir, en proposant d’office deux titres. Au dessus des croix noires et Les sanguinaires sont taillés pour la scène, même si le public en connait pas encore bien ce disque.

Alors on se rattrape avec les classiques que sont Déesse du crime, L’étranger (Exécution), Notre Dame de Paris (Suprématie) ou les plus récents La mort en face (Non serviam) ou Red cap (Ultimatum). Neo, le plus récemment arrivé au sein d’ADX est aussi facétieux sur scène qu’en dehors, tandis que son complice Niklaus reste concentré, tout en arpentant la scène tandis que Julien secoue sa crinière et harangue le public. La jeune garde apporte cette fraîcheur et Phil en profite. Toujours doté d’un bon mot, le chanteur séduit le public comme toujours tandis que son compère de toujours, Dog, martèle ses fûts comme jamais. Avec ADX, l’ambiance est festive, comme toujours.

Je n’assiste pas à la fin du concert – froid et route cumulés ne font pas bon ménage – et apprends que le plus que sympathique Fred Leclerc, ex DragonForce désormais chez Kreator – rejoint les 5 le temps de l’indispensable Caligula. Pas grave, ce qui rassure, c’est de voir que nos anciens sont toujours là, vaillant, et que la fin est encore loin.

Au final, si le froid représente le seul bémol, cette première édition de Firemaster Rock & Metal convention est une réussite. Une entreprise à réitérer l’année prochaine, avec un peu plus de chaleur, svp…

 

 

FIREMASTER CONVENTION – Châteauroux, du 21 au 23 février

La capitale de l’Indre, Châteauroux, accueille du 21 au 23 février une convention dédiée à l’univers du metal. Pendant 3 jours, le metalheads comme les curieux pourront assister à des conférences, des animations et des concerts. Ainsi se succèderont Black Bomb Ä, ADX – qui célèbre la sortie de son explosif nouvel album Bestial – Vulcain, Chris Holmes, l’ancien guitariste de W.A.S.P. venu avec ses Mean Men. Les conférences porteront quant à elles sur des thèmes portant sur notre pélerinage annuel qu’est le Hellfest, le développement de la scène rock et metal en France, ainsi qu’un mode d’emploi du metal animé par rien moins que Steph Buriez et Fred Leclerq.

Comme toute conventions, les visiteurs trouveront également un market, pourront voir des expos, participer à différentes animations dont un incontournable concours de air guitar.

Le programme complet est consultable sur le site de la Firemaster Convention ainsi que toutes les informations nécessaire à votre bonne organisation. Rendez-vous dès le 21 février à 10 h au Hall des Expositions de Belle-Isle – 1, avenue Daniel Bernardet à 36000 Châteauroux. Et pensez à effectuer vos réservations sur le site qui propose différentes formules: convention 1, 2 ou 3 jours, concerts 1 ou 2 jours et autres possibilités de 5 à 30 euros.