VULCAIN: C’est la fin…

 

C’est avec ce post sur Facebook que Marc Varez, batteur de Vulcain, a annoncé le 10 juin 2021 la triste nouvelle:

« C’est avec un pincement au cœur que nous vous annonçons que Vulcain arrête son activité.

Depuis plusieurs mois, Daniel Puzio (chanteur et guitariste), a des problèmes de santé qui ne lui permettent plus de monter sur scène sereinement. Il a donc décidé de cesser son activité musicale et nous respectons et comprenons tous sa décision.
Nous remercions tous nos fans de nous avoir soutenus toutes ces années, les organisateurs de concerts qui nous ont fait jouer et toutes les personnes qui se sont investies dans la grande aventure qu’a été Vulcain.
Nous ne participerons pas aux festivals prévus… »
Formé en région parisienne en 1981, Vulcain s’est rapidement fait remarqué par son heavy metal gras et puissant, rappelant, notamment par le chant de Daniel Puzio – guitariste, chanteur et fondateur du combo avec son frère, le bassiste Vincent – rugueux. Rapidement surnommé le Motörhead français, le quatuor (Didier Lohézic à la guitare de 1981 à 1989, décédé le 26 avril 2020 à l’âge de 61 ans), Vulcain se positionne dans le peloton de tête des jeunes loups de la nouvelle scène française. Son nom brille aux côtés de ceux d’ADX, H-Bomb, Sortilège, Blasphème, High Power…
La sortie de son premier album, Rock’n’roll secours, en 1984 permet au combo, alors accompagné de Franck Vilatte à la batterie, de tourner intensivement, notamment avec… Motörhead et de séduire un public croissant. Un passage par le premier France festival à Brétigny sur Orge confirme sa position de challenger sur qui il faut compter.

France Festival 1985

Dès Despérados (1985), Marc Varez récupère la place de batteur, poste qu’il conservera tout au long du parcours de Vulcain. Nouvelle tournée dont un passage plus que remarqué au France Festival de Choisy le Roi qui, pourtant, marque le désintérêt du public pour le metal hexagonal (à peine 2.000 spectateurs par jours…)

France Festival 1985

France Festival 1985

Big brother (1986) voit le groupe se lancer dans une intensive tournée française – Vulcain ouvre même pour Iron Maiden sur la tournée Somewhere on tour devenant le premier groupe français de la famille hard/metal à jouer à Bercy – qui se solde par deux dates à la Locomotive de Paris qui donneront naissance en 1987 au témoignage live Live force. 1986 c’est aussi la première cérémonie des Osc’hard au Théâtre du Forum des Halles qui voit Vulcain recevoir une pluie de récompenses…

Paris, Cérémonie des Osc’hards 1986

Mais… Le départ de Didier Lohézic force les frangins Puzio et Marc Varez à dégoter une nouvelle fine gâchette. Les ennuis commencent… Frank Pilant n’enregistre que Transition (1990) qui déroute les fans. Derrière les cartes frappe certes fort, mais la suite présente un groupe qui prend des risques sans parvenir à convaincre son public. Même constat avec Big bang (1992) avec, cette fois, la participation de Marcos Arieta à la guitare. Look plus « in », compos réfléchies, là encore, malgré la puissance du morceau titre ou de Faut faire la guerre, le public ne suit pas, pire: il déserte. La route est longue avant que Vulcain ne réussisse à séduire de nouveau son public.
La décision de devenir trio est sans doute la plus judicieuse qui soit. La nouvelle formule revient avec un album autonommé, comme un nouveau départ, un retour aux sources. Vulcain parait en 1994 et renoue avec le metal rugueux qui a fait la renommé du gang. Mais là encore, malgré le soutien de la presse spécialisée qui reconnait unanimement les qualités de ce nouvel album, le public ne suit guère. Question de confiance perdue que même Atomic live, le très bien nommé, ne parvient pas à retrouver.
Les tensions montent au sein du groupe qui enregistre en 1998 Stoppe la machine. Signe du hasard ou message évident, au delà du titre de l’album c’est son illustration qui interpelle: totalement inspirée de celle du premier album, la noirceur est sans équivoque. Une nouvelle tournée et, sans surprise, le trio jette l’éponge.
Jusqu’en 2010… Depuis quelques temps, le public, qui a vu revenir sur le devant de la scène, notamment grâce au travail de Phil ‘Em All, initiateur et animateur des différentes éditions du Paris Metal France Festival, nombre de groupes disparus. ADX, Blasphème, Killers (bien que n’ayant jamais vraiment arrêté) et même Océan… Ne manque plus que de voir Vulcain revenir. Mais en 2008, lors du PMFF II, rien n’est moins sûr. Marc Varez et Daniel Puzio se faisant toujours la gueule évitent de se croiser dans le couloir de la Loco (j’en suis témoin…) Heureusement, la hache de guerre est finalement enterrée et Vulcain officialise son retour en 2010.
Une vaste tournée est mise en place et le trio enregistre et filme son concert du 13 novembre de cette même année au Trabendo de Paris offrant au public le témoignage de son retour avec En revenant… La salle est comble, et le public aux anges. Notamment en découvrant l’invité le plus spécial qui soit sur les rappels: Didier Lohézic.

Trabendo, Paris 2010

La suite, ce sont des dizaines de concerts à travers la France, au Canada, en Europe, le Hellfest, de nouveaux albums – qui tardent, certes, mais qui séduisent: V8 en 2013 et, un dernier pour la route, Vinyle, en 2018.

Divan du Monde, Paris 2011

Divan du Monde, Paris 2011

Rebrechien, mars 2014

Rebrechien, mars 2014

Rebrechien, mars 2014

 

en revenant…

Vulcain cessant son activité, ce sont des souvenirs par dizaines qui refont surface: ma première rencontre avec le gang lors du France Festival de 85, le forcing auprès de leur manager d’alors, Elie Benalie, qui avait oublié m’avoir accordé un pass photo pour le concert de l’Eldorado avec Rogue Male, photos finalement prises du balcon… des interviews en pagaille, l’honneur d’avoir mes clichés (pris avec un simple bridge) retenus pour illustrer la pochette de En revenant…, le live du come back, Dan qui signe la préface de ma tentative de recueil « Fils de la haine », des concerts à Paris, à Orléans, Olivet, Rebrechien, Chateauroux, le Hellfest… Combien de fois nous sommes nous croisés, combien d’interviews dans les loges, un bar, le HRC ou dans un van? Depuis que j’ai découvert le groupe, Vulcain ça a toujours été une source de plaisirs, d’échanges simples et de rock pur et direct.

Rebrechien, mai 2014

Hellfest 2015

Olivet 2017

Olivet 2017

Olivet 2017

Merci Messieurs pour ces années de « Bon rock » comme l’écrit sur ses dédicaces l’ami Vincent, prenez tous les trois soin de vous. On ne se verra plus « sur la route » mais je continuerai d’écouter vos brûlots finalement indémodables.

Châteauroux 2020

Concerts from home: VULCAIN

La série Concerts from home continue et reviens en terres hexagonales avec l’un des plus puissants albums en public des 80’s, offert par les forgerons de l’enfer. Retour sur la naissance de Live force. 

VULCAIN – Live force (Musidisc, 1987)

Alors que la majeure partie des groupes français a plié bagages après, disons, le France Festival de Choisy le Roi, Vulcain, les forgerons du metal made in France, publie en 1986 son troisième album, Big brothers. Si le quatuor (Daniel Puzio au chant et à la guitare, son frère Daniel à la basse, Didier Lohézic – récemment disparu – à la seconde guitare et Marc Varez à la batterie), trop souvent comparé, souvent mais pas toujours à tort, à un Motörhead français, affine son son, il reste politiquement engagé, remplaçant quelque peu un Trust ayant jeté l’éponge au milieu de l’été 85. En récupérant la place de leader du heavy rock français, Vulcain a même l’honneur d’être le tout premier groupe hexagonal du genre à jouer au POPBercy en ouverture du Somewhere on tour d’Iron Maiden, devant un public chaud bouillant, le 29 novembre 1986. Une très belle fête pour célébrer la sortie de ce Big Brothers, non ? Battant le fer tant qu’il est chaud, Vulcain – et son manager / mentor d’alors, Elie Benalie, mettent en place une tournée digne de ce nom, selon les critères français d’alors… Une vingtaine de dates est ainsi planifiée entre le 13 mars 1987 au Palais des Sports de Joué les Tours (37) et le final des 2 et 3 mai 1987 à la Locomotive de Paris (ancêtre de la désormais Machine, mais configuration identique). Une tournée qui verra Vulcain sillonner l’Hexagone (Nantes, Montpellier, Nice, Orléans, Lyon, Besançon…) et s’offrir une petite escapade chez nos voisins suisses, belges et italiens. Et partout, les salles affichent complet. Autant dire que les dates parisiennes, dont seule la première, le 2 mai, est retenue pour l’enregistrement d’un album live, sont attendues de pied ferme par l’ensemble des musiciens, des techniciens et même Chariot, les Anglais invités en première partie, inclus, pour faire de ce final une fête mémorable. Et c’est le cas, la Loco, blindée comme jamais deux soirs de suite, accueille sans doute plus que les quelques 800 personnes que sa capacité autorise… Tant mieux, car le public est au taquet, transformant cette salle et son long couloir/bar en une étuve digne des chaleurs des enfers. Véritable cinquième homme de ce 2 mai 1987, ce public porte Vulcain aux nues de bout en bout du concert. L’ensemble des trois albums est passé en revue tout au long des 11 classiques que propose le groupe, au top de sa forme. Rock’n’roll secours, Fuck the police, La dame de fer, Comme des chiens côtoient le plus récent Khadafi. Étrangement, Vulcain propose même une reprise de Hell ain’t a bad place to be (AC/DC) pour un pré-final dantesque où le quatuor est accompagné de tout Chariot, Pete Franklin se chargeant – heureusement, quand on connaît l’accent de Daniel ! – du chant avant de conclure avec l’incontournable Digue du cul. Bien qu’un peu court (il aurait alors été risqué pour un groupe français, même le numéro un du metal, de sortir un double live), Live Force qui parait fin 1987, témoigne de la puissance de feu et de la popularité de Vulcain, alors au sommet de son art. Live force a été remasterisé par Marc Varez et réédité en 2004 chez XIII bis records sous format CD agrémentés de 4 titres complémentaires (Faire du rock, Les damnés, Le soviet suprême et Soldat) offrant ainsi une expérience un peu plus complète de ces concerts d’anthologie. Les choix futurs – départ de Didier remplacé par Franck Pilant pour un album déroutant, le bien nommé Transition, suivi de Marcos Arrieta sur le non moins étonnant Big Bang) – verront Vulcain se perdre et se noyer dans le doute avant sa dissolution à la fin du siècle dernier puis sa reformation de 2010 et un nouveau live explosif ( En revenant…,  2011) remettant quelque peu Vulcain sur les rails.

Interview: VULCAIN à la Firemaster convention

Interview VULCAIN : rencontre avec Daniel Puzio (chant et guitare) et Vincent Puzio (basse). Propos recueillis lors de la première Firemaster convention, à Châteauroux, le 22 février 2020

 

Après avoir commencé cette interview dans la loge de Vulcain, Loaded Gun monte sur scène et balance la sauce… nous empêchant d’aller plus loin. Daniel, Vincent et moi décidons de nous réfugier dans le van du groupe où se déroule une interview express que je vous livre aujourd’hui. Même s’ils ne sont pas les plus gais lurons de la terre, retrouver les frangins Puzio est toujours un plaisir, alors ne le boudons pas !

 

Metal-Eyes : Ça fait un bout de temps qu’on ne s’est pas vus, alors première chose : comment allez-vous tous les deux ?

Daniel : Ça va très bien… On est toujours sur la route, alors ça va vraiment.

 

Metal-Eyes : Voici bientôt 18 mois que Vinyle, votre dernier album, est sorti. Quelque part, c’est un retour aux sources. Comme se porte-t-il ?

Daniel : Les retours que l’on a c’est qu’apparemment, il a plu…

 

Metal-Eyes : « Il a plu », donc il ne plaît plus ? (rire général)

Daniel : Si, si, il plait ! On a bien tourné avec. Tout se passe comme prévu, le public est réceptif

Vincent : On a un bon accueil du public un peu partout.

 

Metal-Eyes : Ce disque a bien vécu, alors comment analysez-vous l’évolution de Vulcain entre vos deux derniers albums, V8, qui marquait votre retour aux affaires discographiques et Vinyle ?

Daniel : Peut-être qu’avec Vinyle on est allés un peu plus loin au niveau du travail, on s’est un peu plus penchés sur les compos pour faire en sorte de mieux satisfaire tout le monde…

 

Metal-Eyes : C’est-à-dire ?

Daniel : Comme tu as dit, c’est un peu un retour aux sources… Ce n’est pas comme ça qu’on l’envisageait, mais on est contents que les gens le prennent comme ça. On a tout fait pour revenir pas à nos origines mais à ce que sait faire Vulcain.

 

Metal-Eyes : Rien qu’avec le titre de l’album, il est clair que vous n’allez pas taper dans le trop moderne.

Vincent : Non, ce serait pas nous…

 

Metal-Eyes : Si l’un et l’autre vous ne deviez retenir qu’un seul titre de Vinyle pour expliquer à quelqu’un qui ne vous connait pas ce qu’est Vulcain en 2020, ce serait lequel ?

Daniel : Je dirais le premier titre, Vinyle, parce qu’il redonne bien l’énergie que déploie le groupe. Ce n’est pas un titre trop speed, mais on sent qu’il y a de l’énergie, de l’agressivité dedans. Ça débouche sur plein d’autres titres de cet album.

Vincent : Je suis d’accord, c’est aussi pour ça qu’on l’a choisi pour ouvrir l’album. Et pour le clip…

 

Metal-Eyes : Il y a un morceau qui est assez représentatif aussi, c’est Backline music. Ça me rappelle un endroit vers Pigalle où on peut acheter du matériel de musique, qui est dirigé par un certain bassiste, d’un certain Vulcain…

Vincent : Comme par hasard (rires) ! Le magasin fait partie de nous, tu sais…

 

Metal-Eyes : C’était quoi l’idée de ce morceau, justement ?

Daniel : Oh, tu sais, il fait partie de l’histoire du groupe, ce magasin. C’est un petit hommage…

 

Metal-Eyes : Donc ce n’était pas pour attirer du monde. D’ailleurs, Vincent, tu as eu des visites à la suite de ça ?

Vincent : Non, non, je ne crois pas…Ça n’a pas influencé le chiffre d’affaires.

Daniel : Pas mal de ces compos ont été faites dans le magasin, justement.

 

Metal-Eyes : Lesquelles n’on pas été faites au magasin, alors ?

Daniel : Je ne sais plus lesquelles… Mais j’y suis moins qu’avant, maintenant que j’ai quitté Paris. Quand j’étais à Paris, on se retrouvait le soir, et on travaillait 3 ou 4 heures les titres….

 

Metal-Eyes : C’est un bon endroit aussi pour tester du matériel et différentes choses.

Vincent : Oui, et pas que…

 

Metal-Eyes : Il y a un autre titre qui me marque, beaucoup plus engagé, qui est très proche de la triste actualité : c’est L’arnaque…

Daniel : Ouai… C’est un hommage au 13 novembre, au Bataclan. Je voulais faire un titre fort dessus, mais je ne voulais pas que le mot « terrorisme » et des trucs comme ça apparaissent. Je parle plus de religion que de terrorisme. C’était pour marquer ce drame, il n’y a pas d’autre mot, mon hommage au Bataclan.

 

Metal-Eyes : C’est plus pour dénoncer la religion dans son ensemble, aussi.

Daniel : En plus, oui. Et le fait qu’on y ait joué avec Motörhead, on voit bien ce qui a pu se passer. Quand tu ne connais pas la salle… Les escaliers qui montent backstage, des gens en panique là-dedans, ça devait être l’horreur…

 

Metal-Eyes : Avec des issues que d’un seul côté, cette salle était un piège à lapin… Mais on continue et on avance… Alors, en 2020, quelle pourrait être la devise de Vulcain ?

Daniel (il réfléchissent tous deux) : Là, tu nous demande un truc…

Vincent : Une devise ???

Daniel : « En 2020, on reste dans le bain ! » (rire général)

 

Metal-Eyes : Vincent, une autre idée ?

Vincent : Euh, non, dans le bain, ça me va bien…

 

 

Metal-Eyes : Ah, c’est dommage, mon épouse n’est pas là ! Pourtant, ça la concerne directement : ce soir, avec Trust, Vulcain devient le groupe français qu’elle aura vu le plus souvent…

Daniel : C’est cool, c’est sympa et flatteur.

 

Metal-Eyes : Ça ne fait que deux fois, je précise (rires).

Daniel : Deux fois, ah, bon… (il rit)

Vincent : Mais c’est cool quand même !

 

Metal-Eyes : Ce soir, vous jouez à la Firemaster convention. Doit-on s’attendre à quelque chose de particulier ? La dernière fois que je vous ai vus, vous fêtiez le 35 ans de Rock’n’roll secours, ce n’est plus le cas aujourd’hui…

Daniel : Non, ce soir on va faire un panaché de Rock’n’roll secours, de Desperados, on a des titres de Vinyle, aussi. Un morceau de V8 et un de Transition, et on joue aussi Le soviet suprême de Big brother

Vincent : Mais en même temps, on ne joue pas longtemps, une heure dix, alors on ne peut pas tout jouer non plus.

 

Metal-Eyes : Merci encore, je vous retrouve tout à l’heure sur scène.

Tous deux : Avec plaisir !

 

 

 

 

 

 

FIREMASTER CONVENTION: Châteauroux, du 21 au 23 février 2020

La semaine dernière, le Hall des expositions de Châteauroux (Indre) a ouvert ses portes à la première Firemaster convention consacrée au metal et au rock. Réunissant sur 3 jours amateurs et professionnels, la convention a proposé des conférences et de nombreux concerts, ainsi qu’un market varié.

Si le public a fait honneur à cette initiative, il a, comme tous les participants de cet événement – organisateurs, exposants et musiciens – souffert d’un froid humide, les lieux – un ancien gymnase fait de tôle et de béton – n’étant pas chauffés. Ceci est d’autant plus dommage que le département de l’Indre et la ville de Châteauroux soutiennent cette initiative. Et ce type d’initiative n’attire pas encore suffisamment de monde pour que l’organisation puisse débourser les sommes demandées. Peut-être serait-il judicieux d’envisager de décaler le prochain Firemaster à des jours plus cléments.

Metal Eyes ne s’est déplacé que le samedi. Ce jour là, la convention avait prévu des activités variées, dont une bourse d’échange pour collectionneurs avertis, une masterclass animée par le nouveau guitariste d’ADX, Néo. Le happening qui a clairement attiré le plus de monde – hors concerts – est la conférence animée par Elodie, attachée de presse et patronne de l’agence qui monte Ellie Promotion qui évoque avec la participation de Michel Bosseau (ex-Garance Production et Directeur chez Les Formation d’Issoudun) et Phil ‘Em All, ancien animateur du Rock Fort Show, fondateur du Paris Metal France Festival et (actuel) manager d’ADX. Le jeu des questions-réponses a permis de faire ressurgir nombre de souvenir de ces folles années 80, souvenirs qui voit le public approuver, hocher de la tête et frémir à l’évocation de certains événements qui font ressortir une once – mais toute petite once – de nostalgie.

Malheureusement, bien qu’annoncées, les séances dédicaces prévues avec les groupes du soir n’ont pas eut lieu – bien que les musiciens se soient avec plaisir et simplicité prêtés au jeu en croisant les fans – ni même le France Metal Awards que devait animer Khermit, fondateur de France Metal et organisateur de la convention. Le temps a manqué pour organiser les votes et réunir les musiciens concernés. L’an prochain, peut-être?

Au delà des stands variés où l’on trouve disques, CD, sculptures, créations diverses, la convention c’est aussi des concerts. Arrivés trop tard pour voir les progueux de Overstrange Mood, mais dans les temps pour les autres. Cependant, alors que j’entame une interview des copains de Vulcain, pas vus depuis une éternité, c’est Loaded Gun qui balance la purée. Impossible de discuter, sauf dans le camion des frangins Puzio où nous trouvons refuge.

Loaded Gun, que j’avais un peu démonté sur disque, c’est un look et une attitude scénique. Malgré un son un peu compliqué – la structure n’est pas la plus adaptée pour du rock – Loaded Gun fait le job. Avec son bon gros hard rock teinté 80’s – ça tombe bien, c’était le thème de la conférence…

D’ailleurs les groupes à suivre sont tous issus de cette période – Max coincé entre sa barbe et son kilt, harangue le public, tandis que derrière ses fûts, la crête de T.misterift gigote au rythme de ses martèlements. L’avant scène est à l’avenant bien que l’on sente une certaine concentration doublée d’une envie de bien faire. Le public de la journée semble apprécier.

Il est 18h lorsque la sécurité demande au public de bien vouloir quitter les lieux… Tous les billets ne donnant pas accès aux concerts du soir, il faut une nouvelle fois filtrer les entrées. La file s’allonge ainsi dans le froid avant que le public ne pénètre de nouveau dans ce hangar.

Les trois groupes de la soirée bénéficient du même temps de concert, soit 1h10.  Ce qui, naturellement, force chacun à peaufiner sa setlist. Le trio est en forme, ce soir, et Vulcain, comme à son habitude, balance un Rock’n’roll secours immédiatement acclamé et repris par un public connaisseur. Quelques « anciens » sont venus en famille (et je suis choqué de voir encore aujourd’hui des enfants sans protection auditive. Vous direz quoi quand votre marmaille se plaindra trop tôt d’acouphènes?) et savoure ces moments rares.

D’autant plus que Vulcain parvient à surprendre et faire plaisir. Si son set est, comme souvent, axé sur l’indémodable Rock ‘n’ roll secours, il fait aussi la part belle au dernier né, Vinyle, dont le trio joue pas moins de 3 morceaux (Vinyle, Motör et Héros). Si Avec vous (de V8) et Blueberry blues (Desperados) fonctionnent à coup sûr, la surprise vient de deux cartouches presque jamais jouées: tout d’abord Le soviet suprême (Big brother), toujours efficace, qui voit un certain Stephane Buriez (Loudblast, Sinsaenum) rejoindre Vulcain.

Le bougre parvient même à faire rire Daniel. Puis vient Derrière les cartes (Transition) qui voit les plus connaisseurs se transformer en piles électriques. Vulcain est en forme, est loin d’avoir dit son dernier mot et chauffe la salle comme il faut, avec un classique conclusion L’enfer/Vulcain et La digue du cul, moins efficaces que d’habitude, mais le public est conquis.

Changement de plateau rapide et voilà le gigantesque Chris Holmes qui investit les lieux accompagné de ses Mean Men. Gigantesque par la taille car, avouons-le, le guitariste est assez peu reconnu en France depuis son départ de W.A.S.P. Ses albums sortent assez confidentiellement, et le bonhomme est rarissime sur scène, en nos contrées en tout cas.

Alors le concert de ce soir pourrait bien prendre une tournure événementielle. Accompagné d’un tout nouveau bassiste français (dont le nom m’échappe mais qui n’a eu que 2 semaines pour apprendre le répertoire), Holmes met son répertoire en avant, mais sait qu’il ne peut passer à côté de certains morceaux de son ancien groupe. Ce sont ainsi les classiques L.O.V.E machine, 95 nasty ou Blind in Texas qui sont offert en pâture au public.

Ce qui est certain, c’est que le répertoire passe bien, très bien l’épreuve de la scène, malgré quelques soucis de son pas très vite arrangés. La guitare craque par instants, mais peu importe, on se satisfait de l’instant.

La prestation de Chris Holmes and Mean Men finit de séduire le public grâce à la doublette finale: Keep on rocking in the free world (Neil Young) suivi du non moins imparable War Pigs (Black Sabbath). Étrange de terminer avec des reprises, mais un choix somme toute plus que fédérateur au regard des réactions du public. Et quand on voit comment Neo s’échauffe à la guitare backstage, on se dit que la suite va être tout aussi dynamique!

La soirée se termine avec ADX, dernier bastion de cette French speed metal division. Le temps de faire quelques vérifications, et voilà que débute un concert imparable. Le groupe fait honneur à Bestial, son remarquable dernier album qui vient de sortir, en proposant d’office deux titres. Au dessus des croix noires et Les sanguinaires sont taillés pour la scène, même si le public en connait pas encore bien ce disque.

Alors on se rattrape avec les classiques que sont Déesse du crime, L’étranger (Exécution), Notre Dame de Paris (Suprématie) ou les plus récents La mort en face (Non serviam) ou Red cap (Ultimatum). Neo, le plus récemment arrivé au sein d’ADX est aussi facétieux sur scène qu’en dehors, tandis que son complice Niklaus reste concentré, tout en arpentant la scène tandis que Julien secoue sa crinière et harangue le public. La jeune garde apporte cette fraîcheur et Phil en profite. Toujours doté d’un bon mot, le chanteur séduit le public comme toujours tandis que son compère de toujours, Dog, martèle ses fûts comme jamais. Avec ADX, l’ambiance est festive, comme toujours.

Je n’assiste pas à la fin du concert – froid et route cumulés ne font pas bon ménage – et apprends que le plus que sympathique Fred Leclerc, ex DragonForce désormais chez Kreator – rejoint les 5 le temps de l’indispensable Caligula. Pas grave, ce qui rassure, c’est de voir que nos anciens sont toujours là, vaillant, et que la fin est encore loin.

Au final, si le froid représente le seul bémol, cette première édition de Firemaster Rock & Metal convention est une réussite. Une entreprise à réitérer l’année prochaine, avec un peu plus de chaleur, svp…

 

 

FIREMASTER CONVENTION – Châteauroux, du 21 au 23 février

La capitale de l’Indre, Châteauroux, accueille du 21 au 23 février une convention dédiée à l’univers du metal. Pendant 3 jours, le metalheads comme les curieux pourront assister à des conférences, des animations et des concerts. Ainsi se succèderont Black Bomb Ä, ADX – qui célèbre la sortie de son explosif nouvel album Bestial – Vulcain, Chris Holmes, l’ancien guitariste de W.A.S.P. venu avec ses Mean Men. Les conférences porteront quant à elles sur des thèmes portant sur notre pélerinage annuel qu’est le Hellfest, le développement de la scène rock et metal en France, ainsi qu’un mode d’emploi du metal animé par rien moins que Steph Buriez et Fred Leclerq.

Comme toute conventions, les visiteurs trouveront également un market, pourront voir des expos, participer à différentes animations dont un incontournable concours de air guitar.

Le programme complet est consultable sur le site de la Firemaster Convention ainsi que toutes les informations nécessaire à votre bonne organisation. Rendez-vous dès le 21 février à 10 h au Hall des Expositions de Belle-Isle – 1, avenue Daniel Bernardet à 36000 Châteauroux. Et pensez à effectuer vos réservations sur le site qui propose différentes formules: convention 1, 2 ou 3 jours, concerts 1 ou 2 jours et autres possibilités de 5 à 30 euros.

VULCAIN, ADX et HIGH SCREAM live à Olivet (45), le 8 avril 2017

Vulcain ADX Olivet

Il y a quelques mois, Vulcain devait donner un concert au Blue Devils, bar rock du centre ville d’Orléans que connaissent bien les amateurs et qui fut jadis l’Infrared. Mais ce concert n’eut lieu, la préfecture ayant augmenté les normes de sécurité attendues… C’est finalement avec l’association Le Dahlia Rouge que ce concert est organisé, à l’espace culturel d’Yvremont situé dans la ville d’Olivet, à coté d’Orléans. La salle est grande et propose une scène spacieuse dotée de bons éclairages. le seul hic réside en la sonorisation, pas évidente mais nous ferons avec.

A 20h30, High Scream investit les lieux. Laissez-moi commencer par un mea culpa avant de vous parler du concert en lui même – ceux qui me lisent régulièrement vont penser que je suis maudit. Bon, euh, comment dire??? Une fausse manip m’a fait perdre toutes les photos de High Scream ainsi qu’une partie de celles d’ADX. Donc, j’en suis navré, il n’y aura pas de visuel pour ce groupe pourtant très prometteur. Car High Scream délivre un heavy racé, typé US, au chant et mélodies puissants et entraînants. La formation profite d’ailleurs de l’espace qui lui est offert pour donner le meilleur d’elle même et parvient aisément à séduire un public malheureusement trop peu dense (environ 200 spectateurs pour une capacité de 600, ça fait vide!). Une demie-heure, c’est sans doute un peu court, mais c’est aussi le sort réservé lorsqu’on a deux grosses têtes d’affiches qui arrivent. Il n’empêche, High Scream balance son hard rock avec une réelle conviction, et on attend de les retrouver bientôt!

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La dernière fois que j’ai vu ADX en région orléanaise remonte à… 2009 je crois, à Lailly en Val. Et ce soir, à Olivet, même si la salle n’affiche pas complet, on remarque que le public est varié: local, certes, mais certains viennent de Chartres, Paris ou encore Montpellier! Si ADX ne réserve pas vraiment de surprise, c’est toujours la bonne humeur qui est de mise live. un concert, c’est la fête, et les deux plus « sérieux » sont Nicklaus et Julien, les deux derniers arrivés au sein de la formation qui semble avoir vraiment trouvé sa stabilité. La setlist est judicieusement partagée entre classiques (Tourmente et passion, Déesse du crime, Notre Dame de Paris, Mémoire de l’éternel, Les enfants de l’ombre, L’étranger, Suprématie et Caligula) et titres plus récents (La complainte du Demeter, La mort en face, Red cap et Division blindée) et l’heure et quart de jeu frustre forcément certains qui en auraient redemandé. Phil, le jovial, remercie à plusieurs reprises le public pour son accueil, public de « Jolivet » (Julien le reprend en lui expliquant que le groupe est à Olivet…) et Betov est toujours aussi heureux de jouer et facétieux avec le public.

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Tout comme ADX, Vulcain connait parfaitement les ficelles et propose un set carré d’une heure et demi. Depuis bientôt deux ans, le trio célèbre le trentième anniversaire de la sortie de son premier album, Rock n roll secours (mais commence à s’en éloigner un peu, rafraîchissant ainsi la setlist) dont sont ce soir extraits les plus remarquables morceaux (soit presque tous!): Rock ‘n’roll secours, Les damnés, Le fils de Lucifer, Bosser, Overdose, Vulcain/L’enfer, Ebony) ainsi que le plus récent V8, dernier album en date (Avec vous, Call of duty, Limite et Sur la ligne). Les frangins Puzio sont à l’aise, Marc Varez, derrière sa batterie, harangue le public régulièrement et ses commentaires font bien marrer Daniel Puzio.

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Trois nouveaux titres sont joués (En vrac, qui parle des femmes, le très actuel Pour qui voter suivi de Heroes) le reste du set – deux morceaux – piochant dans une partie de la très riche discographie du trio  (Blueberry blues, Le soviet suprême). C’est peu, mais on ne peut satisfaire tout le monde à moins de jouer 5 heures! Le public est réceptif, un couple s’offrant quelques pas d’un joli rock, certains montant sur scène et prenant le risque d’un petit stage diving (merci à la jeune femme complètement bourrée qui n’a pu se lever et m’est tombée sur e dos… Pour ensuite se rater de nouveau et se retrouver par terre! Rock n roll!) Au milieu d’Ebony, joué en rappel, Julien et Nicklaus décident, armé de leurs instruments, de rejoindre Vulcain sur scène avant que tous les intervenants du soir ne s’y retrouve pour la traditionnelle Digue du cul.

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L’association Dahlia Rouge et le Blue Devils ont, malgré une salle pas complète, réussi leur soirée, chaleureuse et conviviale. Une initiative à réitérer.

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Merci à Fabienne et les bénévoles de Dahlia rouge production pour l’orga, à ADX et Vulcain pour les moments festifs live et hors scène! 

Live report: PMFF VI (2nde partie)

Après avoir découvert Le Plan de Ris Orangis, place au spectacle parfaitement orchestré que fut le PMFF VI. Après vous avoir présenté les concerts qui m’ont laissé quelque peu indifférent et ceux confirmant, avec ou sans réelle surprise, la position de quelques uns, voici venu le moment de vous parler des autres, les concerts qui m’ont emballé, voire qui m’ont donné une véritable claque. Et sortir d’une salle pour aller voir l’agent du groupe et lui dire « c’est quoi ce machin? C’est toi qui t’occupes d’eux » ou s’emballer avec les collègues et amis, ben… ce fut le cas à plusieurs reprise. Emballement, emballement, nous voici!

A peine entré dans la salle, une déflagration plaque au mur les présents. Bon, façon de parler, mais Frantic Machine (samedi, 15h25, Rock Fort) propose un metal sans concession, direct et « dans ta face ». Malgré le peu de place dont bénéficie le quatuor, les gars déménagent sévère, ça dépote et ça envoie grave le bois. Metallica n’est pas loin, même dans l’attitude du chanteur guitariste : même gratte, même tenue face au micro… Mais punaise, ça le fait! Il est où, l’album?

Frantic Machine

Frantic Machine

Depuis l’intégration de Stef Reb au chant, Océan (samedi, 17h50, Ultim)nous a proposé un nouvel et brillant album (C’est la fin… chroniqué ici même) et surtout retrouve le chemin des scènes de France. Depuis le PMFF V au Divan du monde, je n’avais pas eu l’opportunité de les retrouver. Mais ce soir, le constat est sans appel: si « la vielle garde » est efficace, dont un Georges Bodossian (guitare) impérial, c’est Stef qui fait le show. Lunettes de soleil vissées sur le nez, il danse, s’agite… attirant à lui tous les regards. Si l’on ne peut que regretter qu’Océan n’ait interprété qu’un seul ancien titre (Rock’n’roll, en tout début de concert), les plus récents passent parfaitement l’étape de la scène (La Haine, Désillusions, Instinct animal, Rouge lézard, Je crois que tu aimes ça et La mort rôde autour de nous). Vivement que le quatuor nous propose une vraie tournée!

Océan

Océan

J’avais rencontré le plus celte des guitaristes français à l’occasion de la sortie de Behind the pics. Nous avions parlé musique et… Chupa Chupps! Bref, il me tardait de le voir en live. En débutant son set par un morceau lent et aérien, Pat O’May (samedi, 19h00, Ultim) prend le public à contre pieds. Intelligemment, le groupe monte en puissance tout au long des 45′ allouées, le chant étant partagé. Chacun prend un vrai plaisir à être là, et le public n’en rate pas un miette. Ballade irlandaise, rock, démonstration instrumentale, chaleur, tous les ingrédients sont réunis pour que ce concert reste dans ma mémoire.

Pat O'May

Pat O’May

Pour célébrer 35 ans de carrière, ADX (samedi, 21h45 et dimanche, 20h00, Ultim) a décidé de jouer chacun des trois soirs du festival. Et propose trois setlists différentes. Lors de l’Ultim fest au Glazart, on sentait déjà l’unité et la cohésion de cette nouvelle formation. C’est d’autant plus le cas aujourd’hui et, si ADX reste un groupe fun à voir, ce samedi il offre simplement l’un de ses meilleurs concerts, en tous cas, parmi ceux auxquels j’ai pu assister. Explosif tout autant qu’impérial, ADX donne tout sons sens à la Division blindée qui l’a vu renaître il y a maintenant une décennie. Une forme d’enfer prometteuse pour l’album live enregistré tout au long de ce PMFF. Dog est sans doute moins facétieux qu’on n’a pu le connaitre, Betov quant à lui ne se gêne jamais pour grimacer et jouer avec le public, tandis que la paire Nicklaus et Julien se démonte la nuque… Phil reste Phil: une voix puissante et le propos taquin. Excellents moments que ces deux soirs!

ADX

ADX

Cela augure forcément de belles promesses pour la journée du dimanche, malgré une (trop) courte nuit. En arrivant sur place, malheureusement, le triste constat de la veille est pire aujourd’hui: peu de public… Eh bien, profitons en au maximum, alors!

Tentation (dimanche, 14h00, Ultim) ouvre le bal avec son heavy rock explosif. Les jeunes pyrénéens de Toreilles puisent leurs influences dans le meilleur du metal, français principalement, des années 80. Clairement, ces garnements ont grandi au son des Blasphème, Sortilège ou H-Bomb dont ils reprennent même Double bang. Les crinières s’agitent, les poings se lèvent et la température monte. une superbe entrée en matière et sans doute une des révélations de ce week end!

Tentation

Tentation

A mi-chemin entre deux groupes de référence, FireForce (dimanche, 14h45, Ultim) déboule sur scène sans crier gare. Premiers des trois groupes étrangers à passer sur scène, les Belges tirent à vue et sans sommation. Alors oui, on pourrait reprocher la tenue treillis trop proche du look de Sabaton, ou le heavy tranchant et imparable et le chant typé Accept, mais l’energie de FireForce est unique. En une petite demi heure, Flype et sa troupe dégainent cartouche sur cartouche, se posant quelques instants pour s’adresser – avec humour – au public.

FireForce

FireForce

Je n’ai pas encore écouté le dernier album de Face To Face (dimanche, 15h40, Ultim), le groupe de l’ex (un des ex…) bassiste de Trust, Fred Guillemet. Et la surprise en est d’autant plus grande. Rejoint par Olivier Del Valle, ex-Shannon, le quintette est bien plus heavy que je ne l’imaginais, lui dont le premier album, We love gas, avait une belle coloration punkisante. Là, on revient aux fondamentaux du genre, et Face To Face dépote. La voix puissante d’Olivier colle parfaitement au registre et l’attitude scénique de chacun des musiciens est simplement envoûtante. On en redemande, 30′ c’est simplement trop court!

Face To Face

Face To Face

S’il est un groupe que je veux voir, c’est bien Factor Hate (dimanche, 16h10, Rock Fort). Non seulement je garde un souvenir impérissable de notre rencontre avec The Watcher chanteur du groupe, lors d’une émission du Rock Fort show qui s’est rapidement transformée en une partie de franche rigolade, mais le spectacle annoncé mérite toute notre attention. Factor Hate, c’est le shock rock à la française. Squelette, camisole de force, hache, tête tranchée… Tout y passe, bien que, dans cette configuration, Factor Hate n’ait pu sortir tout son attirail. Mais déjà, ces 25′ le confirment, ce groupe doit grossir. Si Alice Cooper est une inspiration évidente dans le spectaculaire, Factor Hate impose sa propre touche, sa personnalité. Unique en son genre en France, le groupe offre un spectacle haut en couleurs à découvrir d’urgence!

Factor Hate

Factor Hate

Pas le temps de souffler que déjà Mystery Blue (dimanche, 16h35, Ultim) investit la grande scène. Pas de chichi, pas de fioriture, on aime ou pas son heavy direct, les Alsaciens donnent le meilleur de ce qu’ils savent faire: un heavy metal rentre dedans, une invitation au headbanging continu. Nathalie, très en voix, et Frenzy Filipon, guitariste fondateur du groupe, connaissent parfaitement les ficelles du métier. Ils sont secondés par de nouvelles recrues dont j’ai oublié les noms. Un jeune bassiste exemplaire et particulièrement à l’aise et un guitariste efficace dont le look dénote un peu. Tu m’étonnes: au milieu du cuir noir et des clous se cache un guépard tranquille… Ca dénote, mais le gars est un second efficace. Un set haut en couleurs – une première pour moi qui suite le groupe quasiment depuis ses débuts – qui, là encore, mériterait plus de temps d’expression.

Mystery Blue

Mystery Blue

Troisième et dernière formation étrangère, nous retrouvons les Belges de Drakkar (dimanche, 18h45, Ultim). J’avais eu l’occasion de les voir en 87 ou 88 avec Dygitals, Agressive Agricultor et Loudblast à la salle Marius Magnin de Paris sans en garder de souvenir particulier. Presque 3 décennies plus tard, c’est une claque que je reçois de chacun des musiciens. Et quand tu vois le gabarit des gars et la taille de leurs mains, tu comprends que ça fait mal! Le chanteur est aussi puissant vocalement et scéniquement qu’Udo Dirkschneider, et Drakkar fonce droit devant, confondant parfois – mélangeant, plutôt – humour potache à la Steel Panther à la puissance de jeu de son répertoire. Le groupe ne rame pas, il aborde et saborde, sans pitié, mettant les lieux, au sens figuré, hein!, à feu et à sang. Efficace, le groupe prend visiblement un immense pied ce soir et, les témoins, l’espèrent, reviendront bientôt tenter de conquérir les terres françaises!

Drakkar

Drakkar

PMFF VI, c’est fini. De nouveau sur scène avec Vulcain pour une traditionnelle Digue du cul cf live report précédent), Phil se souvient des paroles d’un certain Roger Wessier, alors que Phil parlait déjà des « la dernière fois »: « on verra ». Ce coup-ci, c’est l’ultime édition. réussite artistique totale et débâcle financière, nul doute que l’ami Phil’em All y réfléchira à deux (ou trois) fois avant de remettre le couvert. Nous, on retient la première partie: réussite artistique totale. Respects, maître Phil! Respect, et merci pour ta passion qui déplace des montagnes de groupes, que l’on remercie aussi de leur confiance et leur enthousiasme. Si ce week end fut si bon, c’est aussi grâce à ces 42 groupes venus de France et d’ailleurs!

Phil 'Em All et l'équipe de PMFF

Phil ‘Em All et l’équipe de PMFF

Live Report: PMFF VI (1ère partie)

On l’annonce depuis quelque temps ce retour du Paris Metal France Festival. Pensez donc, 40 groupes de chez nous sur 3 jours, un premier festoche pour démarrer l’année. et célébrer le premier demi-siècle de l’Ami Phil ’em All. Cool. Soyons francs: je n’ai pas assisté à la journée du vendredi, les groupes à l’affiche n’étant pas ma chope de bière. Metal-Eyes n’était présent que les samedi 7 et dimanche 8 janvier 2017. Récap de ces deux dernières journées de « l’ultime » édition d’un festival mythique, unique en son genre.

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Le Plan de Ris Orangis fait partie de ces salles que je ne connais pas encore. Il a été refondé et dispose aujourd’hui d’une capacité d’accueil d’un peu moins de 900 personnes, dispose de deux scènes distinctes, ce qui permet d’enchaîner les concerts et ainsi offrir au public présent un max de musique. Premier constat, la salle est située à moins de 200 m du RER. Ensuite, la grande salle propose une large scène (rebaptisée « Ultim » stage), en dur, et est dotée d’éclairages dignes des meilleures salles – et d’un pit pour les photographes. Les conditions sont identiques, excepté pour le pit photo, mais moins confortables, dans la petite salle (« Rock Fort » Stage).

Le festival est calé sur trois jours, et Phil’Em All, l’organisateur du PMFF a tenu à réunir le plus grand nombre de groupes possible pour célébrer, d’une part, le Metal de chez nous, mais également son anniversaire (un demi siècle, ça s’arrose) ainsi que les 35 ans de carrière d’un ADX co-organisateur de l’événement. Et comme on ne fait rien à moitié, les Franciliens sont à l’affiche chaque soir avec une set list différente. Serait-ce la promesse d’un album live? En attendant, je ne peux assister à la journée du vendredi, et me rends sur place le samedi 7 janvier pour retrouver certains groupes déjà passés au PMFF (ADX, bien sûr, mais également Conscience, Océan, Hürlement, Shoeilager ou Manigance pour la journée du samedi, ainsi que Désillusion, Thrashback et Existance le dimanche) et en découvrir une flopée d’autres. Allez, c’est parti!

Pendant ces deux jours, le PMFF a été sources de grosses claques et de découvertes, tout autant que de confirmations ou d’indifférence. Mais pas de déception. Trois catégories, mais commençons par le sujet qui fâche: le public. Cordial et chaleureux, jovial, même, ce public deconnaisseurs. Les présents ont eu raison de venir. Mais on ne peut que déplorer le nombre trop faible d’entrées. Il y a des gens en France qui se démènent pour soutenir la scène nationale et organiser de vrais événements (Phil ’em All en première ligne), mais ces initiatives semblent vouées à disparaître. Bien sûr, organiser un festival début janvier est risqué – les cadeaux de Noël ont englouti le budget depuis longtemps, et si Le Plan est d’un accès facile, et dispose d’un parking accessible, ceux qui utilisent les transports en commun sont dépendants des horaires de RER. Et avec une rame par heure en fin de soirée, ce public réfléchi à deux fois, malgré une affiche à la fois attirante,dont la faiblesse réside sans doute dans le trop grand nombre de formations obscures. Pourtant, c’est bien le principe d’un tel festival que d’offrir au public la possibilité de découvrir des jeunes groupes, non?  Parlons donc de ces derniers, et tant pis pour les absents!

En revanche, on ne saura que féliciter l’excellence de l’organisation. S’il y a eu quelques couacs sans gravité, les timings ont été respectés à la minute près, et le pari n’était pas gagné d’avance. Tout le personnel – accueil, sécurité, merchandising, bar, restauration (mention spéciale à Fayrouz et Vincent qui tiennent le food truck FalaFay, couple adorable et nourriture… miam, quoi!) et bien sûr les musiciens disponibles, ainsi que le public très en forme – a été au top. En résumé, bien qu’échec financier et commercial, ce PMFF a été une vraie réussite artistique, digne des plus grands.

Le foodtruck FalayFay Miam et très sympa!

Le foodtruck FalaFay
Miam et très sympa!

Apprécier à sa juste valeur chacune des 17 formations quotidiennes est, reconnaissons-le, difficile. Ainsi, certains groupes m’ont moins marqué que d’autres. La plupart des concerts m’ayant laissé quelque peu indifférents se déroulaient sur la Rock Fort Stage, la petite scène. Sans doute l’exiguïté du lieu y est-elle pour quelque chose, mais ce n’est pas la seule raison. Je découvre tout d’abord Octane (samedi, 14h30, Rock Fort) qui me fait bonne impression. Mené par un guitariste chanteur associée à une jeune chanteuse percussionniste, le groupe propose un heavy rock varié et mélodique. L’association des voix peut cependant s’avérer risquée car les deux vocalistes ont un coffre différent. Octane est une jolie découverte qui, malheureusement, sera rattrapée par d’autres durant le week end.

Octane

Octane

J’avais découvert Benighted Soul (Samedi, 14h55, Ultim) en ouverture d’un concert de Tarja en 2012. Je n’avais que moyennement accroché et étais dans l’attente de ce PMFF pour revoir le groupe lorrain mené par Géraldine Gadault. Premier constat: alors que la salle commence à se remplir, le groupe est en train de finir ses balances. Pas grave, c’est toujours sympa d’assister aux derniers réglages. Simplement, même si la musique me parle et que le groupe y met la meilleure volonté, notamment le guitariste, Jérémie Heyms, je ne suis toujours pas impressionné. Dommage.

Benighted Soul

Benighted Soul

Master of puppets en guise d’introduction live de son premier titre, Conscience (Samedi, 15h50, Ultim) frappe fort! Les connaisseurs le savent, Matthieu Gerbaud, le mentor du groupe, est fan de musique, point. En choisissant un tel démarrage, le gaillard appelle clairement ses ouailles à lui!  Fier d’un récent second album (paru en 2014, 8 ans après le premier, c’est « récent ») le groupe retombe vite dans ce hard progressif ultra carré et exigeant. Scéniquement, il n’y a rien à dire, chaque musicien prend du plaisir. Mais la musique de Conscience n’est sans doute pas des plus aisée ni assez directe pour le grand public.

Conscience

Conscience

L’univers du metal progressif est marqué, en France, par Headline, ancien groupe de Didier Chesneau, par ailleurs producteur émérite. J’avais trouvé que le concert du groupe lors du PMFF V de janvier 2013 était peu attractif et en découvrant que Attraction Theory (Samedi, 17h25, Rock Fort) était son nouveau projet, c’est empli de curiosité que je souhaite découvrir le groupe live. Première surprise: sur scène est posé un bocal dont le capuchon est agrémenté d’un paille plongeant dans un liquide aux allures de thé. Une fois sur scène, le mystère est levé: Constance, la chanteuse est enceinte. Elle précise même, au cours de la prestation en posant la main sur son ventre arrondi, à quel point être ici aujourd’hui leur tenait tous à cœur. Un bel hommage, certes, mais les musiciens peu mobiles et trop à l’étroit ne parviennent pas à délivrer un set suffisamment dynamique pour être mémorable. A revoir dans de meilleures conditions.

Attraction Theory

Attraction Theory

Il me tardait également de découvrir Asylum Pyre et son metal rentre dedans et progressif. Malheureusement, malgré la complicité qui semble lier les musiciens du groupe et la jolie performance d’une chanteuse qui peut enrager et monter en puissance, il manque quelque chose qui (me) permettrait de retenir ce  concert. Car voici le premier dont je n’ai que peu de souvenirs…

Asylum Pyre

Asylum Pyre

Nous sommes quelques uns à nous demander ce qu’est ce groupe qui clôt la soirée. Boisson Divine (samedi, 22h55, Ultim) est un groupe de folk metal gascon, composée, outre les habituelles guitares/basse/batterie, d’une flûtiste et d’un joueur de cornemuse et d’une sorte d’accordéon (avec lequel il rencontre quelques problèmes, vite résolus). Les musiciens ont cependant l’air un peu mal à l’aise sur cette grande scène qu’il faut occuper. Les sourires sont rares – seul le guitariste chanteur nous offre un peu d’humour – rendant cette prestation un peu longue. Là encore, c’est un peu dommage.

Boisson Divine

Boisson Divine

Je découvre MF Crew (dimanche, 15h15, Rock Fort) dont le logo circule beaucoup. n’ayant encore rien entendu, je n’ai aucune idée de ce à quoi m’attendre. Le groupe pratique un hard rock somme toute classique qui, s’il est bien fait ne m’emballe que moyennement. Plaisant, entraînant et bien fait, certes, il manque cependant au groupe une identité qui puisse le démarquer. Seul le dernier morceau interprété m’attire plus. Heavy et lent, il m’évoque le My own worst enemy de Wild Dawn.

MF Crew

MF Crew

Sans doute le plus punk des groupes à l’affiche, Ultra Volta (dimanche, 17h15, Rock Fort) développe une belle énergie sans trop parvenir à amadouer le public. A la décharge de tous les groupes du jour, ce dimanche a attiré trop peu de monde pour créer une vraie dynamique. Et bien que la petite salle soit convenablement remplie, il semble manquer un brin de rage. Pourtant, Ultra Volta nous réserve une surprise inattendue ce soir…

Ultra Volta

Ultra Volta

Ancré dans le metal 80’s, Gang fait partie de ces formations qu’on écoute avec une pensée pour hier. Le groupe n’est jamais réellement parvenu à se départir de ces sonorités typiques mais aujourd’hui datées, et, de fait, n’a pas trouvé son identité sonore. Sur scène, là encore, malgré l’énergie que peuvent donner les musiciens, ça ne parvient pas à décoller. Un set sympa mais sans surprise.

Désillusion

Désillusion

Ma plus grosse déception de ce PMFF reste la fin de ce dimanche soir, où, pour cause de transports limités (1 train par heure, et reprise du travail tôt le lendemain…), et Vulcain ayant quelque peu débordé sur son temps de jeu – ils sont excusés, d’autant que c’était pour fêter Phil! – j’ai dû rater le set de Existance ainsi que la surprise que nous réservait Still Square, venu spécialement clore le festival. Tant pis.

Si certains groupes m’ont, au mieux, laissés indifférent, d’autre ont confirmé soit leur potentiel, soit leur position. Furies (Samedi, 14h00, Ultim) a l’honneur d’inaugurer la seconde journée. On le sait, Furies est devenu un groupe mixte et paritaire. Et a trouvé une nouvelle énergie avec ce line up qui ouvre le bal à 14h00 pétantes samedi, et qui a su séduire, quelque jours avant, les animateurs de France Inter qui lui ont proposé d’interpréter une reprise de Dalida en direct, Je veux mourir sur scène. Pas aujourd’hui, car le groupe ne bénéficie que d’une petite demi heure pour convaincre un public clairsemé et cependant réceptif. Petit à petit, Furies confirme son potentiel en proposant un métal tout autant influencé par les 80’s que par les sonorités plus modernes. Et avec leur arme secrète – le chant de Lynda Basstarde – il ne reste plus qu’à sortir l’album pour espérer une confirmation de grande envergure.

Furies

Furies

Cuir, chaines, clous, cartouchières et grosses guitares… Le heavy metal de tradition est de sortie! Lonewolf (samedi, 16h50, Ultim), bien trop rare sur scène, attire inévitablement une jolie foule et dispense un set carré, direct et sans fioriture. Après une intro épique, le groupe balance ses Army of the damned, Hellbent for metal, Made in hell ou quelques extraits du dernier album en date, The heathen dawn. Jens, en voix, rend même hommage à sa fille – « il y a de jolies filles dans le metal. Mais la plus belle des princesses, c’est la mienne! » – en guise de présentation de Victoria. Le batteur affiche tout au long du set un large sourire, tandis que le dernier arrivé, le guitariste Michaël Hellström, se dépense sans compter. Un set énergique bien que sans surprise.

Lonewolf

Lonewolf

Avec Hürlement (samedi, 19h45, Rock Fort), on sait également à quoi s’attendre. Le groupe d’Alexis, vocaliste exceptionnel, attend d’ailleurs la livraison sur le site de son tout nouvel album, La mort sera belle. Autant dire que les fans  qui s’entassent dans la petite salle font monter la température. Le Gorg, toujours en forme, s’agite comme un beau diable, et l’on aperçoit à côté de lui un second guitariste qui vient compléter la bande: Julien, le bassiste d’ADX. Genre, le gars n’a pas assez de boulot… (nous y reviendrons). Même si l’horaire permet à Hürlement de disposer de 35′ de temps de jeu, le groupe est trop à l’étroit sur scène pour pouvoir véritablement tout déchirer. La setlist est cependant efficace, la nouveauté Guerrier donne envie d’en découvrir rapidement plus.

Hürlement

Hürlement

C’est toujours un plaisir que de retrouver sur scène nos amis pallois de Manigance (samedi 20h20, Ultim). D’une part parce que ce groupe est, lui aussi, trop rare sur les planches (annonce du concert: un nouvel album arrive en 2017! Une tournée à suivre?) et que ses musiciens sont suffisamment rôdés pour savoir tenir le public en éveil. Avec un temps de jeu de 50′, les choix pour la setlist sont difficile, Manigance parvient cependant à un bel équilibre entre morceaux attendus et nouveautés. François Merle est appliqué, Bruno Ramos et Didier Delsaux sont tout sourire, et la jeune garde concentrée et sérieuse. Une jolie prestation, comme toujours, en somme.

Manigance

Manigance

Yann Armellino & El Butcho (samedi, 21h10, Rock Fort) donnent ce soir leur premier concert ensemble. ET cela se sent. Yann est un homme réservé, Butcho plus extravagant. Clairement, on sent que chaque musicien s’applique à faire ce qu’il doit faire, sans extravagance. Seul le chanteur se lâche, et, la musique de Better way (leur album commun paru en fin d’année) aidant, parvient à faire bouger le public. Pas décevant, ce concert reste sans surprise.

Yann Armellino & El Butcho

Yann Armellino & El Butcho

J’avais découvert Shoeilager (samedi, 22h35, Rock Fort) lors du PMFF V et le groupe avait fait forte impression. Son heavy est carré, pêchu et rentre dedans et ne peut laisser insensible. Mais ce soir, Shoeilager se trouve sur la petite scène, sans marge de manœuvre, comme bien d’autres. Alors il faut aller le chercher, ce public – qui commence à fatiguer. Là encore, c’est une belle prestation qui aurait pu être explosive sur la scène Ultim.

Freaky Time (dimanche, 14h20, Rock Fort) propose un hard rock teinté de funk, groovy à souhait. Le genre de musique qui ne peut laisser de marbre si tant est qu’on aime se dandiner, ce que la chanteuse semble particulièrement apprécier. C’est simple, elle ne tiens pas en place, chante d’une belle voix grave, et occupe à elle seule la scène. Si le guitariste semble à l’aise, la bassiste est sur une totale réserve, osant à peine bouger. Il y a là un peu de travail, ce qui n’empêche que Freaky Time est une des belles découvertes du week end. A suivre et à revoir, donc!

Freaky Time

Freaky Time

Phil ‘Em All a invité 3 groupes étrangers. Parmi ceux-ci, Crying Steel (dimanche, 17h40, Ultim) est à conseiller. Le groupe officie dans un heavy glam qui n’est pas sans rappeler une certaine folie douce des 80’s US. Mötley Crüe, Dokken, Ratt ne sont pas loin. Le voix haut perchée, l’exubérance du chanteur (qui a quelques airs de Lars Ulrich mixé à Joey Tempest…), l’entrain des musiciens transforme le Plan en mini cirque. Le public est réceptif (notamment cette petite pépite qu’est Danger) mais il manque quelque chose pour que cette prestation soit inoubliable. Sans doute le groupe force-t-il un peu trop? N’empêche, une patate pareille c’est à surveiller de près car la surprise est à deux doigts!

Crying Steel

Crying Steel

Ca fait plaisir de retrouver Speed sur scène! Fort de deux albums (et d’un troisième en cours), Thrashback (dimanche, 20h50, Rock Fort) a vu son line-up évoluer. Freddy est parti, laissant la voix libre au guitariste d’ADX, Niklaus et au retour auprès de Speed de Kriss, ancien guitariste d’Evil One. Et ça, ça promet de faire des étincelles. Sauf que ce dernier est allé passer Noël dans sa Pologne natale où il se retrouve coincé par -27°. Double dose pour Nicklaus qui, comme Julien, n’a pas assez de boulot avec ADX! Avec Thrashback, on sait à quoi s’attendre: un bassiste (Le Gorg qui n’a, lui, pas assez de travail avec Hürlement…) qui fonce dans le tas, un batteur vociférateur et un guitariste qui va se démonter les cervicales! Pas de surprise, mais c’est efficace.

Thrashback

Thrashback

Attendu, voulu, rêvé par Phil ‘Em All, Vulcain (dimanche, 21h25, Ultim) est enfin là, présent au PMFF! Comme le dira bientôt Marc, si on fête les 50 ans de Phil, eux, ça fait deux ans qu’ils fêtent les 30 ans de Rock’n’Roll secours! La setlist évolue un peu, mais le principal est extrait du dit premier album et du dernier en date, V8. Rien en revanche du prochain prévu pour??? Si les frangins Puzio évoluent tranquillement sur scène, on a l’impression, à chaque fois qu’il parle, que Marc Varez a (beaucoup) trop bu… Renseignements pris, le gaillard est simplement très à l’aise, très en forme et ravi d’être là. Ni bu ni rien, simplement euphorique! Avec Vulcain, on passe toujours un bon moment de rock brut et direct. On sait ce qu’on va avoir, et  le public ne vient pas chercher la surprise ou l’inattendu. Simplement de hymnes du rock, du hard rock français. C’est exactement ce que lui offre Vulcain dont la plupart des classiques sont passés en revue (Rock’,Roll secours, Ebony, L’enfer, Le fils de Lucifer, Blueberry Blues…) ainsi que quelques extraits du dernier album (Avec vous, Call of duty et Sur la ligne). De là où je suis, la set list me semble bien longue, et, en effet, Vulcain grapille quelques minutes, Phil’Em All, seul sur le côté de la scène, n’en ratant pas une seconde, lui dont le rêve se réalise là, sous ses yeux. Mais le temps file et le concert doit prendre fin, zappant ainsi We are the road crew, la reprise de Motörhead initialement prévue. Marc quitte ses fûts, Phil prend le micro pour dire son plaisir et les staff du PMFF ainsi que des musiciens envahissent la scène pour un final que tous ici connaissent, La digue du cul. La fête bat son plein.

Vulcain

Vulcain

 

A suivre…