DEAD TREE SEEDS: Back to the seeds

France, thrash (EP, Music-Records, 2022)

Il y a un peu moins d’un an, nous avions découvert Dead Tree Seeds avec son second album, le bouillonnant et explosif Push the button (chro avec ce lien). Et comme ils nous l’avaient promis, les voilà qui reviennent avec un Ep, Back to the seeds. Quatre titres, dont un seul est nouveau -1796, année de l’élection de George Washington, premier président des Etats Unis – les trois autres sont extraits de leur premier album, Seed of thrash paru en 2013 (Set the fire, Torture and rage, Hommage to thrash). Alors certes, ici, peu de surprise, on est en terrain plus que connu: du thrash version Exodus et Slayer, teinté de Nuclear Assault et Sodom. ça dépote et ça défonce sévère, en allant simplement droit au but. 1796, le nouveau titre, est simplement brut de décoffrage et fonce dans le tas. Prémices de l’album à venir? C’est alors plus que prometteur. Dead Tree Seeds, petit à petit, continue de se frayer un chemin parmi les incontournables du thrash made in France.

SPIRIT BOMB: Tight

France, Metal (Music records, 2021)

Spirit Bomb, c’est un projet qui remonte à presque loin… Marseille, 2015. Un guitariste et un dessinateur ont l’ambition de faire cohabiter leurs formes d’expressions respectives. C’est ainsi qu’Arnaud et Pierre se lancent à la recherche d’autres musiciens afin de composer tant bien que mal ce Tight  qui prend son envol avec l’arrivée du chanteur Valérian. BD, SF, rock, le projet prend forme et est promis à un double destin: musical, tout d’abord avec l’arrivée de ce CD de 13 chansons entrainantes et enjouées, qui mêlent à loisir groove imparable et sonorités hip hop ou electro. L’énergie est de mise avec une ligne directrice très cinématique. Car Tight se veut avant tout la bande son efficace d’un BD attendue en 2022. Les amateurs de Gorillaz y trouveront leur compte tout autant que ceux de Rage Against The Machine.  Plus encore, même, car si la production est moderne, on trouvent aussi des traces de classic rock efficaces. Oui, ça groove sec, ça balance des riffs sur fond de chant puissant et mélodique. Les amateurs de bon(s) son(s) vont prendre leur pied.

DEAD TREE SEEDS: Push the button

France, Thrash (2021, Music records)

Oh que voilà une grosse claque thrash qui se pointe! Droit dans ta face, sans temps calmes (ou presque – le break de No time to complain et l’instrumental The way to eternity, aérien, pause obligatoire dans ce maelstrom de fureur), les Français de Dead Tree Seeds ne font pas dans la dentelle. Formé sur les cendres de Triakhantos, Dead Tree Seeds publie, en 2013, un premier album (Seeds of thrash) avant de vivre de multiples changements de line-up – ce qui explique sans doute les 8 années qui séparent ces ceux albums. Peut-on dès lors parler d’un nouveau départ? Sans doute. Les dix titres de Push the button évoquent aussi bien Slayer qu’Exodus ou Metallica, Testament… Brutal sans perdre de vue la nécessité d’un rythme entraînant (certes plombé mais irrésistible), cet album aux références parfaitement assumées – le thrash naissant de la Bay Area teinté de death, de Tampa plus que de Suède – se révèle une franche réussite. Le son, clair et puissant, le chant, rugueux et rageur, les guitares, acérées et tranchantes, la rythmique, syncopée et épileptique… Il n’y a simplement rien à jeter dans ce nouvel essai – véritable coup de maître. Bravo!

REVOLVE : Sin cara

France, Metal (Ep, Music Records, 2018)

Sombre et inquiétant comme la pochette de ce Ep, Artemisia, qui ouvre Sin Cara, travaille les ambiances oppressantes. Le chant me rappelle l’esprit gothique du début des années 90, sentiment bien vite oublié dès les premiers hurlements de Checkpoint 19, heavy et déterminé. Il ne s’agit pourtant pas que de bourriner, la mélodie s’invite aussi! Sur Tokkotai, Pierre Cozien prend une voix plus profonde et grave (un léger travail sur l’anglais sera à envisager…) et nous plonge dans l’univers de No Man’s Land, période Conteste – pour ceux qui se souviennent de ce groupe – s’éloignant ainsi du metal pour se faire rock. Et puis… Cette intro digne d’un film d’épouvante du morceau éponyme qui vient lourdement et tout en variations de thèmes, conclure ces courtes 20′. Revolve, avec ce premier essai, nous offre une jolie carte de visite qui ne mérite que confirmation. A suivre.

HELLIXXIR: A dull light around

Trash/Black Metal, France (Music records, 2018)

Quel étrange parcours que celui d’Hellixxir… Formé à Grenoble en 2001, le groupe propose d’abord un heavy metal tendance extrême avec un premier album, War within en 2007, avant que le sort ne vienne frapper sa trajectoire en enlevant son bassiste chanteur, Camille Marquet en 2011. Le groupe lui rend un superbe hommage en terminant tant bien que mal Corrupted Harmony qui parait cette même année. Le groupe flirte alors ouvertement avec les ambiances sombres et extrêmes et dégote un nouveau chanteur – hurleur serait plus approprié, en la personne d’Alexandre qui amène Hellixxir aux limites du black metal. A dull light around, qui présente aujourd’hui les capacité vocales du nouveau venu (ainsi que celels de Baptiste, qui tient la basse) est un disque étonnant qui présente aussi bien certains morceaux live chantés par Alexandre – brutaux – et d’autres live ou studio chantés par Camille ou d’autres vocalistes (Arnaud Loubry, Julien Turnoud). Ces 10 titres s’étalent sur une période allant de 2003 à 2017, et l’on ne peut que constater l’évolution. Annonciateur d’un nouvel album studio, le trio d’ouverture – Blood writings, XXX et Birth of the evil – donnent clairement le ton: Hellixxir n’est plus un groupe de Heavy thrash, mais bien un nouveau venu sur la scène Black metal, et son avenir se situe dans ces trois morceaux. A suivre pour les amateurs du genre, le autres, dont je fais partie, se contenteront de headbanger au gré des autres titres de ce disque mi-compilation historique, mi-présentation d’une nouvelle facette. A suivre très prochainement!

BLACK JUJU INC.: Crosses and crossroads

France, Metal (Music records, 2018)

Les amateurs de sensations étranges vont être servis… Présenté comme un groupe de cold wave metal, les Français de Black Juju Inc. proposent avec Crosses and crosroads un metal puissant loin d’être froid. S’il s’adresse aux « amateurs d’Alice Cooper, Prong, Alice In Chains », d’autres se laisseront également séduire par la détermination musicale de ces 8 titres (plus une reprise acoustique du Rude awakening de Prong). Je me délecte, à l’approche de Noël de Satan Claus (ça vous étonne que je publie cette chro le 24 décembre???), et me réjouis de l’oppressant Green, lent, lourd et joyeux en même temps. Le rythme imparable de cette basse (tenue par Jean-François Badie)! Le chant puissant de Lionel Ryckenwaert est parfaitement mis en avant par les guitares de Yannis Geenens et Guillaume Marka et la batterie de l’autre Jean-François, Serveaux. Si Black Juju Inc. ne révolutionne pas le genre, il a au moins le mérite de proposer un album varié, d’explorer ses diverses influences afin de ne pas lasser l’auditeur. Un troisième album mature qui transpire le plaisir de jouer ensemble.

OVER NEMESIS: Wink

Heavy metal, France (Music records, 2018) – sorti le 31 août 2018

A la première écoute de Wink, ma réaction ne se fait pas attendre longtemps: ok, c’est du metal, mais le mec, ben il hurle… Encore un… Et puis, une seconde écoute, après avoir lu le dossier de presse qui précise que Over Nemesis, inspiré par le hard des années 70 à 90, s’adresse aux fans de Led Zeppelin, Black Label Society et Black Stone Cherry. Allez, second essai. Le morceau introductif est simple, le batteur frappant ses cymbales à la manière d’un John Bonham, puis, la guitare heavy et déterminée de Vault of blindness fait écho avant que ne résonne le chant rageur de Nicolas, fondateur du groupe. 70’s? Bof, mais le propos est si heavy et direct que je me laisse entrainer. Et puis vient ce Mario & Sergio aux relents d’un AC/DC doublé de Nirvana, la guitare évoquant Hell’s bells et le chant, un Cobain torturé. Puis Accross the star me surprend: le morceau démarre avec une cloche. ENcore, me dis-je? Je reviens en arrière, puis débute chaque morceau pour me rendre compte de cette originalité: chaque chanson de Wink débute avec cette même cloche, fil conducteur de cet ouvrage finalement plus que sympathique. Les guitares sonnes comme celle d’un certain Zakk Wylde, les rythmes sont variés, les riffs rageurs et entraînant. Difficile, au final, de ne pas se laisser emporter par ce tourbillon efficace qui laisse une joli place à la mélodie et à la puissance. A découvrir, il est encore largement temps.

 

LEBOWSKII: Liquidators

France, Thrash (Music records, 2018) – sorti fin février 2018

Ce n’est que récemment que j’ai fait connaissance avec Lebowskii, formation nantaise qui nous propose un second Ep. Liquidators, ce sont 5 titres qui avoisinent la demi-heure (29′, plus précisément) et qui puisent dans un thrash à la fois old school et moderne. La production particulièrement travaillée donne cet aspect moderne à l’ensemble. Le son est profond tout en conservant cet aspect rugueux et direct. Les longs passages instrumentaux évoquent ce que faisait Metallica à ses débuts ainsi que Megadeth, et les riffs sont taillés pour un headbang cadencé à s’en décrocher la tête. C’est bigrement efficace et le temps passe trop vite. Why are we falling down?, Haunting a shell of flesh, Liquidators, Your brain is just insane et Narrow minded donnent envie d’en écouter plus. Impossible de rester de marbre, cet Ep est une réussite et la promesse, espérons le, d’un bel avenir!

PSYCHOÏD: Thrash impact

Thrash, France (Music records, 2018) – sorti en mars 2018

Dans ta face! Un direct, un… Les Parisiens de Psychoïd, remarqués avec un premier Ep sorti en 2016 (Thrash test, pour mémoire) déboulent aujourd’hui avec un premier album au titre évocateur de Thrash impact. 9 titres bruts de décoffrage qui ne font pas dans la dentelle et rappellent ouvertement les thrash old school des 80’s, celui des Metallica ou Slayer sur Anarchy, Anthrax sur True Chatter, et puise également du côté d’Exodus, Megadeth pour le côté américain. On pense aussi à d’autres dignes représentants du genres, tels les Allemands de Kreator, par exemple. Tout au long des Live… die… but buy, TV’s grime, Platoon of death, Out of control, Psychoïd nous donne une belle leçon en étalant avec une certaine passion sa culture thrash. Brut et direct, cet album, qui semble avoir été enregistré sur un 4 ou 8 pistes dans un garage tant le son est sec et claquant, risque de frapper fort. Exception faite d’un anglais compréhensible mais à l’accent français à hurler, le chant haut perché dénote de la rage habituelle du genre. Et aussi, on appréciera cette pochette pleine de clins d’œil irrévérencieux à une société bien pensante: ce pauvre diable crucifié sur a calandre d’un camion tout droit sorti de Duel va en faire rager certains!