C’est un concert exceptionnel à plus d’un titre auquel je me rends ce soir: 1/Prophets Of Rage revient en France sans grosse campagne de com’, et 2/ un concert de cette envergure en plain mois d’août, c’est rare! Et franchement, en cette période estivale, seconde semaine du mois où Paris est la plus vide de l’année, ben… l’Olympia est complet ou presque.
Après un petit moment de doute (les photographes accrédités ne seront pas autorisées à rester après les 3 premiers titres de POR) vite réglé par l’ami Roger, nous découvrons les Anglaises de Nova Twins qui avaient déjà ouvert pour Prophets au Zénith de Paris il y a moins de 2 ans, le 10 novembre 2017 et qui se sont fait remarquer lors de leur passage au dernier Hellfest, jouant tôt face à plus de 20.000 spectateurs. D’autres les auront déjà vues en 2017 au Zénith de Paris en ouverture de… Prophets Of Rage. Seraient-elles devenues, en quelque sorte, les protégées des Américains? Et si j’ai pu apprécié la surprenante courtoisie et gentillesse des deux jeunes femmes qui se réclament, entre autre, du punk au cours d’une interview deux heures plus tôt (à découvrir bientôt), je n’ai pas encore eu l’occasion d’écouter leur musique.
Georgia South (basse) et Amy Love (chant et guitare), accompagnées d’un discret batteur, montent sur scène habillées d’une improbable tenue vert fluo. Concentrées au départ, les filles proposent un rock électro groovy à la fois dansant et hargneux. Un style qui emprunte autant au funk qu’au rock, au heavy ou au punk. Indéfinnissable, la musique de Nova Twins est à l’image de ses musiciennes: un ovni indéfinissable.
Annoncés à 20h50, Prophets Of Rage ne démarre finalement son concert que 15 bonnes minutes plus tard. Et c’est DJ Lord (Public Enemy) qui se charge de chauffer le public avec un set… de DJ rappant et scratchant sur divers airs du metal ou US et populaires (de l’hymne américain à Slayer en passant par La marche impériale de Star Wars). Mais que cette intro est longue! 20 bonnes minutes qui finissent par lasser et laisser penser que le groupe ne fait que rogner sur le vrai temps de jeu. Car le public attend tout un groupe, et certains commencent à siffler cette trop longue prestation.
Enfin, la salle est replongée dans le noir pour accueillir Prophet Of Rage dont les musiciens se postent devant la scène, poing levé à la manière de Tommie Smith et John Carlos. Mais personne, ce soir, ne disqualifiera B-Real (Cypress Hill, en survêtement, comme à la maison…), Chuck D (Public Enemy), Tom Morello et Tim Commerford (Rage Against The Machine, Audioslave). Puis la machine se met en branle et les gaillards s’énervent, font sauter un Olympia qui se transforme rapidement en un gigantesque trampoline tant le sol bouge et rebondit.
Si le groupe avait retourné le Zénith deux ans auparavant, il est sur le point de faire de même ce soir. L’efficacité de la setlist imparable fait son oeuvre. Setlist sont on pourra simplement remarquer que 8 titres au minimum sont identiques à celle d’il y a deux ans (dans le désordre: Testify, Living on the 110, Fight the power, Unfuck the world, Guerilla radio, Know your enemy…).
La recette est efficace, un medley en milieu de set permet de caser d’autres titres… Un gimmick que l’on retrouve parmi d’autres comme ce message plaqué derrière la guitare de Morello (pour la France c’est « Soutenir les gilets jaunes », pour les autres pays, ce sera quoi?) L’énergie est présente, l’entente entre musiciens parfaite. On ne regrettera finalement que ce manque de communication avec le public, communication qui aurait pu transformer cette soirée en communion. Mais on ne chipotera pas plus loin, tant ce concert fut explosif de bout en bout.
Le groupe prend congé sur l’indispensable Killing in the name of (bon sang, que c’est encore d’une cruelle actualité!) avant de revenir pour un unique rappel avec le non moins incontournable Bombtrack. Prophets Of Rage n’est pas prêt à dire son dernier mot, c’est une évidence!
Merci à Gérard Drout Production et à Roger Wessier (Replica promotion) d’avoir rendu ce report possible