LOCO MUERTE: Los clasicos de Loco

France, Hardcore/crossover (M&O, 2023)

Ay, caramba! Los amigos, soy Loco Muerte, entiende? « Caramba », c’est la seule chose hispanique que je retiendrai tellement il y a de folie, d’énergie et de bonne humeur contagieuses dans ce Los clasicos de Locos, nouvelle déflagration des Parisiens de Loco Muerte qui revisitent certains de leurs « classiques »  principalement issus de leurs deux premiers opus Maquina de guerra (7 morceaux) en 2011 et Traicion bendicion (3 titres) en 2013. Rien cependant du dernier – La brigada de los muertos paru en 2018 – mais qu’importe! A l’écoute de ces 11 cartouches qui te pètent à la gueule, impossible de ne pas faire de lien avec le gang de Venice, Suicidal Tendencies, et son rejeton Infectious Groove (on s’en serait doutés rien qu’au bandana…) Si l’album débute avec un nouveau titre – La vida loca – les autres morceaux sont tous aussi explosifs qu’enjoués. Loco Muerte nous concocte un hardcore/crossover des plus efficaces, certes, mais surtout digne des plus grands noms du genre. C’est simple, il y a, tout au long de Los clasicos de Loco une rage et une envie de vivre communicatives. Il est simplement impossible de en pas se laisser entrainer dans ces rondes pogotées qu’on appelle des circle pits qu’on imagine volontiers animer des concerts. Une dinguerie parfaitement contrôlée en somme, un défouloir bienvenu et bienveillant comme seule les meilleurs savent nous en offrir. on en redemande! Et je me demande vraiment si la Hellstage résistera au passage de ces doux dingues le 16 juin prochain? Ca qui est sûr, c’est que ça va groover grave!

HOW IT WORKS: Take it away

France, Crossover (How it prod, 2019)

Basé dans la région de Montpellier, How It Works a déjà publié un album en 2013, Just push the nail.  Sept années plus tard, avec un line-up stabilisé depuis deux ans autour de Renaud R. au chant enragé, Megadave C. (!) aux guitares, Phil S. à la basse et Manu S. (deux frangins?) à la batterie, How It Works nous propose une  nouvelle production, Take it away, brutale et efficace. Ok, l’accent est à revoir mais passe limite grâce à la puissance et la détermination vocales de Renaud. Bullshit discharge pose les bases de ce disque de 7 titres: hardcore meets punk. C’est direct (on dirait que la vie entière de Renaud est du bullshit!), brutal et mélodique à la fois. Les guitares, grasses à souhait, offrent des riffs simples et redoutablement efficace. La rythmique transporte l’auditeur dans un univers de headbang et de pogo. C’est viril presque de bout en bout. How It Works ralentissant par instant le tempo sans adoucir son propos. Si My choice my way est 100% punk, Parasite m’évoque dans son riff d’intro le Accept des 80’s. To the memory of doom vient conclure avec une remarquable ironie ce nouvel essai prometteur. La vitesse d’exécution n’a absolument rien de Doom. Bien vu! A découvrir sur scène et à soutenir d’urgence.

SUICIDAL TENDENCIES: STill cyco punk after all these years

Crossover, USA (The Orchard, 2018) – Sortie le 7 septembre 2018

Pratiquement deux ans jour pour jour après la sortie de l’excellent World gone mad, Suicidal Tendencies revient avec STill cyco punk after all these years. ST en majuscule, détail qui a son importance. Pourquoi? Parce que si, à l’évidence, il s’agit d’un clin d’oeil aux initiales du groupe de Mike Muir, et que le mot en entier – « still » signifie « toujours » ou « encore » – le reste, en minuscules – « ill » donc – signifie « malade ». Alors le groupe est-il toujours cyco punk après toutes ces années ou au contraire ST est il malade, découragé de ce genre? Faut dire qu’avec les nombreux changements de line-up – Muir reste le seul membre originel du combo californien de Venice – ce ne serait guère étonnant. Une seule solution, cependant, pour trouver la réponse: écouter cet album. Et dès l’introductif I love destruction, le message est clair: le skate punk, ou plus simplement crossover des Américains fait mouche. On sent même une certaine joie et un vrai plaisir à se retrouver. Chacun des musiciens à son espace d’expression, à l’instar de Dave Lombardo qui se lâche littéralement sur All kinda crazy dès que son tour est annoncé. Lost my brain… once again fait évidemment référence à l’album que Mike Muir a enregistré sous le patronyme de Cyco Miko en 1996. Et là, je me dis (les fans de longue date, que je ne suis pas, auront vite fait le lien): « oui mais… attends, y a un truc ». Et en effet, ce STill cyco punk ressemble à s’y méprendre à un réenregistrement dudit Lost my brain, l’ordonnancement des titres variant quelque peu. Seul Sippin’ from the insanitea ne figure pas sur l’album de 1996. Alors si ST est en forme, j’en reviens à ma question: doit-on traduire le titre de cet album par « toujours en forme » ou « ST malade »?

RUFUS BELLEFLEUR: Electricity for the Coliseum

Crossover, France (Dooweet, 2017)

Que voilà une jolie surprise! Rufus Bellefleur fait partie de ces groupes qui osent braver les interdits et parviennent, chemin faisant, à se distinguer d’une scène aujourd’hui trop sclérosée par des étiquettes malvenues. Avec Electricity for the Coliseum, RB nous plonge dans les USA des années d’entre deux guerres avant de se lâcher et de nous offrir des escapades dans divers univers musicaux. Tout y passe, musicalement, rythmiquement et visuellement. Car le groupe parvient, à partir de ses chansons, à nous plonger dans un certain cinéma noir. Musicalement, on trouve des traces de rock, de heavy, de blues des bayous, de hip hop, et RB ne se prive pas pour utiliser des instruments inhabituels. J’ai même l’impression d’entendre du kazoo par instants! Une petite merveille d’originalité qui se déguste sans modération.

Interview: KONTRUST

Interview KONTRUST : rencontre avec Mike (guitares) et Stefan (chant). Entretien mené le 23 octobre 2017 au Hard Rock Cafe, Paris.

 

metal-eyes: J’ai récemment découvert Kontrust, qui a été formé en Autriche en 2001, a publié son premier album, Welcome home en 2005. Vous vous êtes distingués des autres groupes entre autre par le fait d’avoir deux chanteurs, et depuis, vous avez sortis 3 autres albums. Est-ce correct ?

Mike: Absolument.

metal-eyes: Pour ceux qui ne connaissent pas bien le groupe, quels ont été les moments marquants de la vie de Kontrust ?

Mike: Eh, bien, commençons par le début, en 2001. En réalité, c’est un peu plus vieux que ça, mais c’est loin de toute reconnaissance, alors… On s’appelait The Trial Face. 2001 a débuté, en gros avec des shows donnés en Autriche, concerts ou festivals. On a fait ça pendant 3 ou 4 ans et avions besoin de changer quelque chose. Ça allait, mais nous n’allions pas où nous souhaitions nous rendre… Ensuite, on s’est rendu compte que, malgré nos racines très hard rock, on apprécie beaucoup d’autres choses. Nous avons toujours apprécié la diversité, les groupes avec plus d’un chanteur. Nous avons donc décidé de chercher un second chanteur, et, visiblement, c’est une chanteuse ! Agata nous a écrit, disant qu’elle voudrait bien chanter avec nous. Elle est arrivée, et l’alchimie a été immédiate. Soudain, nous avions deux chanteurs. Ce qui nous a aussi différenciés, c’est que nous avons deux batteurs, ou plus précisément, un batteur et un percussionniste à la caisse claire, ce qui ajoute au rythme. Personne ne fait ça, c’est donc difficile de nous comparer à un autre groupe.

metal-eyes: D’autres groupes utilisent des percussions, mais pas de la même manière.

Mike: Exactement, mais ça reste très traditionnel. C’est de la force brute ! En 2005, le groupe avait trouvé ses marques, et la première reconnaissance a été de perticiper à un concours avec de très importants groupes autrichiens. Nous n’avons pas gagné, mais sommes arrivés 3ème.  Bon, les autres groupes de cette époque ne sont plus là, nous avons survécu. En avançant, nous avons participé à plus de festivals, été invité à la télé, toujours en Australie. Un des tournants importants a été 2008 lorsque nous avons été découverts par un studio en Allemagne. Les gars appréciaient notre son et nous on dit qu’ils aimeraient faire une chanson avec nous. Ensuite, ce titre a fini sur un album. C’était Bomba. Il est sorti fin 2009, n’a pas eu beaucoup de retour au début. Et en mars 2010, un animateur de radio en Hollande a découvert la chanson et a commencé à la diffuser. A 3 heures du mat’ ! Le lendemain, la radio a reçu des appels d’auditeurs qui voulaient savoir qui était ce groupe, et si la radio pouvait diffuser le morceau de nouveau. Et tout d’un coup, ça tournait en boucle. Nous avions trouvé notre place. Ensuite, c’est devenu dingue, on donnait 100 – 120 concert par an, avons donné de gros shows en Hollande devant 50.000 personnes, un gros festival où on a joué devant 300.000 personnes… En Autriche, on a aussi commencé à jouer dans des festivals, en fin d’après midi. Ensuite, on a enregistré Secondhand wonderland qui est devenu notre plus gros succès à ce jour, pour des raisons qui nous dépassent : c’était un album très coloré, très pop… Enfin, notre dernier album, Explositive, est sorti en 2014, s’est très bien vendu, a reçu de très bons retour de notre public en concert, du label, les ventes ont suivi. Maintenant… Oh, nous sommes rejoints par Stefan qui est l’un des chanteurs de Kontrust.

Stefan (en français) : Salut !

Mike: Ensuite, en juin dernier, nous avons donné notre premier concert en France, ce qui était super.

metal-eyes: Nous allons en parler dans un instant. Kontrust est généralement décrit comme un groupe crossover. J’ajouterai d’autres groupes au traditionnel System Of A Down qui revient souvent : il y a la folie d’Avatar, le côté folk et déjanté de Steve’n’Seagulls. Que mettez-vous dans votre musique ?

Mike: Trop d’alcool ! (Rires)

Stefan : On y met quoi ? Rien de spécial, en fait…

Mike: Du sel, du poivre, de l’huile et du vinaigre, du bacon frit ! Je pense que si nous parlions de nos influences, il faudrait prévoir le reste de la journée…

metal-eyes: Alors comment décrirais-tu la musique de Kontrust ?

Mike: Crossover, indiscutablement du crossover. On est ancré dans le rock et le metal, mais on y ajoute du funk, de l’électro… Tout ce qui peut trouver sa place. C’est ce que nous avons fait ces dix dernières années, et c’est ce à quoi nous sommes bons : faire de la musique qui nous rend heureux et qui, visiblement, touche une ou deux personnes aussi !

metal-eyes:  Agata votre chanteuse a quitté le groupe il y a quelque temps, pas définitivement mais parce qu’elle était enceinte. Elle a donc été remplacée pour certains concerts, dont votre premier show français en juin dernier. Qui était alors votre chanteuse ?

Mike: Agata était – est toujours apparemment – en congé maternité, et nous la félicitons pour son bébé.

Stefan : Elle  va revenir, quoiqu’il en soit…

Mike: Oui, elle va revenir, bien sûr. Nous n’avons pas encore la date exacte, mais ce sera début 2018, normalement. Elle a été remplacée par Junes alors que nous cherchions une voix complètement différente et il s’avère qu’elle est le substitu parfait d’Agata dans tous les sens du terme : non seulement a-t-elle les qualités vocales mais également l’attitude scénique, le comportement. Elle a déjà fait de la musique dans le passé, pas à notre niveau, cependant ça a été une vraie belle expérience pour elle. Nous avons beaucoup de chance de l’avoir car elle fait vraiment du bon travail sur scène. Tout le monde semble l’apprécier tout  autant.

metal-eyes: C’est donc elle qui assurera les concerts français de décembre prochain. Avez-vous commencé à travailler sur le futur album ?

Mike: Oh oui !

metal-eyes: Alors comment décririez-vous l’évolution de votre musique entre Explositive et le prochain ?

Stefan : Nous avons commencé à écrire les chansons du nouvel album il y a 8 ans ! (rire général) Nous avons des tonnes de matériel, brut, dans nos archives. Nous avons commencé à tout réécouter et il y a des chansons qui sont surper mais qui n’avaient pas leur place sur Explositive, ce qui ne signifie pas qu’elles étaient moins bonnes. Il faut avoir une certaine cohésion sur un album. Nous sommes en train de tout sélectionner, en local de répétition, testons de nouvelles choses…

Mike: Comme tu l’as dit, nous n’avons pas vraiment de limites avec le crossover, ce qui est un vrai avantage.

Stefan : Et nous n’avons pas de plan quant à notre manière de composer… Un jour c’est Peter qui va jouer des percussions, un autre, la basse, le chant… Ca reste interssant parce que ce n’est jamais ennuyeux.

metal-eyes: Vous serez de retour en France en décembre, qui ne sera que votre seconde visite en France. Tout d’abord, que retenez-vous de votre première visite française, au mois de juin  dernier, lors du Download Paris ? C’était sur une des petites scènes…

Mike: Oui, sur une des petites scènes où nous tenions la tête d’affiche, ce qui était très bien pour nous parce que nous avions un des derniers créneaux avant que les grosses têtes d’affiches ne jouent sur les mainstages. Au moment où nous somes passés, personne d’autre ne jouait, et la tente s’est très vite remplie. Il y avait beaucoup plus de monde que même les promotteurs du Download ne l’avaient envisagé. Tout le monde était très content. Dès que nous sommes montés sur scène, il y a eu une intensité… Comme si le public nous attendait. Nous ne  nous attendions à rien… Nous ne savions pas à quoi nous attedre n’ayant jamais joué en France !On savait que ce serait un festival sympa, avec une affiche cool… Ca ne pouvait pas être mauvais. Nous sommes arrivés sur scène et les gens se sont mis à chanter nos chansons. Nom de Dieu ! Même moi je ne connais pas toutes nos paroles ! Les gens qui faisaient du crowdsurfing, ceux dans des déguisements dingues, l’interaction avec le public, les circle pits, les wall of death… On a eut droit à tout ! Et il semblait qu’il y avait une telle connexion avec le public que nous avons eut peu d’effort à faire… Le contact avec Junes, c’était son second concert, a été top. Tout le monde a été ravi de notre prestation, et c’est réciproque.

metal-eyes: Maintenant que vous savez que le public français peut-être dingue, comment vous préparez-vous pour vos prochains concerts chez nous ?

Mike: On va faire un mélange : il y aura de nouvelles chansons, des « classiques de toujours » – il y a des chansons que nous devons jouer, sinon nous aurons des problèmes – et il y a plein de choses que nous n’avons pas jouées depuis des années. Concernant le show, ce ne sera pas un simple concert d’un groupe qui interprète ses chansons… Ce sera… Je ne veux pas dire « interactif » parce que ça peu faire frimeur,  mais ce sera plus une fête : que les gens ne viennent pas seulement assister à un concert, mais qu’ils viennent s’amuser, danser, s’éclater – ne vous faites pas mal, svp – et ils partiront, ils faudra que ce soit comme après une super séance d’amour : ils devront être épuisés…

Stefan : Fumer une clope, c’est ce que tu veux dire ? (rire)

Mike: Fumer une cigarette, oui… Mais il faut surtout qu’ils soient satisfaits…

metal-eyes: Vous porterez vos costumes traditionnels ?

Mike: Oui, oui…

metal-eyes: Parce que l’affiche de la tournée vous montre sans vos costumes…

Mike: C’est exact ! ça a été un sujet de promotion… Au début, nous ne portions nos costumes que le temps d’une ou deux chansons en concerts, pour les rappels. Et les gens les ont tellement réclamés que nous avons décidé de les mettre pour tout le concert. Mais nous n’avons jamais fait de session promo avec ces tenues. Des videos, oui, mais pas de photos ! Nous en avons jamais eu besoin. Mais en avançant, nos promoteurs nous ont demandé des photos « maintenant ». Les meilleurs clichés que nous ayons pu leur fournir étaient ceux des sessions noir et blanc de Secondhand wonderland, sans les tenues traditionnelles. Mais dorénavant, vous nous verrez uniquement avec nos tenues traditionnelles…

Stefan : Ca a plus été dû au manque de temps, car les concerts ont été mis sur pied assez rapidement. Les gens devraient venir, comme ça ils pourront prendre des photos de nous en costumes !

metal-eyes: Quel a été votre premier choc musical, le groupe ou l’artiste qui vous a fait dire « voilà ce que je veux faire plus tard » ?

Mike: J’avais 11 ans, et j’ai vu un concert d’Iron Maiden. Ça a tout changé, je me suis dit « merde ! C’est ce que je veux faire plus tard ». 15 ans plus tard, je me retrouve à partager la scène avec ces gars ! Nous sommes arrivés à ce stade où nous partageons la scène avec ces grandes vedettes, ces groupes qui nous ont influencés, donné envie de jouer de la musique. Vraisemblablement, nous avons fait quelque chose de bien dans le passé.

Stefan : Il n’y a pas eu un moment en particulier… J’ai grandi, plus ou moins avec ça. Ce qui est intéressant, c’est que dans la famille rock/metal, c’est aussi Iron Maiden… Je possède tous les albums en cassette – je ne sais pas s’il y a beaucoup de gens qui savent ce que c’est qu’un lecteur cassettes !

metal-eyes: Quelles pourrait la devise de Kontrust ?

Stefan : « Tout est permis ! »

Mike: « Drugs, sex and Lederhosen ». Ce sont les pantalons traditionnels que nous portons sur scène.

metal-eyes: Quelle a été la question la plus intéressante, surprenante qu’on vous a posée aujourd’hui ?

Mike: … Il y a eu une question similaire…

metal-eyes: Quelqu’un a piqué ma question ?

Mike: Non, non, c’était quelque chose du genre : « quelle est la pire question qui vous ait été posée »…

Stefan : Il y avait cette question au sujet du groupe… Comment était-elle tournée ?

Mike: … Je crois que c’était quelque chose comme « quel groupe a influencé Kontrust mais vous ne l’avouerez jamais » ?

Stefan : Oui, oui, c’est ça !

Mike:  C’est une question piège mais je pense que quiconque joue de la musique trouvera quelque chose dans son répertoire qu’il souhaite ne pas dévoiler ! En ce qui me concerne (il chuchote), c’était Boney M. Mais j’étais jeune, je ne connaissais rien d’autre ! Et au final… Rivers of Babylon ? Un classique !

Stefan : Un classique du metal !

metal-eyes: Bonne chance avec vos prochains concerts français, je rappelle que vous serez à Paris, Strasbourg et Lille entre le 12 et le 14 décembre.

Mike: Merci beaucoup de nous avoir reçus

 

SUICIDAL TENDENCIES: World gone mad

suicidal_tendencies-world_gone_madCrossover, USA (Suicidal records, 2016)

Sans jamais avoir été fan, Suicidal Tendencies semble avoir toujours, en tout cas depuis de nombreuses années, voulu m’accompagner. Impossible de passer à côté même si… Alors pensez bien qu’un nouvel album qui arrive est à prendre comme un petit happening. World gone mad fait en plus partie de ces claques qu’on a envie de se reprendre dans la face. Comment cela se fait-il? Qui est ST aujourd’hui? Mike Muir, indéboulonnable, bien sûr, s’est adjoint les services d’un certain Dave Lombardo aux baguettes. Crossover entre la folie de Muir et le thrash de Slayer? Parfaitement compatible! Et que dire du bassiste Ra « Chile » Diaz qui semble tout droit sorti des bermudas de Robert Trujillo (désormais membre à part entière de Metallica, faut-il le rappeler?)? Le résultat est une nouvelle analyse acerbe d’une société qui part en vrille (New degeneration, World gone mad). La fureur du metal cède souvent le pas à la débauche punkisante, Muir se permettant des effets vocaux parfois surprenants. Sans doute cette impression est-elle le fait d’une production minimaliste, qui, au final, colle plutôt bien à l’esprit général de l’album, véritable dénonciation d’un monde parti en vrille. Alors, oui, Mike Muir est le seul membre d’origine encore en place, non, on ne compte plus le nombre de musiciens passés au sein de la formation à géométrie plus que variable, mais la rage, la colère et hargne sont toujours là. Suicidal est en forme, l’album précédent, 13 (2013), marquant le retour après une absence de 13 ans, le laissait déjà entendre. World gone mad vient confirmer ce sentiment et l’on attend désormais de retrouver ST sur scène pour vérifier si la forme physique est à l’identique!

Note: 8/10

Titre que je retiens: World gone mad