ORKHYS, HEVIUS et ARAE live à Orléans – Dropkick bar, le 27 mai 2023

Retrouvez ici la galerie du concert

C’est sans doute la première véritable journée complète de temps chaleureux et presque estival qui accompagne les Franciliens de Hevius, initiateurs de cette soirée metal varié, au Dropkick d’Orléans. Varié car ce sont ce soir trois groupes aux styles différents et complémentaires que le public va pouvoir écouter et voir. Un public qui va grossir très rapidement grâce à l’ambiance et la bonne humeur qui viennent de la salle en sous sol (qui, aujourd’hui, heureusement, propose un peu plus que d’affreuses lumières rouge – complètement disparues, d’ailleurs).

Orkhys @Dropkick Orléans, 27 mai 2023

C’est Orkhys qui ouvre le bal. Le quintette vient défendre son dernier album, A way (dont vous pouvez ici retrouver la chronique) et semble à la fois en forme et concentré. Le heavy de la formation « à la harpe » est plus direct et moins symphonique en live que sur disque, Laurène et ses compagnons se donnant à fond tout au long des 50 minutes allouées à chacun des groupes. L’ambiance se faisant plus légère et festive au gré des titres, le public croit en nombre et en personnalités. Impossible de ne pas remarquer ce presque septuagénaire qui fait ses doléances à la chanteuse et donne ses conseils et avis entre chaque titre! Impossible également de ne pas  le voir arriver, marteau en main et casque sur la tête, le phénomène Thor – ou sa version féminisée – qui lui aussi approuve chacun des morceaux proposés par un groupe en forme!

Orkhys @Dropkick Orléans, 27 mai 2023

Un groupe dont l’entente est visible – tant sur scène qu’en dehors – et la complémentarité entre les guitaristes – Brice et Henri – exemplaire. la section rythmique – Lancelot à la basse et Jean-Yves « PanPan » à la batterie apporte une solidité structurelle à cet ensemble plus que festif.

Orkhys @Dropkick Orléans, 27 mai 2023

A way est ce soir à l’honneur avec 4 des 8 morceaux originaux proposés – A way (en intro), Brand new world, The devil & the impudent et Blood Ties, son EP se voyant honoré par les deux tiers des compos (Guardians of our lives et The end of lies).

Orkhys @Dropkick Orléans, 27 mai 2023

La harpe de Laurène apporte une touche sonore des plus originales aux morceaux, harpe dont elle inaugure ce soir les éclairages led qui lui permettent de mieux voir les cordes et dont elle demande son avis au public. Oui, on garde, d’autant que les effets de lumière sont sympa.

Orkhys @Dropkick Orléans, 27 mai 2023

Avant de conclure ce concert, Lancelot, s’offre un petit tour dans le public avant que Laurène présente ses compagnons de jeu et interpelle le public lui ordonnant presque de chanter le dernier morceau, l’imparable The Clansman d’Iron Maiden dans une versions fidèle bien que plus teintée de folk grâce aux apports de la harpe.

Orkhys @Dropkick Orléans, 27 mai 2023

Les Parisiens de Hevius viennent quant à eux défendre leur dernier album, Millénaire (la chro est toujours ici) dont Julien Ferrier, le fondateur nous avait parlé en pleine crise sanitaire (voir ici l’interview débridée). Le style radicalement plus heavy metal de Hevius est contrebalancé par la bonne humeur tant des musiciens (sérieux s’abstenir, svp) que le côté festif de la musique (sans toutefois se transformer en parodie de Happy metal). La musique et le fun comme thérapie, en somme, et le public est très réceptif.

Hevius @Dropkick, Orléans, 27 mai 2023

Le groupe démarre pied au plancher avec les speedé De l’autre côté du miroir, premier titre qui nous montre une formation très en place avec des gimmicks efficaces (balancements et mouvements de guitares simultanés) Julien haranguant le public bientôt et régulièrement, toujours avec le sourire.

Hevius @Dropkick, Orléans, 27 mai 2023

Public au sein duquel on trouve également ses énergumènes, dont ce  jeune gars en costume qui s’agenouille à l’issue de chaque chanson comme pour vénérer les musiciens, scandant des « exceptionnel! » ou autre « extraordinaire! » dès qu’il le peut. Mais demandant aussi à interrompre le concert parce qu’il a… perdu un bouton! A chacun son public, hein!

Hevius @Dropkick, Orléans, 27 mai 2023

Même si on circule aisément, le public fait la fête, pogotant, faisant une sorte de ronde avec Thor, sautant en tout sens… Le public est partie prenante de l’ambiance de ce set, réagissant à la bonne humeur des musiciens – le guitariste Olivier Louis-Servais souriant presque tout au long du concert, Ugo (basse) appliqué et complice en conneries, Florian (clavier) qui teste aujourd’hui sa Keytar, son nouveau jouet lui permettant plus de mobilité sur scène et Alex, seul coincé derrière sa batterie mais au sourire facile.

Hevius @Dropkick, Orléans, 27 mai 2023

Le marteau de Thor et son casque – qu’il place sur la tête d’Olivier, ensuite récupéré par une Laurène très participative – sont sujets à amusement tout au long des festifs extraits de Millénaire (De l’autre côté du miroir, Millénaire, Une autre vie, Aux armes, Hevius et versa – la reprise du Vice versa des Inconnus!) Hevius nous fait aussi l’honneur de présenter ce soir deux nouveaux titres encore jamais joués live – l’engagé Ma Terre et Eternelle – avant de conclure avec un public qui chante à tue tête Nous sommes des rois, titre pendant lequel Laurène et Brice s’invitent sur scène pour une joyeuse zizanie.

Hevius @Dropkick, Orléans, 27 mai 2023

Avec un public chaud comme la braise, Hevius a donné un concert impeccable de bout en bout. une ambiance comme on les aime qui se retrouve bientôt à l’extérieur, le temps de débarrasser le plateau pour laisser la place à Arae.

Hevius @Dropkick, Orléans, 27 mai 2023

Le temps de discuter un peu avec les musiciens, je redescend pour une petite rasade de Death metal dispensé par les Tourangeaux d’Arae. A peine arrivé en bas, je découvre Nicolas Hirondelle, le guitariste soliste, qui prend la pose, à genoux ou presque sur la scène, sa guitare à plat sur ses jambes. Son compère Nicolas Macabrey, à la guitare et au chant, hurle ses paroles accompagné brutalement par Valentin Smolinski, au départ concentré sur sa basse et se lâchant rapidement, et Flo Aemeth qui fait souffrir ses peaux.

Arae @Dropkick, Orléans, 27 mai 2023

Si le death n’est pas mon truc, nous ne pouvons que reconnaitre que les quatre sont appliqués, forgeant des riffs inspirés par les grands du thrash au death, des rythmes de plombs, Nicolas C. allant régulièrement chercher le public tandis que l’autre Nicolas (fut un temps, ils y en avait 3, des Nicolas… un critère de sélection?)reprend sa pose au sol… Mais la pose s’avère être plutôt de la souffrance, le guitariste ayant du mal à se relever et à tenir debout. Il terminera le concert assis sur une chaise, quelque peu soulagé.

Arae @Dropkick, Orléans, 27 mai 2023

Brutal et efficace, je laisse Arae conclure cette soirée haute en couleurs dont on ne pourra que déplorer le manque de public, même si la salle était correctement fournie. On saluera la sympathie des groupes présents qui ont fait de cette première soirée estivale (les températures, pas la date) une soirée plus que festive.

Arae @Dropkick, Orléans, 27 mai 2023

Retrouvez ici la galerie du concert

Orkhys, Hevius et Arae live au Dropkick: la galerie

Retrouvez ici le live report du concert

Retrouvez ici le live report du concert

Interview: HEVIUS

Interview HEVIUS : entretien avec Julien Ferrier (chant, guitare). Propos recueillis par Skype le 22 juin 2021

Photo promo

Metal-Eyes : Hevius a été formé en 1995 en région parisienne, vous avez sorti un premier album, Derrière la lumière, en 2005, et l’an dernier, en 2020, vous avez publié Millénaire.

Julien : Exactement.

 

Metal-Eyes : C’est quoi, le groupe exactement ?

Julien (il rit): Ah, merde, on m’avait jamais posé cette question… Attends, je ne suis pas prêt (rires) ! C’est quoi l’histoire ? L’histoire c’est celle d’un groupe qui a commencé au lycée, comme beaucoup de groupes, et qui ne s’est jamais arrêté. Au final, en 15/20 ans, les gens viennent, partent, on grandi tous. Surtout, on a eu plusieurs époques, parce qu’au début, on ne faisait pas de metal, on faisait des reprises punk, The Offspring…

 

Metal-Eyes : Ouais, punk US…

Julien : Oui, punk californien. Très vite, on est passé à autre chose, on a fait des reprises metal mais à un moment, on s’est dit : des reprises, c’est sympa, mais là, il va falloir autre chose ». A partir du moment où on a composé notre premier titre, on n’a plus fait de reprises. Et en 2005, on avait un line up plutôt stable, on a sorti Derrière la lumière qu’on a complètement autoproduit – ça s’entend quand tu l’écoutes… Ça s’entend d’autant plus qu’à l’époque, c’est le chanteur qui s’est chargé du mixage, et il n’avait pas la moindre notion du mixage (rires). On a tout appris sur le tas, on a tout fait nous-mêmes, pareil pour la pochette. La seule chose qu’on n’ait pas fait nous-mêmes, c’est le pressage, mais là, ça ne dépendait pas de nous ! Après 2005, les choses ont un peu bougé : le chanteur est parti, le clavier aussi et là on s’est dits que ça allait être un peu compliqué de trouver quelqu’un. Finalement ça s’est faits, le guitariste aussi et, ce qu’il se passe au final, quand tu changes de personnel, c’est que les goûts ne sont pas forcément les mêmes. Il y a des morceaux qu’on a laissé tomber, d’autres qu’on a ajoutés, Olivier (Olivier Louis-Servais), avec sa façon de jouer de la guitare a aussi un peu changé la donne… Flo (Florian Altairac) avec ses claviers, pareil… Donc on a tout refait. Et l’album Millénaire, même s’il est sorti en 2020, on a mis du temps à le faire.

 

Metal-Eyes : On va en reparler. Le line-up actuel date de quand ?

Julien : Oh, punaise, moi et les dates… J’ai envie de te dire 2013, le dernier arrivé étant Hugo à la basse, Olivier est arrivé avant lui à la guitare… Je l’ai recruté à la source : vendeur de guitares (rires) !

 

Metal-Eyes : Entre les deux albums, l’un autoproduit, l’autre… un peu autoproduit aussi, il y a eu pas mal de mouvements de personnel. C’est dû à quoi tous ces changements ? Obligations familiales, boulot, le manque de visibilité sur l’environnement de la musique ?

Julien : Non, ça, ça n’a jamais été un problème parce qu’on n’a jamais eu comme objectif de défoncer le marché. Avant tout, c’est le plaisir de jouer. En 2005/2008, chacun devait s’affirmer dans sa vie professionnelle ou familiale et c’est comme ça que David, le chanteur, qui est parti – aussi pour des raisons musicales, ce qu’on faisait lui plaisait un peu moins. Fabio, c’était pour d’autres raisons parce qu’il commençait à avoir beaucoup de groupes, beaucoup de choses et il avait besoin de temps pour sa vie professionnelle. On était dans une période où chacun avait besoin de se stabiliser un peu. Du coup, l’avantage, c’est que les gens qu’on a trouvé étaient déjà stabilisés. Le bassiste est parti parce qu’il a déménagé et il habitait un peu trop loin, donc il a préféré arrêter.

 

Metal-Eyes : Tu parles de plaisir, c’est ce que j’ai écrit dans la chro de l’album. Vous cherchez quoi dans la musique ? Seulement du plaisir ou un peu plus ? Parce qu’avec un album tous les 15 ans…

Julien : Ouais, ça fait beaucoup, hein (rires) ! On est déjà sur la composition du prochain, un peu différent. L’objectif, c’est de faire un nouvel album plus rapidement que ça, quand même !

 

Metal-Eyes : Objectif 2034 ?

Julien : 33 (il rit). Non, je ne donne pas de date, on risque de me la ressortir après, ça la fout mal ! Notre objectif c’est de jouer… Ce qui est très frustrant, parce que cet album, on n’a pas pu le défendre sur scène. Il est sorti en plein confinement… On est vraiment un groupe de scène, et ça ne s’est pas fait. Nous faire connaitre partout dans le monde, pourquoi pas ? Mais, déjà, en chantant en français, on se ferme quelques portes. Un peu de frilosité ? Je ne sais pas, mais c’est limité.

 

Metal-Eyes : On peut, comme ADX et d’autres groupes français l’ont fait, vous dire d’aller vous faire voir chez les Grecs (il rit). Ils aiment bien le metal chanté en français…

Julien : Oui, pourquoi pas…

 

Metal-Eyes : Votre actualité, un an après la sortie de Millénaire, c’est une nouvelle vidéo, Hevius et versa, une reprise…

Julien : On a un tout petit peu plus d’actualité en ce moment avec ce clip vidéo. C’était un peu pour fêter l’anniversaire de l’album, un peu en retard. On a commencé le clip à la date anniversaire ! C’est un des morceaux bonus de l’album qui est une reprise de Vice et versa des Inconnus. Ce morceau, il a juste été taillé pour le metal, tu peux te demander pourquoi, à la base, il n’a pas été fait en version heavy metal… C’est un morceau qui est pile poil dans notre cœur de cible : les gens qui ont apprécié les années 90 et qui apprécient ce que l’on fait. Ce morceau, dans notre tranche d’âge, tout le monde le connait, et c’est un gros délire de le reprendre. Au début, on voulait un clip un peu différent, on voulait plus se rapprocher du clip d’origine pour faire un gros clin d’œil, mais on ne pouvait pas sortir. Donc, on a acheté un fond vert et on a essayé de faire la même chose…

 

Metal-Eyes : Tu parles des années 90, mais vous êtes très influencés aussi par les années 80… Quand j’écoute vos albums, j’entends beaucoup de Maiden, de Priest. du power metal à la Helloween aussi, mais beaucoup des 80’s. Vos influences, c’est quoi ?

Julien : Je ne fais pas la différence entre les années 80 et 90…

 

Metal-Eyes : Tu devrais pourtant, il y a eu Nirvana et toute la vague grunge…

Julien : Clairement, quand tu parles des influences Maiden, c’est évident, les plans à deux guitares et ces trucs-là. On ne le renie pas, c’est des choses qu’on adore et on nous le dit souvent. Ça nous fait juste plaisir… J’adore aussi des groupes comme Beast In Black ou Battle Beast… Bon, c’est la même chose, deux groupes en un, mais c’est un son moderne totalement issu des années 80. On est aussi influencés par les groupes du début des années 2000, Sonata Arctica, Stratovarius – même si ça remonte un peu plus…On reste dans le power metal, à fond.

 

Metal-Eyes : Si tu devais décrire votre musique pour votre auditoire qui ne vous connait pas encore, tu dirais quoi ?

Julien : Quand on a sorti Derrière la lumière, on nous a dit « les mecs, vous faites pas du metal »… Ben, quand même, si un peu… On avait trouvé un terme pour ça, à l’époque : on fait du metal assez mélodique, pas trop bourrin, et on avait appelé ça du « gate metal », la porte vers le metal

 

Metal-Eyes : J’ai cru que tu avais dit « gay metal » ! En même temps, pourquoi pas, ça peu être très bien aussi !

Julien (rires) : On vend des tapettes à mouche ! Merde, j’en ai pas là, mais on en vend ! Comment on pourrait le définir aujourd’hui ? Heavy power metal avec du chant en français. Le chant en français a une particularité qui ne laisse pas indifférent en général, parce qu’on écoute le texte, plus qu’en anglais, donc là, on ne peut pas déconner, on ne peut pas faire semblant sinon, très vite, tu deviens ridicule, ou tu n’assumes pas ce que tu fais. J’attache énormément d’importance aux textes.

 

Metal-Eyes : Tu dis « on écoute beaucoup le texte » et que tu y attaches « énormément d’importance ». Vous traitez de quoi dans vos chansons ?

Julien : Alors, clairement, je ne fais pas du texte à message, je reste dans le metal… Le premier album était plutôt onirique, le rêve… Millénaire a des textes qui peuvent paraître un peu plus guerriers, mais au final…

 

Metal-Eyes : Manowar ?

Julien : Alors… on n’en est pas encore aux dragons ou aux guerriers, et je n’y tiens pas spécialement, pour tout te dire. C’est le genre de choses que j’évite d’aborder, on tombe vite dans le kitch et je ne sais pas si j’assumerai. Il faudrait essayer mais on verra. On nous a dit une fois que nos textes sont super sombres, ils parlent de la guerre, de la mort. Mais si tu lis les textes jusqu’au bout, tu verras que c’est toujours teinté d’espoir. J’aime beaucoup travailler sur les contrastes : le bien/le mal, la lumière/les ténèbres… Ça peut paraître un peu bateau mais j’essaie de le faire avec un maximum d’imagerie pour que ça reste sympa à lire ou à écouter.

 

Metal-Eyes : « Imagerie », alors parlons un instant de la pochette de l’album : on voit un oiseau selon moi percé de deux flèches, un oiseau qui pourrait évoquer l’image d’un phénix. Le phénix est un oiseau qui renaît de ses cendres, Hevius a sorti son premier album il y a plus de quinze ans, quinze ans entre ses deux albums… Est-ce un signe disant que vous renaissez de vos cendres ?

Julien : Oui et non. Oui, parce que on ne peut pas nier le fait qu’on a mis du temps avant de sortir ce second album. Tu auras remarqué le nom de l’album qui évoque le fait qu’on ait mis autant de temps. Quand on a pensé au nom de l’album, on s’est dit qu’avec un titre comme Millénaire, on allait se faire tailler, mais on a décidé de jouer dessus. Le phénix n’est pas arrivé tout de suite, ce n’était pas l’idée première. Je pense qu’on a fait les choses à l’envers : on s’est demandés comment on allait appeler cet album, on a pensé que le morceau Millénaire est un bon morceau et on l’a retenu comme titre. Et comme ce morceau parle d’un phénix, l’idée est née comme ça. Finalement, ça boucle bien la boucle avec le fait que le groupe a beaucoup évolué et qu’on ait mis du temps à le faire, cet album.

 

Metal-Eyes : « Bouclé la boucle » ne signifie pas que ce soit la fin du groupe… Ce serait dommage de faire une interview si c’est la fin…

Julien : Non, non (rires)

 

Metal-Eyes : Si tu devais ne retenir qu’un titre de Millénaire qui vous représente aujourd’hui, un titre que tu me ferais écouter en me disant « voilà, c’est ça, ce que nous sommes », ce serait lequel ?

Julien : Pas forcément mon préféré, alors… Attend, il faut que je regarde quels morceaux il y a sur cet album (note : je présente l’album à la caméra pour qu’il puisse se souvenir des titres) La vache, c’est dur d’en choisir un…

 

Metal-Eyes : uU titre, pas deux… Un titre que tu ferais écouter à mon épouse qui est juste à côté (note : on entend un gros « non ! je ne suis pas à côté ! »)

Julien : Sympa la réaction (rire général) ! Je dirai Millénaire parce que c’est un titre qui envoi et il y a une partie au milieu un peu Happy metal, et ça représente bien Hevius.

 

Metal-Eyes : Ca veut dire que les autres, ils n’envoient pas ?

Julien : Oh, lui ! J’ai dit que celui-là, non seulement il envoie, mais comme les autres…

 

Metal-Eyes : Tu n’as pas dit « non seulement »… Si tu devais penser à une devise pour Hevius, ce serait quoi ?

Julien : Il y a une phrase qui revient souvent en répète, parce qu’on passe peu de temps à répéter en répète, on dit beaucoup de bêtises…

 

Metal-Eyes : C’est peut être pour ça, la production du premier album…

Julien : C’est possible (rires). En général, quand il y en a un qui dit une connerie, on dit « c’est nul, j’adore ! » Et cette phrase, elle pourrait être celle qui nous représente.

 

Metal-Eyes : Donc je peux le dire au sujet de votre album: C’est nul, j’adore! Tu parlais tout à l’heure du fait de penser à votre prochain album. Il va ressembler à quoi ? Vous évoluez vers d’autres choses ?

Julien : On a déjà composé deux morceaux, et le leitmotiv, c’est de rester dans le style tout en proposant quelque chose de différent. A chaque moment du morceau, on se demande si c’est quelque chose qu’on a déjà fait. On essaie de proposer des morceaux de rupture ou de vraies ruptures dans les morceaux pour éviter de proposer un Millénaire bis.

 

Metal-Eyes : Une dernière chose : on se retrouve pour une prochaine interview… dans 14 ans ?

Julien (rires) : Ah, la provoc’, je ne suis pas habitué, moi !

 

Metal-Eyes : Demande à ton agent de t’organiser plus d’interviews ! As-tu quelque chose à rajouter pour conclure ?

Julien : Si les gens peuvent acheter directement l’album physique…

 

Metal-Eyes : Directement chez-vous, via Season of Mist ?

Julien : Oh… à partir du moment où ils l’ont dans les mains, moi, ça me va ! Reprenons : achetez l’album physique, on y a mis tellement de cœur ! Et le livret, il y a quelques surprises, ce serait dommage de passer à côté !

 

Metal-Eyes : Ça provoque une autre question : vous y avez « mis tellement de cœur »… mais y avez-vous mis de couilles ?

Julien : Euh, littéralement ou ???

 

Metal-Eyes : Y en a qui ont essayé…

Julien : Je crois qu’on y a mis une ou deux choses que je n’ai jamais vues dans un autre livret.

 

HEVIUS: Millenaire

Heavy metal, France (Autoproduction, 2020)

Amateurs de heavy français chanté en français, attention: Hevius déboule avec Millénaire son second album. Les amateurs du genre connaissent déjà le groupe qui, en 2005, avait proposé un Derrière la lumière qui n’avait pas totalement trouvé sa voie. Venant de Seine et Marne (77), le groupe propose un heavy traditionnel, à la fois puissant et mélodique qui lui permet, notamment, d’ouvrir pour Sabaton mais ne fait guère parler de lui par la suite. Quelques changements de personnel ont lieu entre 2008 et 2013, et Hevius revient, en 2020, avec ce nouvel album. Une nouvelle fois autoproduit, Millénaire ne surprend que peu par le style musical. Le chant puissant et clair évoque ouvertement les années 80 et 90, celles de Sortilège (tiens, on en reparle en ce moment…) et de Manigance pour le côté frenchie. Les claviers et les guitares évoquent toute la vague métal symphonique sans que Maiden ou Priest, éternel gardiens du temple, ne soient jamais loin. Hevius se fait simplement plaisir bien que jouant avec le plus grand sérieux – à l’opposé de son site web (www.hevius.com) qui présente le groupe avec un flagrant manque de sérieux. Les 11 titres (plus 2 bonus) taillent dans le vif avec bonheur, flirtant parfois avec une certaine forme de pop puissante. La joyeuse bande nous offre un album joyeux et entraînant. Une moment festif et léger bienvenu.