HELLFEST: One hell of a ride (2ème partie)

Samedi 17 juin 2017                                                                                   

Réveil un peu difficile, je rate la prestation de Jared James Nichols. Mais devant interviewer les New Roses, je me pointe devant la Main 1 dès mon arrivée. Une plateforme a été installé devant la scène principale handicapant la mobilité des photographes, mais, bon… On va pas se plaindre, ce soir, c’est Aerosmith qui fait ses adieux. Reste que l’on doit faire le grand tour à chaque fois et que des kilomètres, on va en bouffer aujourd’hui, sous un nouveau soleil de plomb ! The New Roses, c’est pile ce que j’apprécie : du rock hard couillu, le genre qui évoque les Quireboys de Spike ; La prestation est simple et les sourires de sorties ; une bonne mise en jambes. Le groupe, éminemment sympathique nous offre une demi-heure de ce rock roots qui fait vibrer. Pas assez long à mon goût, mais ce n’est que partie remise !

The New Roses

Je vais voir ce qu’il se passe sous la Temple, où se produit Monolithe. Comment dire ? Ce que j’en vois et entends me fait fuir : je m’ennuie… C’est monotone, les gars ne bougent guère… Je m’offre donc une mini pause, car la suite du programme est chargée : non stop Main 1/Main 2 jusqu’à 22h15 minimum. On verra pour la suite.

Monolith

Encore un groupe pas assez haut sur l’affiche, The Dead Daisies ne bénéficie que de 30 toutes petites minutes pour séduire la foule qui se masse devant la scène. Exit donc les reprises habituelles (sauf Helker skelter), et place à l’efficacité. Long way to go, Going to Mexico, Make some noise, Mainline… vont droit au but et le public ne peut rester impassible. Faut dire que nous avons à faire à de vieux briscards qui voient leur following augmenter de jour en jour. Une des prestations les plus plaisantes du fest. Et les premières chaises roulantes commencent à survoler la foule (j’en ai compté pas moins de 9 rien que pour la journée du samedi !) Lors de l’interview que le groupe accorde à Metal Eyes, je demande s’il n’est pas frustrant de jouer aussi tôt. La réponse de John Corabi est simple : pas avec autant de monde présent.

The Dead Daisies

Les Nantais d’Ultra Vomit attirent également une foule conséquente. Le dernier album, l’inénarrable Panzer surprise ! est à l’honneur, et le quatuor est en forme. Voilà un groupe qui mérite le premier prix de la bonne humeur communicative. Très tôt, Fetus annonce « on va faire une Hell pêche : on va crier hellfest et vous levez les doigts et criez ». La consigne est traduite en anglais (« For those of you who don’t speak French… » jusqu’à ce qu’il renonce « on s’en fout ! ») et il commence à hurler « Download ! ». Un humour potache, pas graveleux (sauf l’ultra court Pipi vs. caca), un premier Wall of death, et un set qui donne simplement la banane. Vivement que l’on retrouve le groupe en salle, dès cet automne, semble-t-il.

Ultra Vomit

Phil Cambell est attendu, mais… Le guitariste de feu Motörhead and the Bastard Sons qui n’a publié qu’un Ep, donne un concert en demi-teinte. Il déambule tranquillement, sans chercher à vraiment convaincre le public. En plus, il ne prend guère de risque avec une setlist principalement composée de standards de Motörhead: seuls 2 titres sont issus de son récent Ep. Pas convainquant, pas convaincu…

Phil Campbell and the Bastard Sons

The Treatment en revanche fait tout pour gagner plus de voix en France. Les Anglais profite de l’opportunité qui leur a été proposée de remplacer Jorn « le lâcheur » pour venir séduire le public du Hellfest. L’énergie est au rendez-vous et la formation est particulièrement à l’aise sur une grande scène. Le chanteur (qui a perdu une dent lors du dernier concert du groupe à Paris – il s’en expliquera en interview dans l’après midi) aime la France et le fait bien sentir au public. Voilà encore un groupe qui mérite de grossir encore et encore !

The Treatment

La Main 1 serait-elle l’antre des déceptions du jour ? Ça fait pourtant quelques temps qu’on attend d’accueillir Ugly Kid Joe en festival, mais… Les américains semblent prendre le public un peu de haut, Whitfield Crane s’approchant pour déposer deux bouteilles d’eau sur l’avancée. Bien sûr, Neighbour et Everything about you remportent un franc succès, tout comme la reprise de Ace of spades ou celle de Cats in the cradle (qu’on réentendra sans doute ce soir…) mais est-ce suffisant. Pas la prestation la plus marquante du jour.

Ugly Kid Joe

En revanche, Pretty Maids veut en découdre et attrape son public à la gorge dès son arrivée sur scène. Red hot and heavy fait toujours autant d’effet, les deux piliers que sont Ronnie Atkins, le vocaliste très en voix, et Ken Hammer, guitariste en pleine forme, s’assurant de l’adhésion du public. Je n’ai encore jamais vu le groupe en salle, mais vivement que ça se fasse ! Dommage que l’interview prévue n’ai pu avoir lieu… A revoir !

Pretty Maids

Devant la main stage 1, Steel Panther attire une foule digne d’une tête d’affiche. Le groupe parodique ne change pas de recette, l’humour gras « bite couilles cul nichons » est toujours de rigueur, les pauses du narcissique Lexxi Foxx aussi, les filles massées devant la scène aussi, et le discours est le même : « Hellfest ! c’est vraiment le meilleur festival ! – C’est pas vrai, hier au Download tu disais que c’était eux »… « Oh, Satchel, je vois que tu as assorti ton pantalon à ta guitare »… Bref, on prend les mêmes, et on recommence. Ça marche, il y a du fun, du rock et des nichons, oui, mais combien de temps ça va durer ? Surprenez-nous, les gars !

Steel Panther

Initialement prévu au programme, Blackie Lawless a été contraint d’annuler la participation de W.A.S.P au Hellfest et a été remplacé au pied levé par Dee Snider. Pour moi, on y gagne au change. Le chanteur est en forme et raconteque c’est Blackie en personne qui lui a demandé de remplacer son groupe aujourd’hui. Alors, bien sûr, le chanteur ne cache pas sa satisfaction d’être de retour à peine un an après sa dernière venue poru le derneir concert français de Twisted Sister (dont il reprend pas moins de 3 titres) mêem si on le sent quelque peu frustré de n’avoir que peu de temps. Dee attire sur lui tous les regards, son groupe est vraiment au second plan, mais il fait le show. Après avoir rendu hommage à Dio et à Lemmy les années précédentes, et après un long discours sur les disparitions de géants du rock de plus en plus nombreuses, c’est à Chris Cornel que vont ses pensées avec une reprise de Soundgarden. Un show puissant et plein d’émotion aussi.

Dee Snider

Après l’annulation de sa venue en 2011, on n’espérait guère voir Trust au Hellfest. Pourtant, en pleine tournée intensive Au nom de la rage, le plus important et/ou influents des groupes français ne pouvait pas ne pas être accueilli en terres clissonaises. On connait les prises de positions de Bernie et certains, dans le public, craignent ce qu’il risque de se passer. Mais voilà : rien à signaler… Sauf que Bernie arrive en tenue de vacanciers (ok, le soleil est de la partie !), chemise à fleurs et bob vissé sur le crane (ne manquent que le bermuda et les claquettes), et la communication avec le public se limite à des « vous êtes extra » « Hellfest ! »… Le vocaliste est plutôt calme, son chant plus rock que ce que j’avais entendu à Blois (plus rap que rock) et le choix des titres se révèle efficace. Certains considèrent la prestation moyenne, d’autres la disent même décevante. Le calme apparent est-il le fait que le concert soit enregistré en vue d’un live, donc « pas de débordements » ? C’est possible, il faudra voir sur le reste de la tournée.

Trust

On n’a pas de surprises avec Saxon. Le groupe donne toujours le meilleur show possible et aujourd’hui ne fait pas exception. Bénéficiant d’un bon créneau et d’une belle heure de jeu (les précédents passages au Hellfest se firent largement avant 20h et, pire, la venue de Saxon l’an dernier à la première édition d’un grand festival anglais se fit à 15h30…), les Anglais déroulent un Best of retraçant bien leur carrière. Les classiques sont présents (à quelques exceptions près) et s’avèrent toujours aussi efficaces. Biff, en apercevant une nouvelle chaise rou/volante, s’exclame « Those are wheels of steel ! »… Puis comme à son habitude, il propose au public de choisir entre 4 morceaux avant d’annoncer qu’ils vont les jouer tous les 4. C’est juste, mais Princess of the night entre pile dans le temps imparti, et c’est tant mieux. Grande ou petite scène, Saxon reste impérial.

Saxon

On sait aussi à quoi s’attendre avec Airbourne. Dynamitant tout avec le désormais classique Ready to rock, les yeux restent rivés sur Joel O’Keeffe qui fait le show à lui seul, investissant dès que possible l’avancée scénique. On en oublierait presque de s’intéresser à Harri Harisson, le nouveau guitariste remplaçant David Roads depuis peu. Le gaillard fait le job, discrètement. La puissance d’Airbourne est bien son leader, et un répertoire imparable. Une énergie débordante dont on ne lasse pas.

Airbourne

Je rate Apocalyptica, sans réel regrets, le temps d’une pause alimentaire nécessaire. Puis, de retour devant la scène pour accueillir Aerosmith, un constat s’impose : il y a beaucoup de monde venu faire des adieux au flamboyant groupe américain. Cependant, on constate rapidement que la formation donne l’impression d’être en pilotage automatique. Les lights sont top, les poses habituelles et la setlist sans grande surprise. Il est sans doute temps, en effet, de prendre une retraite méritée. Sympatrique prestation sans plus.

Kreator devrait apporter plus de piment à cette fin de soirée, mais là encore, la fatigue, doublée des kilomètres parcourus, remporte la partie. Direction dodo pour préparer une dernière journée plus light mais intense quand même !

 

The Treatment et BlackRain live à Paris (le Divan du Monde, le 7 février 2017)

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Après quelques changements de line-up et de look, les jeunes Anglais du très prometteur The Treatment qui ont ouvert il y a quelques années pour rien moins que des Alice Cooper ou Black Sabbath – c’est dire le potentiel du quintette – reviennent séduire la capitale et quelques autres villes françaises pour soutenir leur dernier album, Generation Me. Premier étonnement: le groupe ne se produit « que » dans le Divan du Monde et autres salles de petite capacité… On se dit qu’il y a encore du chemin à parcourir. Ne pas battre le fer tant qu’il est chaud peut se retourner contre soi… L’affiche est plus tard complétée avec l’annonce de la première partie: BlackRain. Nos petits frenchies de BlackRain qu’on n’attendait pas en ouverture à ce niveau de carrière. Ça, c’est la seconde surprise. Puis, vient la troisième: il y a peu de monde devant l’entrée du Divan ce soir. Ouais, pas vraiment le succès escompté pour les Anglais… Une fois dans la salle, quatrième étonnement: c’est la batterie de The Treatment qui est en devant de scène… un backdrop flanqué de son logo dissimule à peine celui de BlackRain. Oui, l’ordre de passage a été inversé, tant pis pour ceux qui décident de venir pour voir ceux qu’ils croient être la tête d’affiche, donc…

THE TREATMENT

THE TREATMENT

Effectivement, ce sont les Anglais qui investissent la scène les premiers. Pendant une bonne heure, ils font monter la température. Leur hard rock a de quoi booster n’importe quelle audience, et les extraits de leur dernier né, Generation me, ou du précédent opus, Running with the dogs, sont de purs hymnes de rock brut. Le public ne s’y trompe pas, lui qui bientôt pogote et bouscule l’audience. Si je préfère la hargne vocale de Matt Jones, l’ancien chanteur, il faut reconnaître que le joli minois poupon de Mitchell Emms cache un enthousiasme et une détermination explosives. A plusieurs reprises le gaillard décide de s’offrir un séjour dans la fosse, pogotant avec le public (on entend même un gros « boum » lorsqu’il perd son micro sans chercher à le récupérer…) qui le porte, le transporte à sa place sur scène. Ce public qui connait par cœur le répertoire des Anglais, reprenant les Let it begin, We are beautiful ou autre I bleed Rock n Roll et Emergency. Une bonne heure enthousiaste, rock and roll et agitée comme on aime. Et tant pis pour les quelques ecchymoses, ça fait partie du jeu!

THE TREATMENT

THE TREATMENT

 

BLACKRAIN

BLACKRAIN

Place ensuite à la tête d’affiche surprise. Il était en effet étonnant de voir BlackRain en seconde position, au Divan du Monde, mais les choses se sont inversées. Les savoyards ont une belle palette de titres qui passent bien en live. Ce soir, ils nous offrent un défilé de hits tels que Eat you alive, Back in town ou mind control, parmi d’autres extraits de Released, leur dernier album en date, et revisitent leurs morceaux emblématiques, tels que innocent Rosie, pour lequel Swan demande l’aide du public, ou True girls et son imparable refrain. Run tiger run passe lui aussi bien l’épreuve de la scène. Le groupe nous réserve même une nouvelle surprise: après For your love, le public se retrouve avec Matt seul sur scène. Le guitariste interprète One last prayer – moment émotion du soir. BlackRain est concentré sur son sujet, son concert. Alors que The Treatment a mis le feu, l’ambiance est désormais plus concentrée et sage. Il manque cette petite étincelle, cette touche de folie qu’ont insufflée les Anglais au set des Français. Cela, malheureusement, fait toute la différence. Car si la setlist fonctionne à merveille, on attend plus de folie d’un groupe de ce calibre. Plus de sourires, de vie dans l’attitude, principalement, de Swan. Les gars sont sans doute trop sages ce soir. Un concert sympa dont on ressort en regrettant que l’affiche ait été inversée…

BLACKRAIN

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