THE DEAD DAISIES live à Paris (L’Élysée Montmartre, le 11 novembre 2024)

The Dead Daisies continue son ascension et c’est ce soir à l’Élysée Montmartre que le gang protéiforme de David Lowy pose ses flightcases. Il y a cependant un grand absent, puisque Doug Aldrich a dû renoncer à cette tournée européenne pour subir des soins à la suite de la découverte d’un cancer de la gorge, heureusement traitable. C’est donc plein de pensées positives pour son rétablissement que nous assisterons ce soir à une nouvelle formule de TDD puisque Doug a été remplacé au pied levé par son complice au sein de Whitesnake, Reb Beach.

Mike Tramp @Élysée Montmartre, Paris

Voici bien longtemps que je n’ai vu Mike Tramp sur scène. Le Danois revient ce soir en duo pour continuer de donner vie à White Lion. Accompagné de Markus Mann à la seconde guitare, le chanteur se montre toujours aussi jovial et, le temps de 25 petites minutes, nous offre un bond dans son glorieux passé.

Mike Tramp @Élysée Montmartre, Paris

Living on the edge lance les débats et le public, aux âges variés mais principalement composé de jeunes quinquas/sexagénaires, accompagne avec bonheur Mike dans ses réinterprétations de certains classiques du lion blanc.

Mike Tramp @Élysée Montmartre, Paris

Il communique facilement et avec humour, se rappelant de ses venues parisiennes autant avec White Lion que Freak Of Nature ou en solo. Oui, il a encore de la mémoire, comme il le précise. La version de Little fighter – qui traite du sabotage du Rainbow warrior, vaisseau amiral de Greenpeace coulé par les services secrets français – donnerait envie de hurler Free Paul Watson tant le thème est d’actualité…

Mike Tramp @Élysée Montmartre, Paris

On fini avec les beaux sentiments de Tell me et une version sans doute moins « prise aux tripes » de When the childre cry qui, elle aussi est d’une cruelle et affligeante actualité comme le rappelle le chanteur: « j’ai écrit cette chanson il y a plus de 30 ans. Je ne pensais pas que le monde serait encore un tel sac à merde »… Une version épurée pour une première partie soft. La suite va rebattre les cartes.

Mike Tramp @Élysée Montmartre, Paris
Beasto Blanco @Élysée Montmartre, Paris

Avec Beasto Blanco, on change littéralement de registre. Once a Coop, always a Coop pourrait-on même penser puisque le groupe formé en 2012 compte en son sein rien moins que Chuck Garric bassiste de Alice Cooper et ici guitariste et chanteur, et Calico Cooper, la fille de Vincent Furnier, également infirmière SM et tortionaire d’Alice Cooper et ici chanteuse horrifique et sexy. Autant dire que ces deux-là auront été très présents en France en 2024, mais ils viennent pour assurer la promotion de Kinetica, dernier album en date du groupe.

Beasto Blanco @Élysée Montmartre, Paris

La voix rocailleuse de Chuck, son sourire sadique, le jeu de scène de Calico, l’esprit musical en général, tout le décorum shock rock évoque l’univers cooperien. Les autres musiciens tiennent la structure de l’ensemble mais force est de reconnaitre qu’en simple tenue de rockeur, les regards sont plus centrés sur les deux vocalistes qui font le show.

Beasto Blanco @Élysée Montmartre, Paris

A mi-parcours, d’ailleurs, et sans réelle surprise, Beasto Blanco se frotte à Feed my Frankenstein, rappelant ainsi, s’il en était besoin, certaines origines de ses membres. Le public connait et reprend en choeur le refrain et les « oh, ouhoh » toujours efficace.

Beasto Blanco @Élysée Montmartre, Paris

Ce n’est qu’ensuite que Calico s’arme d’une batte cloutée et vien menacer chaque musicien en faisant tourner son instrument, le frappant au sol… Pas vraiment envie de contredire la donzelle à ce moment-là tant elle a l’air d’en vouloir à tout le monde.

Beasto Blanco @Élysée Montmartre, Paris

Avant de clore ce show calibré à l’américaine, et dans l’ensemble efficace et plaisant, Chuck invite le public à hurler avec lui une série de « We are Beasto Blanco » fédérateurs; Un set sans réelle surprise, cependant exécuté avec l’efficacité que requiert le genre.

Beasto Blanco @Élysée Montmartre, Paris
The Dead Daisies @Élysée Montmartre, Paris

The Dead Daisies live, c’est toujours la garantie de passer un bon et chaleureux moment de rock. Ce soir confirme la règle dès l’arrivée sur la nouveauté Light ’em up, extrait de l’album du même nom. Derrière sa tignasse, John Corabi rugit comme un lion, et David Lowy, capitaine du navire, est en pleine forme.

The Dead Daisies @Élysée Montmartre, Paris

Naturellement, les regards se tournent vers Reb Beach qui, sur le tronçon européen de la tournée, remplace Doug Aldrich. Le choix de l’ex-Winger et ex-Whitesnake semble évident tant le gaillard est à l’aise et donc à sa place au sein du groupe. En même temps, il se retrouve avec son complice de Whitesnake, le bassiste Michael Devin qui, lui aussi et malgré un certaine discrétion, a totalement trouvé sa place dans le groupe même s’il est difficile de faire oublier un certain Mendoza et sa complicité avec Corabi.

The Dead Daisies @Élysée Montmartre, Paris

Les titres défilent tous aussi efficaces, TDD puisant principalement dans la période Corabi qui, c’est une évidence, Born to fly mis à part, est bien plus taillée pour la scène que les extraits de la période Glenn Hughes (Unspoken, Bustle and flow).

The Dead Daisies @Élysée Montmartre, Paris

Tommy Clufetos nous offre un intense solo de batterie qui, malheureusement, nécessite l’intervention de son technicien à 3 reprises! Ce qui ne semble pas perturber le batteur plus que ça qui, debout, frappe ses toms avec énergie et entrain. Le seul hic, à ce stade du concert, est cette désagréable impression qu’un technicien s’est endormi sur la machine à fumée tant la scène et les musiciens sont derrière un voile gris

The Dead Daisies @Élysée Montmartre, Paris

Malgré une discographie désormais plus que bien fournie qui permettrait au groupe de ne proposer que ses compostions, The Dead Daisies a toujours aimé les reprises et nous en offre ce soir un beau panel, titres qui sont devenus des incontournables du groupe (on a même eu droit à Bitch, des Rolling Stones en guise de pré-intro).

The Dead Daisies @Élysée Montmartre, Paris

Présenté comme telle, Corabi demandant si « c’est OK qu’on joue une autre nouvelle chanson?« , on commence avec le superbe Take a long line de The Angels/Angel City et ses éclairages multicolore dignes de Pink Floyd. Vient ensuite la présentation des musiciens, avec mini reprise en guise d’identité: David Lowy « qui a eu l’idée de monter ce groupe il y a 13 ans » (Dirty deeds done dirt cheap, AC/DC), Tommy Clufetos, « celui qui crève les peaux de batterie, surnommé le Motor City Maniac » (Seven nation army, The White Stripes), Michael Devin « que vous connaissez au sein de Witesnake, avec qui on a vraiment partagé une femme… C’était sa barbe, ma barbe, sa barbe à elle! » (Children of the grave, Black Sabbath)… Puis il annonce: « vous l’avez remarqué, quelqu’un manque » et il nous donne des nouvelles de Doug « qui se porte très bien » avant de présenter son remplaçant, Reb Beach très acclamé (Living after midnight, Judas Priest). C’est ensuite David Lowy qui présente simplement John Corabi sur fond de Join together (The Who).

The Dead Daisies @Élysée Montmartre, Paris

Avant d’entamer la dernière partie du concert, TDD nous offre une reprise blues, une version très électrifiée de I’m ready de Muddy Waters pour continuer avec l’incontournable Fortunate son (Creedence Clearwater Revival). On sent la fin du show approcher lorsque Jon Corabi nous invite à voyager. Destination? Une seule possible, Mexico et ses éclairages vert et rouge qui précède Midnight Moses (The Sensational Aex Harvey Band) avant que TDD ne quitte la scène.

The Dead Daisies @Élysée Montmartre, Paris

Fut une époque où le groupe ne s’encombrait pas de rappel… Mais le passage semble obligatoire, alors les 5 reviennent rapidement pour clore avec le toujours d’actualité Long way to go suivi de Helker skelter (The Beatles). Ce soir, The Dead Daisies a une nouvelle fois su séduire le public par un concert plus que chaleureux (bien que voilé…) Si on ne peut que regretter le manque d’affluence, le public présent ressort comme toujours ravi. Une vraie valeur sure et une vraie bonne soirée aussi.

The Dead Daisies @Élysée Montmartre, Paris

Merci à Olivier Garnier et Base Productions d’avoir rendu ce live report possible.

THE DEAD DAISIES: Light ’em up

Australie/USA, Hard rock (Autoproduction, 2024)

Après le retour salué de John Corabi au micro du groupe de hard rock le plus malléable et protéiforme qui soit, après avoir publié un double Best of et retrouvé la scène de manière assez intensive, The Dead Daisies retrouve le chemin des studios pour nous proposer enfin un nouvel album. Comme un clin d’œil (enflammé) au dernier effort studio avec Corabi (Burn it down en 2018), Light ’em up remet le groupe de David Lowy sur des rails solides. TDD ne cache plus ni ses origines, ni ses influences australiennes. Démarrant pied au plancher, le groupe nous propose des moments d’un rock dur direct aux relents AC/DCiens (Light ’em up, I’m gonna ride, la reprise de The Angels/Angel City Take a long line) et sait aussi varier ses plaisirs. Parfois narquois (Times are changing), à d’autres moments plus mystérieux (Back to zero) ou simplement et directement rock (Way back home) sans oublier un peu de sentimentalisme (la ballade Love that’ll never be), ou de blues (Take my soul), je retrouve les Daisies que je préfère avec ce son et cette accroche particuliers. Light ’em up est l’album du plaisir retrouvé, celui d’un groupe à l’unisson qui a envie de vivre et s’éclater. Chacun est à sa place, complémentaire des autres, de la paire de bretteurs désormais si complice (David Lowy et Doug Aldrich) à la section rythmique (la basse ronflante de Michael Devin et la frappe infaillible de Tommy Clufetos) et un Corabi particulièrement en voix, rien n’est à jeter. Vivement la scène!

THE DEAD DAISIES live à Paris: la galerie

Retrouvez ici le live report complet du concert

Retrouvez ici le live report complet du concert

THE DEAD DAISIES: Best of

Australie/USA, Hard rock (SPV, 2023)

Les fans le savent, The Dead Daisies est le groupe de David Lowy et se veut multi facettes tant les musiciens vont et viennent, entrent et sortent au gré de leur planning. Les fans le savent aussi, le passage de Glenn Hughes n’aura pas eu le retentissement escompté malgré deux albums de très belle facture mais somme toute assez peu dans l’esprit insufflé avec John Corabi. Le plus gros avantage aura sans doute été une baisse des notes d’hôtel, le groupe n’étant alors constitué que de 4 musiciens vs. 6 au début puis 5 de nouveau aujourd’hui. Reste que John Corabi a récemment réintégré TDD et que pour célébrer cela, David Lowy a décidé de publier ce Best of célébrant les 10 premières années de carrière de son groupe.

Double CD, ce best of revient sur l’ensemble de la déjà riche production de The Dead Daisies avec des titres emblématiques période Corabi (Long way to go, Mexico, Face I love, Make some noise, Resurrected…) et Hugues (Holy ground (shake the memory), Bustle and flow, Unspoken ou le plus récent Hypnotize yourself ou Born to fly) sans omettre le tout premier album (Miles in front of me et Lock n load). Naturellement, on retrouve aussi l’exercice qui plait à Lowy avec ses reprises, mais surtout, le groupe nous gate avec The healer et Let it set you free, deux inédits qui raviront les fans. Quand en plus on sait qu’une nouvelle tournée est annoncée avec (seulement) deux dates en France… Il n’y a plus qu’à espérer l’arrivée d’un nouvel album studio.

THE DEAD DAISIES: Holy ground

International, Hard rock (SPV, 2021)

Le départ de John Corabi (chant) et de Marco Mendoza (basse) de The Dead Daisies avait fait réagir certains fans de la première heure, certains, même, n’hésitant pas à prédire la fin du groupe monté par David Lowy. Ben… justement, le guitariste australien a toujours dit que ce groupe était à géométrie variable, un line up qui s’ajusterait en fonction des disponibilité de chacun de ses membres. Ok, on peut aussi se demander si le blondinet n’en profite pas pour adapter lui même sa formation à ses envies de collaboration, mais quelle importance? C’est lui le capitaine, et c’est son groupe. Alors passer de Corabi, à la voix puissante et au charisme évident, charisme partagé avec Mendoza, à The voice of rock, il n’y a franchement pas de quoi se plaindre. Glenn Hughes, pensez-vous qu’on y perde au change? The Dead Daisies surement pas. En dehors d’évidentes économies hôtelières (passer de 6 musiciens à 5 puis, aujourd’hui 4, faites le calcul…) le groupe se rafraîchit et trouve une nouvelle énergie, et le prouve tout au long de ce nouvel album, Holy ground, enregistré dans le sur de la France avant qu’ne certaine pandémie ne viennent changer le monde. Mais The Dead Daisies revient. Une renaissance qui s’accompagne d’une nouvelle signature, plus… « hippie » sans doute. Les nouvelles compositions gagnent en groove, se faisant parfois presque funky. Toujours foncièrement heavy rock, lorgnant parfois vers le rock sudiste(ces guitares à la ZZ Top sur Chosen and justified!), l’ensemble entraîne l’auditeur dans une spirale mélodique menée par une voix intacte. Doug Aldrich (guitare) peut enfin terminer ce qu’il avait commencé avec Hughes qui rappelle aussi quel bassiste il est . Pas surprenant que Like no other soit sous titré Bassline… Et Deen Castronovo (batterie) qui se lâche et semble parfois être relâché dans les 70’s! C’est d’ailleurs le batteur qui s’atèle au chant, puissant et superbe, sur la reprise (habituelle désormais des Daisies, pas un album sans…) 30 days in the hole de Humble Pie. Une reprise agréable mais pas aussi marquante que d’autres explorations proposées par le groupe.  Reste qu’avec Holy ground, The Dead Daisies revient dans une superbe forme et nous propose un des meilleurs albums parus ces derniers mois. On espère seulement pouvoir les retrouver rapidement en live pour communier ensemble.

Interview: THE DEAD DAISIES

Interview THE DEAD DAISIES. Entretien avec John Corabi (chant). Propos recueillis au Trabendo, à Paris le 6 mai 2018

 

Metal-Eyes : Tout d’abord, comment vas-tu, John ?

John Corabi : Bien, super ! Nous sommes en tournée et nous sommes prêts à prendre un peu de repos avant d’aller au Japon. Le public a été super, tous les shows au Royaume-Uni ont affiché complet et c’est presque partout complet ici en Europe. C’est assez incroyable…

Metal-Eyes : The Dead Daisies vient de sortir son 4ème album, Burn it down. Quels sont les premiers retours que vous avez eus à son sujet ?

John Corabi : Honnêtement, les retours ont été excellents. Tout le monde semble s’accorder sur le fait qu’il s’agit dune nouvelle étape, d’une progression logique pour les Daisies. Mais personnellement, je ne fais pas trop attention aux critiques car chacun aime des chansons différentes, voit différentes explications dans les paroles. Quelqu’un peut adorer le disque, quelqu’un d’autre le détester… J’essaie juste de faire au mieux et je croise mes doigts

Metal-Eyes : Tant que tu prends du plaisir à faire ce que tu fais…

John Corabi : Oui, oui, et la plupart des fans, je peux les voir chanter avec nous quand on monte sur scène. C’est génial !

Metal-Eyes : Comment décrirais-tu l’évolution de The Dead Daisies entre Make some noise et Burn it down ?

John Corabi : Je pense que nous sommes simplement plus à l’aise les uns avec les autres, nous savons comment les choses fonctionnent, quoi faire en studio. Notre façon de faire est quelque peu inhabituelle…

Metal-Eyes : C’est-à-dire ?

John Corabi : Eh bien, quand on se retrouve en studio, nous n’avons pas de chanson finalisée, nous finissons tout dans ces moments. On débarque, l’un de nous suggère d’écouter tel riff, mais il y a 5 gars dans ce groupes, chacun compose, et il y a Marti Fredericksen, qui a produit plein de choses pour nous qui écrit aussi. Alors il y a 6 compositeurs qui passent leur temps à balancer des idées. C’est un process très rapide, et très étrange : quand on a fait Revolucion, il nous a fallu un mois. Pour le composer, l’enregistrer et le mixer. Make some noise, tout a été fait en, je crois, 5 semaines. Celui-ci nous a pris un peu plus de temps, Marti a pris quelques breaks parce qu’il était aussi en tournée avec Steven Tyler, mais il nous a fallu 7 semaines en tout, artwork compris. C’est rapide, mais je pense que maintenant, on sait que ça doit être fait, alors on met nos casquettes « enregistrement studio », et on donne le maximum pour le disque.

Metal-Eyes : Vous vous connaissez bien mieux, maintenant ? Quand quelqu’un a une idée qui ne vous plait pas, vous le dites simplement et l’oubliez ?

John Corabi : Tu sais, on a aussi de désaccords, mais on fait en sorte de trouver un point d’entente et, au bout  du compte, si je dis que je pense que la chanson devrait sonner ainsi mais que David, Doug ou Marco ne sont pas d’accord, alors Marti se pose comme le vote arbitraire. Il est le capitaine, le producteur, et, de toute évidence, nous faisons confiance à son expertise pour dire « John, Doug a raison », ou le contraire, tu me comprends ? C’est vraiment un process de dingue, mais c’est assez facile, somme toute.

Metal-Eyes : La dernière fois que nous nous sommes parlés, au Hellfest, tu avais justement donné des surnoms à tes camarades : Brian était le penseur, tu étais le joker et David, le pilote. Comment définis-tu les autres membres, et cette vision de vous a-t-elle évolué ?

John Corabi : Je dirais que c’est à peu près la même chose. Brian est, de toute évidence, parti, Deen est arrivé et… tu sais quoi ? Je dirais que Deen ressemble en de nombreux points à Brian : il est très énergique, il réfléchit beaucoup, c’est un super batteur doublé d’un excellent chanteur. C’est à peu de choses près pareil, mais quand on entre en studio pour enregistrer, nous avons chacun nos opinions, mais donnons tout pouvoir à Marti pour nous dire « je pense que nous devrions le faire ainsi ». Il est le producteur, nous l’engageons pour faire ça, il est une oreille extérieure et apporte ses idées sur une chose sur laquelle nous avons travaillée mais dont nous ne sommes pas sûrs. Il nous dira si on tient quelque chose… Soyons réalistes : il a eu beaucoup de succès en écrivant des chansons comme Jaded avec Steven Tyler, il a écrit avec Def Leppard, Ozzy… et tous ces grands artistes. Alors pourquoi ne l’écouterions nous pas ? Nous prenons son avis et parfois on lui donne notre point de vue. Il y réfléchit et prend une décision. Il est sans conteste le capitaine.

Metal-Eyes : Que serait Marco ?

John Corabi : Marco serait un joker, aussi. On se bat toujours pour être dans la lumière, et c’est tout bon !

Metal-Eyes : A mon avis, Burn it down est plus heavy que Make some noise. Plus sérieux, aussi. Quel est ton point de vue ?

John Corabi Je suis d’accord. Je pense qu’il est plus… politique, oui, mais il y a aussi des chansons qui traitent de nos vies, comme Set me free, Resurrected… Il est agressif un peu heavy, tout en étant plus éclectique que le précédent. Il est heavy, parfois, mais pas dans le sens dur… Je le vois plus heavy comme pouvait l’être Zeppelin ou le vieux Black Sabbath, tu vois ? Ce qui est du classic rock maintenant. Ce que tu dis est très vrai. C’est comme les paroles : beaucoup de gens nous demandent de quoi traite telle ou telle chanson. De la vie ! J’écris les paroles en dernier ; j’écoute la musique et j’écris. Rise up, par exemple, reflète la colère…

Metal-Eyes : Rise up, justement, semble comme si elle avait été écrite hier, un appel au réveil de la jeunesse. Comment réagis-tu au discours que vient d’avoir Donald Trump avec la NRA stipulant que si les Parisiens avaient été armés, il n’y aurait jamais eu autant de morts au Bataclan ?

John Corabi : Tu sais quoi ? Tout le monde se bat pour sa cause. La NRA, aux USA, donne à tous ces politiciens des centaines de milliers de dollars pour voter pour eux. Je ne suis pas forcément d’accord. Je suis simplement persuadé que ce serait le chaos total si un paquet de gens pouvaient se tirer dessus « voilà le mec, boom ! Oh, non, je me suis planté, pardon ! » C’est une situation complexe, je ne saurais pas comment en venir à bout. Je n’ai aucune envie de faire de la politique aujourd’hui, mais je ne suis pas du tout d’accord avec le président des Etats-Unis à ce sujet. Absolument pas.

Metal-Eyes : Tu conviens donc que Rise up, aujourd’hui, peut dénoncer cela, aussi ?

John Corabi : Je pense que, selon moi… Je ne fais absolument pas confiance à nos politiciens. Ma confiance envers les politiciens est identique à celle que je porte aux avocats. Ou aux vendeurs de voitures. C’est tout ce qu’ils sont. Rise up n’est pas contre Donald Trump, elle est contre les politiciens. Ma vision est que je vote, tu votes, nous les avons placés au pouvoir, leur avons donné leur poste. Si tu regardes ce qui se passe aux USA, et vraisemblablement tu t’intéresse à la politique étrangère, il y a 2 partis : les conservateurs, et les libéraux. Si tu prends une personne de chaque bord, tu  les places dans une pièce et leur dit « tout intérêt moral mis à part » – les intérêts gouvernementaux sont pour mois des intérêts moraux, le mariage gay, l’avortement, ce genre de débat j’en ai rien à foutre ! – pose leur la question « que voulez vous vraiment ? » Je pense que tous dirais vouloir travailler, gagner suffisamment d’argent pour subvenir aux besoins de sa famille, pouvoir, disons, une fois par an, partir en vacances avec sa famille, avoir la sécurité sociale et en cas d’urgence, de pouvoir s’en occuper. La sécurité, tout simplement. Et je pense que c’est ce que tout le monde souhaite. Les gens souhaitent simplement une vie heureuse, ne pas payer trop d’impôts, payer des assurances sans rien obtenir en retour, tu vois ce que je veux dire ? Je suis certains que ces deux personnes découvriraient avoir beaucoup plus en commun que ce qu’elles pensent. Le reste, c’est moral, spirituel, religieux. Ça n’a rien à voir avec le gouvernement ! Je dis à tout le monde qu’ils ont votés, qu’ils ont élus ces gens, conservateurs ou libéraux, nous les avons mis au pouvoir ! Ils gagnent beaucoup d’argent à faire de la politique, alors si nous voulons que les choses changent, on ne reste pas assis à ne rien faire ou à se plaindre. On se lève, on sort, on va voter ou on se lève et on fait savoir que ça ne nous plait pas ! C’est tout ce dont traite cette chansons. Je vois des gens qui disent « merde, je déteste Trump, je le déteste ! ». Ok, tu as voté ? « non » Alors ferme ta putain de gueule !

Metal-Eyes : C’est exactement ce que je pense !

John Corabi : Tu ne te plains pas si tu ne fais pas entendre ta voix, si tu ne fais rien, même de simple, pour que ça change. A commencer par aller voter.

Metal-Eyes : Nous sommes d’accord. Vous reprenez, comme toujours, une chanson. Pourquoi avoir choisi Bitch, des Rolling Stones ?

John Corabi : Il y a un million de chansons des Stones qu’on aurait pu reprendre…

Metal-Eyes : Peut-être pas autant…

John Corabi : Non, tu as raison. Tu sais quoi? Tu viens de faire une autre remarque très juste : on adore les Stones, mais au regard de l’ensemble de notre album, le riff colle parfaitement au reste du disque. On l’a répété, on l’a rendu un peu plus heavy et ça fonctionne. Tu sais ce qui m’amuse, en revanche ?

Metal-Eyes : Dis moi…

John Corabi : Combien de personnes ne savent absolument pas qu’il s’agit d’une chanson des Rolling Stones ? Ils pensent que nous l’avons écrite… Maintenant, sur scène, je l’annonce : « OK, on va faire une chanson d’un des plus grands groupe de rock ! Vous aimez les Rolling Stones ? » Je dois leur faire savoir, parce que nombreux sont ceux qui ne savent pas que c’est une de leurs chansons. Je trouve ça dingue !

Metal-Eyes : Parlons de ce gars (je pointe Deen Castronovo, le nouveau batteur, qui est en interview à une table à côté de nous). Comment l’avez-vous sélectionné ?

John Corabi : Je ne connaissais pas Deen. J’en avais entendu parlé, mais Doug et Marco avaient travaillé avec lui. Ils l’ont appelé, il est venu, nous avons eu une très longue conversation au sujet de son passé et de certains évènements de sa vie. Il a été très honnête puis s’est assis à la batterie. Il est génial. Et pour moi, c’est super d’avoir en plus cette voix en backing vocals, il est extraordinaire au chant, tu m’entendras.

Metal-Eyes : Deux dernières choses : si tu devais retenir un seul titre de Burn it down pour expliquer ce qu’est The Dead Daisies aujourd’hui, ce serait laquelle ?

John Corabi : … Je réfléchis… Je pense que ça pourrait être soit Burn it down ou Judgement day, deux chansons qui couvrent tout le panel musical des Daisies. Elles ont beaucoup de couleurs différentes, d’ambiances aussi. L’une des deux, car elles démontrent qu’il y a plus à découvrir dans ce groupe que simplement du rock.

Metal-Eyes : Quel pourrait être la devise des Dead Daisies aujourd’hui ?

John Corabi : Mmh, mmh… Tu sais quoi ? « profites de ta vie ! » Nos vies sont si fragiles, on ne sait pas de quoi demain est fait. Le Bataclan l’a prouvé, beaucoup d’autres choses depuis, aussi. « Profites de ta vie, sois bon et amuses-toi. Et rocke ! » (rires)

Merci à Olivier Garnier et Roger Wessier (Replica promotion) d’avoir rendu cette interview possible.

 

 

THE DEAD DAISIES live à Paris (avec The New Roses, le Trabendo, le 6 mai 2018)

Quelle soirée! Pas étonnant, avec une affiche réunissant deux des groupes à l’esprit des plus rock’n’roll du moment. Avant de retrouver The New Roses, découvert au Hellfest 2017, je rencontre une nouvelle fois, sous un radieux soleil, John Corabi pour une interview détendue que vous découvrirez bientôt. Lire la suite

THE DEAD DAISIES: Burn it down

Hard rock, Australie/USA (Spitfire/SPV, 2018)

The Dead Daisies a réussi à s’imposer comme une valeur sûre de l’univers hard rock international. Car autant discographiquement que scéniquement, ce groupe à géométrie variable place ses fans au centre de ses pensées. Alors quand parait un nouvel album, on sait déjà qu’on ne sera pas déçu. Burn it down, le quatrième opus de la bande à David Lowy, voit un nouveau changement – mais cela est le principe même de fonctionnement du groupe – avec l’arrivée à la batterie de Deen Castronovo, qui a notamment exercé auprès de Bad English, Ozzy Osbourne, Journey…) qui vient remplacer Brian Tichy. 10 chansons plus un bonus composent ce plus que puissant et efficace Burn it down. Resurrected met les pendules à l’heure, le groupe semblant même s’orienter vers des sonorités plus lourdes et oppressantes qu’à son habitude. Mais l’esprit chantant et entraînant est bel et bien là, que ce soit Rise up, Burn it down, Dead and gone… Habitués des reprises, le gang revisite ici le Bitch originellement écrit par le duo Jagger/Richards avant de proposer la ballade (pas version « ballade présentée par John Corabi sur le live »… non, une vraie ballade) sensuelle, Set me free. Encore une fois, The Dead Daisies réussit à satisfaire tout un chacun et s’impose comme l’un des plus brillant groupe de classic hard rock du moment. Vivement les retrouvailles live au Trabendo de Paris le 6 mai prochain!

HELLTERVIEW: THE DEAD DAISIES

Entretien THE DEAD DAISIES. Rencontre avec John Corabi (chant), David Lowy (guitare) et Brian Tichy (batterie) Propos recueillis au Hellfest le 17 juin 2017

The Dead Daisies

C’est en dernière minute ou presque que The Dead Daisies, au départ prévu pour ne donner qu’une conférence de presse, a décidé de rencontrer quelques journalistes sur place au Hellfest, dans une ambiance détendue. Une rencontre improvisée, dans la bonne humeur, avec l’un des groupes les plus chaleureux du moment !

 

Metal-Eyes : C’est votre premier Hellfest, quelles sont vos premières impressions, à chaud après votre concert?

John Corabi : Honnêtement, c’est un super festival. Je me suis baladé, j’ai regardé les décors, les bars, les tentes, la piscine, ici… C’est… C’est putain de génial, c’est vraiment cool. Je ne savais pas à quoi m’attendre. C’est ma première fois, et j’ai vraiment adoré. On a eu un retour fantastique du public, la scène est superbe… j’ai hâte de revenir !

David Lowy : J’en avais déjà beaucoup entendu parler, mais ça dépasse tout ce que j’avais pu entendre… C’est géant : un super public, des installations superbes… C’est un privilège d’être ici.

Brian Tichy : J’ai pris une claque, mec ! Beaucoup de monde tôt dans la journée, du soleil, les gens sont très rock. J’ai passé un super moment !

Metal-Eyes : Bien ! Vous avez publié il y a quelques semaines Live & louder, qui est votre premier album live. Tout d’abord, merci d’avoir inclus au moins deux chansons enregistrées à Paris. Comment avez-vous choisi les chansons et les lieux qui figurent sur ce disque ?

John Corabi : Nous aurions sans doute pu simplement le faire avec un seul show, mais Doug (Aldrich, guitare) a tout écouté, chaque show, et on s’est dit que ce serait assez sympa de publier quelques chansons de cette ville, d’autres enregistrées ailleurs… Nous avons pris les meilleures versions et avons cherché à représenter l’Europe, et pas seulement une ville. Il y a Paris, Vienne, Londres, une ville en Allemagne aussi. Il y a 4 ou 5 shows sur ce disque. Nous voulions montrer l’énergie entre un groupe qui tire dans tous les sens et le public qui grossit à une vitesse incroyable en ce moment. Je pense que c’est le bon moment pour nous.

Metal-Eyes : Puisque nous parlons de Doug, la première fois que nous nous sommes rencontrés…

John Corabi : Ne parlons pas de Doug, parlons de moi! (rires)

Metal-Eyes : Nous allons parler de chacun d’entre vous… Au départ, donc, The Dead Daisies était présenté comme un groupe à configuration variable, musicalement, en fonction des disponibilités des musiciens. Il semble que Doug ait une place de plus en plus importante aujourd’hui, s’implique de plus en plus et que le line-up se stabilise, devenant ainsi un vrai groupe. Diriez-vous que The Dead Daisies est aujourd’hui un groupe à part entière ?

John Corabi : Honnêtement, c’est David qui devrait te répondre. Mais, de mon point de vue, quand j’ai intégré ce truc, il voulait vraiment fonder un groupe. Il a démarré ce groupe avec un gars qui s’appelle John Stevens, un chanteur incroyable, mais John était avec INXS, David faisait partie de différents groupes populaires en Australie. Je pense que quand ils se sont réunis, ils ont composé quelques chansons, ont utilisé les services de musiciens de sessions en studio et ont décidé, plus tard, de partir en tournée. En gros, ils ont fait les choses à l’envers. D’habitude, tu montes un groupe, tu jammes, tu composes, chacun apprend à connaitre les autres et, ensuite, tu enregistres un disque. En ce sens, il y a eu des souffrances, et la liste s’est allongée. Certains des noms de cette liste sont de très bons amis qui, pour une raison ou une autre, ne pouvait être là. La première tournée que j’ai faite avec le groupe, Brian ne pouvait être là, alors on a fait appel à Tommy Cluefedos, Richard (Fortus) a eu un accident de moto, on a fait appel à  Dave Leslie de Baby animals. Tous sont des potes qui sont venus donner quelques concerts. Mais David voulait un groupe et, aujourd’hui, il l’a ! Il en est très heureux, comme nous tous !

David Lowy : Oui, très. C’est très confortable. Il faut un peu de temps pour former et construire un nouveau groupe, que les choses s’imbriquent els unes aux autres. Je crois que la meilleure manière de décrire tout ça, c’est que nous adorons jouer ensemble, nous sommes très à l’aise. Nous avons composé de bonnes chansons, les avons enregistrées ensemble, tournons ensemble… Il a fallu un peu de temps, mais nous sommes parvenus à forger une équipe soudée. L’ensemble est bien plus agréable que la somme de ses parties, si tu comprends ce que je veux dire.

Metal-Eyes : Comme nous venons de le rappeler, deux chansons, au moins ont été captées à Paris. Quels sont vos souvenirs de ce concert parisien, au Trabendo, fin 2016 ?

John Corabi : C’est marrant, et surtout malheureux, mais nous avons joué deux fois en France, chaque fois quelque temps après une tragédie. Nous avons joué environ 10 jours après le Bataclan, et nous ne savions pas si nous devions jouer ou pas. C’est David qui a pris la décision, genre « on y va ! Merde, on ne laissera personne diminuer notre envie de jouer en France ! A chaque fois, nous avons eu un retour public extraordinaire. Je crois que les gens avaient besoin d’un peu d’amusement et de musique dans leur vie. La première fois, c’était après le Bataclan, la seconde, après les attaques de Nice. Nous avons été très surpris par la réaction du public. J’en ai parlé à notre management. Après notre premier voyage, j’ai reç cette lettre absolument incroyable d’un fan de Paris. Il disait, en gros : « marci beaucoup, vous êtes à mes yeux mes héros, pour venir jouer aussi rapidement après les attaques du Bataclan et jouer pour nous. » Il en avait besoin, et il a continué en m’expliquant qu’il était l’un des otages du Bataclan. Là j’ai pris ma claque, et je lui ai répondu en lui écrivant « Toi, tu es notre héros ! » Je lui ai envoyé plein de choses, des t-shirts, des machins en le remerciant, lui, d’être venu nous voir. Je ne sais pas si j’en aurais été capable. Paris a toujours été super, et il nous fallait représenter Paris sur ce disque.

Brian Tichy : Je me souviens de beaucoup de passion, et le fait que les gens soient ressortis après tous les événements dont a parlé John. Le concert en lui-même ? Paris rock, et nous sommes un groupe de rock, alors …

Metal-Eyes : Puisqu nous sommes au Hellfest, je vous ai préparé quelques questions sur l’enfer et le paradis. Tout d’abord, lequel des 7 péchés capitaux vous représente-t-il le mieux ?

David Lowy : Les 7 péchés capitaux ? Que sont-ils ???

Metal-Eyes : Allez, je savais qu’il faudrait les rappeler : la luxure, l’avarice, la gourmandise, la colère, l’envie, la paresse et l’orgueil.

David Lowy : Check, check, check… Tous!

John Corabi : Moi j’étais plus dans la luxure! Mais les autres aussi!

Metal-Eyes : Mais si vous deviez n’en retenir qu’un seul, ce serait lequel?

David Lowy : Ben, en réalité, comme tu le sais, ce sont les 7 premières chansons de notre prochain album ! Tu as trouvé les titres, c’est bien, bravo !

Brian Tichy : Pour définir le péché le plus correspondant, il faudrait déjà croire au péché.. Je n’ai pas envie de parler de religion aujourd’hui, alors je passe !

John Corabi : Et moi, je reste avec la luxure ! (rires)

Metal-Eyes : Ne parlons pas de religion, d’accord. De quoi va-t-on parler ? De politique ? Vous pensez quoi de votre nouveau président ?

John Corabi : Bon, ben… Euh, tu sais quoi? Parlons de religion ! (rires) Ce thème-là est un peu comme la religion…On oublie, on passe à autre chose !

Metal-Eyes : Y a-t-il une chose que chacun d’entre vous regrette avoir faite, avec The Dead Daisies ?

David Lowy (il rit) : Ce que je regrette ? Tu sais, c’est un voyage que j’ai entamé il y a un bon moment, et j’ai l’honneur que ces gars m’ait rejoint. Un voyage, c’est comme tout : il y a de bons moments, d’autres moins bons, ennuyeux, des joies et des regrets. Mais la meilleure partie de ce voyage, c’est que les fans soient avec nous. Nous voyons les choses ainsi : ce n’est pas nous sur scène, ce sont les fans dans le public, et ils participent, avec nous, à ce voyage de rock’n’roll.

John Corabi : J’ai volontairement retiré tous les rétroviseurs de ma voiture : je ne regarde pas en arrière, je regarde devant.

Brian Tichy : Je n’ai pas de regret ; Si je crois que je peux regretter quelque chose, je ne la fait pas, c’est tout.

John Corabi : Brian est un penseur, il ne fait jamais rien, il réfléchit toujours! Il est sans doute…bah… Il ne regrette rien parce qu’il ne commet pas d’erreurs !

Metal-Eyes : S’il est le penseur du groupe, vous êtes quoi, tous les deux,

John Corabi : Je suis le blagueur. David est le, le…

David Lowy : Je suis le pilote!

John Corabi : Ou Dieu, l’un des deux!

Metal-Eyes : Non, on vient de dire « pas de religion»! Vous aimez reprendre des chansons, si vous deviez ne choisir qu’une chanson à jouer à chaque concert jusqu’à la fin, ce serait laquelle ?

John Corabi : Waow! Je n’en sais rien, il faut que j’y réfléchisse! Il y a tellement de bonnes chansons… J’ai traversé la fin des 60’s et les 70’s, il y a tant de bonnes chansons, c’est impossible de répondre à cette question !

Brian Tichy : Je reprendrais Freebird (Lynyrd Skynyrd)tous les soirs. Si je devais reprendre une seule chanson, je reprendrais la meilleure, c’est tout.

Metal-Eyes : Tu as raison, John, c’est le penseur !

John Corabi : Tu me le demandais, et je peux te dire qu’il ne regrettera pas cette réponse.

Metal-Eyes : Dernière chose, vous allez profiter un peu du Hellfest ?

John Corabi : Honnêtement? On joue demain au Grasspop, alors nous allons terminer avec les medias, grignoter quelque chose et filer à l’aéroport. Nous avons une mission ! On a donné, je crois, 2 concerts en 12 heures…

David Lowy : On a fini de signer les autographes au concert d’hier à 1h du matin, et nous étions sur scène à midi trente aujourd’hui…

Metal-Eyes : Et vous ne refusez jamais les séances dédicaces…

John Corabi : Non !

David Lowy : Comme je l’ai dit, on fait, les fans et nous, le même voyage.

Metal-Eyes : Merci pour tout, et j’espère écouter bientôt un nouvel album…

John Corabi : Nous commençons à enregistrer le 1er novembre prochain, l’album sortira début 2018, et la tournée suivra.

Merci à Roger Wessier d’avoir pensé à Metal-Eyes !

HELLFEST: One hell of a ride (2ème partie)

Samedi 17 juin 2017                                                                                   

Réveil un peu difficile, je rate la prestation de Jared James Nichols. Mais devant interviewer les New Roses, je me pointe devant la Main 1 dès mon arrivée. Une plateforme a été installé devant la scène principale handicapant la mobilité des photographes, mais, bon… On va pas se plaindre, ce soir, c’est Aerosmith qui fait ses adieux. Reste que l’on doit faire le grand tour à chaque fois et que des kilomètres, on va en bouffer aujourd’hui, sous un nouveau soleil de plomb ! The New Roses, c’est pile ce que j’apprécie : du rock hard couillu, le genre qui évoque les Quireboys de Spike ; La prestation est simple et les sourires de sorties ; une bonne mise en jambes. Le groupe, éminemment sympathique nous offre une demi-heure de ce rock roots qui fait vibrer. Pas assez long à mon goût, mais ce n’est que partie remise !

The New Roses

Je vais voir ce qu’il se passe sous la Temple, où se produit Monolithe. Comment dire ? Ce que j’en vois et entends me fait fuir : je m’ennuie… C’est monotone, les gars ne bougent guère… Je m’offre donc une mini pause, car la suite du programme est chargée : non stop Main 1/Main 2 jusqu’à 22h15 minimum. On verra pour la suite.

Monolith

Encore un groupe pas assez haut sur l’affiche, The Dead Daisies ne bénéficie que de 30 toutes petites minutes pour séduire la foule qui se masse devant la scène. Exit donc les reprises habituelles (sauf Helker skelter), et place à l’efficacité. Long way to go, Going to Mexico, Make some noise, Mainline… vont droit au but et le public ne peut rester impassible. Faut dire que nous avons à faire à de vieux briscards qui voient leur following augmenter de jour en jour. Une des prestations les plus plaisantes du fest. Et les premières chaises roulantes commencent à survoler la foule (j’en ai compté pas moins de 9 rien que pour la journée du samedi !) Lors de l’interview que le groupe accorde à Metal Eyes, je demande s’il n’est pas frustrant de jouer aussi tôt. La réponse de John Corabi est simple : pas avec autant de monde présent.

The Dead Daisies

Les Nantais d’Ultra Vomit attirent également une foule conséquente. Le dernier album, l’inénarrable Panzer surprise ! est à l’honneur, et le quatuor est en forme. Voilà un groupe qui mérite le premier prix de la bonne humeur communicative. Très tôt, Fetus annonce « on va faire une Hell pêche : on va crier hellfest et vous levez les doigts et criez ». La consigne est traduite en anglais (« For those of you who don’t speak French… » jusqu’à ce qu’il renonce « on s’en fout ! ») et il commence à hurler « Download ! ». Un humour potache, pas graveleux (sauf l’ultra court Pipi vs. caca), un premier Wall of death, et un set qui donne simplement la banane. Vivement que l’on retrouve le groupe en salle, dès cet automne, semble-t-il.

Ultra Vomit

Phil Cambell est attendu, mais… Le guitariste de feu Motörhead and the Bastard Sons qui n’a publié qu’un Ep, donne un concert en demi-teinte. Il déambule tranquillement, sans chercher à vraiment convaincre le public. En plus, il ne prend guère de risque avec une setlist principalement composée de standards de Motörhead: seuls 2 titres sont issus de son récent Ep. Pas convainquant, pas convaincu…

Phil Campbell and the Bastard Sons

The Treatment en revanche fait tout pour gagner plus de voix en France. Les Anglais profite de l’opportunité qui leur a été proposée de remplacer Jorn « le lâcheur » pour venir séduire le public du Hellfest. L’énergie est au rendez-vous et la formation est particulièrement à l’aise sur une grande scène. Le chanteur (qui a perdu une dent lors du dernier concert du groupe à Paris – il s’en expliquera en interview dans l’après midi) aime la France et le fait bien sentir au public. Voilà encore un groupe qui mérite de grossir encore et encore !

The Treatment

La Main 1 serait-elle l’antre des déceptions du jour ? Ça fait pourtant quelques temps qu’on attend d’accueillir Ugly Kid Joe en festival, mais… Les américains semblent prendre le public un peu de haut, Whitfield Crane s’approchant pour déposer deux bouteilles d’eau sur l’avancée. Bien sûr, Neighbour et Everything about you remportent un franc succès, tout comme la reprise de Ace of spades ou celle de Cats in the cradle (qu’on réentendra sans doute ce soir…) mais est-ce suffisant. Pas la prestation la plus marquante du jour.

Ugly Kid Joe

En revanche, Pretty Maids veut en découdre et attrape son public à la gorge dès son arrivée sur scène. Red hot and heavy fait toujours autant d’effet, les deux piliers que sont Ronnie Atkins, le vocaliste très en voix, et Ken Hammer, guitariste en pleine forme, s’assurant de l’adhésion du public. Je n’ai encore jamais vu le groupe en salle, mais vivement que ça se fasse ! Dommage que l’interview prévue n’ai pu avoir lieu… A revoir !

Pretty Maids

Devant la main stage 1, Steel Panther attire une foule digne d’une tête d’affiche. Le groupe parodique ne change pas de recette, l’humour gras « bite couilles cul nichons » est toujours de rigueur, les pauses du narcissique Lexxi Foxx aussi, les filles massées devant la scène aussi, et le discours est le même : « Hellfest ! c’est vraiment le meilleur festival ! – C’est pas vrai, hier au Download tu disais que c’était eux »… « Oh, Satchel, je vois que tu as assorti ton pantalon à ta guitare »… Bref, on prend les mêmes, et on recommence. Ça marche, il y a du fun, du rock et des nichons, oui, mais combien de temps ça va durer ? Surprenez-nous, les gars !

Steel Panther

Initialement prévu au programme, Blackie Lawless a été contraint d’annuler la participation de W.A.S.P au Hellfest et a été remplacé au pied levé par Dee Snider. Pour moi, on y gagne au change. Le chanteur est en forme et raconteque c’est Blackie en personne qui lui a demandé de remplacer son groupe aujourd’hui. Alors, bien sûr, le chanteur ne cache pas sa satisfaction d’être de retour à peine un an après sa dernière venue poru le derneir concert français de Twisted Sister (dont il reprend pas moins de 3 titres) mêem si on le sent quelque peu frustré de n’avoir que peu de temps. Dee attire sur lui tous les regards, son groupe est vraiment au second plan, mais il fait le show. Après avoir rendu hommage à Dio et à Lemmy les années précédentes, et après un long discours sur les disparitions de géants du rock de plus en plus nombreuses, c’est à Chris Cornel que vont ses pensées avec une reprise de Soundgarden. Un show puissant et plein d’émotion aussi.

Dee Snider

Après l’annulation de sa venue en 2011, on n’espérait guère voir Trust au Hellfest. Pourtant, en pleine tournée intensive Au nom de la rage, le plus important et/ou influents des groupes français ne pouvait pas ne pas être accueilli en terres clissonaises. On connait les prises de positions de Bernie et certains, dans le public, craignent ce qu’il risque de se passer. Mais voilà : rien à signaler… Sauf que Bernie arrive en tenue de vacanciers (ok, le soleil est de la partie !), chemise à fleurs et bob vissé sur le crane (ne manquent que le bermuda et les claquettes), et la communication avec le public se limite à des « vous êtes extra » « Hellfest ! »… Le vocaliste est plutôt calme, son chant plus rock que ce que j’avais entendu à Blois (plus rap que rock) et le choix des titres se révèle efficace. Certains considèrent la prestation moyenne, d’autres la disent même décevante. Le calme apparent est-il le fait que le concert soit enregistré en vue d’un live, donc « pas de débordements » ? C’est possible, il faudra voir sur le reste de la tournée.

Trust

On n’a pas de surprises avec Saxon. Le groupe donne toujours le meilleur show possible et aujourd’hui ne fait pas exception. Bénéficiant d’un bon créneau et d’une belle heure de jeu (les précédents passages au Hellfest se firent largement avant 20h et, pire, la venue de Saxon l’an dernier à la première édition d’un grand festival anglais se fit à 15h30…), les Anglais déroulent un Best of retraçant bien leur carrière. Les classiques sont présents (à quelques exceptions près) et s’avèrent toujours aussi efficaces. Biff, en apercevant une nouvelle chaise rou/volante, s’exclame « Those are wheels of steel ! »… Puis comme à son habitude, il propose au public de choisir entre 4 morceaux avant d’annoncer qu’ils vont les jouer tous les 4. C’est juste, mais Princess of the night entre pile dans le temps imparti, et c’est tant mieux. Grande ou petite scène, Saxon reste impérial.

Saxon

On sait aussi à quoi s’attendre avec Airbourne. Dynamitant tout avec le désormais classique Ready to rock, les yeux restent rivés sur Joel O’Keeffe qui fait le show à lui seul, investissant dès que possible l’avancée scénique. On en oublierait presque de s’intéresser à Harri Harisson, le nouveau guitariste remplaçant David Roads depuis peu. Le gaillard fait le job, discrètement. La puissance d’Airbourne est bien son leader, et un répertoire imparable. Une énergie débordante dont on ne lasse pas.

Airbourne

Je rate Apocalyptica, sans réel regrets, le temps d’une pause alimentaire nécessaire. Puis, de retour devant la scène pour accueillir Aerosmith, un constat s’impose : il y a beaucoup de monde venu faire des adieux au flamboyant groupe américain. Cependant, on constate rapidement que la formation donne l’impression d’être en pilotage automatique. Les lights sont top, les poses habituelles et la setlist sans grande surprise. Il est sans doute temps, en effet, de prendre une retraite méritée. Sympatrique prestation sans plus.

Kreator devrait apporter plus de piment à cette fin de soirée, mais là encore, la fatigue, doublée des kilomètres parcourus, remporte la partie. Direction dodo pour préparer une dernière journée plus light mais intense quand même !