RIVAL SONS live à l’Olympia: la galerie

Retrouvez ici le live report complet du concert

GRETA VAN FLEET: Starcatcher

USA, hard rock (Lava, 2023)

Le revival 70 sourit plus à certains, et Greta Van Fleet fait partie de ceux-là. Avec Starcatcher, son troisième album, il y a fort à parier que les Américains vont continuer de faire parler d’eux, avec des pro et des anti… Car dès Fate of the faithfull, il est clair que le groupe évolue dans sa formule tout en conservant ce son vintagequ’il affectionne et n’est pas près de renier ses influences. Impossible sur Waited all your life de ne pas entendre le mimétisme avec Robert Plant lorsque Josh Kiszka implore avec tristesse ses « Please stay » répétitifs ou sur l’outro Farewell for now... Alors oui, GVF sont les dignes héritiers de certaines légendes (Led Zeppelin, évidemment, mais également The Who (Runaway blues, morceau expéditif s’il en est!), évoque les grandes heures du funk (le très groovy The indigo streak). Cependant le quatuor apporte sa personnalité avec des sonorités plus modernes. La production, brute et fine à la fois, renforce cet esprit volontairement vintage d’une musique qui se veut aérienne et planante, sentiment renforcé par l’apport de discrètes touches de claviers ou d’harmonica (The falling sky). On pourra regretter que certains arrangements n’apportent rien de particulier et peuvent parfois sembler trop faciles mais le résultat est là: cet album s’écoute de bout en bout sans lassitude ou temps mort. Greta Van Fleet continue de creuser son sillon et atteint ce stade envié d’une reconnaissance publique qu’il doit maintenir et préserver. Ce très bel album y contribuera sans nul doute.

Interview: Ayron JONES

Interview Ayron JONES (chant, guitare). Propose recueillis à l’Elysée Montmartre le 19 octobre 2023.

Ça fait plaisir de te voir de nouveau de retour en France. Comment vas-tu ?

Bien, je vais bien. On est arrivés il y a deux jours et j’ai pu me balader un peu, pas trop. Mais je profiterai de Paris demain.

Avant de parler de ce nouvel album, Chronicles of the kid, une remarque : le titre de ce nouvel album est similaire à celui du précédent, Child of the state (il acquiesce). Tu prévois une trilogie autour de l’enfance ?

Ah… C’est une surprise, mec ! Mais c’est une très bonne remarque. Child of the state, c’est le passé, Chronicles of the kid, c’est le présent.

Mais le gamin a grandi…

Absolument, il a grandi. C’est un peu un premier pas. Si je décide de créer quelque chose, ça doit être lié.

En tout cas, ces albums sont en lien avec ton enfance, l’environnement dans lequel tu as grandi…

Oui, et je pense que le prochain album traitera plus de là où nous nous situons aujourd’hui, un regard sur l’avenir…

« Là où nous nous situons » … La première fois que nous avions échangé tous les deux, c’était en 2019 par Skype pour parler de Child of the state. Tout comme sur ce disque, Chronicles of the kid démarre avec un titre heavy, nerveux, pour ensuite explorer toutes tes influences, funk, plus dansantes, rock, grungy… Tu as trouvé une forme de recette ?

Je crois que la recette, c’est ce que j’ai découvert, créé avant : un son qui uni tous ces genres. Pop, blues, rock… Je crois que cet album est encore plus abouti en ce sens que le précédent. Toutes ces chansons sont nouvelles. Sur les albums précédents, il y avait d’anciennes compositions, mais ici, c’est tout ce que j’ai pu écrire au cours de l’année passée. Oui, je pense qu’avoir pros du temps pour composer à l’instant présent m’a permis d’exprimer là où je me situe autour de ce son. J’ai travaillé avec des artistes grunges, avec des gens avec qui j’adore jouer et que j’adore écouter, et ça m’a permis d’avancer.

Child of the state était ton troisième album mais pour les Français…

Pour les Français c’est mon premier album, oui.

Sur Child of the state, il y avait une chanson, Supercharged, qui évoquait Lenny Kravitz (il confirme). Sur Chronicles of the kid, je trouve que Strawman évoque carrément Living Colour.

Carrément… Ce n’est pas une influence directe, mais j’ai grandi avec eux. J’ai grandi avec Cult of personality

C’est exactement le titre que j’ai en tête !

Vraiment (rires) ? Cult of personality passait toujours à la radio. Je l’écoutais mais je ne savais pas qui jouait… C’est le son de ma génération, c’est avec cette musique que j’ai grandi et je l’exprime aujourd’hui. Je ne cherche pas à sonner comme Living Colour ou d’autres, c’est simplement le son que j’ai en tête et que je veux exprimer…

Ça sort tout seul, et ensuite des gens te disent « ça, ça me rappelle…. »

Et je leur dis «t’as raison, mec, exactement ! » (rires)

Comment analyses-tu l’évolution d’Ayron Jones entre Child of the state et Chronicles of the kid? Tu viens de donner une partie de la réponse en disant que ce sont de nouveaux titres, mais à part ça ?

Je dirais que l’album m’a forcé à évoluer. Le précédent sonnait si bien ! Je savais que je ne pouvais pas faire moins… Ça m’a poussé à chercher d’autres choses, d’autres textures. Sur Child of the state, il y avait plus de guitares, alors on a pensé recruter un autre guitariste. Quand on a tourné avec Guns and Roses, on était deux guitaristes. Peut-être que l’étape suivante sera de travailler avec un guitariste qui sache jouer des claviers… J’évolue tout le temps. Vocalement aussi. Je demande beaucoup à ma voix et je dois apprendre à la préserver.

Si tu devais décrire Chronicles of the kid à quelqu’un qui ne connait pas Ayron Jones, que lui dirais-tu pour le convaincre d’aller acheter ton disque ?

Mmmh… Je pense que ça dépend de tes goûts musicaux (rires)… je dirai que c’est un album de rock pour des gens qui ne sont pas forcément amateurs de rock.

Que veux-tu dire ?

Pour moi, cet album est un pas de plus vers le mélange de genres. Il y a des chansons sur cet album qui pourraient figurer sur l’album d’un autre artiste. J’ai voulu enregistrer un album qui soit un disque de rock mais qui contienne aussi des éléments pop. Le genre de choses que les gens écoutent facilement, qui sont contagieux.

Et si tu devais ne retenir qu’un seul titre de ce disque pour dire ce qu’est Ayron Jones aujourd’hui, ce serait lequel ? Étant donnée la variété des genres, je sais que ce n’est pas facile, mais un seul titre…

(Il réfléchit) Je pense à Otherside, parce qu’est c’est là où je me situe aujourd’hui. J’ai appris à être aussi présent que possible et rester terre à terre. C’est facile de se perdre de vue avec ce que je fais, mais je garde la tête froide, je pense à ma famille et à mes gosses.

Les enfants, ce sont qui sont mentionnés dans le livret ?

Fais voir ? Oui, c’est bien eux. J’en ai un cinquième depuis, mais il n’était pas encore né quand l’album est sorti. Oui, c’est facile de se dire que tu pourrais faire-ci, ou ça, de choper la grosse tête. C’est compliqué de rester dans le réel, dans le présent, de savoir où tu te situes maintenant. Otherside parle de ça, du fait d’aimer et d’appréhender l’instant présent. Prendre conscience que la vie est trop courte pour se morfondre sur le passé ou stresser au sujet de l’avenir… De choses qui t’empêches d’agir ou de réagir maintenant. Cette chanson, pour moi, dit qu’il faut être présent, maintenant, et profiter du moment présent.

Lors de notre première entrevue, tu me disais que tu n’avais pas encore joué à l’étranger en dehors du frisbee.

Ouais, c’est vrai !

Depuis, tu as donné je ne sais combien de concerts en France, ta situation a vraiment changé et rapidement. La situation évolue-telle de la même manière dans d’autres pays ?

Euh, non… Pas vraiment. En Europe, il y a un public qui sort, on a donné de très bons concerts, mais en France, il y a quelque chose de spécial…

Peut-être que le « quelque chose de spécial » s’appelle Olivier Garnier ?

Oui, oui, c’est vrai (rires) !

Tu as donné en France de nombreux concerts, tu as ouvert pour les Stones, tu as joué dans de nombreux festivals, dont le Hellfest. Quels souvenirs en gardes-tu ?

Ah, ah ! J’adore ce genre de trucs, cette culture un peu dark, démoniaque, ce qui fait peur aux gens d’habitude. C’était très cool de pouvoir voir tout ça, ces décors… Et il faisait beau…

Comment pouvais-tu garder ton bonnet sur la tête ?

(Rires) Je ne sais pas ! En fait, il ne faisait pas si chaud que ça…

La première fois que nous avons échangé, Biden venait d’accéder à la présidence des USA 5 mois plus tôt. Il était alors trop tôt pour que tu puisses analyser des changements dans la vie américaine. Depuis, il a fait plus de la moitié de son mandat. Comment anaalyses tu l’évolution américaine depuis l’élection de Biden ?

Rien n’a vraiment changé, tu sais… On s’approche un peu du centre, la ferveur des gens depuis Trumps n’a pas vraiment changée… Il y a encore beaucoup de gens qui ne se sentent ni vus ni écoutés. Je crois qu’on avance dans le bon sens, mais on n’avance pas vite. La situation est plus ou moins identique… Biden essaie de nous réunir, d’aider tout le monde, mais politiquement, il n’a pas gagné le cœur de tout le monde, moins en tout cas que Barak Obama.

Ne crains-tu pas que Trump puisse revenir, ou de voir quelqu’un comme Kennedy être élu, malgré le nom qu’il porte ?

Nann, je ne suis pas inquiet. Trump revient ? Ben il revient, que veux-tu y faire ? On ne va pas s’inquiéter pour ce genre de choses. Je garde en tête ce que j’ai à faire, et la chose à faire, c’est d’aller voter. C’est tout ce que je peux faire…

J’imagine que tu es l’auteur de la pochette de Chronicles of the kid ? Je vois tes initiales partout sur ce cahier…

C’est exact… J’avais un paquet de chansons écrites dans un cahier comme celui-là, et le concept est sorti. Tout a commencé avec des histoires griffonnées dans un cahier…

Si tu devais penser à une devise, quelle serait-elle ?

Mmmhhh… « Sors et gagne »… « sois la meilleure personne possible », oui, c’est ça. Sois bon en tant qu’humain, en tant qu’époux, que père, qu’artiste…

La première fois que je t’ai posé cette question tu m’as répondu : « ne sois pas un trou du cul ».

Ah ouais ! Et ça se rejoint ! Ça ne sert à rien d’être un trou du cul, sois bon, c’est tout !

As-tu quelque chose à ajouter avant d’aller te préparer ?

Je voudrais seulement dire à quel point j’aime le public français, je suis très flatté qu’il m’ait adopté et intégré dans leur culture. C’est très particulier de pouvoir découvrir les Français de l’intérieur, d’habitude on ne voit que l’extérieur.

Justement, tu as donné différents concerts à Paris. Jusqu’à présent quel est la salle qui t’a le plus marqué ?

La salle ? Je dirais que ce théâtre antique, à Nîmes, était fabuleux…

Mais ce n’est pas à Paris…

Ah, tu parlais de Paris (rires) ? Désolé… Je ne sais pas… Sans doute, ici, on verra ce soir, c’est une nouvelle salle pour moi. Mais jusqu’à présent… le New Morning a été particulier comme endroit, la Cigale aussi, mais le New Morning garde une belle place dans mon cœur. On verra ce soir, cette salle est très belle. Je suis impatient !

Corey TAYLOR: CMF2

USA, Metal et plus (BMG/Warner, 2023)

Il se fait plaisir, le vocaliste de Slipknot et Stone Sour, et il a raison. Mais franchement, si quelqu’un laisse trainer ses doigts dans le rayon CD à la recherche de quoique ce soit, se laissera t-il séduire par cette pochette au goût douteux et plus qu’absent? Même le verso est discutable avec ce personnage plus qu’inspiré de Bowie. Et si le contenu de la galette est à cette image, il y a fort à parier que l’objet sera vite amené à prendre la poussière… Allez, soyons donc un peu curieux. Il ne faut pas aller bien loin pour faire le constat que Corey Taylor se laisse porter par ses envies musicale très variées. Tellement que l’on se demande si le chanteur a cherché un quelconque liant dans ces 13 titres. Tout y passe, avec la prod qui va et qui transforme chaque titre, pris indépendamment, en morceau taillé pour séduire radios et publics les plus vastes possibles. On trouve tout au long de ce CMF2 des références à la pop US, au punk tous public, au rock de toutes les époques, des années 80 à 2000, en passant par la demeure principale Slipknot et la résidence secondaire Stone Sour, faisant preuve au passage d’une impressionnante variété vocale… Mais à vouloir ratisser trop large, Corey Taylor ne risque-t-il pas de dérouter son public? C’est un risque qu’il prend avec ce qui, au final, se révèle un album plus qu’intéressant et dans l’ensemble très réussi. Tout le monde pourra trouver de quoi se satisfaire et ça, c’est aussi la marque des grands.

Ayron JONES live à Paris le 19 octobre 2023

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New Morning, La Cigale, Longchamps, et ce soir l’Élysée Montmartre… Sans compter les autres concerts qu’il a pu donner en France depuis la réouverture des frontières… C’est dire si, chez nous Ayron JONES a le vent en poupe – notre pays est d’ailleurs son second marché, après les USA. La première fois que j’ai discuté avec lui, pour la promo de son précédent album en 2019, le jeune prodige américain de Seattle me disait n’avoir encore jamais joué à l’étranger. Depuis, en tout cas en France, il se rattrape. Sans pour autant être omni présent, et pourtant, on circule facilement ce soir dans cet Élysée Montmartre qui est aux trois quarts rempli. Les quelques 900 personnes présentes vont toutefois en profiter pleinement.

Those Damn Crows live@Paris, Elysée Montmartre, 19oct23

Those Damn Crows ouvre le bal. Le quatuor propose un heavy rock racé qui fait rapidement mouche. Le vocaliste Shane Greenhall, comme ses compagnons d’ailleurs, se montre rapidement à l’aise avec le public, communiquant aisément. Il présente d’ailleurs rapidement le groupe nous permettant de découvrir que la formation est galloise.

Those Damn Crows live@Paris, Elysée Montmartre, 19oct23

Il annonce que Those Damn Crows a récemment sorti un album (leur troisième, Inhale/exhale) qui s’est classé n°3 au Royaume-Uni. « Mais il est allé nulle part en France… f**k all!« , déclare-t-il, ce qui fait bien marrer le public, très réceptif. Le chanteur s’installe alors derrière ses claviers pour interpréter Blink of an eye, ballade qui se fait plus rock. C’est le moment calme puisque suit une autre power ballad qui voit Shane s’emparer d’une guitare.

Those Damn Crows live@Paris, Elysée Montmartre, 19oct23

Go get it marque le retour aux affaires sérieuses. Speed et énervé, le titre se termine avec un appel du chanteur, un très familier « Scream for me Paris« . Le set se termine avec Rock n roll ain’t dead, titre rock aux accents poppy qui permettent au public de reprendre facilement des oh oh oh et de perdre de vue Shane qui descend de scène et traverse tout le parterre de l’Élysée Montmartre pour trouver refuge au balcon d’où il domine le public. Pour une première visite, elle est plutôt réussie. De l’énergie, du rock du sentiment… tous les ingrédients que l’on attend d’un groupe pour s’amuser. A suivre.

Those Damn Crows live@Paris, Elysée Montmartre, 19oct23

Pendant le changement de plateaux, un petit tour au merch s’impose. Mais il n’y a pas grand chose à se mettre sous la dent. Deux modèles de casquettes et trois T-shirts, dont un exclusif pour la France avec le nom d’Aron Jones en Bleu blanc rouge, mais un simple recto… De plus, le règlement ne se fait qu’en espèces… Ceux qui n’ont pas de cash sur eux ne peuvent que faire demi tour – toute sortie étant définitive – ce qui représente sans doute un manque à gagner pour le groupe…

Ayron JONES live@Paris, Elysée Montmartre, 19oct23

A peine les musiciens arrivent-ils sur scène que le public se fait connaitre. Et voici que Mister Jones attrape sa guitare mais… Il s’approche du micro et annonce « on prévoit des choses, mais il y a toujours un truc qui va de travers… Je ne trouve pas ma lanière de guitare… » Bob Lovelace, son bassiste pile électrique en profite pour jeter quelques médiators au public. L’incident résolu, le concert peut commencer. Les premiers accords de Boys from the puget sound marquent le début des… non, pas des hostilités mais des problèmes de son… Quelque chose ne va pas et tracasse Ayron dont les retours ne fonctionnent apparemment pas comme il le souhaite. Dès la fin du titre, il se penche sur son pédalier, sous le regard attentif de ses complices et se relève pour lancer Emily.

Ayron JONES live@Paris, Elysée Montmartre, 19oct23

On two feet I stand est le premier extrait de son nouvel album, Chronicles of the kid que le public présent semble déjà avoir adopté, rapidement suivi d’une autre nouveauté, le dynamique « Filthy ». Casquette et chapeau vissés sur la tête (l’enfer pour voir les yeux des musiciens, encore plus difficile pour le photographier…), le quatuor se montre rapidement en forme, dont un Bob Lovelace intenable, véritable anguille qui se glisse partout et prend des poses improbables. Le nouveau guitariste, Patrick Rieflin, en réalité remplaçant de Matthew Jaquette, indisponible, n’est pas en reste bien qu’ayant une attitude plus sobre et concentrée.

Ayron JONES live@Paris, Elysée Montmartre, 19oct23

Supercharged voit Ayron s’imposer – et imposer sa musculature – au public avant de s’adresser à lui: « Comment ça va? Moi, ça va, c’est bon d’être de retour dans sa maison loin de sa maison. J’adore Paris! » et attaque le calme Take me home repris à la fin en chœur par le public seulement accompagné du rythme de la grosse caisse de l’imposant nouveau batteur Malachi Johnson, tandis qu’Ayron s’éloigne du micro pour chanter avec la foule. La puissance de cette voix qui résonne jusqu’au fond de la salle!

Ayron JONES live@Paris, Elysée Montmartre, 19oct23

My America le voit d’ailleurs hurler sa rage à s’en arracher les cordes vocales avant de revenir, après The title et Strawman à un peu de douceur avec My love remains, ballade pour ses parents qu’il n’a jamais vraiment connus. Elle est là, la grande force d’Ayron Jones qui ne se cantonne pas à un seul genre musical mais propose du rock sous toutes ses formes, alliant le funk au metal en passant par le blues, la soul ou le grunge. Et le temps passe vite, très vite.

Ayron JONES live@Paris, Elysée Montmartre, 19oct23

Baptized in muddy waters, Free, l’énervé Blood in the water précèdent le feu d’artifices Take me away, titre qui débute calmement avant de monter en puissance et devenir carrément explosif sur la fin. Le public présent accompagne Ayron et ses musiciens avec ferveur tandis que ces derniers quittent la scène avant de revenir pour un unique rappel.

Ayron JONES live@Paris, Elysée Montmartre, 19oct23

Malgré les difficultés de départ, Ayron Jones, le groupe, a ce soir donné un concert rock « à l’ancienne », direct et sans fioritures. le public quitte l’Élysée Montmartre tout sourires, avec la certitude d’avoir assisté à un moment rare. Petit à petit, l’Américain creuse le sillon et nous attendons avec impatience son retour en France en 2024. Très belle soirée!

Ayron JONES live@Paris, Elysée Montmartre, 19oct23

Merci à Olivier Garnier et Gérard Drouot Productions d’avoir rendu ce report possible.

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AYRON JONES: Chronicles of the kid

USA, Rock/Metal (Big machine, 2023)

On a un œil sur le gaillard depuis Child of the state, son album précédent paru en 2021. Depuis, il a parcouru du chemin, se produisant autant que possible et très souvent en France, pays qu’il a sillonné de long en large en 2022, visitant des « petites salles » ou participant à nombre de festivals (Hellfest, Nimes, Solidays…) avec pour point d’orgue la première partie des Rolling Stones le 23 juillet 2022… Ayron Jones est un musicien aux goûts et influences variées qui ont pour liant la guitare et la mélodie. Avec Chronicles of the kid, l’Américain s’approche de l’excellence. On retrouve tout au long de l’album la puissance et la rage avant de continuer d’explorer ses amours musicales dans leur grande variété. Celles-ci vont de Jimi Hendrix à Prince, en passant par Michael Jackson ou encore Living Colour (Strawman). Jones continue d’explorer sa vie, déjà très riche, et pose un regard critique sur la société. L’actualité fait que certains textes ont plus de résonnance si on les transpose à d’autres régions du monde que les USA (My America), mais il parle de son vécu pas toujours facile (Blood in the water, living for the fall, The sky is crying) et se livre avec un réel bonheur auditif. En allant à l’essentiel avec 10 titres, Ayron Jones nous offre un des grands albums de rock – tous styles confondus – de l’année.

Interview: ROBERT JON & THE WRECK

Interview Robert Jon & The Wreck. Entretien avec Robert Jon (chant, guitare) à Talcy le 28 septembre 2023

Il y a deux ans, j’ai pu échanger avec Steve Maggiora. Que devient-il puisqu’il n’apparait plus sur votre site web ?

Il nous a quittés il y a quelque temps pour aller rejoindre Toto, nous ne pouvons que lui souhaiter le meilleur !

Qui le remplace alors ?

Il s’appelle James Abernathie, il nous a rejoints en début d’année.

Comment l’avez-vous rencontré ?

Nous n’avons fait connaissance avec lui que cette année… On a donné plein de concerts depuis janvier et il n’y a pas meilleur moyen de faire connaissance que d’être sur la route ensemble. On l’avait croisé à divers endroits, c’est un peu confus : à l’époque Steve était approché par Raval Sons, on a demandé à un de nos potes qui a fait des recherches sur internet, il l’a trouvé mais on ne s’était jamais rencontrés avant qu’il n’intègre le groupe.

Et ça a l’air de fonctionner…

Oui, c’est fantastique !

Ride into the light est votre nouvel album, toujours taillé dans une veine typiquement rock sudiste, même si c’est, comme vous le dites, du rock sud californien. Maintenant, comment décrirais-tu la musique de Robert Jon & The Wreck à quelqu’un qui ne vous connait pas afin de l’inciter à acheter votre album ce soir ?

Nous jouons du rock’n’roll. Du rock influencé par le blues, la soul, le rock sudiste. Je crois que notre musique est principalement considérée comme du rock sudiste à cause du son des guitares et notre façon de composer nos chansons. Mais on est très éloignés du rock sudiste de Lynyrd Skynyrd. Il y a plus dans notre approche, je pense. Mais je crois que nous étiqueter « rock sudiste » aide les gens à savoir ce qu’ils vont écouter. En ce sens, les étiquettes ont du bon : ça aide les gens à identifier. Mais il y a un peu plus que du « simple » rock sudiste.

Alors c’est quoi, ce « plus » ? Du blues…

Du blues, de la soul… Et on appelle ça du rock sudiste de Californie ou du rock sud californien – Southern Californian rock’n’roll (rires). Après, les interprétations de chacun sont bonnes pour nous, ce que chacun ressent, et la manière dont chacun l’exprime est toujours positive.

Le groupe existe depuis maintenant plus de 10 ans, et pourtant, je ne sais pas si c’est propre à la France, vous continuez de jouer dans des endroits comme celui-ci, à Talcy, au milieu de nulle part. Quelle est la situation du groupe dans le reste du monde ? Que manque-t-il pour faire vraiment grandir le groupe ?

Oh, waow… Tu sais, ça dépend en fait de là où nous allons. Ce soir, c’est une salle de, quoi ?, 250 places à peu près. Dans cette petite pièce, je ne sais pas comment ils vont faire entrer autant de monde !

Il va faire chaud !

Oh que oui (rires) ! Il y a quelque chose de particulier à chaque concert. Il y a une énergie quand tu joues devant 800 personnes que tu ne reçois pas partout. Mais il y a aussi cette énergie avec 250 personnes que tu ne retrouveras pas avec 800, alors… On fait en sorte de tirer le meilleur de chaque show. Aucun de nous ne fait la fine bouche selon le lieu ou le nombre de personnes. On est tous impatients de jouer ce soir, vraiment !

Vous étiez il y a quelques jours au Raimes Fest…

Oui, et chaque jour est différent. Tu ne peux pas mettre les concerts dans des cases, tu ne sais jamais à quoi t’attendre. Chaque show est différent. On a donné des concerts devant 100 personnes avec plus d’énergies que certains concerts face à 800. On ne doit pas faire attention au nombre de personnes mais bien plus à l’énergie qui va en émaner, et nous donner de l’énergie.

C’est un échange, en fait…

Absolument. Alors, on aurait du mal à jouer dans une salle comme celle-ci devant 20 personnes, mais qui sait, ça pourrait être aussi absolument génial ! Qui sait !

Et j’imagine aussi que pour le groupe, d’un point de vue marketing, il est plus intéressant de jouer dans un lieu comme celui-ci qu’on peut annoncer « complet » que dans un lieu plus grand incomplet…

Exactement.

Comment analyserais-tu l’évolution du groupe entre vos deux dernier albums, Shine a light on me brother et Ride into the light ? Hormis le remplacement de Steve…

Je crois qu’il y a énormément de différences, je crois même qu’il y a plus de différence entre ces deux albums que dans tous le reste de notre catalogue. On a composé Shine a light on me brother pendant le Covid. On était dans nos chambres et n’avons jamais eu la possibilité de les jouer live avant de les enregistrer – on ne savait même pas si on allait pouvoir redonner des concerts… Ride into the light a été différent : on enregistrait deux chansons à la fois, avec des producteurs différents, tout au long de l’année. Analyser les différences et l’évolution ? Ils sont radicalement différents !

S’agit-il plus d’un effort collectif qu’avant ?

Je dirai que nous avons composé Ride into the light dans une pièce avec une batterie très bruyante. Il y a beaucoup de chansons sur Shine a light on me brother que nous avons composées en acoustique, chacun de son côté. J’aime vraiment cet album, mais nous n’avons jamais joué ces chansons comme un groupe avant d’arriver au studio. Et ça fait une vraie différence. Je pourrais décortiquer chaque chanson, mais pas ici. Ces deux albums sont supers, mais, tu sais, quand tu joues des morceaux forts, avec les soundchecks, inévitablement, elles sonnent mieux en les jouant live.

Le précédent a été composé en plain Covid.

Oui, Shine a light a été composé pendant le Covid, tandis que Last light on the highway a été enregistré avant mais sa sortie a été frappée de plein fouet par la crise sanitaire…

Justement, j’allais venir à ce disque : voici 3 albums d’affilée dont le titre comporte le mot « light ». C’est volontaire, surtout avec cette période sombre…

Oui, et le mot « light » est ressorti beaucoup plus souvent pendant le Covid. Tout le monde se trouvait enfermé, dans un environnement sombre, et c’est assez facile de se laisser emporter. C’est bien plus facile de se laisser entrainer dans la noirceur – ça devient bizarre, cette interview (rires) ! – que de se diriger vers la lumière. Nous tenter toujours d’avancer, il y a toujours un chemin, une lumière au bout du tunnel, et nous cherchons à avancer, toujours. Nous ne voulons pas nous laisser emporter en arrière. Je pense que nous sommes un groupe positif, je suis, la plupart du temps, quelqu’un d’optimiste, et nous essayons de retranscrire cela dans ce que nous composons et écrivons. Nous essayons simplement d’être qui nous sommes…

Et qui êtes-vous donc ?

(Rires) Je me nomme Robert Jon, je vis en Californie du Sud et je suis quelqu’un de très positif !

Peux-tu m’expliquer le sens, la signification de l’illustration de ce nouvel album ?

Non. On a simplement demandé à un de nos amis artistes de nous créer une œuvre d’art, et c’est ce qu’il a fait. Je pourrais trouver une explication, trouver ce que cela nous évoque ou ce que ça évoque à quelqu’un, mais nous voulions avant tout un œuvre d’art… L’album a été écrit à différents moments, et, sans le vouloir, il y a cet œil au centre, avec toutes ces lignes qui s’en éloignent pour aller à différents endroits.

Ou alors qui rejoignent un même lieu…

Nous sommes l’œil, et il y a tous ces lieux ù nous sommes allés qui rejoignent ce centre, où nous nous trouvons.

Une explication étonnante, mais on la prend !

Oui, oui, laisse-moi boire une bière de plus et je t’expliquerai mieux le concept !

Si tu devais ne retenir qu’une chanson de cet album pour expliquer ce qu’est aujourd’hui Robert Jon & The Wreck, laquelle serait-ce et pour quelle raison ?

Woaw… Elle est compliquée, celle-là ! Je devrais en fait prendre une autre bière avant de te répondre (rires) ! Alors… Le dernier titre que nous ayons publié, Ride into the light – qui est aussi le titre de l’album. C’est une chanson qui a été composée de manière très cohérente. C’est un titre auquel tout le monde dans le groupe a participé. Certaines, c’est avant tout Henry (James, l’autre guitariste) qui les composons principalement, d’autres seront plus l’œuvre de Henry, mais celle-ci, tout le monde y a participé, chacun a apporté un élément du puzzle que nous avons rassemblé. Et ça nous représente bien. Nous sommes un groupe, même si mon nom figure sur le nom du groupe, mais en réalité, au quotidien, chacun a son rôle à jouer. Sans la participation de chacun, ça ne peut pas fonctionner. Cette chanson est vraiment représentative.

Vous allez continuer de tourner jusqu’à la fin de l’année, avez-vous déjà des choses prévues pour 2024 ?

Oh, oui, plein de choses ! Nous serons de retour. Je n’ai pas tous les détails, mais je sais que nous serons de retour l’été prochain et à l’automne. Et les choses arrivent vite, il est probable que nous revenions avant. Nous avons des engagements jusqu’en 2025. Il y a certaines choses que nous n’avons pas encore annoncées, mais, oui, nous serons de retour.

Une question qui se pose depuis le covid, d’autant plus en ce qui concerne les musiciens. En France, et ailleurs, peu de musiciens vivent de leur musique. Est-ce le cas pour RJTW ou avez-vous chacun un autre emploi à côté ?

On fait en sorte de vivre de notre musique. Quand on est à la maison, si on a l’occasion de gagner un peu d’argent, on va aller bosser. Mais on n’a pas vraiment le temps, on n’est pas souvent chez nous. Notre occupation principale reste la musique.

Une toute dernière chose : quelle pourrait être la devise de RJTW ?

Mmh… Continues d’avancer. On va de l’avant, que faire d’autre ?

As-tu une chose à rajouter avant d’aller chercher cette bière ?

A chaque fois que nous venons en Europe, les fans font tout. Quand on monte sur scène, c’est là qu’on s’en rend compte. C’est tout ce qu’on fait ici : on monte sur scène, on donne un concert et ce sont les fans qui nous portent et c’est d’eux qu’on se souvient. Alors, si quelqu’un lit ceci, venez-nous voir, on vous en remerciera. Partageons cette énergie, c’est ce qu’on adore faire. Rencontrer les gens, voir les visages de ces personnes qui s’éclatent pendant nos concerts, c’est le principal !

THE DEAD DAISIES: Best of

Australie/USA, Hard rock (SPV, 2023)

Les fans le savent, The Dead Daisies est le groupe de David Lowy et se veut multi facettes tant les musiciens vont et viennent, entrent et sortent au gré de leur planning. Les fans le savent aussi, le passage de Glenn Hughes n’aura pas eu le retentissement escompté malgré deux albums de très belle facture mais somme toute assez peu dans l’esprit insufflé avec John Corabi. Le plus gros avantage aura sans doute été une baisse des notes d’hôtel, le groupe n’étant alors constitué que de 4 musiciens vs. 6 au début puis 5 de nouveau aujourd’hui. Reste que John Corabi a récemment réintégré TDD et que pour célébrer cela, David Lowy a décidé de publier ce Best of célébrant les 10 premières années de carrière de son groupe.

Double CD, ce best of revient sur l’ensemble de la déjà riche production de The Dead Daisies avec des titres emblématiques période Corabi (Long way to go, Mexico, Face I love, Make some noise, Resurrected…) et Hugues (Holy ground (shake the memory), Bustle and flow, Unspoken ou le plus récent Hypnotize yourself ou Born to fly) sans omettre le tout premier album (Miles in front of me et Lock n load). Naturellement, on retrouve aussi l’exercice qui plait à Lowy avec ses reprises, mais surtout, le groupe nous gate avec The healer et Let it set you free, deux inédits qui raviront les fans. Quand en plus on sait qu’une nouvelle tournée est annoncée avec (seulement) deux dates en France… Il n’y a plus qu’à espérer l’arrivée d’un nouvel album studio.

Interview: ONE LIFE ALL IN

Interview One Life All In. Entretien avec Clem (guitares) le 13 juillet 2023

Trois ans entre vos deux derniers disques, c’est assez long… En dehors de la crise sanitaire, que s’est-il passé ces trois dernières années ?

Ça a été principalement l’enregistrement de l’album, justement ! On a passé pas mal de temps dessus : on est rentrés en studio courant 2021 et on vient de terminer en janvier ou février dernier. Beaucoup d’échanges avec le studio et entre nous… On est restés en studio jusqu’à la phase de mix et, malheureusement, le mixage ne s’est pas passé comme on le souhaitait. On a récupéré les prises qu’on avait faites au studio et on a finalisé le mix à la maison. On y a passé pas mal de temps parce qu’on n’avait pas toutes les compétences et connaissances pour le faire nous-mêmes. Il nous a fallu apprendre – c’est même plutôt moi que nous, puisque c’est moi qu’i m’en suis chargé…

Comment s’est passé l’enregistrement ? Vous avez pu vous retrouver en studio ou avez-vous travaillé à distance ?

Pour tous les instruments, on s’est retrouvé ensemble, à Lyon. Don a enregistré ses parties chez lui, il a le studio et le matériel pour pouvoir le faire. Il a fait ses prises, nous les a envoyées et on a tout rajouté à ce que nous avions enregistré.

La dernière fois que nous avions parlé, je t’avais demandé si Don vous envoyait parfois des lignes de chant pour que vous travailliez la musique autour de ce tte base. Tu me disais que non, mais que vous souhaitiez pouvoir le faire plutôt que de commencer par la musique pour ajouter le chant ensuite… Ça a pu se faire ?

On n’a pas changé notre méthode, non. On n’a pas travaillé comme ça pour cet album mais c’est certainement quelque chose qu’on va faire pour le prochain pour lequel on a déjà du matériel. Notamment un morceau que Don a composé de son coté, qui est un peu différent. Là, on va travailler autour de sa version pour rajouter les instruments.

Que peux-tu me dire au sujet de Eye of the storm pour me convaincre d’aller l’acheter ?

Eye of the storm, c’est un album de punk hardcore mais pas que (rires). On va piocher dans nos influences, parfois un peu thrash, parfois un peu plus aérien ou mélodique… tout en gardant une ligne directrice qui est le hardcore. On vient de là… On a un morceau « clin d’œil » à SOD qui fait un peu moins de 10 secondes… On a des morceaux un peu plus mélodiques, plus posés, Life of dreams qui fait un peu ballade, qui débute avec une guitare acoustique, un autre, War, qui commence un peu plus post rock et qui évolue vers d’autre choses et on a des morceaux vraiment très hardcore, mais d’autres un peu plus progressifs dans lesquels on essaie de rajouter d’autres nuances… On des morceaux qui peuvent évoquer Suicidal Tendencies ou Life Of Agony…

S’il te plait… Evitez de jouer en concert le morceau de moins de 10 secondes dans les trois premiers titres. Pensez aux photographes !

(rires) Oui ! On l’a déjà joué mais je pense qu’on ne va pas le garder dans le set…

Comment analyserais-tu l’évolution de one Life All In entre Letter of forgiveness et Eye of the storm ?

Entre les deux derniers, on est à peu près sur la même « recettes ». je vais plutôt comparer les deux dernier au premier, The A7 sessions. Sur le premier, on avait des morceaux qui avaient chacun une identité propre. Il n’y avait pas vraiment d’unité. 6 morceaux, mais 6 morceaux différent sans vraie cohésion. A partir de Letter of forgiveness, on a réussi à mettre toutes nos influences dans un seul morceau. On n’a pas six morceaux distincts mais on a un Ep avec une certaine cohérence. Sur l’album, on est parti de notre base, le punk hardcore et on a rajouté toutes nos influences. Il y a des groupes sur lesquels on se retrouve tous : Biohazard, Madball, Sick Of It all, ce sont des classiques, mais chacun a ses influences autres : je suis influencé punk rock, Don, punk hard core, Kevin c’est le metal extrême, Frank c’est du thrash, heavy… on a un point de départ qui est le hardcore et chacun ajoute sa touche aux morceaux.

L’album est assez varié, maintenant, si tu devais ne retenir qu’un seul titre de Eyes of the storm pour expliquer ce qu’est One Life All In aujourd’hui, ce serait lequel ?

Je dirais Despair. Je crois que c’est le plus représentatif parce qu’on a tout dedans. Le hardcore, la mélodie, le solo, il y a tous les éléments qui font One Life All In.

Il y a une autre évolution, cette fois visuelle : la pochette précédente avait une illustration très arty, celle de Eye of the strorm est dans l’esprit du titre et m’évoque aussi bien l’œil du cyclone, avec ses courbes, que le film Inception et un monde post apocalyptique.

Je suis d’accord avec ce que tu dis. On a voulu un peu changer, comme à chaque fois, d’ailleurs. On cherche à aller un peu plus loin. Il a fallu trouver quelqu’un et il y a un illustrateur français que j’aime beaucoup, qui s’appelle Aurélien police qui fait des illustrations de livres de science-fiction. J’ai demandé aux autres membres du groupe ce qu’ils pensaient de son travail, si ça pouvait coller pour la pochette de l’album et ils ont répondu pourquoi pas… je l’ai contacté, je lui ai demandé si ça l’intéressait, je lui envoyé nos idées, les paroles… et il nous a rapidement proposé quelque chose qui reprend le titre Eye of the storm. Il y a l’effet circulaire et l’œil du cyclone c’est aussi là que tout explose. Ce que dit Don dans ses paroles, c’est qu’aujourd’hui on vit dans un monde où il y a partout et entre tout le monde de s problèmes de communication. On est tout de suite dans le jugement, la prise de position, la confrontation… Il n’y a pas de vrais échanges, communication, discussion… on le voit de plus en plus, notamment sur les réseaux sociaux… Derrière ça, on en arrive à des émeutes, les gens ne se parlent pas, ils cassent… on est en plein dedans aujourd’hui. Après la destruction, il faut reconstruire… L’idée c’est comment faire ressortir le positif de toute cette négativité, réussir à reconstruire quelque chose avec d’autres valeurs, en tout cas, ne pas reproduire ce qui n’a pas fonctionné.

Ce qui est intéressant, c’est que lui vivant aux Etats Unis fait le même constat que ce que nous voyons en France.

Oui, absolument…

Si tu devais penser à une devise pour One Life All In, ce serait quoi ?

Euh… « Qui ne tente rien n’a rien » … Pourquoi ? Parce qu’avec One Life All In c’est un peu ce qui se passe. Quand on a commencé avec Frank, on avait besoin d’un chanteur. On pensait à Don, on n’osait pas lui demander et finalement, on lui a demandé, ça l’a intéressé, il nous a rejoint. La même question s’est posée avec le batteur, on a demandé à Kevin… et il a accepté. Si on n’avait pas tenté, on ne serait pas là aujourd’hui.

Vous avez la difficulté d’être des deux côtés de l’Atlantique. Vous prévoyez des concerts ?

C’est vrai que ce n’est pas évident de se retrouver. Mais on a la chance d’avoir des contacts des deux côtés. On a fait deux dates à Philadelphie et à New York, grâce aux contacts de Don. Aujourd’hui, on travaille sur une petite tournée, courant novembre, aux USA, mais aussi sur une tournée européenne début 2024. Pour le moment, rien de confirmé, mais c’est en cours.