HELLFEST 2024: Le report

La Gardienne des Ténèbres

« Le monde a changé… » Les mots qui introduisent le premier volet du Seigneur des anneaux sont ici adaptés. Parce le Hellfest, aussi, a changé et change. D’année en année, le plus grand festival français de musiques extrêmes poursuit sa transformation et le monstre mue et évolue. Les changements sur le site, s’ils se font moins notables sont pour autant tout aussi remarquables. pour le plaisir des yeux et des oreilles, Metal-Eyes a sillonné le site de long en large, de fond en comble. En 4 jours, ce sont plus de 80 km parcourus, une paire de baskets HS, quelques 36 concerts couverts – avec, pour je crois la première fois depuis longtemps, toutes les scènes visitées, avec notamment un record pour la Warzone – trois saisons vécues en l’espace de ces 4 journées, des averses de dingue mais pas assez longues cependant pour que le site ne se transforme en terrain boueux. Et surtout, des rencontres, des retrouvailles, des découvertes à gogo. Un Hellfest intense et usant, mais c’est aussi ça! Comme il est impossible de tout relater ici, je vous invite à m’accompagner dans mes humbles souvenirs de ce dernier week-end en enfer!

The Sanctuary by night

Commençons cependant, comme il se doit, par les sources d’insatisfaction… Bien que l’orga ait annoncé une fréquentations de 240.000 festivaliers, on a bien souvent l’impression de côtoyer plus de 70.000 personnes par jour. Il n’y a pas qu’à simplement rajouter les invités, les médias ou les bénévoles, mais bien, semble-t-il, du public. En plus de ça, le journal régional s’en fera le relais, entre les files d’attentes pour aller se soulager la vessie – le Hellfest avait déjà bien travaillé le sujet, mais cette année, force est de constater, les longues files d’attentes en témoignent, qu’il y a eu un cruel manque de WC – et le fait de ne plus se voir proposer de « petits » formats de boissons – on oublie les 25cl au profit unique des pintes – une relation de cause à effet? – joue sans doute en ce sens. On notera également une sorte d’aspect plus « touristique » de la population. Certains pouvaient, à tort, reprocher, il y a quelques années au Hellfest d’être une sorte de Disneyland metal, on ne peut que constater qu’aujourd’hui on s’en rapproche de plus en plus, même dans un esprit post apocalyptique. Même si l’arrivée annoncée de la Gardienne des ténèbres, gigantesque création des machines de Nantes attire les regards, on ne peut que constater – déplorer diraient certains – le côté too much du Hellfest cuvée 2024, d’autant plus avec les annonces faites par Ben Barbaud à la fin du week end – Muse ou Coldplay pourraient y avoir leur place. Que le Hellfest soit plus populaire est une bonne chose, mais on a parfois l’impression que l’esprit originel de défenseur des musiques extrêmes a cédé le pas au profit du dieu marketing et/ou capital. Le Hellfest est devenu une marque commerciale à part entière, soit, mais lorsqu’elle se décline autant – pas un supermarché qui ne propose des dizaines de produits dérivés, principalement des boissons, de la bière au whisky, mais également des jeux, des aromates épicés… – on peut se demander où est passé l’esprit aventurier des débuts. La rançon du succès passe sans doute également par là.

Parmis les satisfactions, il y a ce constat que, enfin, Altar et MS1 ne jouent pas en même temps, ce qui permet une meilleure écoute. Logiquement, l’alternance se fait en respectant un rythme MS1/Temple et MS2/Altar tant que cela est possible, à savoir en journée. Egalement, les ombreux points d’eau sont facilement accessibles et permettent donc de s’hydrater comme il le faut.

Lemmy veille. Toujours.

Il n’empêche, la machine Hellfest propose une affiche variée qui, même si elle m’emballe moins cette année, a de quoi séduire tous les publics amateurs de musiques amplifiées, du plus mainstream au plus spécialiste .

Jeudi 27 juin

Le Hellfest commence désormais tranquillement le le jeudi après midi. Les portes ouvrant vers 14h, je fais tranquillement la route depuis Orléans pour trouver place au parking et récupérer sans pression mon accréditation. Le temps de dire un rapide bonjour aux quelques copains déjà présents, je file assister au premier concerts. Un coup d’oeil au Sanctuaire, l’espace merch officiel du Hellfest m’incite à ne pas prendre place dans le queue – il y en a déjà pour trois heures d’attente, alors qu’on circule très facilement du côté des espaces merch des artistes. Bien que The Sanctuary soit une superbe initiative, il semble nécessaire de repenser cet antre afin de fluidifier la circulation du public et faciliter ses achats. Sans doute peut-on imaginer un second temple?

Maintenant, les concerts. Sur la Mainstage 1, on a pu se défouler avec Slaughter To Prevail qui a démonté le public témoin d’exactions sans pareil. Quoique… Kerry King et sa troupe ont expliqué à l’ensemble du public n’en avoir rien à faire d’une retraite et revient aux affaires avec force conviction. Brutal et direct, le show de « l’ex »-Slayer a mis tout le monde d’accord. C’est peu dire que le gang ait mis le feu tant la pyro était de mise. Impressionnant retour!

Kerry King @HELLFEST 2024

Megadeth a aussi su se placer en maître incontesté du thrash classieux, mais, ayant vu la nouvelle formation de maître Dave Mustaine une semaine à peine plus tôt, j’ai préféré aller assister à un autre concert (ce que je ferai également pour Extreme et Tom Morello pour les mêmes raisons).

Du côté des tentes, malgré un propos musical explosif, j’ai trouvé Immolation très concentré et attentif à son sujet. Seuls quelques instants se sont révélés plus fulgurants pour un concert que d’aucuns pourraient qualifier de sobre.

Immolation @ HELLFEST 2024

Ce ne fut pas le cas des Mexicains de Brujeria qui, visiblement très attendus, ont donné une prestation des plus explosives d’un death grind aux relents simplement brutaux.

Brujeria @HELLFEST 2024

Il en est allé de même avec les très attendus Japonais de Crystal Lake qui ont proposé leur metalcore à un public des plus denses venu en nombre envahir la warzone. Circle pits et slams de rigueur ont émaillé ce concert haut en couleurs.

Crystal Lake @HELLFEST 2024

J’ai, cette année, quelque peu déserté la Mainstage 2. Une programmation attirante sur d’autres scènes explique en partie cette désaffection, mais un « détail » m’a quelque peu convaincu de m’en éloigner: désormais, la scène se situe à plus de 3m de hauteur et y faire des photos s’avère peu intéressant. Des bustes, des instruments coupés, une distance et un éloignement peu propice au plaisir de l’image. J’ai ainsi renoncé à assister aux concerts de Savage Lands – pourtant à découvrir – de Steel Panther – on sait à quoi s’attendre – Rhapsody Of Fire, malmsteen, Accept, Bruce Dickinson, Saxon, Frank Carter ou encore Corey Taylor. Mais les concerts auxquels j’ai pu assister, sinon photographier, valaient le détour.

A commencer par Landmvrks qui, même si je ne suis pas sensible à la musique, a simplement tout démonté et retourné le public avec une prestation explosive de bout en bout. C’est simple: la sécu a vraiment commencé à travailler avec Landmvrks qui a vu une nuée de crowd surfers se diriger vers la scène.

Landmvrks @HELLFEST 2024

Dropckick Murphys ne fut pas en reste, le rock punkisant et festif des Américains étant naturellement taillé pour la scène. Impossible de résister à cette folle envie de guincher! Même Al Barr, le chanteur a le regard ébahi en voyant un spectateur surfer sur la foule dans son fauteuil roulant. Déjà au contact du public, le chanteur tout souriant va le saluer et lui taper la pogne. ce n’est que le début d’un concert festif et explosif, celui qui clôt en beauté cette première journée.

Vendredi 28 juin

Le vendredi débutera sous Altar avec une première claque infligée par Karma Zero. Le public est déjà présent, et se prend lui aussi un bon coup derrière la tête.

Karma Zero @HELLFEST 2024

Je file sur MS1 retrouver les Français de 7Weeks qui donnent une jolie prestation devant un public encore épars – bon… quelques milliers de personnes à 11h du mat, on est souvent preneur. Axant son court set sur ses derniers morceaux, le trio séduit comme il se doit.

7Weeks @HELLFEST 2024

A coté, sur Main 2, ce sont les Espagnols d’Ankor qui délivre un set aussi enjoué que puissant. Le groupe mixte, qui existe depuis le début des années 2000, fait une belle impression et remporte incontestablement de nombreux suffrages.

Angkor @HELLFEST 2024

Je me laisse ensuite tenter par les Japonaises de LoveBites – et me surprends à penser que, depuis deux jours, je n’ai sans doute, et tant mieux, jamais vu autant de femmes sur les scènes du Hellfest. Toute de blanc habillées, les jeunes femmes présentent cette grande, très grande différence d’avec leurs consœurs de Baby Metal (passées la veille sur MS2) de vraiment jouer de leurs instruments. Une belle découverte visuelle sinon musicalement mémorable. Ce sera – malheureusement ou pas – ma dernière MS 1 du jour.

Love Bites @HELLFEST 2024

Je dois déserter le site et ne reviens que pour le set de Lofofora. Comme à son habitude, Reuno est enragé et, en ce week end électoral, n’hésite pas – le contraire eut été surprenant – à lancer messages et consignes. Mais, voilà que la scène est investie par deux femen, mini jupes et seins à l’air, armées de fumigènes et d’une banderole, scandant de longues minutes durant que « l’enfer c’est vous, nous c’est MeToo« . Une intervention planifiée qui casse le rythme du concert des Français, tous s’étant retirés de scène laissant les filles faire leur show – peu convainquant selon moi.

Lofofora @HELLFEST 2024
Lofofora @HELLFEST 2024

Les interviews commencent et je reviens sous Temple pour découvrir les Allemands de Kanonenfieber, formation spécialisée dans la première guerre mondiale dont les musiciens sont en uniforme et masqués. Un décor de tranchées, de barbelés et un canon qui tonne ajoutent un intérêt visuel au death/black du groupe visiblement attendu.

Kanonenfieber @HELLFEST 2024

Je zappe volontairement Steel Panther dont le show ne réserve guère de surprise sauf pour ceux qui découvrent le groupe live. Je leur préfère Satyricon qui remet aussi les pendules à l’heure sous Temple. On ne rigole pas à cette heure de la journée!

Satyricon @HELLFEST 2024

Après avoir couvert leur concert à Orléans, je ne pouvais rater le show de Shaka Ponk. Certains disent que Frah et sa bande n’ont rien à faire au Hellfest, Shaka leur démontre le contraire! La foule qui se masse devant la MS2 prouve bien l’intérêt public que suscite le groupe! Dommage seulement qu’il faille être sur liste pour les shooter… Je décide de m’apporcher de la scène et se frayer un chemin se fait en jouant des coudes. une foule remonte dans l’autre sens, mais, arrivé devant les barrières, je comprends pourquoi: les crowd-surfers n’arrêtent pas d’arriver par vagues entières, donnant un sacré boulot à la sécu, cette foule quittant les lieux le sourire aux lèvres. Comme toujours, le chanteur saute dans le public, se faisant porter par lui – on notera le final pour lequel deux cubes l’un sur l’autre lui servent de plongeoir sous les yeux ébahi d’un agent de sécurité qui semble se dire « nannn… il ne va pas faire ça?!? » – tandis que sa complice Sam va le narguer avec ses gentilles provocs. Sans conteste une des meilleures performances du week-end!

Le temps de remonter le courant, Machine Head est déjà sur scène devant un public tout acquis à sa cause. Visiblement, Flynn met le feu et retourne MS1, mais je n’assiste au concert que de loin… Dommage, Machine Head semblant plus qu’en excellente forme.

Samedi 29 juin

J’aime aller voir les groupes que je vais rencontrer… Même s’il y a parfois des ratés, je me lève tôt pour aller voir Darken. Las, le groupe ouvre la journée du samedi sous la pluie ce qui a sans doute calmé les (h)ardeurs de certains festivaliers. En plus, la tête d’affiche de ce soir a installé un gigantesque demi cercle… Metallica veut se rapprocher de son public mais impose une grosse distance aux autres groupes… Darken ne se laisse pour autant pas démonter et donne un set thrash et direct.

Darken @HELLFEST 2024

Mon regard est attiré par un duo qui, sous Temple, semble attirer les regard et attise ma curiosité. La journée s’annonce folk aujourd’hui et je découvre Eihwar aux tonalités nordiques et à la musique simplement envoutante. Les Français séduisent et marquent quelques points avec une prestation élégante.

Eihwar @HELLFEST 2024

Direction la Warzone pour aller soutenir The Dead Krazukies, là encore en belle forme. On sent les basques à l’aise et visiblement ils n’ont qu’une chose en tête: des circle pits et des wall of death, jeux auxquels le public se prête volontier dans la bonne humeur. Ce genre de punk là est fait pour mettre le feu à cette scène, et le pari est gagné.

The Dead Krazukies @HELLFEST 2024

Les Néo-Zélandais d’Alien Weaponry ont déjà fait connaissance avec le HF en 2022 et ne s’en laissent pas compter. Débutant leur set avec leur traditionnel Haka, ils ne se laissent pas impressionner par la-dite scène et investissent à loisir l’espace de Metallica pour aller chercher le public.

Alien Weaponry @HELLFEST 2024

Matthieu, transfuge de Skald, a monté son propre projet pagan viking avec son épouse, Christine. Le duo se partage le chant au coeur de Hrafngrimr (ça se prononce Raven Grimer, facile, non?), un groupe dont l’originalité, outre les instruments « sur mesure » est de comporter en son sein deux danseuses dont la gestuelle illustre chacun des titres et des musiciens provenant de divers groupes, dont Mus d’Arkan. Les chansons, justement, aériennes et légères, entraine l’auditeur dans ces univers nordiques. Encore une formation plus que séduisante évoluant dans un univers décidément très en vogue.

Hrafngrimr @HELLFEST 2024

C’est avec plaisir que je retrouve Anvil, pile au bon moment, Lips nous offrant son légendaire solo de guitare avec godemichet. Le trio est en forme et délivre un set fun et apprécié du public qui semble apprécier les facéties du bassiste édenté Chris Robertson.

Anvil @HELLFEST 2024

Enfin! Oui enfin! pourrais-je dire Car Black Stone Cherry reste un de rares groupes que je n’ai pas encore eu l’occasion d’acclamer sur une des scènes du Hellfest. mené par un autre Chris Robertson au chant et à la guitare, le groupe est lui aussi en forme et profite du soleil pour délivrer un set qui résume bien sa carrière. Steve Jewell, qui remplace Jon Lawhorn à la basse depuis son départ, a trouvé ses marques et s’est parfaitement intégré au groupe. Toujours aussi explosif, Ben Wells saute comme un cabris, arpentant la scène de long en large tandis que le batteur John Fred Young s’agite derrière ses fûts, bien éloigné du public. Un set un peu trop court, mais ce sont aussi là les règles d’un festival. Vivement un retour en salle!

Black Stone Cherry @HELLFEST 2024

Ce samedi est la journée la plus chargée en matière d’interviews. Une fois les premières faites, je préfère retourner vers la Warzone pour découvrir, enfin, le cultissime Didier Wampas Psycho Attacks. Une chemise de touriste exotique sur le dos, le gaillard propose un set fun et n’hésite pas non plus à se faire porter par le public aux anges. Rien de très sérieux dans sa musique, le groupe propose un set simplement fun et quelque peu irrévérencieux.

Didier Wampas Psycho Attacks @HELLFEST 2024

Je découvre ensuite, sur cette même scène et sous la pluie qui revient, Nekromantix, groupe au look piqué à Marlon Brando ou James Dean, proposant un rock vintage énergique joué avec une contrebasse forgée dans un cercueil par des musiciens peu sérieux (le batteur qui vient se poser devant la scène pour se laquer la banane…) maitrisant cependant leur sujet.

Nekromantix @HELLFEST 2024

Malgré la pluie qui se fait dense, la file de photographes et la foule qui prend place devant la Valley indique que Mr. Bungle est attendu. Si Mike Patton est attendu comme jamais, la troupe compte également en ses rangs de fines gâchettes: Scott Ian et Trey Spruance aux guitares, Trevor Dunn à la basse et Dave Lombardoo à la batterie pour un cocktail musical déjanté et envoutant. On ne s’y trompe pas, et la pluie n’empêche ni le public de rester, ni le groupe de s’éclater.

Mr Bungle @HELLFEST 2024

Je rentre de la Valley pour aller me protéger dans un espace VIP ultra blindé – l’espace presse a fermé ses portes comme tous les jours à 22h précises – y découvrir l’ami Erwan affalé qui a raté le groupe qu’il attendait pourtant avec l’impatience d’un gamin excité, et, comme de nombreux autres, patiente le temps que la météo se calme. Dans quelques minutes, Metallica sera sur scène et la foule commence a déserter le VIP pour aller braver les éléments. Oui, il est temps d’aller rendre hommage aux patrons, mais il s’avère rapidement compliqué de se faufiler assez près pour pouvoir vraiment voir ce concert. Alors j’écoute. De loin, et je regarde un peu ces écrans partagés qui ne laissent guère voir grand chose. Creeping death ouvre le concert avec détermination, et la suite est prometteuse. Mais quel intérêt de regarder des écrans? Je décide alors de quitter les lieux alors que les Horsemen annoncent leur désormais traditionnelle reprise: ce soir, il s’agit de… L’aventurier (Bob Morane) d’Indochine, groupe que je n’ai jamais aimé mais je ne peux que m’incliner devant le fait accompli: Metallica parvient sans peine, malgré une interprétation foireuse, à faire chanter en chœur 60.000 spectateurs, et ça, c’est fun. Las, la fatigue de la journée l’emporte et je rentre me coucher, renonçant à regret au concert de Saxon…

Dimanche 30 juin

Dimanche, dernier jour… Je commence la journée avec Sang Froid dont l’album proche de la new wave m’avait séduit et que je dois rencontrer un peu plus tard dans la journée. Un concert étonnant qui permet aux musiciens d’échapper à leur quotidien plus violent (certains viennent de Regarde Les Hommes Tomber).

Sang Froid @HELLFEST 2024

Direction MS2 pour assister à un concert étrange… Rapidement, je me demande ce que Hotwax fait là, ne parvenant pas à saisr l’intérêt de leur présence à Clisson. Un esprit à la L7, des clins d’oeil au punk féminin? J’ai sans doute raté quelque chose et je n’accroche pas.

Hot Wax @HELLFEST 2024

C’est donc sans regrets que je retourne sous les tentes, cette fois sous Altar, pour voir Deficiency, groupe que je suis depuis quelques temps mais que je n’ai pas encore vu live. Le moins qu’on puisse dire est que les Français connaissent également leur affaire et dépotent autant que possible.

Destinity @HELLFEST 2024

Après avoir erré sous les tentes, je me dirige vers MS pour voir les foldingotes de Nova Twins qui, avec leur funk groovy et metallique, et leur look un peu moins improbable qu’on aurait pu s’y attendre, séduisent la petite foule présente. Amy Love et Georgia South emportent tout sur leur passage dont de nombreux suffrages publics. En cinq ans – elles se sont déjà produites ici même en 2019 – les « jumelles » ont évolué pour le mieux et le prouvent aujourd’hui encore.

Nova Twins @HELLFEST 2024

Je file ensuite sous Altar où Karras remplace au pied levé Caliban. Comme me le dit un collègue photographe, à défaut de shooter Yann avec Mass Hysteria, on peut le photographier avec Karras, on fait donc du « Mass Karras »! Ce n’est pas le genre de la maison et le trio défonce tout pendant les 45′ qui lui sont allouées, entrainant avec lui un public aux anges.

Karras @HELLFEST 2024

Nous étions quelques uns à attendre avec impatience le passage des soeurs Wilson à Clisson… Et quelques uns à regretter que Heart annule sa venue. Alors, OK, Blues Pills est une valeur sure mais ne saurait remplacer les Américaines. Pourtant, comme toujours, les Suédois, menés par la toujours énergique Elin Larson, proposent un heavy rock groovy à souhaits qui, là encore, emporte le public dans un tourbillons dansant, sous le soleil qui plus est!

Blues Pills @HELLFEST 2024

Il reste quelques interview à faire, et la journée avance… Je prend enfin le temps d’aller faire un tour au Metal market pour y discuter de nouveau avec Saad Jones, l’écrivain m’annonçant s’attaquer enfin à son quatrième roman. un peu de lecture pour 2025? Espérons le. Je fini par quelques emplettes et file ensuite shooter ce qui sera mon dernier groupe de cette édition: Rival Sons, là encore très attendu par le public. Si les regards se portent comme toujours sur Jay Buchanan, chanteur aux pieds nus à la voix d’or, et son complice guitariste Scott Holiday, c’est un groupe tout sauf rival qui joue ce soir. Si certains ont fait part de leur étonnement quant au choix de faire jouer Rival Sons sur la Valley, les Américains assurent cependant ici une tête d’affiche remarquable. Auraient-ils cependant fait aussi bien sur une Main Stage? Pas sûr, alors prenons ici ce qu’il y a de bon, et de meilleur à prendre.

Rival Sons @HELLFEST 2024

Alors que je me dirige tranquillement vers la sortie, je saisi quelques instants de Foo Fighters . Pas assez cependant pour me faire une idée, suffisamment toutefois pour sentir le groupe délivrer un set propre et directement rock. Mais il est temps pour moi de reprendre la route. Alors que je chemine en direction de la voiture, je repasse dans mon esprit les instants forts de cette édition 2024 et les points à améliorer… Si l’ambiance générale a changé, pas forcément en mieux, j’ai pu passer beaucoup plus de temps avec les copains du monde entier – France, Espagne, Australie, Angleterre… – que d’habitude et faire de belles rencontres. Mais une fois encore, les kilomètres parcourus sont usant, et la dernière journée s’est avérée plus difficile que les années précédentes. Mais, une fois encore, le Hellfest, c’est aussi ça. Alors que les places de l’édition 2025 sont déjà parties, attendons maintenant les premières annonces pour la prochaine édition qui se tiendra du 19 au 22 juin 2025 – et dont l’ensemble des pass 4 jours ont, en ce 9 juillet, trouvé preneurs en moins de… 90′. Le Hellfest aligne décidément record sur record!

La Gardienne des Ténèbres

DEFICIENCY: Warenta

France, Thrash (Metal East, 2022)

Nous avions pu rencontrer, il y a 5 ans, Deficiency qui présentait alors The dawn of cousciouness, une tatane thrash qui enfonçait le clou de son prédécesseur, The Prodigal son, album très bien reçu. « On a pas mal tourné avec The dawn of cousciousness, jusqu’en 2019, nous explique Laurent Gisonna, chanteur et guitariste du quatuor. On a ensuite pu se concentrer sur la suite. On a pu capitaliser sur les bases de ce que nous avons vécu précédemment et travailler les bases de ce nouvel album, Warenta« . Les Lorrains de Forbach reviennent aujourd’hui avec Warenta, un concept album qui traite de ce monde rude des mines de charbon et de ses extracteurs, les mineurs aux gueules noires des années 40. On peut aisément imaginer que la diffusion récente de la nouvelle version de Germinal, une des chefs d’œuvre d’Emile  Zola, a pu inspirer Laurent Gisonna et sa bande, mais il n’en est rien. « L’histoire qu’on raconte concerne la mine et les mineurs mais ne traite pas d’eux. Ca concerne ces personnes-là parce que c’est la population qui habitait cet endroit et qui a vécu les évènements qu’on relate dans cet album, mais, en l’occurrence, ce n’est pas une histoire sociale qu’on veut raconter. On se détache de cet angle-là. Nous, ce qu’on a voulu raconter, c’est plutôt une histoire locale basée autour de légendes, croyances, superstitions… Il y a un fond de vrai, mais la mine est simplement le cadre, plus que le cœur de l’histoire. » Donc, Deficiency n’est pas encore le nouveau Zola…

Cependant, 5 années se sont écoulées entre les deux derniers albums du groupe, alors, comment Laurent analyse-t-il l’évolution de Deficiency? « Déjà, on a un « nouveau » batteur puisqu’on s’est séparés de Tom en 2018. Bon, il n’est pas si nouveau que ça, Benjamin (Jaksch)… Il n’est pas forcément influencé par les scènes extrêmes, mais il a su se mettre au diapason ». Il frappe fort, pourtant… « Oui, il frappe très très fort, confirme Laurent. Je pense qu’il a une autre sensibilité, il caresse son instrument différemment, il a plus de subtilité dans son jeu que nos batteurs précédents, et je pense que ça s’entend, que ça apporte quelque chose de plus musical dans l’identité sonore du disque. On a su, je pense , garder notre identité, même si la voix y fait beaucoup – j’ai quand même voulu tester des choses nouvelles; On a poussé le curseur un peu plus sur les ambiances, les structures, les côtés symphoniques. Les ingrédients étaient déjà tous réunis mais on les a travaillé de manière à ce que le tout soit plus fluide, qu’il y ait moins d’information et que ce soit plus cohérent. » La réalité c’est que Deficiency reste profondément ancré dans le thrash avec, également, ces breaks, ces moments plus soft éparpillés ici et là qui permettent de respirer, de se poser un peu. Il y a aussi, en effet, la voix de Laurent, qui alterne avec une facilité déconcertante entre rage thrash et grognements death, distingue le groupe de ses concurrents (et néanmoins amis). Comment la travaille-t-il pour alterner avec autant d’aisance. « La travailler, je ne sais pas… C’est quelque chose que j’ai toujours voulu faire. Peut-être que ça parait plus simple sur cet album, c’est lié à l’expérience, à l’âge qui fait que je peux toucher d’autres sonorités, d’autres fréquences que je n’avais pas l’habitude de chatouiller avant. Je crois avoir su garder mon identité tout en allant chercher de la nouveauté, et c’est un sacré défi! La voix c’est aussi un instrument, et ça se travaille, ça s’entretien de la même manière que la guitare ou la batterie. »

On ne passera pas à côté de l’invité de marque que le groupe « au delà des prières et des danses vaudou qu’on a pu faire quand on l’a abordé » a su convaincre de participer à I am the misfortune herald. « Bjorn « Speed » Strid, au delà de la musique de son groupe qui est dans la même ligné que nous, j’ai toujours apprécié son chant, il m’a beaucoup influencé dans sa manière de passer d’un état à un autre. Il recherche la mélodie, le refrain parfait qui s’ancre dans ton esprit. A mon modeste niveau, j’essaie de reproduire cet esprit. On lui a en fait simplement envoyé un mail, puis le morceau, ça l’a intéressé et _ça s’est fait. Simplement… Il y a aussi cette période de confinement qui fait que certains ont sans doute eu un peu plus de temps pour ce type de collaboration, pour tenter autre chose« . D’accord, mais si le thème de l’album n’avait pas été les mines, le groupe aurait-il invité quelqu’un d’autre que le chanteur de Soilwork, du « travail de la terre »? Il se marre: « Bien vu, mais, non! C’est indépendant de notre volonté. Ca se serait appelé Balais ou Poutre, on l’aurait quand même invité. C’est juste que, artistiquement, on les adore« .

Le groupe a pu enregistrer en studio, mais chacun son tour « On a voulu garder l’authenticité du studio. Le processus a duré quelque mois, mais au final, on est totalement satisfaits du résultat qui sonne moderne et ne vieillira pas avec le temps, je pense. » Justement, comment Laurent définirait-il la musique de Deficiency pour inciter quelqu’un qui ne connait pas son groupe à en écouter plus? « Ouh la! C’est compliqué comme question! Je ne suis pas forcément le plus objectif pour en parler… Mais disons que nous ne nous contentons pas de jouer du thrash pur et dur. On a une base de thrash moderne, mais nous ne nous donnons aucune limite d’exploration. C’est assez ouvert d’esprit, alors si tu es ouvert d’esprit en matière de metal, tu va t’y retrouver« . Il y a, c’est vrai, une belle variété de morceaux sur Warenta. Si Laurent ne devait en retenir qu’un seul pour expliquer à quelqu’un ce qu’est Deficiency aujourd’hui, lequel serait-ce? « Super dur… (rires) Chaque titre a son identité, si tu prends… » Je l’interromps alors qu’il commence à décrire les différentes chansons et le recentre sur un seul titre… « Je ne peux pas répondre… Bon, allez, je vais me lancer avec The feathers. C’est le morceau qui fait la jonction entre tout ce qu’il y a : des mélodies toujours prenantes, un refrain fort et fédérateur, un esprit un peu progressif et, aussi, les riffs qui vont vite et qui font secouer la tête (rires)« . Il se trouve aussi que c’est le titre le plus long (7’09), celui dans lequel le groupe a pu mettre un peu de tout (il confirme).

Terminons avec le classique de Metal Eyes: quelle pourrait être la devise du groupe? « Ah, elles sont compliquées tes questions, cher MP… « Du metal varié mais du metal quand même« , ça te va? » Oui, parce que Deficiency avec Warenta est définitivement metal. Du thrash qui dépote sans pour autant prendre la tête sauf pour la secouer. Alors inutile de se priver, réservons à Warenta un accueil digne de ce nom, d’autant que les dates commencent à être annoncées. Un groupe à ne pas rater sur scène!

Propos de Laurent Gisonna recueille le 15 mars 2022.

 

 

Interview: DEFICIENCY

Entretien DEFICIENCY. Rencontre avec Laurent (chant, guitare), Sébastien (guitare) et Vianney (basse). Propos recueillis à Paris le 11 avril 2017

 

 

Metal-Eyes : Quatre années séparent vos deux derniers albums, The dawn of counsciousness qui vient de sortir et The prodigal child paru en 2013. Que s’est-il passé depuis 2013 ?

Laurent : Beaucoup de choses… The prodigal child, comme tu viens de le dire, est sorti en 2013, ça a été un peu l’album tremplin pour nous afin de nous faire un peu plus connaitre en dehors de notre région. Il nous a vraiment donné la possibilité de tourner un peu plus intensément à notre niveau, en France, mais aussi en Belgique, au Luxembourg, en Espagne, en Allemagne… Que du bonheur, sur ces deux trois années de tournées avec des dates mémorables pour le groupe.

Metal-Eyes : Comme, par exemple ?

Vianney : Première partie de Machine Head, à la Laiterie, à Strasbourg, la première date de leur tournée…

Laurent : Première partie de Testament, le Motocultor.

Jérôme : Testament, aussi. En plus, sur cette date, il y avait Evile, qui est un groupe, jeune, il s ont notre âge, mais c’est un groupe anglais de thrash que j’adore.

Metal-Eyes : Comment décririez-vous, tous, l’évolution du groupe entre ces deux derniers albums ?

Vianney : Ben… déjà, il y a eu des changements de line-up puisque notre ancien batteur, Anthony Thomas, a décidé de changer de vie – il est parti s’installer en Nouvelle Zélande avec sa copine pour faire un road trip. Ensuite, notre style de musique est sensiblement resté le même. On a tous un peu évolué au niveau de nos compos, de ce qu’n écoute, aussi, et ce qu’on inclut à notre musique. Mais je pense qu’on a gardé les mêmes bases que sur le précédent album, avec des structures un peu moins compliquées et des mélodies un peu plus accrocheuses. Et catchy.

Laurent : Je rejoins ce que dit Vianney. Après, on a aussi évolué dans nos vie perso, ce qui joue aussi, indirectement, sur la préparation d’un album, le temps qu’on y consacre et la manière dont on voit les choses aujourd’hui. C’est un tout, il n’y a pas que la musique.

Jérôme : Il y a l’expérience de la scène, aussi. Avant The prodigal child et après, il y a une grosse différence.

Vianney : Des connaissances par rapport au milieu. Comme le dit Laurent, c’est un tout, il y a beaucoup de facteurs qui forment un ensemble et qui véhiculent le groupe de telle ou telle façon.

Metal-Eyes : Après avoir écouté The dawn of cousciousness, ce que j’entends est un mélange de thrash traditionnel et d’influences plus extrêmes. Etes-vous d’accord avec ça et qu’avez-vous mis dans ce disque ?

Vianney: Oui, je pense que nous sommes d’accord avec ça: on part d’une base thrash old school, c’esr de là que partent nos influences. Pour ma part, je suis venu au metal en écoutant Slayer, Metallica, etc. Mais on n’est pas fermés sur un seul style. Je suis assez ouvert dans ce que j’écoute, et je pense que mes collègues partagent cet avis. On est assez éclectiques. Que ce soit dans ou hors metal. Il peut y a voir du death, du djent…

Laurent : Du progressif, du hardcore,du metal symphonique, et je pense que ça se ressent dans ce qu’on fait.

Metal-Eyes : Et vous avez réussi à mélanger toutes ces influences sur ce nouvel album ?

Laurent : Franchement ? Je trouve que le résultat de toutes nos influences transparait au gré des morceaux.

Jérôme : Et c’est naturel pour nous, on ne se force pas à faire comme ci ou ça. On écoute des choses qui nous influencent sans qu’on y pense. C’est inconscient.

Metal-Eyes : Alors, comment avez-vous abordé la conception de ce nouvel album ?

Laurent : de manière assez classique, comme pour les précédents : c’est-à-dire que l’essentiel du travail se fait en amont, avant les répètes. J’apporte souvent le gros des squelettes des morceaux, et ensuite on les bosse ensemble. Pendant les répètes, chacun apporte sa pierre à l’édifice, et  on finalise les morceaux ensemble. Chacun participe, même si c’est parfois peu parce que j’arrive avec de grosses structures de morceau, mais chacun participe aux arrangements, aux idées qui s’imbrique les unes dans les autres pour avoir un résultat dense et, je pense cohérent. En tout cas, cohérent par rapport à ce qu’on cherche.

Metal-Eyes : Donc c’est toi, Laurent qui arrive avec les idées de base, mais il y a un fonctionnement démocratique dans le groupe ?

Laurent : Est-ce qu’on peut parler de démocratie ? pour moi, le groupe n’est pas une entité politique, c’est juste qu’on est quatre dans le groupe et chacun a son mot à dire. Ils n’hésiteront pas à dire que mon riff est dégueulasse, que ça, ça n’a pas sa place là…

Metal-Eyes : Et c’est pour ça que tu les mets dehors après?

Laurent : non, non (rire général).

Metal-Eyes : Au niveau scénique, que prévoyez-vous maintenant? Vous avez pas mal tourné pour The prodigal child, vous remettez ça pour The dawn of cousciousness ? 

Vianney : On a déjà fait la release party le 1er avril, donc samedi dernier, on a encore 2 dates, les 7 et 8 en Alsace, on en a deux autres qui arrivent dans le Sud, le 21 et 22 avril…

Metal-Eyes : Pardon: par rapport à l’Alsace, le sud, c’est vaste…

Vianney : Oui (rires), Sud Est! J’y venais : Marseille, enfin, Miramas, juste à côté, et Fréjus. On jouera également au Lions Metal Fest près de Lyon, à  Montagny, où seront, parmi d’autres, en tête d’affiche, Onslaught et Darkhain, deux groupes qu’on affectionne particulièrement. Ça nous fait très plaisir de fouler les planches avec eux. Il y a encore quelques dates prévues pour l’été et un rythme un peu plus soutenu pour la rentrée en septembre.

Metal-Eyes : Si chacun d’entre vous ne devait retenir qu’un titre de The dawn of counsciousness pour expliquer ce qu’est Deficiency aujourd’hui, lequel serait-ce?

Vianney : Je dirais Newborns awakening, celui qu’on a utilisé pour le clip, dans la mesure où c’est un morceau assez rentre dedans et qui représente bien Deficiency ; on sent vraiment la patte de notre groupe. Autrement, un autre morceau qui me tient à cœur, c’est Another fail to come, qui est aussi assez représentatif de ce qu’on fait.

Laurent : The post knowledge day, l’avant dernier morceau… Je trouve que c’est un des morceaux les plus aboutis de l’album, avec son intro symphonique, les passages thrash, super mélodiques, des refrains accrocheurs… pour moi, c’est un des meilleurs titres du groupe, avec Newborn’s awakening.

Jérôme : Newborn’s awakening, pour moi, c’est le titre qui nous représente le mieux. Thrash, direct, et en ouverture d’album…

Metal-Eyes : C’est peut-être pour ça qu’il est en ouverture de l’album…

Laurent : Oui, d’entrée on annonce la couleur!

Metal-Eyes : A part lorsqu’on a pris votre commande aujourd’hui pour le déjeuner, quelle a été la meilleure question qu’on vous ai posée depuis ce matin?

Vianney (Rires) : Quelle sauce? (Rire général)

Laurent : Ah, j’en ai une pas mal, je en sais plus qui c’était… Mais c’était “si tu devais partir  sur une ile déserte avec tout un tas de nom genre le lapin d’Alice au pays des merveilles et Jar-Jar Binks ? ”, j’ai choisi Jar-Jar Binks. On risque de bien se fendre la gueule.

Vianney : je ne sais pas, j’ai pas eu de question farfelue pendant les interviews…

Metal-Eyes : Celle qui t’a le plus marqué alors?

Vianney : C’est un peu difficile… Je ne sais plus comment elle était formulée, mais… demande à Jérôme, ça va revenir…

Jérôme : Pas une question, c’était une sorte de portarait chinois, un peu différent et plus personnel.

Metal-Eyes : Ca t’est revenue, Vianney?

Vianney : Non, mais une autre m’est revenue: on nous demandait trois termes à chacun pour décrire le groupe. C’était assez difficile et les réponses de chacun étaient assez intéressantes, en fait.