SCORPIONS: 60 années de piquant

Scorpios @Heavy Ween End 2024

Il est bien loin le temps où nos arthropodes teutons préférés nous annonçaient leur départ à la retraite. Depuis 2012, Scorpions n’a de cesse de toujours se faire, nous faire, plaisir avec quelques nouveautés discographiques et, surtout, de nombreuses tournées. Difficile de croire, alors que le groupe repart sur les routes, que Scorpions ait vraiment pu penser à sa retraite. Car le plus gros et plus ancien groupe de rock allemand propose depuis quelques temps des sets qui aident à oublier quelques années de vaches maigres et de manque d’inspiration discographique, redonnant un réel sens à une carrière qui, outre de nombreux envieux, fit et fait encore rêver des millions de personnes à travers la planète. Alors, pendant que Scorpions attaque un nouveau temps de partage avec le public, nous avons souhaité vous offrir un résumé de sa carrière, en attendant de pouvoir revoir une nouvelle fois ce groupe mythique qui a écrit certaines des plus belles et exceptionnelles p(l)ages du rock. Ils sont peu nombreux les groupes Allemands à pouvoir se vanter d’un tel parcours.

Lorsque le guitariste Rudolf Schenker fonde, à Hanovre, Scorpions, c’est au cœur d’une Allemagne à deux visages, qui vit en pleine guerre froide. Nés du « bon » côté, à l’Ouest, donc, les jeunes de 1965 découvrent, grâce (ou à cause) aux troupes américaines les nouveaux codes culturels du monde occidental. Vestimentaires, tout d’abord, avec l’apparition du blue jean et des blousons de cuir, alimentaire également, avec la commercialisation de produits comme le chewing gum ou les sodas, et également musicaux avec l’arrivée du rock’n’roll incarné, entre autres et principalement par Elvis Presley.

Sans être pour autant totalement permissifs, les parents d’alors, qui ont vécu la guerre, cette guerre infamante qui a jeté l’opprobre sur l’Allemagne, sont parfois plus ouverts d’esprits et tolérants avec leur progéniture. C’est le cas des époux Schenker qui encouragent leurs enfants et les poussent dans les voies artistiques nouvelles.

Rudolf Schenker se lance dans l’aventure dès 1965 en fondant le groupe de sa vie : Scorpions. Les années passent, ainsi que les musiciens, le jeune homme forgeant son identité musicale au gré de ses petites expériences. Son frère Michael, également guitariste, le rejoint en 1970. Il vient d’un groupe qui se nomme Copernicus dont il débauche le chanteur Klaus Meine qui devient bientôt indissociable de l’image des Scorpions.

1972 voit les premiers efforts récompensés avec la sortie d’un premier album, Lonesome Crow. Le petit arthropode a choisi d’intituler son premier essai « le corbeau solitaire » … Si le titre peut passer pour original, les chansons, quant à elles, jettent les bases de la musique que développera Scorpions dans les années à venir : les guitares jouent un rôle prédominant, tant dans les mélodies que dans la tenue des riffs, la voix si particulière de Klaus rendant l’ensemble assez facilement identifiable, bien que dans la veine de la musique d’alors. Ce premier essai permet à Scorpions d’assurer la première partie de Rory Gallagher, Uriah Heep ou UFO, ces derniers parvenant à débaucher Michael Schenker. Le blond guitariste quitte ainsi son frère dès 1973 pour rejoindre Pete Way et sa bande.

C’est alors qu’un phénomène rejoint Scorpions : Uli John Roth brille autant par son jeu que par son mysticisme et son look hippie. Mais plus encore, sans que ce ne soit évident pour l’heure, c’est l’arrivée du discret bassiste Francis Buchholz, un futur pilier du groupe, qui passera plus de quinze ans avec Scorpions, qu’il faut remarquer. La sortie de Fly To The Rainbowsur RCA en 1974 démontre que le choix est le bon. Si l’histoire n’a retenu que le dynamique Speedy’s Coming, l’album reste bourré de ces éléments propres aux Allemands : hard rock et mélodies soignées. La pochette, colorée, dessinée par Wandrey’s, est aussi quelque peu décalée : si le recto nous montre une sorte de scaphandrier du ciel, volant sur des skis à hélices, le verso nous dévoile l’autre face de cet énergumène volant. Un peu comme si le groupe nous disait « kiss my ass » … Et c’est bien là que les noms des musiciens sont inscrits !

L’année suivante, lorsque le temps est venu de préparer un nouvel album, Scorpions démarre une longue et fructueuse collaboration avec le producteur Dieter Dierks. Illustré par une photo pleine d’un érotisme subtil (signée Michael Von Gimbut), In Trance parait en 1975 et se démarque plus encore par la puissance de chansons passées à la postérité : Dark LadyIn TranceRobot Man… Scorpions redéfinit quelque peu sa musique en conservant les ingrédients utilisés précédemment (double voix Klaus/Uli  mélodies efficaces et mémorisables) en écartant subtilement les aspects trop psychédéliques (toujours présents sur Evening Wind ou Sun In My Hand) pour se recentrer sur l’essentiel. In Trance fait alors exploser Scorpions au Japon – et devient même la meilleure vente jamais réalisée par un album RCA au pays du soleil levant. Notons également que l’image des Scorpions s’affine grâce à une signature nouvelle : le logo qui deviendra bientôt indissociable de l’image du groupe. Les Allemands partent sillonner une partie du continent européen en ouverture de Kiss, une opportunité qui ne se refuse pas. Elu par leur concitoyens meilleur groupe live allemand, Scorpions s’attaque alors à sa première tournée anglaise qui vit les cinq musiciens investir le Marquee de Londres.

Si sa carrière internationale est bien lancée, Scorpions doit maintenir la pression musicale et rentre de nouveau en studio au début de l’année 1976, avec un nouveau batteur (le 4ème en 4 albums, mais cette fois, c’est le bon !) en la personne de Herman Rarebell parfait pendant rythmique de Francis Buchholz. Désormais, les Allemands font tout pour qu’on parle d’eux : de la scandaleuse illustration de couverture montrant une adolescente assise nue derrière une vitre où l’on devine le passage d’une balle d’arme à feu au contenu musical, toutes les raisons du monde sont réunies pour que Virgin Killer soit le sujet de conversations du moment. La pochette à elle seule fait jaser dans les derniers salons où l’on cause, bien que l’époque ne soit pas encore à la dénonciation de la pédophilie. Nul doute qu’aujourd’hui, ce type de pochette subirait une censure immédiate (les rééditions ont remplacé l’originale par une photo du groupe datant des sessions de In Trance). Mais qu’on parle d’eux en bien ou en mal, l’important est qu’on parle de Scorpions… Le public va croissant. La puissance de morceaux comme Pictured LifeCatch Your TrainHell Cat ou le morceau titre rentrent dans le lard en allant droit au but : le son concocté par Dieter Dierks est rond et sec, généreux et râpeux tout à la fois, les guitares aiguisées tiennent une place prédominante. Scorpions vient de trouver l’identité de sa musique avec ce line up exceptionnel, proposant des ballades plus que réussies (In Your Park et Yellow Raven). Une seule difficulté reste à noter : il ne peut y avoir qu’un chanteur. On préfèrerait que le plus « hendrixien » des guitaristes allemands (Uli Roth) laisse Klaus Meine maitre des voix sur Polar Nights. Cette faute oubliée, Scorpions continuent de s’imposer et remporte même son premier disque d’or au Japon, est sacré meilleur album de l’année en Allemagne… Tout semble aller pour le mieux et sourire aux Allemands en ces années 70.

Crachant leur venin tant qu’il y en a, Rudolf Schenker et sa troupe décident de confirmer le potentiel et l’importance artistique de Scorpions aussi vite que possible. Toujours accompagné de Dieter Dierks, le groupe s’attèle à la réalisation du sublime Taken By Force. Après le scandale de la pochette précédente, l’album n’est illustré que par une bande sur laquelle figurent la photo et le nom de chacun des musiciens et au centre de la pochette est inscrit le titre. Plus sobre, tu meurs ! Le message sous-entendu est clair : c’est la galette à l’intérieur qui doit nous intéresser. Et là, il n’y a rien à redire : Scorpions a trouvé son équilibre et passe à la vitesse supérieure, se plaçant dans le peloton de tête des formations européennes de cette fin de décennie. Steamrock Fever, et ses guitares hurlantes totalement taillées pour la scène, accompagne les futurs classiques que sont We’ll Burn The Sky (et sa douce introduction qui deviendra la signature des ballades propres au groupe), The Riot Of Your Time, le controversé (il fallait bien quelque chose quand même !) He’s A Woman – She’s A Man – ultra speed et violent (ah ! ces aboiements de Klaus !) – ou le très « hendrixien » The Sails Of Charion qui porte les derniers stigmates de l’ère psychédélique.

Scorpions s’embarque alors pour une nouvelle tournée mondiale qui passera, en avril 1978, par le Japon où sera enregistré le double live Tokyo Tapes, une collection de 18 des meilleures créations des Allemands. Face à un public tout acquis à sa cause, Scorpions se montre explosif de bout en bout, ou presque. Les grands classiques sont foison (Backstage QueenIn TranceWe’ll Burn The SkySteamrock FeverHe’s A Woman – She’s A Man…), ainsi que le passage “obligé” Pictured Life sur lequel chante Roth, pour la dernière fois. Car, à l’issue de cette tournée marathon, le guitariste fils du soleil et de la lune quitte ses compères pour fonder Electric Sun. C’est d’ailleurs ce titre qui sera retiré de la réédition CD quelques années plus tard afin de pouvoir faire tenir ce concert sur un seul disque…

De retour en Allemagne, avant d’avoir trouvé un nouveau guitariste, le groupe entre une nouvelle fois en studio où Michael vient seconder son frère. L’enregistrement de Lovedrive commence alors que les auditions continuent. Le groupe pense intégrer un instrumentiste anglais ou américain, mais finalement, son choix se porte sur un jeune Allemand, Matthias Jabs qui se voit accorder le temps d’apprendre quelques morceaux avant d’entrer en studio. Sacré baptême du feu pour celui qui deviendra l’alter-ego de Rudolf Schenker, et un des piliers du groupe, encore présent aujourd’hui.

Une fois l’enregistrement terminé, le groupe met sur pied une nouvelle tournée. Pourtant, un évènement risque de mettre en péril la bonne santé de Scorpions : Michael demande de réintégrer le groupe. Famille, quand tu nous tiens… Matthias Jabs est mis sur la touche alors que le groupe s’engage dans une vaste tournée mondiale. Mais, alors que Scorpions est bien engagé sur la route, « l’ange blond » s’envole soudain en plein milieu de la tournée, juste avant le concert de Lyon, laissant son frère et ses compagnons dans une mouise sans nom. Enfin, on peut l’imaginer. La seule solution est d’appeler Matthias Jabs à l’aide. Ce dernier revient, apprend en un temps record le répertoire qu’il devra interpréter et sauve ainsi le groupe qu’il ne quittera plus jamais, apportant du sang frais, et sain, à tous.

Fin technicien, doté d’un grand sens de la mélodie et d’un enthousiasme à toute épreuve, ses apports permettent à Scorpions de franchir un nouveau palier. Ce line-up (Klaus Meine, Rudolf Schenker, Matthias Jabs, Francis Buchholz et Herman Rarebell) est celui qui donnera naissance aux plus respectés albums du groupe qui se fixe un nouvel objectif ambitieux, mais réaliste : la conquête en grand format du continent américain. Débute alors une tournée en ouverture, à quelques exceptions près, de Ted Nugent, AC/DC ou Aerosmith.

Lovedrive (n°36 en Angleterre et 55 aux USA) fait un triomphe dès sa sortie en janvier 1979 grâce à la conjonction de plusieurs éléments : Scorpions fait partie des plus importantes formations européennes de cette fin de décennie, certes, mais en plus, au-delà de la pochette à l’humour décalé qui fait encore jaser, Jabs apporte de la fraicheur et une énergie nouvelle au groupe, deux éléments qui se ressentent dans chacune des compositions auxquelles il a participé. Rudolf Schenker étant maintenant maître des compositions (compositeur de sept des huit morceaux, co-compositeur du dernier) joue beaucoup sur l’homogénéité de l’ensemble. Scorpions fait un pas de plus vers l’excellence et voit même ses efforts enfin récompensés : plus de 500.000 exemplaires sont vendus sur le seul territoire américain, faisant de Lovedrive le premier album d’or que reçoivent les Allemands sur le nouveau continent.

La sortie, en 1980, de Animal Magnetism confirme le statut incontournable de Scorpions. L’équilibre entre les musiciens est enfin trouvé. Mieux, il existe entre eux une parfaite symbiose… Les compositions sont carrées, efficaces et, simplement, populaires. L’album est une réussite tant artistique que commerciale (il est disque de platine aux Etats-Unis où il atteint la 52ème position du Billboard, et arrive n°23 des charts UK) et la tournée qui suit confirme la maitrise scénique du groupe qui ose le décor d’un scorpion en guise d’estrade pour la batterie. Partout les foules se font plus denses, et plus exigeantes aussi. Si la tournée est une réussite complète, la voix de Klaus Meine commence, sur la fin, à montrer des signes de faiblesse.

Alors que Scorpions se trouve en studio en 1981 pour préparer son futur album, un évènement vient soudain interrompre les enregistrements. Le chanteur se retrouve sans voix. Plus un son correct ne sort de sa gorge. Des examens médicaux révèlent la présence de polypes sur ses cordes vocales. Klaus Meine est immédiatement hospitalisé à Cologne, avec succès. Cependant, si l’opération a permis de se débarrasser des corps étrangers et indésirables, le chanteur se voit intimer l’ordre formel de demeurer muet quelques mois s’il veut pouvoir simplement espérer rechanter un jour. Dans le cas contraire, son mutisme pourrait être définitif. Pendant sa convalescence, les autres membres du groupe continuent de travailler. Klaus participe également, donnant ses instructions et signifiant ses idées par écrit. Pour travailler de manière réaliste, Scorpions engage un chanteur « intérimaire », un Américain du nom de Don Dokken. Forcément, les rumeurs fusent, d’autant qu’à cette période, de nouveaux phénomènes se font remarquer. Certes, les Def Leppard, Iron Maiden, Saxon ont encore peu d’expérience, mais la fougue dont ils font preuve semble n’avoir pas de limite. Si le monde cède aux coups de boutoirs de la NWOBHM, Scorpions en a vu d’autres…

Tout rentre dans l’ordre lorsqu’un visage bandé, hurlant de douleur, les yeux crevés par des fourchettes, vient orner les devantures et bacs des disquaires. Blackout parait en 1982 et la claque est immédiate : BlackoutNo One Like YouNowDynamiteCan’t Live Without You, rien n’est à jeter. Seul China White semble n’être pas totalement à sa place (qui me rappelle l’esprit de The Zoo, dont on connait le succès), tandis que la sublime ballade When The Smoke Is Going Down clôt cet ensemble extraordinaire. Extraordinaire, comme la voix de Klaus Meine, dure, déterminée, rugueuse, puissante ou douce selon les besoins. Modulable à souhait. A tel point qu’un journaliste affirmera que « les médecins n’ont pas soigné le chanteur, ils lui ont collé LA voix du Heavy Metal ». Les inquiétudes s’envolent bien vite, et la tournée qui suit remporte un succès similaire à celui de l’album (certifié plusieurs fois platine, élu meilleur album de l’année…) Aux Etats Unis, où Blackout atteint le top 10 du Billboard (et arrive 11ème des charts anglais), Scorpions embarque une autre bête pour chauffer le public : Iron Maiden. Puis l’année suivante, c’est la tête d’affiche du US Festival de San Bernardino (Californie) qui est offerte aux Allemands qui jouent devant plus de 325.000 spectateurs ! Le groupe est demandé partout, tout le monde veut voir le phénomène, et les dates s’ajoutent les unes après les autres…

Pourtant, il faut mettre un terme à cette vie de saltimbanque de luxe. Il est grand temps de retourner en studio et d’offrir aux très nombreux fans de Scorpions une nouvelle injection de mélodies fines et dures. Love At First Sting sort au début de l’année 1984 et confirme tout le bien que l’on pense de ce groupe qui jusqu’à présent a réalisé un parcours discographique quasiment sans faute. Bad Boys Running WildRock You Like A Hurricane ou Crossfire deviennent rapidement des hymnes incontournables. Mais c’est la ballade Still Loving You qui propulse le groupe au firmament. LE morceau, LA chanson, LE slow ultime que toutes les radios et télés diffusent à l’envie. Rien qu’en France, il s’écoule près de deux millions d’exemplaire du 45t ! Partout le groupe est plébiscité. Scorpions est même le premier groupe allemand à jouer 3 soirs d’affilée à guichets fermés au légendaire Madison Square Garden de New York, réunissant quelques 60.000 spectateurs chaque soir. Et ce succès se confirme partout à travers le monde, Love At First Sting parvenant à atteindre la 6ème position aux USA, la 17ème en Angleterre et les récompenses pleuvent : double platine aux USA, or en France et dans de nombreux pays européens…

La démesure semble de rigueur. En 1985, Scorpions joue au festival brésilien Rock In Rio devant quelques centaines de milliers de personnes, enregistre plusieurs shows de sa tournée mondiale, dont un premier passage derrière le rideau de fer, à Budapest, en Hongrie, et livre un testament auditif avec un double live, World Wide Live. Sans doute moins percutant que Tokyo Tapes, cet album n’en restitue pas moins fidèlement la folie des fans, dont certains découvrent, lors des concerts, que Scorpions n’est pas un groupe à ballades (le temps a su montrer la parfaite maitrise des Allemands en la matière…) mais bien un groupe de hard rock (le temps a aussi su démontrer la parfaite maitrise des mêmes Allemands en la matière…) Sans surprise, ce témoignage trouve de nouveau le chemin des tops en se classant, belle performance pour un album live, n°14 aux USA et 18 au Royaume Uni.

Scorpions a toutes les cartes en mains pour s’atteler avec sérénité à la réalisation de Savage Amusement, qui sera le dernier album produit avec Dieter Dierks. Les tensions, malgré deux années de repos, sont réelles. Cependant, et sans surprise, le public répond massivement, faisant de cette nouvelle galette un succès immédiat, dès sa sortie en 1988. Savage Amusement se classe n°1 dans divers pays européens, arrive n°3 aux USA… Mais pendant que le groupe sillonne une nouvelle fois la planète, le public occidental émet des signes de déception : oui, Savage Amusementest un vrai succès, commercialement parlant mais artistiquement, on a parfois l’impression d’entendre une recette réutilisée. Le pire est pourtant à venir…

C’est sans doute aussi à ce moment que les membres de Scorpions vont connaitre les dures lois de la gravité. Car lorsqu’on est monté aussi haut, on ne peut que redescendre. En cela, le label du groupe va avoir sa part de responsabilités en pariant sur (ou exigeant ?) une promotion basée sur « la » ballade. D’ailleurs, 1988 et 1989 ont vu sortir deux compilations, le Ep Gold Ballads et l’album Best Of Rockers And Ballads. Tout est dit…

De plus, un évènement vient changer les esprits : la guerre froide semble vouloir prendre des congés. Youri Gorbatchev veut détendre les relations entre les deux blocs. Glasnost et Perestroïka sont de rigueur. Ainsi, sans être le premier groupe à jouer derrière le rideau de fer, Scorpions est le premier groupe occidental de rock (décadent, donc, aux yeux de nombre de camarades soviets) à jouer en Union Soviétique. La ville de Leningrad (redevenue depuis Saint Pétersbourg pour les ignorants…) accueille les Allemands dix soirs d’affilée ! Ils retourneront l’année suivante, en 1989, à Moscou dans le cadre du Moscow Music Peace Festival, réunissant rien moins que Ozzy Osbourne, Bon Jovi, Mötley Crüe, Skid Row, Cinderella et les locaux de Gorky Park en plus de Scorpions, qui joue face à 260.000 spectateurs et une sécurité assurée par des militaires souvent plus occupés à profiter de ce qu’il se passe sur scène que dans le public.

Cette expérience moscovite inspirera les bases de ce qui deviendra Wind Of Changes. La chanson au message pacifique sort courant 1990, peu de temps après la chute du mur de Berlin. Wind Of Changes devient immédiatement un hymne international, une ode à la liberté qui trouvera plus de force encore avec la chute du bloc de l’est. Malgré l’enthousiasme et l’extraordinaire ferveur que suscite cette chanson, la sortie de l’album Crazy World semble moins exciter les foules. Malgré, aussi, la présence de chansons comme Tease Me, Please Me ou Kicks After Six qui portent la griffe de Scorpions et qui devraient rassurer le public. Mais la réalité est tout autre. Tout d’abord, l’absence de Dieter Dierks se fait d’autant plus sentir que le groupe a voulu produire cet album lui-même. Ensuite, les grands pontes du marketing ont décidé, depuis une certaine chanson d’amour, d’assurer la promotion des futurs albums de Scorpions avec la ballade, transformant insidieusement et durablement la perception que le public peut avoir de Scorpions qui, de groupe de hard rock devient groupe à ballades. Ainsi, et selon la biographie qui figure sur le site web du groupe, « leurs ballades, telle Still Loving YouHoliday (…) Always Somewhere et When The Smoke Is Going Down sont parvenues à gagner le cœur même de ceux qui détestent le hard rock. » Eh bien, cette réputation, encore d’actualité, a fait fuir un grand nombre de hard rockers dans le monde, qui tous, pour autant qu’ils soient amateurs de Scorpions, savent que les ballades font intégralement partie de l’univers musical des Allemands, mais pas pour occulter le reste. Crazy Worlds’en ressent, faisant preuve de moins d’originalité et de créativité, comme si les musiciens avaient été poussés à composer LA future ballade, celle qui allait tout casser… La tournée qui suit, si elle rencontre un franc succès, bien que moins important que précédemment, se solde par le départ du bassiste Francis Buchholz. L’équilibre en prend de nouveau un coup.

Avec un nouveau membre, le bassiste Ralph Rieckerman, Scorpions s’en retourne en studio, et se fait cette fois aider par un magicien du son : Bruce Fairbairn (qui a travaillé avec, et parmi d’autres, excusez du peu, Loverboy, Bon Jovi, AC/DC, Aerosmith, Van Halen, Kiss…) Tout est mis en œuvre pour redorer l’image du groupe mais à sa sortie, en 1993, la critique s’avoue, une nouvelle fois, déçue par Face The Heat. Les effets et recettes usés jusqu’à la corde lassent le public, et même Alien Nation ou No Pain, No Gain semblent réchauffés… Pire encore : Taxman WomanUnholy Alliance semblent, comme d’autres chansons, être là pour faire du remplissage. Scorpions vit une cruelle phase de manque d’inspiration…

Scorpions est alors sur la mauvaise voie, mais refuse de se rendre à l’évidence. Ou presque, car en engageant un nouveau manager, les choses pourraient changer. Le choix de Rudolf Schenker et sa bande se porte sur Stewart Young, qui s’occupe des affaires d’AC/DC, groupe qui est également passé par une longue période de doute. Mais Pure Instinct (1996) ne redresse pas la barre. Bien au contraire, Scorpions s’est laissé avoir : son album contient bien trop de ballades sirupeuses. Le mal est fait, le public tourne le dos au groupe, les stades se transforment en des salles bien plus petites… La confiance a cédé la place à la méfiance et quelques titres rock ne suffisent pas à inverser la vapeur. D’autant plus que Herman Rarebell, le batteur, décide de jeter l’éponge à son tour. En quelques mois, c’est toute l’ossature rythmique qui s’en est allée. Tout est à refaire. James Kottak, ex-batteur de Kingdom Come et Warrant, intègre Scorpions, assure la tournée et demeure dans le groupe pendant de nombreuses années. La tournée permet à Scorpions d’explorer des territoires qui lui étaient jusque-là inconnus, en Asie, Moyen et Extrême Orient. De nouveaux marchés à conquérir alors qu’en occident, le hard rock et le metal connaissent une crise sans précédent. Alors ces nouvelles contrées, et l’accueil que réserve le public, ont de quoi redonner confiance au groupe qui prépare un nouvel album pour la fin du siècle.

Eye To Eye sort en1999. Sur sa pochette en noir et blanc, étrangement, ne figurent que trois visages, ceux des plus anciens membres du groupe : Rudolf Schenker, Klaus Meine et Matthias Jabs. Cette illustration est pleine de sous-entendus (on évitera la comparaison avec les trois singes, svp), et lorsque le CD est décortiqué… il se fait descendre par une critique et un public qui disent « Stop ! » Les sonorités pop, trop pop, parfois électro ne plaisent pas. Que cherche Scorpions, hier flamboyant, aujourd’hui à peine l’ombre de lui-même ? La seule originalité du disque est qu’il contient une chanson en allemand, Du Bist So Schmutzig… Mais Rammstein fait bien mieux en chantant dans la langue de Goethe, et Doro Pesch (ex- Warlock et actuelle Doro) s’est plus d’une fois fait ce plaisir, donc, question « originalité », on repassera.

Ensuite, un album remporte la majorité des suffrages. C’est un vrai défi qu’ont relevé les hommes en noir de Metallica, accompagnés par Michael Kamen puisque le groupe pourtant boudé – euh, tout est relatif … – au cours des années 90, présente au monde les résultats live de sa collaboration avec un orchestre symphonique. Cela fait bien longtemps que classique et métal font bon ménage, mais cette fois, on accède au niveau supérieur. Alors, après la mode des albums Unplugged, voici celle des live symphoniques ou philarmoniques. Scorpions ne déroge pas à la règle et travaille avec l’orchestre philarmonique de Berlin afin de sortir, en juin 2000, Moment Of Glory qui sera suivi l’année suivante par Acoustica, un autre superbe live, cette fois-ci enregistré au Portugal. Si ces deux albums sont réussis – ce dont personne ne pouvait douter, les chansons de Scorpions étant parfaites pour ce type d’arrangement et d’orchestrations – le public n’y croit vraiment plus et ne suis pas.

Il est alors temps de se recentrer sur l’essentiel, à savoir : le Hard Rock. Il faudra trois ans à Scorpions pour terminer Unbreakable. Incassable, l’idée est séduisante… Car malgré les revers de fortune qu’a pu connaitre le groupe (dont le départ de Ralph Rieckerman, bientôt remplacé par Pawel Macidowa, un bassiste polonais – là encore les blagues se font légions, le groupe n’aurait plus les moyens de s’offrir les services d’un musicien allemand, et bla bla bla…) rien n’en est encore venu à bout. Si le résultat final est moyennement reçu, Unbreakable redonne un certain espoir, laissant deviner que le rock est toujours ancré dans le cœur des Allemands qui tentent de retrouver pêche et niaque. Oui, l’espoir semble en passe de pouvoir renaitre, grâce à des chansons carrées comme Blood Too Hot ou Deep And Dark qui sonnent comme le Scorpions des grands jours. Les deux années qui suivent sont consacrées à tourner. Se donner en spectacle. Lorsque le festival de Wacken invite Scorpions à tenir la tête d’affiche début août 2006, les Allemands offrent un show hors du commun, pendant plus de 2h30. Et les plus de 60.000 spectateurs présents assistent à un moment d’histoire dans la vie du groupe qui invite ses anciens membres sur scène : Uli Roth, Michael Schenker et Herman Rarebell répondent présents.

Renouant avec le succès, retrouvant la confiance des fans, Scorpions s’attèle à la réalisation d’un album ambitieux, un album conceptuel dont la musique se veut un retour musical aux sources. Humanity Hour 1 est bien reçu par les critiques et le public. Les médias voient dans cet album les marques du grand retour de Scorpions (qui, pour la première fois depuis In Trance, modifie son logo…) grâce à la puissance et l’efficacité du rapide et lourd Hour 1 et des hymnes que pourraient devenir You’re Lovin’ Me To Death, la ballade The Future Never Dies (qui rappelle Queen dans sa construction) ou le mid tempo Love Will Keep Us Alive. Oui, enfin, les cinq Scorpions retrouvent du plaisir et varient les ambiances musicales, ne cherchant plus à plaire au label mais à eux-mêmes et au public, à qui ils annoncent fièrement We Will Rise Again. Simplement.

De nouveau, les deux années qui suivent sont consacrées à sillonner le monde et à annoncer…qu’une nouvelle tournée mondiale démarrera en 2010. Elle sera la dernière, le groupe décidant de se retirer après plus de quatre décennies au service du Rock. Un 17ième album studio est enregistré et la claque est grande lorsque sort Sting In The Tail. Le Scorpions des grands jours est de retour, au mieux de sa forme. Que Schenker, Meine et Jabs décident de mettre un terme à l’aventure, soit. Mais il semble hors de question de partir la queue entre les jambes. Non, avec cet album quasiment sans faute – le précédent avait ouvert la voie du retour à l’excellence – Scorpions peut partir la tête haute, fier de son œuvre. Car conclure avec des brûlots comme le morceau titre, Slave MeRock ZoneNo Limit ou la ballade Loreleï, c’est partir en beauté. Seuls certains concerts de cette tournée à rallonge déçoivent, parmi lesquels on compte le Hellfest ou le Grasspop en 2011, où le groupe semble usé, manquant cruellement de ce dynamisme légendaire. Mais on peut espérer que Scorpions réserve à son public de salle, hors festival, quelques surprises… Chaque concert voit naturellement le public répondre « présent », un public qui retrouve un groupe au top de sa forme. Scorpions semble avoir trouvé une fontaine de jouvence car, de retraite, il n’est bientôt plus question.

Scorpions @Orléans 2012

Les cinq annoncent un nouvel album intitulé Comeblack dont la sortie est prévue pour fin 2011. Une compilation qui revisite pour moitié des titres de Scorpions et pour l’autre moitié des standards des années 60 et 70. Et, déjà, de nouvelles dates de tournée sont annoncées dont certaines dans des villes de France que Scorpions a rarement visitées… Retraite joyeuse ? L’heure de dire « Auf Wiedersehen « semble n’avoir pas encore sonné, ce que le groupe a depuis largement prouvé, n’ayant de cesse de sillonner les routes. Cependant, les dix dernières années n’ont pas été toujours très calmes pour les Allemands.

Si James Kottak a depuis longtemps prouvé être totalement à sa place, le batteur se fait plus que trop souvent remarquer. Outre son alcoolisme, il devient incontrôlable, et son comportement outrancier lui attire des ennuis dont Scorpions se serait bien passé. Comme en ce 3 avril 2014 où il se fait arrêter à Dubaï à la suite d’un geste insultant pour l’islam et se voit condamné à un mois de prison alors que le groupe devait jouer à Barhein… Tout le monde peut avoir une nouvelle chance, et Kottak participe ainsi à l’enregistrement d’un nouvel album, Return to forever – un titre fort approprié tant le groupe semble s’éloigner de plus en plus de la retraite ! Le 18ème album voit le jour en février 2015, Scorpions continuant de sillonner les routes, dont un Hellfest en juin de cette même année qui sera immortalisé sur une version Tour edition (2016) contenant 2 DVD live pleins de bonus (un concert aux USA, le Hellfest, des video et reportages…).

2015, pourtant, se termine mal, très mal. Le 13 novembre, la folie islamiste frappe Paris en trois lieux : des attaques terroristes visent le Stade de France, sans pouvoir y accéder, tandis qu’un autre groupe tire à vue sur des clients de bar et de restaurants des « Terrasses ». L’horreur absolue continue lorsqu’un autre groupe envahi le Bataclan en plein concert des Eagles Of Death Metal, tirant sur le public paniqué et, certains membres porteurs de bombes, se faisant exploser. 130 morts, plus de 410 blessés dont une centaine en urgence absolue… Naturellement, tous les évènements publics sont annulés le temps de retrouver un niveau de sécurité conforme aux attentes. Scorpions retrouve Bercy le 24 novembre, un Bercy aux abords plus que sécurisés, certes, mais un Bercy plein comme un œuf pour une communion musicale libératrice, plus encore libératrice lorsque Kottak entame au cours de son solo le rythme de la Marseillaise instantanément chantée par 20.000 gorges qui hurlent que, comme au début de l’année après les attaques de Charlie Hebdo, non, on ne se laissera pas vaincre par la peur du terrorisme aveugle.

Alors que le monde se remet de ses émotions, Scorpions prend finalement, « enfin » serait sans doute approprié, la décision de se séparer de son batteur de plus en plus ingérable et dont la santé décline au rythme de son alcoolisme (James Kottak mourra moins d’une décennie plus tard, le 9 janvier 2024 à l’âge de 61 ans, dans sa ville natale de Louisville, Kentucky). Il ne faut guère de temps pour lui trouver un remplaçant capable de supporter le rythme des tournées et connaissant les affaires musicales. L’heureux élu est rapidement trouvé en la personne du furieux frappeur Mikkey Dee, ex-batteur de Motörhead « libéré » de ses fonctions après la mort de Lemmy, le 29 décembre 2015. Son recrutement est officialisé le 16 septembre 2016 et les tournées continuent, ainsi que les enregistrements, dont Born to touch your feelings, en 2017, compilation de ballades désormais incontournables mais qui ne marque pas outre mesure les esprits.

Cette même année 2017 voit Scorpions entamer une tournée mondiale célébrant son album Crazy World. Célébration qui deviendra bientôt une habitude seulement interrompue – outre la crise sanitaire qui, entre mars 2022 au premier trimestre 2022, a vu toutes les manifestations publiques interdites – par la sortie, en 2022, d’un nouvel album studio, Rock believer, plus que positivement accueilli. Les Allemands repartent sur les routes pendant deux années (tournée au cours de laquelle Scorpions modifie les paroles de Wind of change après les attaques injustifiées de la Russie contre l’Ukraine) mais la route semble désormais sans fin.

Scorpions @Hellfest 2022

2024 est quant à elle l’occasion de célébrer le 40ème anniversaire de Love at first sting. Pour l’occasion, Scorpions offre aux Français trois très belles dates au Théâtre antique de Vienne (le 18 juin), à la première édition du festival Heavy Week end (le 21 juin) où Klaus Meine, vieillissant, a plus que du mal à se déplacer – on apprendra par la suite que le chanteur a récemment subi une opération du dos, les douleurs expliquant sa difficile mobilité – et au Festival de Carcassonne (le 23 juillet).

Scorpions @Heavy Week end 2024

2025 est aussi une nouvelle année de tournée, et, de nouveau, Scorpions honorera la France de sa présence en trois lieux : le 21 juin au Hellfest, le 24 à l’Accor Arena et, un mois plus tard, le 24 juillet, aux arènes de Nîmes. Oui, elle semble vraiment bien loin la retraite, alors continuons tant que faire se peut, de célébrer cet incontournable et, depuis longtemps maintenant, légendaire groupe qui a donné au rock certains de ses plus grands hymnes. Bad boys (are still) running wild !

Scorpions @Heavy Week End 2024

Prévisions 2025

Nous y voici donc à cette année 2025! Après avoir jeté un coup d’œil dans le rétro, regardons maintenant droit devant. Nous ne sommes ni Madame Irma ni astrologues, pourtant, nous pouvons déjà prédire que ce premier quart de ce siècle sera musicalement riche. Il y en aura pour tous, pour tous les goûts et pour toutes les générations! 2025 sera riche de metal contemporain autant que vintage. Voici en partie ce qui nous attend.

Moyens technologiques obligent, les concerts sont annoncés de plus en plus tôt, mais tous ne se vendent pas aussi rapidement… Ne boudons pas notre plaisir cette année qui, en matière de concerts commencera fort. Pensons également, même si les programmations des petites salles ne sont pas encore finalisées, à regarder ce qu’il se passe dans nos clubs de province. Il y a du plaisir aussi dans les plus petites villes, je vous invite à vous rapprocher d’elles directement. Pour les « gros », voici un rapide aperçu de ce qui nous attend.

A tout seigneur… Une nouvelle fois, Mass Hysteria investi le Zénith de Paris la Villette le 31 janvier pour lancer l’année et entamer la dernière partie de sa longue tournée célébrant Tenace 1 et 2. Et ce n’est pas la fin puisqu’on retrouvera Mouss et sa troupe tout au long au moins du premier semestre.

Le Pagan Fest s’offrira quant à lui 3 dates avec Alestorm en tête d’affiche accompagné entres autres de Ensiferum, Tyr, Heidevolk et Elvenking. Une jolie fête joyeusement bordélique, n’en doutons pas!

Le 5 février, le Zénith de Paris recevra de nouveau Papa Roach. Le cafard est en grande forme et saura envahir e infester nos esprits.

Tout le monde ayant été convaincu par leur retour, les Américains de Pantera capitalisent sur l’intérêt qui leur est de nouveau porté et investissent la nouvelle Adidas Arena le 15 février.

Attention, évènement à ne pas rater! Le Trianon de Paris accueillera les beaucoup trop rares Queensrÿche le 17 février, où il seront accompagnés de leurs compatriotes de Night Demon. Nul doute que les Américains sont appelés à faire salle comble!

Février sera sans doute marqué su sceau des Australiens d’Airbourne qui vont envahir l’Hexagone. Une série de concerts déjà sold out! D’autres dates s’ajoutent avec, déjà en prévision, Paris en 2026!

Le phénomène indien Bloodywood est de retour pour 3 dates au mois de mars, dont un Bataclan le 19.

Après un sold out l’an dernier, la quatrième édition du Crick Fest recevra les prometteurs KingCrown à Cléry Saint André le 5 avril. Une affiche 100% heavy à la française puisque nous pourrons également y voir et écouter Stratagème, Benzin et les locaux de PrismA.

Ce sera ensuite au tour de Ghost de revenir hanter les scène hexagonales pour 3 dates à Lyon et Toulouse (les 26 et 27 avril) avant d’investir l’Accor Arena de Paris le 13 mai avec une toute nouvelle scénographie.

Les amateurs du genre seront aux anges puisque Babymetal revient à la charge le 28 mai en tête d’affiche au Zénith de Paris.

Le Zénith de Nancy recevra la nouvelle édition du Heavy Week End les 6, 7 et 8 juin prochains, avec une affiche des plus alléchantes puisque nous aurons droit à Powerwolf, Dream Theater et Slipknot, respectivement têtes d’affiche du vendredi, du samedi et du dimanche. GDP a récemment également annoncé la venue de Saxon, Europe et Mass Hysteria.

Retrouvant ses bonnes vieilles habitudes, le Hellfest – sold-out depuis belle lurette – sera de retour à Clisson du 19 au 22 juin. Une affiche aussi alléchante que surprenant avec l’arrivée de groupes moins extrêmes en guise de têtes d’affiches (Muse) et le retrou de valeurs sûres.

Increvables, inusables… Même si Klaus Meine vient récemment d’annoncer lâcher le micro. N’empêche… Les légendaires Allemands de Scorpions proposeront deux dates en France, à Paris Accor Arena le 24 juin et un mois plus tard, le 24 juillet, aux Arènes de Nîmes.

Iron Maiden investira une nouvelle fois la Défense Arena les 19 et 20 juillet pour un nouveau saut dans le passé, centré cette fois sur ses premières années – jusqu’à Fear of the dark. Le show sera complet le groupe étant accompagné par Avatar – comme ce devait être le cas avant Covid. La légende anglaise sera également tête d’affiche des Eurokéennes de Belfort

Le mercredi 22 octobre, Helloween viendra célébrer 40 ans de carrière. Nulle doute que la citrouille saura une nouvelle fois ravir les fans, petits et grands. Une production Gérard Drouot Productions

Après avoir blindé le Zénith sur ses deux dernières tournées, Sabaton investit enfin l’Accor Arena de Paris Bercy le vendredi 28 novembre avant de filer à Lyon le lendemain pour la seconde et dernière date de ce Legendary tour qui promet du grand spectacle.

Après avoir sans doute retourné le festival de Carcassonne le 29 juillet, Gojira tournera partout en France entre le 27 novembre et le 12 décembre, dont une halte à l’Accor Arena (Bercy) de Paris le 30 novembre.

L’année 2025 sera également marquée par la sortie attendue de nombreux albums. Le premier trimestre verra notamment sortir les nouveaux albums en janvier de Tremonti, The Hellacopters, The Night Flight Orchestra, Wardruna, Avatarium ou des « anciens » de Grave Digger, Pentagram ou Tokyo Blade, puis, en février les nouveaux Thunder Mother, Jinjer, Lacuna Coil Killswitch Engage ou Brainstrom avant que mars ne déboule avec Arch Enemy, Coheed and Cambria Destruction et autre Ricky Warwick. On attend aussi plus tard l’arrivée des albums de Helloween, Sabaton et d’autres encore.

On me souffle dans l’oreillette que quelque chose se trame dans les coulisses de Metal-Eyes… Patience. D’ici là, je vous souhaite de passer une très belle année 2025. Quelle soit aussi metallisée qu’emplie de joie, de petits bonheurs et de soleils chaleureux. Prenez soin de vous et de vos proches!

HEAVY WEEK END: le report – Vendredi 21 juin

Le Heavy Week End… Une affiche de rêve que nous propose Gérard Drouot Productions une semaine avant le grand pèlerinage annuel des métalleux de l’autre coté de la France. Un festival qui se veut plus soft, et bien moins éreintant puisqu’on nous promet que le Zénith de Nancy n’aura qu’une seule scène, permettant ainsi au public de pouvoir profiter pleinement de chacun des 11 concerts de ce week end.

Contrairement à nombre de Zéniths de France, celui de Nancy présente la particularité d’être modulable. Ainsi, en retournant la scène, une ouverture à son arrière permet d’accueillir, en configuration mixte (gradins et fosse) environ 15.000 personnes dans un véritable écrin de verdure. Le Heavy Week End se veut ainsi un festival à taille humaine. Las, a peine trois semaines avant le coup d’envoi, de nombreuses places restent libres. La conjonction prix du billet – un peu cher, 111€ le jour en fosse – et le Hellfest la semaine suivante a sans doute freiné les potentiels festivaliers. Résultat, GDP annonce, le 10 juin, un nouveau tarif exceptionnel en fosse de… seulement 21€ par jour, ce ci « pour fêter l’été ». Une réduction de 80% qui vise, naturellement, à la remplir, cette fosse, mais un nouveau tarif qui pourrait aussi, on peut aisément l’imaginer, faire bondir ceux qui ont acheté leur(s) place(s) au prix fort. Sera-ce suffisant pour attirer plus de monde et éviter que les géants du métal ne jouent face à un parterre vide? La promotion disparait cependant rapidement, une opération éclair qui n’a sans doute pas assez duré.

Après une longue route sous une pluie battante – la météo annonce cependant des accalmies- c’est le soleil qui accueille notre arrivée à Nancy. Le temps de poser mes affaires, et me voici parti en direction du Zénith. La route est limitée à une voie, ce qui rend la circulation dense mais également fluide. L’accès aux parkings est aisé.

The Last Internationale @HEAVY WEEK END

J’ai le plaisir de retrouver bon nombre de copains d’un peu partout, dont certains que je n’ai pas vus depuis des lustres. L’ambiance générale est détendue tant au niveau du public que chez les autres intervenants – ou presque. Mais c’est sous un ciel grisonnant, devant un parterre dégarni et des gradins encore peu remplis que les New Yorkais de The Last Internationale investissent la scène. Nous avions pu découvrir le groupe lors de son passage au Hellfest en 2022 et la prestation avait emballé le public. Las, ce groupe fondé par la chanteuse Delila Paz et le guitariste Edgey Pires il y a maintenant plus de 15 ans va avoir le plu sgrand mal à dynamiser un public épars et peu réactif malgré les remarques qu’égrène Delila (faisant référence à Tom Morello qui dit que « ça n’a pas besoin d’être bruyant pour être heavy » ajoutant « mais ce serait bien que vous fassiez plus de bruit quand même » ou encore « c’est le festival le plus calme que je connaisse »…) Même quand Delila évoque Nina Simone, la gigantesque chanteuse de jazz américaine, elle ne reçoit que quelques retours polis… Et pourtant, la brune chanteuse possède une voix suave et puissante…

The Last Internationale @HEAVY WEEK END

Pas encourageant comme attitude, mais il en faut plus pour décourager le groupe qui affiche son humeur du moment – un drapeau palestinien sur le côté de la scène et la peau de grosse caisse flanquée d’un Cease fire en lettres capitales. Pour terminer le concert, Delila se saisit de la basse tandis que son bassiste s’installe aux claviers pour une fin simplement rock et énergique. Une mise en bouche sympathique maisun public pas encore très chaud.

The Last Internationale @HEAVY WEEK END
Extreme @HEAVY WEEK END

On passe à la vitese supérieure avec Extreme, que je n’ai pas vu depuis des lustres. Comme une première fois en somme. Et le message est clair à peine Gary Cherone monte-t-il sur scène: on va avoir droit à du show tant le chanteur se tord tel un Gary latex! Clairement, on change de registre et le festival monte en puissance devant un public plus dense sinon imposant.

Extreme @HEAVY WEEK END

Le fond de scène est explicite: l’illustration de la pochette du mythique Pornograffitti indique que le groupe souhaite mettre en avant son album le plus connu. Et ça démarre avec la triplette It(‘s a) monster et Decadence dance suivi de Kid ego issu du premier album des Américains.

Extreme @HEAVY WEEK END

Nuno Bettencourt est aussi bavard que démonstratif – sans frime aucune – alignant ses riffs et soli avec une diabolique précision, Pat Badger (basse) s’appliquant sous son Stettson tandis que, plus discret, Kevin Figueiredo martèle ses futs tenant la structure.

Extreme @HEAVY WEEK END

Le public n’a d’yeux pourtant que pour la paire Cherone/Bettencourt qui se donnent comme de beaux diables, ne laissant aucun instant de répit au public (sauf un moment moins intense sur , avec qui les deux communiquent beaucoup. Après Hole hearted, Nuno annonce que voici son « moment préféré du concert: je vais pouvoir m’asseoir! Et quand tu arrives à 58 ans, s’asseoir c’est aussi bon qu’un orgasme! » Il attaque alors un impressionnant solo à l’issue duquel il est rejoint par Gary Cherone qui annonce avec gravité: « je sais que c’est sensé être un concert heavy, mais le monde a aussi besoin d’amour » pour entamer More than words que le public connait par cœur. Les téléphone se lèvent pour immortaliser l’instant et, devant moi, j’aperçois Matthieu Drouot qui filme aussi, se tournant pour capter tout le public mais… Je crois apercevoir un regard interpellé. Rapidement, l’organisation décide de faire tomber le barriérage invitant le public assis à investir la fosse, ce qu’il ne se fait pas répéter.

Extreme @HEAVY WEEK END

Cherone rappelle au public qu’ils sont en mode « festival », avec un show écourté, souhaitant cependant pouvoir revenir rapidement avec un show complet. Extreme termine son show avec l’incontournable Get the funk out et un extrait du tout récent Rise. Voila la machine Heavy week end lancée, et la suite promet d’aêtre tout aussi belle.

Extreme @HEAVY WEEK END
Scorpions @HEAVY WEEK END

Ceux qui ont pu voir Scorpions ces dernières années savent que le groupe est en forme. Les Allemands sont de retour pour célébrer les quarantième anniversaire de Love at first sting, alors on sait déjà qu’on va avoir droit à une setlist de rêves.

Scorpions @HEAVY WEEK END

Un nuage de fumée envahi l’espace scénique, pendant que les premières mesures de Coming home ne se fassent entendre alors que la scène est encore vide. Dans la fumée, côté cour, apparait un Klaus Meine hésitant, qui a du mal a marcher. Il rejoint le centre de la scène avant que ne déboulent avec énergie ses compères.

Scorpions @HEAVY WEEK END

Après Gas in the tank, seul extrait du dernier album, Rock beleiver, Scorpions nous assène une collections de hits et de raretés (dont Crossfire, interprété pour la première fois sur toutes les dates de cette tournée ou The same thrill jamais interprété depuis 1984!).

Scorpions @HEAVY WEEK END

Les lumières sont au top, les illustrations qui animent l’écran de fond de scène superbes, et les instrumentistes sont vraiment en forme, Rudolf Schenker et Matthias Jabs investissant généreusement l’avant scène.

Scorpions @HEAVY WEEK END

Seul Klaus, s’il est en voix, confirme avoir pris un coup de vieux. S’agrippant au pied de micro, il se déplace lentement et, lorsqu’il s’adresse au public la voix chevrotante, il semble avoir besoin du soutien de son pied de micro, ne balançant plus – heureusement! – des baguettes par forêts entières.

Scorpions @HEAVY WEEK END

La foule compacte – on remarque ce soir que même les gradins sont désormais bien fournis, bien qu’on circule aisément – est toutefois à fond derrière ses héros légendaires acclamant aussi bien les classiques que sont Make it real, The zoo, Bad boys running wild que les attendues ballades Delicate dance, Send me an angel ou la nouvelle version de l’incontournable Wind of change dont le premier couplet a été modifié, ne parlant plus de la Moscova pour dénoncer l’agression russe envers l’Ukraine.

Scorpions @HEAVY WEEK END

Après The same thrill, Mikkey Dee nous assène un monstrueux solo de batterie d’une bonne dizaine de minutes qui, bien que totalement intégré à Scorpions, évoque, par le biais du juke box projeté, son glorieux passé avec Motörhead avant que Rudolf ne redéboule armé de sa guitare à fumée pour un Blackout (seul extrait de l’album éponyme) suivi de Big city nights, doublette annonciatrice de l’approche de la fin du concert.

Scorpions @HEAVY WEEK END

Etonnamment, le pubic commence à quitter les lieux lorsque le groupe quitte la scène avant de revenir pour un – court – rappel. Ben oui, il manque un titre quand même… Scorpions revient pour le très attendu et incontournable Still loving you qui voit, comme toujours, les couples s’enlacer, avant une superbe interprétation de l’explosif Rock you like a hurricane venant conclure un superbe concert. Nos héros vieillissants ont encore des choses à dire, alors profitons en.

Scorpions @HEAVY WEEK END

Au final, malgré une faible fréquentation globale – le public a miraculeusement grossi pour le concert de Scorpions – cette première journée a rempli toutes ses promesses. Celles d’un festival convivial, à taille humaine et permettant surtout, c’est bien le principal, de pouvoir assister à l’ensemble des concerts dans leur intégralité. Vivement demain!

Merci à Anne-Lyse Rieu et Nicolas Le Bouedec (Gérard Drout Productions) et Olivier Garnier d’avoir rendu ce live report possible.

NANCY OPEN AIR: Heavy Week End

Scorpions. Deep Purple. Judas Priest. Extreme. Megadeth. Alice Cooper. 6 légendes du hard rock, du heavy metal, du thrash, du shock rock se retrouveront sur la scène du Zénith de Nancy dans le cadre du Heavy Week End du festival Nancy Open Air du 21 au 23 juin 2024! Un évènement à ne certainement pas manquer. Retrouvez ci-dessous le communiqué officiel de l’orga – attention: les places seront mises en vente dès le 8 décembre 2023 à 10h (préventes la veille à 10h00)

Depuis son inauguration en 1993, le Zénith de Nancy a vu défiler dans ses murs les plus grands noms de la musique live et du rock en particulier. Des artistes encore plus prestigieux s’y sont produits, lorsque cette salle de 6 000 places, en forme de guitare électrique, déploie sa scène réversible à ciel ouvert, se transformant ainsi en un vaste amphithéâtre pouvant accueillir jusqu’à 25 000 personnes. C’est là qu’en juin 1996 AC/DC a donné ce qui était, à l’époque, l’un de ses plus grands concerts dans l’hexagone.

C’est dans cette lignée que les 21, 22 et 23 juin 2024Gérard Drouot Productions présentera au Nancy Open-Air, le Heavy Week-end, un événement qui va réunir sur 3 jours et sur une seule scène, 6 légendes du hard rock et du heavy metal.

Avec en tête Scorpions, le groupe allemand aux 100 millions d’albums vendus, dont les hits rythment nos vies depuis plus de 50 ans ; Deep Purple, l’un des pères fondateurs du style, détenteur de ce qui est sans doute le riff de guitare le plus célèbre du monde ; Judas Priest,dont le patronyme et les compositions forgent une sorte de mètre étalon du « metal »et qui, il y a quelques semaines encore, était à l’affiche du festival Power Trip en Californie (aux côtés d’Iron Maiden, Guns N’Roses, Metallica, Tool et justement, AC/DC) ; Alice Cooper, le précurseur du shock-rock, maintes fois ressuscité et qui n’a de cesse de se réinviter ; Megadeth, membre éminent du fameux « Big Four » et maître incontesté du thrash metal ; et enfin Extreme,qui effectue un retour fulgurant avec son nouvel album, après avoir bercé l’année 1991 au son de sa ballade « More than words ».

Quand on s’attarde sur le répertoire respectif de chacun de ces six groupes, on prend alors conscience du nombre d’hymnes qui vont résonner dans l’enceinte du Nancy Open Air tout au long de ce Heavy Week-end.

Avec cet impressionnant line-up – auquel des premières parties viendront s’ajouter dans les semaines qui viennent – il paraît clair que Nancy va devenir, pour 3 jours, la capitale du hard rock et du heavy metal. Pour son plus grand bonheur, le public pourra acclamer ses idoles dans de parfaites conditions, assis dans l’arène ou debout devant la scène. Les billets « Week-end » ou « Journée » seront disponibles en prévente à partir du le jeudi 7 décembre dès 10h00 sur :

heavyweekend.live nancyopenair.com

Mise en vente générale en points de vente habituels 

le vendredi 8 décembre dès 10h00.

HELLFEST XV part 2: 23 au 26 juin 2022

Ce report est dédié à la mémoire de notre amie photographe Carine Mancuso (« la fée verte photographie ») qui nous a quittés le 16 juillet dernier après un long combat contre le cancer. RIP

Certains sont restés sur place entre les deux week ends, d’autres non et reviennent pour cette seconde partie de quatre jours. La météo annoncée est moins clémente, la température a chuté, certes, et les jours qui viennent vont s’avérer tout aussi compliqués à cause de la pluie qui, dès le vendredi, transforme le terrain solide en une surface boueuse et glissante… Une seconde partie qu’on aurait très bien pu nommer « beyond madness ».

Plus de photos se trouvent dans la galerie Hellfest part 2

Jeudi 23 juin

Le jeudi, pour les amateurs de metal « traditionnel », est la journée idéale. Le gratin qui défile dès 15h30 sur les main stages est impressionnant. Pour moi, c’est simple, je n’en décolle pas – ou presque – de la journée…

On débute avec un peu de merch tout en écoutant Phil Campbell and the Bastard Sons. Une setlist faite pour séduire les fans de Motörhead, un set sans grande prise de risque ce qui, quand on connait la (petite) discographie du combo, est un peu dommage car on dirait que le Gallois se complait à ne plus jouer que dans un tribute band – ce qui ne fut pourtant pas le cas en avril dernier lors de la tournée française. Mais on est au Hellfest et ce soir, les cendres de Lemmy doivent être déposées au pied de sa statue, alors, ce concert serait-il un dernier hommage ?

Tyler Bryant & the Shakedown se fraie un chemin sur la route des grands. Le rock vintage, ou comme le désignent certains « classic rock », chaleureux et entrainant du gang fait mouche. Il n’y a simplement ici rien à redire, c’est direct et classe. On ne peut qu’espérer voir ce groupe grandir encore plus et plus vite.

Thunder… Voici quelques temps que je les attends en terres clissonnaises. Là aussi, les Anglais proposent un rock entrainant, efficace et qui a depuis longtemps fait ses preuves, et ses dernières productions sont simplement irréprochables. Mais la prestation de Thunder est simple et sans surprise. Les classiques (trois extraits du premier album : Higher ground, Back street symphony et Dirty love) défilent aux côtés de titres plus récents – de futurs classiques du groupe – mais il manque peut-être un peu de folie à ce set au demeurant plus que sympathique mais certainement trop court.

Les New-Yorkais de The Last Internationale sont sans doute la surprise du jour. La chanteuse à la voix suave et puissante et au look brillant fait le show. Dans l’incapacité de se poser, elle arpente cette énorme scène et va chercher le public. L’esprit évoque celui de Blues Pills (tiens… le groupe sera présent ici même le lendemain…) par l’énergie dégagée et l’esprit musical festif bien que moins « disco ». Une bien belle découverte de ce début de seconde partie, un groupe à suivre de près.

On se retrouve devant la MS pour célébrer un UFO au visage vieillissant et au line up presque entièrement réinventé (on ne compte plus le nombre de musiciens passés dans ce groupe mythique…) Alors viendrait-on plus célébrer l’irremplaçable Phil Mogg et son compagnon de route Paul Raymond ? Oui, et le set se révèle bien trop court. Sept petits titres (ok, il y a les grands classiques Rock bottom, Lights out et Doctor, doctor) c’est peu, mais on devra s’en contenter. Une jolie prestation d’un groupe de légende.

On file du côté de Steve Vai, ex guitariste de Whistesnake (qui, tiens donc, passe à côté juste après…) qui se donne à fond avec ses classiques instrumentaux. Il le sait, un set basé uniquement sur la guitare peut lasser rapidement les non musiciens, surtout si le gratteux joue la démonstration. Mais Vai n’est pas de ceux-là, jouant avec ses musiciens et le public, grimaçant et ayant l’air surpris tout au long du set. On n’est pas que dans la démonstration, on est aussi dans le visuel fun et pas sérieux. Un beau et bon concert.

Son ancien boss, David Coverdale, déboule avec son Whitesnake que je n’ai pas vu depuis… pfiou… Et si la pêche est là, le constat est malheureusement sans équivoque : le chanteur a vraiment perdu sa voix, incapable de tenir longtemps une note sans le soutien de ses musiciens qui prennent dès que possible le relais. Coverdale est tout sourire, heureux d’être là, et, avant de démarrer l’incalculable nombre de « fuck » dans ses interventions – il est plus aisé de compter ses « here’s a song for ya ! » immortalisé depuis Live…in the heart of the city – il s’amuse du fait de la présence de Vai sur la scène d’à côté… « Once a snake, always a snake… » annonce-t-il avec un large sourire bienveillant – et présente sa bassiste, Tanya O’Callaghan, la première femme membre su Snake. Et la bassiste déménage et se donne du plaisir au côté du guitariste Joel Hoekstra. Un show plein de couleurs et de classiques qui se termine avec la venue de – « Once a Snake, always a snake » – Steve Vai (non ? quelle surprise !) sur le final Still of the night. Une voix à la ramasse mais un concert au top.

Un gros rideau masque la scène, le public se masse devant pour accueillir, enfin – ça fait depuis 2013 qu’on ne les a pas vus à Clisson – les citrouilles allemandes de Helloween. Même si l’évènement n’est plus aussi attendu qu’il y a trois ans, les Pumkins United telle qu’on les appelle depuis le retour au bercail de Kiske et Hansen, sont là pour marquer de nouveaux points d’autant plus après avoir publié un album aussi bon que leur dernier éponyme. La recette fonctionne ici toujours aussi bien, entre trio de guitares, duos/trios ou presque de chant, le groupe propose une setlist de classiques imparables (Eagle fly free, Dr Stein, Future world, I want out…) et semble uni comme jamais. Une superbe prestation de bout en bout d’un groupe au meilleur de sa forme.

La soirée est allemande puisque la tête d’affiche n’est autre que les fidèles Scorpions qui, à l’origine, devaient clore cette seconde partie du Hellfest. Mais la venue de vous savez qui a aussi poussé Barbaud et son équipe à penser à cette quatrième journée. Meine et sa bande ont accepté de clore cette journée du jeudi et c’est tant mieux. Car même si le chanteur semble parfois en mode diesel – lent à démarrer – le groupe trouve rapidement sa vitesse de croisière. Avec Scorpions, on sait exactement ce qu’on va avoir : un chanteur qui distribue l’équivalent de la forêt amazonienne en baguettes, un break de ballades intemporelles (avec un Wind of Change revisité en hommage à l’Ukraine) et une large place laissée au nouvel album (avec, de mémoire, au moins cinq titres extraits de Rock believer), un show son et lumières rodé et d’une efficacité sans pareille, une guitare qui fume… Oui, les anciens savent exactement quoi faire pour satisfaire leur public et c’est tant mieux, car Scorpions se donne toujours avec autant de bonheur et sait satisfaire son public. Un très beau show qui vient presque conclure cette première journée par un duo avec l’ami Campbell (sur Rock you like a hurricane).

La soirée se conclue par un pèlerinage vers la statue de Lemmy après un hommage à l’issue du concert de Scorpions. L’équipe du Hellfest accompagnée de Phil Campbell et Mikkey Dee a déposé une partie des cendres de Lemmy Kilmister au pied de sa statue dominant la Warzone. Un hommage aussi émouvant que la présentation de la première statue il y a quelques années.

Vendredi 24 juin

Etonnante journée que ce vendredi. Il ne pleut pas encore mais il vaut mieux prévoir de quoi se couvrir. J’arrive sur place pour découvrir Fauxx sur la MS. Derrière la batterie, mais… oui, c’est bien lui, Job, le batteur de Tagada Jones. Ok, le gaillard va passer le week end sur place et, nous ne le savons pas encore, en sera un des héros. Nous y reviendrons. Pour l’heure – la demi-heure, plus précisément – le public découvre un groupe rock direct et rentre dedans, et l’amuse gueule de la journée est appétissant. A suivre.

Disconnected avait ouvert pour Judas Priest à Paris en 2019. Une première grosse scène, mais rien de comparable avec ce HF. Les musiciens sont au taquet, qui hurlant sa rage, qui n’épargnant pas sa guitare, tous allant chercher le public qui répond présent. Disconnected est une vraie machine et on ne peut qu’espérer voir le groupe grandir et trouver son public au niveau international.

Quelques interviews sont programmées cet après midi, et je rate pas mal de choses sur la MS1. Mais sur la scène voisine, en revanche, il y en a pour tous les goûts et toutes les humeurs. Crisix revient au Hellfest pour la troisième fois (sans compter sa participation à la récente tournée Warm-up). Après Altar en 2017, on retrouve les Espagnols invités l’an dernier pour le HF from home. La fidélité paye et c’est aujourd’hui, même un peu tôt, sur une mainstage qu’on les retrouve. Oui, mais… Le chanteur, Julian, débute le concert par un speech : leur batteur a été testé positif au covid et ne peut donc jouer… « On fait quoi ? on annule ou on demande à des amis un coup de main ? » Solution numéro 2, Job – oui, le même qu’on a déjà vu ce matin – a pris le temps d’apprendre quelques titres et se dirige, acclamé, derrière la batterie. Et Crisix lance les hostilités avec puissance et bonne humeur. Job se retire sous les hourras après deux titres et les thrashers fous reprennent leurs habitudes, permutant les rôles sous forme de quatuor. Sourire, bonne humeur et sérieux sont de mises, le public est mis à contribution dès l’arrivée, derrière les futs, de Paul, batteur habituel de Gama Bomb. La sécurité voit le duo de guitaristes, Albert et BB foncer vers le public et s’y enfoncer. Le duo se fraye un chemin au centre de la fosse qui entame un circle pit rituel et joyeux sous le regard hilare de Julian qui a perdu de vue ses compagnons. Qui, naturellement, reviennent terminer ce concert de folie en fendant la foule avant de remonter sur scène, heureux. Sans doute mon concert préféré de l’ensemble de cette édition. Crisix marque incontestablement encore des points.

Blues Pills prend la suite. Les Suédois proposent une musique toujours festive et entrainante et, même si l’on peut s’étonner des choix vestimentaires de leur chanteuse, l’énergie et la bonne humeur sont communicatives.

De son côté, Danko Jones, pas revenu au HF depuis 2013, fonce dans le tas sans se prendre la tête. Son rock punkisant et burné fait sauter et se trémousser le public. Et, en bon râleur rebelle, le voilà qui s’en prend à « ces putains de photographes… Ils restent 3 chansons, et après, ils font quoi ? Ils restent dans le public ? Non, ils se barrent… C’est pas comme vous qui êtes là ! » Euh, oui, Danko, certains restent et assistent aux concerts, mais rappelle-toi aussi que, parfois, les photographes sont dirigés vers la sortie même s’ils souhaitent rester… Heureusement que tu nous offres des moments simplement fun et débridés, un rock pas prise de tête et direct !

Avec DragonForce, on sait qu’on va avoir droit à un show aussi visuel que technique et quelque peu « frime ». Ceux qui ont assisté à la dernière tournée du groupe retrouvent, en version XXL, un décor de jeux vidéo avec des consoles qui servent de promontoires géants et, naturellement, un dragon en fond de scène. Annoncée en remplacement, la bassiste Alicia Vigil est toujours présente et la complicité avec les autres musiciens, Herman Li et Sam Totman en tête, est réelle. Une place permanente pour elle ? Le groupe est enjoué, alternant entre alignement de notes et tempi plus calmes, toujours avec bonne humeur. La promesse d’un bon moment est tenue.

On passe à des choses plus « sérieuses » avec le retour des Allemands de Kreator – OK, il y a désormais notre Fred Leclerc – ex… DragonForce – national à la basse et les regards se tournent naturellement vers lui. Mille Petrozza est en forme, sérieux et hargneux. Les nouveaux titres de Hate über alles passent superbement ‘exercice de la scène. La pyro est de sortie pour un show tout feu tout flamme. Fred Leclerc impose sa présence avec une énergie sans pareille et Kreator donne  simplement un concert impeccable de bout en bout.

La pluie continue de battre son plein lorsqu’Alice Cooper. On ne le sait pas encore, mais Nita Strauss, la guitariste – une des guitaristes, ils sont 3 – qui accompagnent le Coop depuis quelques années annoncera bientôt son départ du groupe. Mais en attendant, là encore, avec Alice Cooper, on sait à quoi s’attendre : du spectacle théâtral et totalement visuel, des billets qui volent, une décapitation en public et une résurrection. Tout est là, le maitre de cérémonie inquiétant comme toujours, et les classiques défilent. Un grand moment du festival qui, pour moi vient clore la journée. Trop de pluie et le froid auront eu raison de moi et comme je ne suis pas un grand amateur de Nine Inch Nails, même si la venue de Trent Reznor est un évènement, un peu de repos est prioritaire.

 

Samedi 25 juin

Il pleut… pas envie de me lever ou d’affronter cette météo qui tape sur les nerfs… Je rate la prestation d’Existance avec quelques regrets, mais le froid, la pluie et la fatigue commencent à avoir le dessus. Pas question cependant de rater tous les groupes français, d’autant que Manigance ne va pas tarder. Au moment de partir, il se remet à pleuvoir… Pas envie de bouger… Pourtant, j’y vais et arrive à temps pour découvrir un terrain plus que boueux (ce n’est qu’un début) et assister à la fin de la prestation du groupe de François Merle. Le Bal des ombres, dernier album du combo, mérite d’être présenté au public dans ces conditions. Et le groupe a visiblement du plaisir à se trouver là, sa première fois au Hellfest. La prestation se conclue par un duo avec Julian Izard, guitariste/chanteur d’Existance. Une belle prestation qui réchauffe un peu l’ambiance.

Ceux qui y étaient se souviennent encore de ce show explosif de Michael Monroe en 2019 à Paris. Armé d’un nouvel album, l’ex-chanteur de Hanoi Rocks attire aujourd’hui une foule conséquente et propose un show tout aussi explosif, simplement rock, direct et enjoué. Il n’hésite pas à aller au contact du public – OK, sans jamais, comme d’autres, franchir les barrières – et se permet encore d’impressionner en faisant le grand écart. Le show est visuellement et musicalement sans failles, et le bougre marque encore ici des points. Last train to Tokyo ? ce serait plutôt First train to Hellfest ! On espère bien le revoir en aussi grande forme.

GloryHammer c’est tout aussi visuel et dans un autre registre. La mise en scène, les costume, les bagarres, tout est ici second (voire douzième) degré. Fun de bout en bout mais franchement pas exceptionnel, on vient voir GloryHammer pour son coté volontairement kitsch. Et on passe un bon moment. Nul doute que les enfants présents ont dû adorer ça !

Changement radical de registre avec Ayron Jones, la nouvelle sensation rock américaine. Un premier album remarqué, une première série de dates en France, une belle place à l’affiche de ce Hellfest – sous un peu de soleil, svp ! – et, à venir, la première partie française des Rolling Stones… S’il y a un concert à voir, c’est sans doute celui-ci, et si c’est le nom du guitariste chanteur qui est à l’affiche, les musiciens qui l’accompagnent sont tout aussi exceptionnels, bassiste et guitariste n’hésitant jamais à prendre la pose et se faire remarquer. Un concert qui souffre sans doute d’un léger manque de confiance mais qui place Ayron Jones, le groupe, parmi les gros espoirs de demain. A suivre de très près !

Je rate Nightmare pour je ne sais plus quelle raison (sans doute une interview) et revient devant la MS pour découvrir un autre black américain, également guitariste chanteur, Gary Clarke Jr. Ce dernier évolue dans un style radicalement différent. Son blues n’a rien d’extrême mais est superbement interprété et fait du bien à ce moment de la journée. Etonnant choix pour le festival des musiques extrêmes mais, après tout, le blues est à l’origine aussi du hard et du metal, et le Hellfest a toujours montré son ouverture d’esprit. Une belle découverte.

J’ai craqué pour le dernier album de Sorcerer alors je file découvrir ce que ça donne sous Temple. Sobre, doom, et efficace, le groupe propose un concert simple et concentré. Pas mémorable pour autant sauf pour la lourdeur de son propos.

On se prépare pour accueillir devant les MS un Epica très attendu. La scène, dominée de part et d’autre par deux gigantesques serpents de fer, est lumineuse. Simone Simons et Mark Jensen sont toujours aussi complices sur scène, les flammes toujours aussi nombreuses, mais j’ai l’impression de voir un groupe en mode automatique. Oui, le show est impressionnant et carré, mais en dehors de certains détails visuels, j’ai l’impression d’assister à une redite efficace mais sans surprise.

Passer de la flamboyance d’Epica à la sobriété de Myles Kennedy and company… Peut-être attendais-je trop de ce concert mais voici le meneur d’Alter Bridge et chanteur plus qu’occasionnel de Slash pour un « seul en scène » ou presque. Il est accompagné de sa « Company » mais il y a peu d’effort dans ce concert. J’ai même l’impression que l’ensemble manque d’envie… 9 titres pourtant connus mais peu de pêche. Une déception…

Après une courte pause méritée, il est temps de retourner voir Airbourne pour son second passage de la semaine. Mais le terrain est déjà tellement envahi qu’il est difficile voire impossible de circuler. La setlist est rallongée – tous les titre de la semaines précédente sont là – et les Australiens n’ont aucune difficulté à mettre le feu même si, on le sait, tous les regards sont portés sur Joel O’Keefe, pile électrique inusable.

Nightwish et le Hellfest, c’est une longue histoire. Nightwish au Hellfest et moi, c’en est une autre. Jamais encore je n’ai pu les photographier et, de nouveau, impossible d’approcher… Le show est pourtant léché, soigné mais assister de si loin à ce type de concert est dommage. Alors à la moitié je décide de filer sous Temple pour assister à une bonne du set de Kadavar dans une très grande forme, tenant son public dans la paume de sa main. Impressionnant de bout en bout, le trio déploie une divine énergie transformant ce concert en grand messe rock’n’roll. Kadavar, dont on retrouve le batteur en tenue de scène au bar VIP dès la fin du concert, vient de nous donner une claque, et ça fait du bien !

La venue de Guns’n’Roses à Clisson est plus qu’un évènement. Même si le nom figurait à l’affiche du fest en 2012, ce n’était guère plus que Axl Rose interprétant avec ses musiciens d’alors le répertoire de GNR. Là, ce n’est pas tout à fait le Guns des grands jours mais celui alignant Axl, Slash et Duff, et ça, c’est déjà bien. Si visuellement le show reste intense, grâce, notamment, à une animation très vive en écrans de fond de scène, certains des musiciens ne sont pas forcément à leur place, offrant une prestation quelque peu entendue. Mais surtout, Axl semble en fin de course vocale. Le chanteur à la voix fut un temps en or, semble ne plus avoir le contrôle de ses cordes vocales et manque clairement de puissance. Et puis, aussi, ces guitares souvent imprécises, ces notes qui craquent… A ce niveau, on peut se poser des questions. Ok, on aura vu les Guns. Mais on en retiendra quoi ?

Dimanche 26 juin

Voiture en panne… Le temps que le dépanneur arrive, je rate avec regrets la prestation de MolyBaron, pourtant un de mes objectifs. Et visiblement, j’ai vraiment raté quelque chose, d’autant plus que le temps semble vouloir se faire un peu plus clément…

Novelists. Certains parlent de génie dans leur musique, perso, je n’ai pas compris grand-chose. Et puis arriver sur scène en tenue aussi banale, pardon, mais le visuel joue beaucoup aussi pour un groupe. Aujourd’hui, plus d’une formation arrivera ainsi, sans marqueur visuel. Sans doute devrais-je prendre le temps de me pencher plus sur la musique de Novelists car là, je ne suis simplement pas interpelé.

Eux, on en parle à tous les étages de ces ovnis néo-zélandais d’Alien Weaponry. Une intro sous forme de Haka – cette danse rituelle popularisée mondialement par les All-Blacks – et c’est parti pour un thrash tribal qui, là encore, me laisse froid.  Franchement, c’est ça l’avenir du thrash, du metal ? peut-être suis-je trop vieux, qui sait ? Ou peut-être ce septième jour me voit-il simplement trop fatigué pour être vraiment réceptif. Visuellement, cependant, ça le fait, le trio parvient à occuper la scène et sait aller chercher le public.

Angelus Apatrida avait déjà foulé une main stage il y a quelques années, en 2014, et c’est un plaisir de retrouver les thrashers espagnols qui doivent ressentir une certaine satisfaction à jouer sur la scène que fouleront ce soir les Mets. Pas de chi-chNi, ici, Angelus Apatrida envoie la sauce et va chercher le public pour le prendre à la gorge et ne plus le lâcher. Un concert puissant de bout en bout.

Headcharger fait partie de ces groupes mystérieux… Absent musicalement pendant quelques années, les voici qui réapparaissent avec un nouvel album de belle facture et rapidement remarqué. Alors autant dire qu’on les attend un peu sur scène. Mais là encore, Sébastien Pierre et sa bande débarquent en tenue de ville, sans aucun artifice (est-ce dû à l’impossibilité de tendre une sorte de décor à cause de la scène des Mets ?) et visuellement, les Caennais donnent l’impression de ne tabler que sur leur musique. Mais est-ce suffisant, ici, en festival, à cette heure de la journée ? Sans doute pas… Dommage, vraiment.

D’autant plus avec ce qui arrive sur la MS 2 : Tagada Jones a préparé sa venue, et comme me le dira Job plus tard en off, « s’il y a des gens qui râlent parce qu’on joue sur une Main et pas sur la warzone, c’est qu’ils n’ont rien compris. Notre place, là sur la mainstage, elle prouve que quand on bosse et qu’on s’accroche, on peut y arriver. Et on ira plus loin, tu verras ! ». Oui, cette venue est préparée, avec un décor de bidons qui s’enflamment plus qu’à leur tour dès A feu et à sang qui assoit le public, déjà à fond derrière les Rennais. Niko va le chercher, ce public, l’invective et l’invite à s’amuser. Ça bouge, ça saute, et ça exulte. Et la participation des Bidons de l’an fer en grand final, avec toujours autant de flammes et de chaleur, fini de mettre le feu à ce concert. Tagada Jones est maintenant, trente ans après ses débuts, dans la cour des grands du rock français. C’est mérité. Que du bonheur !

Pour quelle raison ai-je raté le retour d’Ugly Kid Joe ? Je n’en sais fichtre rien… Je n’ai même pas le souvenir d’avoir entendu l’indispensable Everything about you… Je reviens en revanche pour le nouveau show d’Avatar venu défendre Hunter gatherer. Ce groupe se réinvente à chaque nouvel album, et réinvente son show à chaque nouvelle tournée. Alors, oui, ici, un décor sobre voit le groupe évoluer en plein jour. Johannes Eckestrom, le chanteur dingo, le Joker de service, tombe rapidement la veste mais se délecte régulièrement d’un breuvage qu’il boit depuis un bidon d’essence. Peu d’esbrouffe, du visuel et de nouveau un show de folie. A revoir en salle sans aucun doute.

La suite des évènements m’empêchera de tout suivre : l’espace presse fermant ce soir, il est temps de démonter et ranger l’expo photos, de filer à la voiture ranger le tout avant de revenir. Je rate, sans grands regrets, Bring Me The horizon et, avec plus de regrets, Black Label Society, n’assistant, de loin qu’à la fin du show. Je file cependant voir Pentagram pour trouver un groupe particulièrement en forme et un Bobby Liebling d’humeur joyeuse. Un show doom à la fois sérieux et détendu d’un groupe rare en France qui, ce soir, se fait plaisir et nous fait plaisir.

 

Une dernière grosse déflagration sous altar avec une visite qux furieux de napalm Death. Un groupe toujours aussi engagé et explosif qui offre une grosse prestation sur fond de discours anti arme et pacifique. Si ça pouvait porter ses fruits…

Ok, on le sait, circuler devant les Main est quasi impossible depuis 17 heures. Alors s’approcher pour assister au show de Sabaton est très compliqué (je ne vous propose même pas de photos, devinez pourquoi…)  c’est donc de loin que j’assiste à ce concert d’un des groupes les plus fédérateurs de notre époque qui, lui aussi, sait se renouveler à chaque tournée. Joackim Broden rappelle le lien unique qui existe entre Sabaton et le Hellfest, rappelant que Sabaton sera toujours présent si l’orga l’invite. « C’est sans doute le meilleur festival du monde, et on sera toujours là pour le Hellfest » annonce-t-il. Ce n’est pas démago, c’est simplement vrai et pas uniquement parce que 2019. Le groupe donne un concert sans surprise mais toujours aussi efficace, alignant une bonne heure durant une collection de titres fédérateurs (Sweedish pagans, Carolus Rex, Great war, The red baron…)

Pendant ce temps, un chant aigu sort de Temple. Mince… J’ai failli oublier Merciful Fate. Même si je n’ai jamais aimé le chant de King Diamond, impossible de ne pas assister à une partie de ce show. Le chanteur revêt un masque le temps des premières chanson – une tête de bouc cornu – arpentant une scène inquiétante. Mais voilà, alors que jusque là il suffisait de patienter, les photographes se voient refuser l’accès au pit au bout de 3 chansons… Reste à assister à un spectacle carré avant de retourner prendre position pour ceux que pas loin de 70.000 personnes sont venues voir.

It’s a long way to the top (if you want to rock n roll) (AC/DC) annonce la venue des Mets. Les images de Le bon, la brute et le truand et l’indissociable BO d’Enio Morricone The ecstasy of gold voient le public s’impatienter et exploser dès les premières notes d’un Whiplash qui met les choses au clair. Ce soir, pour la première venue au Hellfest de Metallica, c’est un défilé de classiques auquel le public à droit. Creeping death, superbe, Enter sandman et la première intervention de James Hetfield – « maintenant que ça c’est fait, on va vous jouer quoi ? ». Simple, Les Mets visitent leurs principaux albums et prennent même quelques risques en explorant le mal aimé – et sous estimé aussi – St Anger avec Dirty windows. Les artifices sont moins nombreux que ce à quoi on pouvait s’attendre (explosions et flammes pour annoncer Harvester of sorrow) et les écrans cubiques servent d’animation sympathique. Mais… trop éloigné de la scène pour vraiment profiter de ce show autrement que par écrans interposés, et rincé, je n’assiste pas à la fin du concert. Ni au feu d’artifices qui attire nombre de clissonnais qui prennent place autour du site, derrière les mains et sur les ponts. On aura vu, de loin, Metallica

Cette édition monumentale aura tenue toutes ses promesses : de la folie, de la démesure, oui, mais… Deux week end à ce rythme, c’est trop. Usant, éreintant même au point que le plaisir s’estompe avec le temps tant la fatigue prend sa place. Certes, la météo, suffocante le premier week end, pluvieuse et presque froide le suivant, n’a pas arrangé les choses, ni même ce Covid qui a trouvé un terrain de jeu sans pareil, mais au final, que retiens-je ? un superbe premier week-end, un jeudi dantesque pour les amoureux de metal « classique », et une suite et fin de second week end assez brouillons. On parle de plus de 60.000 personnes pour le concert de Guns, pas loin de 70.000 pour Metallica ? C’est simple, l’accès aux main stages était bloqué… Impossible d’avancer, de circuler, de tenter de faire quelques photos tant la foule était compacte. Et même si avec des setlists sublimes, voir ces grosses têtes d’affiche sur des écrans, ben… bof en fait. Il y a quelques années le Hellfest avait annoncé avoir atteint sa capacité maximale, il l’a largement dépassée ces deux derniers jours et ça retire beaucoup de plaisir. Mais des points positifs, il y en a, plein aussi : un Crisix impérial, des valeurs sûres chez les anciens, même si sans grande surprise (Judas Priest, majestueux, Scorpions, impeccable), une organisation sans faille, une équipe « accueil » au top comme toujours, des agents de sécurité « on se demande parfois où ils sont allés les chercher » mais sympa aussi, bref, tout ce qui fait que le Hellfest reste unique en son genre. Et à peine rentré, les paris sur la 16ème sont lancés (pour moi, les grosses têtes d’affiche seront Def Leppard, Iron Maiden et Rammstein, on en reparlera dans quelques semaines).

SCORPIONS: Rock believer

Allemagne, Hard rock (Vertigo, 2022)

Elle est loin, désormais, l’idée de prendre une retraite méritée! Après une tournée d’adieux et un retour aux affaires discographique avec le réussi Return to forever en 2015. Et depuis, Scorpions ne cesse d’arpenter les plus grandes scènes du monde, en concerts ou en festival avec une envie jamais démentie. L’arrivée à la batterie de Mikkey Dee en 2016 en remplacement de James Kottak a également redonné un coup de boost aux Allemands qui reviennent aujourd’hui avec Rock believer, un album composé de 11 titres pleins de références à un glorieux passé. Sans jamais se reposer sur ce dernier ni tomber dans une nostalgie passéiste, les clins d’œil sonnent comme un hommage à cet héritage musical et visuel, à commencer par cette pochette qui évoque inversement, dans ses couleurs et son personnage, celle de Blackout en 1982. L’album démarre avec l’accidentellement humoristiquement décalé Gas in the tank (un réservoir plein au moment où le litre d’essence atteint partout des sommets) évoque dès le départ, tout en devenant rapidement un des ces morceaux festifs, idéale entrée en matière live, rapidement très Can’t live without you du dit Blackout. Un album majeur qui est également évoqué au travers de Seventh sun au tempo lent et lourd à la China white. Explorant son passé avec le morceau éponyme – un mid tempo « retour sur une vie » sans nostalgie – Scorpions nous rappelle aussi Is there anybody there (Lovedrive, 1979) avec Shining of your soul et ses accents reggae. Les Allemands savent aussi se faire plus explosifs avec des titres comme Roots in my boots, Hot and cold ou When I lay my bones to rest plus orientés heavy que hard – sans doute l’influence du blond batteur? On en retiendra cependant ces paroles évocatrices et révélatrices de l’état d’esprit des arthropodes : « Ready for the Scorpions dance, We’re rocking out for days no limit anyways« . Et comme à la fin des 70’/début 80’s, Rock believer se conclue avec When you know (where you come from) ballade pour guitare et voix qui se place dans le sillon des When the smoke is going down, Holiday ou Born to touch your feelings bien plus que Still loving you ou Wind of change. Avec Rock believer, Scorpions démontre avoir encore la foi et affiche une forme exemplaire. Vivement la scène, dont un nouveau Hellfest!

Concerts from home: SCORPIONS

Parce que nous sommes privés de concert jusqu’à… seul le diable le sait, et encore… Metal Eyes, au travers de Concerts from home,  vous invite à revivre les grands ou plus obscurs moments live que la vie discographique nous a offerts. Cette semaine, allons chez nos voisin d’Outre Rhin célébrer les immenses Scorpions.

SCORPIONSTokyo tapes (RCA, 1978)

Made in Japan, le double album live de Deep Purple paru chez EMI en 1972 a fait un tel effet que nombreux sont les groupes souhaitant marcher dans les pas des Anglais. Scorpions, qui vient, après deux premiers albums un peu remarqués, de publier un indispensable triptyque (In trance en 1975, Virgin killer en 1976 et Taken by force en 1978) s’est hissé parmi les plus grands groupes du rock international. Un exploit pour un groupe allemand à une époque dominée par les Anglais et les Américains. Mais le groupe a le vent en poupe, tant à domicile où il a, en 1977, été élu meilleur groupe allemand, qu’en Europe que Scorpions sillonne intensivement. Sollicité de partout, la formation, alors composée de la solide base Klaus Meine (chant) et Rudolf Schenker (guitare), les fidèles Francis Buchholz (basse) et Uli Jon Roth (guitare) et Herman Rarebell (batterie, arrivé dans le groupe au mois de mai 77 en lieu et place de Rudy Lenners) se lance, au mois d’avril 78, dans une tournée japonaise en 1978. Taken by force est paru quelques mois plus tôt, en décembre 1977, lorsque les Allemands s’envolent. C’est la première fois que les teutons se rendent au pays du soleil levant, alors immortaliser l’instant semble une évidence. En fait de tournée, le groupe donne un total de 5 concerts à Nagoya, Osaka et Tokyo entre le 23 et le 27 avril 1978. Deux des dates de Tokyo sont ainsi immortalisée – les 24 et 27 avril – au Sun plaza hall. Deux dates qui deviendront Tokyo Tapes, produit par Dieter Dierks, fidèle producteur du groupe depuis 1975 et responsable des 3 albums mentionnés plus haut (et des suivants, jusqu’à la fin des 80’s). Ce témoignage été enregistré à l’aide du studio mobile Tamco par Tomotsu Yashida. Et le rendu est simplement à la hauteur de la folie des prestations du groupe, dont les musiciens sont encore capables de se contorsionner et de se muer en pyramide humaine. Forcément, seul un double album peut rendre justice à la puissance de ces prestations, nerveuses et épineuses à souhaits. Naturellement centré sur son dernier né avec 4 extraits, à égalité avec In trance, tandis que 3 morceaux honorent Virgin killer. Soit 11 titres sur les 18 de ce live. Le public japonais, qu’on dit habituellement sage, est ici bruyant même si on a parfois le sentiment qu’il ne reconnait pas immédiatement les chansons, qu’il attend les premières paroles pour clamer son approbation. Et Scorpions fait tout pour le séduire, alternant entre titres rock et ballades – une spécialité de toujours pour ceux qui n’ont découvert le groupe qu’en 1984… Les photos intérieures de ce double album montrent des musiciens heureux. Imitant les Beatles traversant la rue (il y a un peu plus de monde dans les rues de Tokyo que celles de Liverpool), et quelques tranches de vie et de concert ne sont malheureusement pas assez pour assouvir la curiosité du fan. Mais c’est aussi l’époque qui veut ça. Ce sera pourtant la dernière participation du lunaire Uli Roth qui sera par la suite remplacé (d’abord temporairement, puis définitivement, mais c’est une autre et longue histoire !) par le discret et sympathique Matthias Jabs. La carrière de Scorpions, alors au sommet de sa forme, n’a pourtant pas encore atteint les sommets créatifs et populaires que lui réservent les années 80. La bête va bientôt devenir un monstre sacré. Tokyo tapes lui en ouvre le chemin, le disque rencontrant un succès plus que mérité partout dans le monde. Ce premier live de Scorpions fut plus tard réédité sous format CD, remasterisé en 2001 par EMI (et se vit alors amputé de Polar nights par manque de place sur un CD simple) puis en2015 par BMG. Cette dernière version propose un CD supplémentaire regroupant Tokyo tapes dans son intégralité ainsi que 3 morceaux supplémentaires (Hell cat, Catch your train et Kimi Ga yo) ainsi qu’une seconde version de Polar nights, He’s a woman, she’s a man, Top of the bill et Robot man dans un packaging valorisant cette œuvre indémodable.

AMERICAN TOURS FESTIVAL: Scorpions, Rival Sons, Stray Cats et bien plus encore!

Du 5 au 7 juillet 2019, se tiendra la nouvelle édition du American Tours festival, qui se tiendra au parc des expos de la ville de… Tours!

Cette année, le festival a su attirer de nombreux artistes rock dont les légendaires Scorpions (et son « noveau » batteur Mikkey Dee) le vendredi à 22h, ainsi que, le lendemain, Rival Sons (21h) et les non moins légendaires Stray Cats (22h30).

Mais ce festival ne se résume pas qu’à ces concerts: musicalement, il y en aura pour tous les goûts, de la country au rock et au hard rock, ce sont 50 concerts prévus sur ces 3 jours.

Le American Tours festival, c’est avant tout, et surtout, un accès à toute la culture américaine, de sa musique à son esprit vintage, du square dance au rockabilly, sans oublier ses belles mécaniques. Un esprit unique en Europe, et donc un rendez-vous à ne pas manquer.

A noter: le festival sera exceptionnellement précédé  le 4 juillet par une soirée spéciale Independance day.

Vous pouvez retrouver toutes les informations sur le site du festival: www.americantoursfestival.com

 

SCORPIONS: Born to touch your feelings

Rock, Allemagne (RCA/Sony music, 2017)

Scorpions sans ballades ne serait pas Scorpions. Alors quoi de mieux que de célébrer l’arrivée de Mikkey Dee à la batterie que de proposer une nouvelle compilation de ballades? Un peu contrasté, non? Voire contradictoire, pour l’ex bucheron de Motörhead! Ce Born to touch your feelings présente la particularité de proposer des morceaux remasterisés (principalement en 2015) ou présentés dans des versions plus récentes. Bien sûr figurent au tracklisting les indispensables que sont Always somewhere, Holiday, Lady starlight, When the smoke is going down, Wind of change ou Still loving you. Ce disque est cependant l’occasion de (re)découvrir d’autres morceaux comme Follow your ehart, Melrose avenue, The best is yet to come… 17 titres, 17 ballades variées et souvent enchanteresses. Seulement, 17 ballades, c’est long pour l’amateur de rock. Ok… ce n’est sans doute pas la cible commerciale, le public visé étant plus celui qui ne connait Scorpions que via, pour, ses ballades. Le produit final est toutefois réussi, et présente l’énorme avantage, en soirée, de ne pas chercher des heures durant une jolie ballade pour un moment de douceur. Un beau produit, une belle compilation, pas du tout représentative de ce qu’est Scorpions. Mais ça sent quand même le futur album… Plus rock, sans aucun doute! En attendant, si vous n’avez pas encore trouvé comment faire plasir à votre douce, il est encore temps!

« I feel good ! » Ces chansons qui (me) font du bien.

Juno, Intouchables, Little Miss Sunshine, Le fabuleux destin d’Amélie Poulain, In her shoes, Happiness therapy, La famille Bélier

Pourquoi je vous parle de ces films? Eh, bien, tout simplement parce qu’ils rentrent dans cette catégorie ensoleillée qu’on appelle les « feel good films », ces réalisations qui, inévitablement, immanquablement, assurément donnent la pêche. On sort des salles obscures, on quitte son écran télé, un grand sourire aux lèvres, un soleil dans le cœur. Si le cinéma est capable de tels exploits, la musique n’est pas en reste… Et, chez Metal-Eyes, quand on parle « musique » on entend « metal ».

OK, soit disant « le metal n’est pas réputé pour être une musique qui donne la banane et le sourire »? Si l’on excepte les joyeux lurons de Freedom Call et autres formations happy metal, c’est en général un univers considéré par les méconnaisseurs comme plus sombre, les sujets abordés sont souvent sérieux et engagés, ou satanistes et machistes. Au mieux… Seulement voilà: tout n’est pas constat amer, parties de jambes en l’air ou vénération d’idoles démoniaque, loin de là. Le metal sait aussi nous offrir ces chansons qui inévitablement, immanquablement, assurément (me) donnent la pêche. Je vous propose donc un (tout petit) tour d’horizon de ces chansons qui, à tous les coups, me donnent envie de me surpasser, me mettent en confiance et m’assurent de passer la meilleure des journées possibles.

Testez, et soyez conquis. Goûtez en, et partagez. Car en ces périodes sombres que nous traversons, un peu d’optimisme et de positivismes ne sauraient être que bienvenus. Petit passage en revue d’une petite heure de bien être qui ne demande qu’à être enrichie et rallongée.

Détente et farniente… que demander de mieux? Ils sont quelques uns à nous inviter au voyage, à nous dire « relaxe-toi, profite de la vie et des longues journées sur cette plage ensoleillée… » Mouais, je voudrais bien vous suivre…

Aerosmith_-_Permanent_VacationAerosmith: Permenant Vacation (Permanent Vacation, Geffen, 1988)

Tout est dit dans le titre de la chanson titre de ce disque paru en 1988. Avec ses sonorités exotiques, cette chanson nous projette dans l’univers féerique des plages de sable fin, ensoleillées en permanence. Farniente, détente, repos. Et même si les vacances ne s’apprécient que parce que ce sont des vacances, mmmhhhh… Qu’il est bon de se projeter dans un espace sans besoin de se lever pour aller travailler… Petit bonus non négligeable: le reste de l’album est à croquer aussi!

 

 

Motorhead 1916

Motörhead: Going to Brazil (1916, Epic, 1991)

A force de sillonner le monde, il fallait bien que Lemmy lâche le morceau. Quelle est sa destination préférée? Et j’imagine volontiers ce qui a pu inspirer le grand bonhomme. Jolies filles, cocktails, douceur de vivre, tous les ingrédients sont réunis autour du vrombissement des moteurs d’un 747 au décollage. Que dire de le rudesse de ce titre sans concession qui vous sort du transat en un clin d’œil et fait taper du pied? On pourrait également parler du plus récent Going to Mexico, paru sur le dernier album, l’idée musicale est assez proche.

 

 

Black_Stone_Cherry_-_Magic_MountainBlack Stone CherryMagic mountain (Magic moutain, Roadrunner, 2014)

Un peu à part dans la discographie des rockers du Kentucky, Magic Mountain contient cependant son lot de pépites qui clament la joie de vivre et les bonheurs simples. La chanson titre est un de ces moments et invite à l’éblouissement de la randonnée montagnarde. Bref, le retour au contact avec la nature, belle, impressionnante, généreuse et, parfois, terrifiante.

 

 

La vie n’est pas faite que de repos; On s’ennuierai à la longue. Elle nous réserve parfois de mauvais jours, de mauvaises surprises. Et ça, les musiciens aussi y sont confrontés. Deux possibilités se présentent alors: soit on baisse les bras, on subit sans rien dire, quitte à péter un câble, soit on redresse la tête et on voit le bon côté des choses. Et ceux de nos amis qui sont passés par des galères nous offrent quelques jolis enseignements:

 

helloweenHelloween: I can (Better than raw, Raw power, 1998 )

A une époque de doute, Helloween ayant perdu de son aura et de son influence après le départ de Michael Kiske, Andi Deris, chanteur arrivé en 1993, écrit ce I can enjoué que j’ai depuis longtemps adopté comme leitmotiv quotidien: « I can make it all again »… « I can make the call again »… « Don’t wanna loose, don’t wanna go down » … « Leave me waiting is on strike today » (oui, je sais, j’ai réarrangé à ma sauce – en tout cas j’aime beaucoup ma version aussi – l’originale qui dit « leave me waiting years or strike today« ) … toutes les paroles de cette chanson sont un appel à se battre pour ce en quoi l’on croit, se battre face à l’adversité et ne jamais baisser les bras. Obama l’avais bien compris, même si je doute qu’il se soit inspiré des Allemands! Tout le monde peut se sentir perdu, les accidents de la vie touchant tout un chacun. Et cette chanson, en particulier, redonne confiance et espoir.

 

judas priestJudas Priest : Worth fighting for (Angel of retribution, Sony music, 2005)

Si ce disque paru chez Sony music a permis à Rob Halford de réaffirmer avec force son retour et, surtout, son rôle au sein de Judas Priest, cette chanson, pas la plus connue de l’album, mérite qu’on s’y arrête. Car si elle parle d’amour, elle est également une invitation au combat personnel pour réussir ce que l’on entreprend. Oui, il y a des choses qui méritent qu’on se battent pour elles, des personnes et des causes.

 

Airbourne Black_Dog_Barking_(Album_Cover)
Airbourne:
Back in the game (Black dog barking, Roadrunner, 2013)

A ce stade de sa carrière, Airbourne devrait pouvoir remplir des salles de plus de 1500 personnes. Mais ça… Les galères en tout genre, les Australiens semblent connaitre. A chacun de leur retour, c’est une claque que l’on se prend. Je me suis éloigné, mais me revoici en pleine forme! Eh bien rien ne semblait plus approprié lorsque j’ai décidé de revenir dans l’aventure du webzine. Depuis, ça roule! Rock on

 

Scorpions_-_Sting_in_the_TailScorpions: No limit (Sting in the tail, Universal music group,2 010)

Encore et toujours le positivisme. Tant que l’on s’impose des limites, celles de la morale ou de peu importe quoi d’autre, il est impossible de faire tomber les barrières, d’avancer. »You gotta live it up, there’s no limit, We’re gonna make it / You give it all you got, there’s no limit, Reach for the sky« . C’est le principe même de ce webzine auquel je n’impose de barrières que celles que je ne veux pas franchir. Pour le reste, il ne faut pas hésiter. Seuls ceux qui ne demandent rien ne peuvent réaliser leurs rêves.

def leppardDef Leppard: All time high (Def Leppard, e.a.r. music, 2015)

Un bon Def Leppard, en général, ça requinque. malheureusement depuis trop longtemps ignoré en France, les anglais ont pourtant publier un superbe album éponyme en 2015 sur lequel figure ce All time high énergisant et redynamisant. Ce qui ressemble a une chanson d’amour peut cependant, comme tout texte en réalité, être lu, interprété à différent niveaux. Si l’on retiens la partie qui dit « Never giving up, never giving up, never gonna die , I’m on an all time High, You gimme the wings, you gimme the reason to fly » chacun peut entendre ou lire ce qu’il souhaite. Pour ma part, ces ailes, c’est ma liberté, cette liberté qui me donne l’envie et l’énergie d’avancer au quotidien. Et, aujourd’hui, peu de choses pourraient entacher mon optimisme et ma joie de vivre.

 

Ce dossier est bien sûr loin d’être complet. Ces huit chansons, cependant, ont un effet magique sur mon humeur: je ne m’en lasse pas, et le message positif est simplement bienfaisant et apaisant, quelque soit le moment de la journée où je les écoutes. Rien de tel d’ailleurs que de les écouter d’une traite!  J’en ajouterai d’autres, sans doute, au gré de mes (re)découvertes et humeurs. En attendant, je vous prépare déjà un autre document sur un thème que nous apprécions tous plus ou moins, un sujet qui fait partie de notre univers: les chansons à boire. Et croyez moi, elles sont nombreuses!