NANCY OPEN AIR: Heavy Week End

Scorpions. Deep Purple. Judas Priest. Extreme. Megadeth. Alice Cooper. 6 légendes du hard rock, du heavy metal, du thrash, du shock rock se retrouveront sur la scène du Zénith de Nancy dans le cadre du Heavy Week End du festival Nancy Open Air du 21 au 23 juin 2024! Un évènement à ne certainement pas manquer. Retrouvez ci-dessous le communiqué officiel de l’orga – attention: les places seront mises en vente dès le 8 décembre 2023 à 10h (préventes la veille à 10h00)

Depuis son inauguration en 1993, le Zénith de Nancy a vu défiler dans ses murs les plus grands noms de la musique live et du rock en particulier. Des artistes encore plus prestigieux s’y sont produits, lorsque cette salle de 6 000 places, en forme de guitare électrique, déploie sa scène réversible à ciel ouvert, se transformant ainsi en un vaste amphithéâtre pouvant accueillir jusqu’à 25 000 personnes. C’est là qu’en juin 1996 AC/DC a donné ce qui était, à l’époque, l’un de ses plus grands concerts dans l’hexagone.

C’est dans cette lignée que les 21, 22 et 23 juin 2024Gérard Drouot Productions présentera au Nancy Open-Air, le Heavy Week-end, un événement qui va réunir sur 3 jours et sur une seule scène, 6 légendes du hard rock et du heavy metal.

Avec en tête Scorpions, le groupe allemand aux 100 millions d’albums vendus, dont les hits rythment nos vies depuis plus de 50 ans ; Deep Purple, l’un des pères fondateurs du style, détenteur de ce qui est sans doute le riff de guitare le plus célèbre du monde ; Judas Priest,dont le patronyme et les compositions forgent une sorte de mètre étalon du « metal »et qui, il y a quelques semaines encore, était à l’affiche du festival Power Trip en Californie (aux côtés d’Iron Maiden, Guns N’Roses, Metallica, Tool et justement, AC/DC) ; Alice Cooper, le précurseur du shock-rock, maintes fois ressuscité et qui n’a de cesse de se réinviter ; Megadeth, membre éminent du fameux « Big Four » et maître incontesté du thrash metal ; et enfin Extreme,qui effectue un retour fulgurant avec son nouvel album, après avoir bercé l’année 1991 au son de sa ballade « More than words ».

Quand on s’attarde sur le répertoire respectif de chacun de ces six groupes, on prend alors conscience du nombre d’hymnes qui vont résonner dans l’enceinte du Nancy Open Air tout au long de ce Heavy Week-end.

Avec cet impressionnant line-up – auquel des premières parties viendront s’ajouter dans les semaines qui viennent – il paraît clair que Nancy va devenir, pour 3 jours, la capitale du hard rock et du heavy metal. Pour son plus grand bonheur, le public pourra acclamer ses idoles dans de parfaites conditions, assis dans l’arène ou debout devant la scène. Les billets « Week-end » ou « Journée » seront disponibles en prévente à partir du le jeudi 7 décembre dès 10h00 sur :

heavyweekend.live nancyopenair.com

Mise en vente générale en points de vente habituels 

le vendredi 8 décembre dès 10h00.

HELLFEST XV Part 1: Beyond this road

On s’en souviendra de ce Hellfest 2022, le, enfin là, 15ème du nom – « on » étant ici utilisé dans ses formes aussi impersonnelle que généraliste. Oui, on s’en souviendra : une édition dantesque, énorme, gigantesque. On s’en souviendra à bien plus d’un titre : tout d’abord, Hellfest prod a surpris tout le monde en annonçant que ce HF XV se tiendrait sur 2 week ends. Une édition de 7 jours réunissant plus de 350 groupes dont, l’un des rêves du public, la venue de Metallica en clôture du festival. Un choix pas si étonnant qui a permis à cette machine désormais bien huilée de renflouer les caisses qui se sont vidées depuis 2 ans. Le produit de la vente de ce second week end permet d’avoir un fonds de roulement suffisamment important pour prévoir la 16ème édition. Logique, d’autant plus, qu’encore une fois, les places se sont vendues en un clin d’œil.

On s’en souviendra aussi pour sa météo. Infernale le premier week end avec des températures dépassant les deux premiers jours les 39° à l’ombre. Et l’ombre, à Clisson, en dehors de la forêt du muscadet, celle qui mène à la Warzone, ben, de l’ombre… Si le premier week end nous a montré une version de l’enfer, le second nous en a gardé son inverse, les températures chutant drastiquement – autour de 20° maximum – et le ciel nous offrant généreusement une pluie constante détrempant le terrain et le transformant en une gigantesque étendue de boue évoquant pour certains l’enfer de l’édition 2007… Orage et pluie ne sont pas toujours les bienvenus en festival. Et aussi, ce Covid qui se remet à circuler, et que nombre de festivaliers – moi et nombre de photographes et spectateurs amis inclus – ont attrapé… Oui, on s’en souviendra de cette XVème édition !

Pour Metal Eyes, le week end a débuté dès le 16 juin en milieu d’après-midi. Rien que l’installation de quelques photos à l’espace presse fut un début d’épreuve dans une étuve. Mais trêve de plainte, voici deux ans que nous attendons ce retour, alors on s’y met ! Petit résumé de ces 7 jours, histoire de se mettre en jambes :

Du 16 au 19 juin et du 23 au 26 juin, ce sont 152 km parcourus (soit une randonnée moyenne de 21 km/jour de fest !), des litres d’eau bus et à peine une bière par jour, 94 groupes shootés, 5 scènes visitées (l’état de mes pieds m’a empêché d’aller à la Warzone), la satisfaction de voir les anciens encore en forme, même si sans surprise réelle, la grande satisfaction de voir la relève arriver, la déception de ne pas voir certains concerts autrement que par écrans interposés tant il était impossible de circuler (Nightwish, Sabaton, Black Label Society, Ugly Kid Joe et… suivez mon regard) et surtout cette fatigue qui m’a forcé à reprendre la route avant le feu d’artifices du dimanche soir… Une double édition une fois, un one shot, qu’on espère ne pas voir se renouveler.

Arrivé le jeudi, donc, et une fois débarrassé de mes obligations de préparation, j’aperçois une porte entrouverte et je file faire un petit tour des lieux ; Pour une fois, profitons-en, avant l’ouverture officielle… Visiter la terre sainte sans foule est suffisamment rare pour pouvoir en profiter tranquillement, errer sans but précis. Quelques changements sont notables, à commencer par la nouvelle statue de Lemmy. L’ancienne, attaquée par les éléments, menaçant de s’effondrer a été retirée, une nouvelle, superbe œuvre de Caroline Brisset, a pris sa place. Celle-ci restera et fera partie du patrimoine de Clisson pour les siècles à venir.

On notera également le retour du corbeau qui scrute et surveille le pôle restauration des festivaliers. Une autre belle œuvre qui semble plus maousse que celle qui fut incendiée volontairement il y a quelques années.

Enfin, l’accès à la forêt se fait par un portail dominé d’une cage très sympathique dans laquelle se trouvent les âmes bannies du festival. Et bannies… il y en aura d’autres ces deux week ends. Place ensuite à mes impressions plus ou moins à chaud.

Par où attaquer le principal de ce report ? Par un premier constat, sans doute… Au-delà des éléments, usants, éreintants, ce type d’évènement, sur 2 week-ends est tout sauf reposant d’autant avec des journées qui s’étalent de 10h à 2h (exception faite du jeudi 23 où le premier concert a débuté à 15h30). Des souvenirs plein la tête ? Certes, mais il devient très difficile de vraiment tout savourer.  Commençons par le commencement, HF XV part 1 – je vous invite à visiter la galerie photo dédiée, avec ce lien: http://metal-eyes.com/galerie-hellfest-2022

Vendredi 17 juin

Arriver au HF, c’est foncer au merch en espérant ne pas avoir à faire la queue trop longtemps. Il n’est pas encore 10h et la foule est déjà dense… je rate ainsi les deux premiers sets, Heart Attack et Frog Leap mais fonce me rattraper avec Laura Cox qui, comme à son habitude pourrait-on désormais dire, dégaine ses cartouches d’un rock hard classique et efficace. Elle qui devait inaugurer la MS 2 a bénéficié d’un heureux hasard (sa participation à l’édition HF from Home a sans doute joué aussi) et se retrouve un tout petit peu plus haut sur l’affiche. Elle tient le public dans sa main et est fière d’annoncer l’arrivée d’un troisième album et d’une release party à la Cigale de Paris. A suivre.

Déjà il fait chaud, très chaud. Déjà, les pieds commencent à gonfler. Déjà, l’eau coule à flots et déjà les conférences de presses annoncées sont annulées tant la chaleur est intenable à l’espace presse. Rien ne se fera sous la tente ces deux premiers jours, point à la ligne. Les interviews se mènent à l’extérieur, et les groupes tentent de se réserver un coin d’ombre. Dur. On n’est que jour 1 !

Je bifurque vers la MS1 pour avoir ma première bonne surprise avec Ferocious Dog : un rock irlandais qui évoque autant Dropckick Murphys que Flogging Molly avec des musiciens qui se protègent du soleil (l’accordéoniste a piqué son bob à Bernie !) et qui délivrent une musique entrainante et enjouée. A suivre !

Un petit tour sous Temple puis Altar me permet de découvrir Numen et ASG mais je n’en garde pas de souvenirs particuliers. Je retourne donc vers mon repaire – pour certains c’est la Warzone, pour moi, les MS, vous l’aurez compris – pour soutenir les Orléanais de Burning Heads. Un peu de punk sur la MS alors que le soleil commence à taper fort sur les têtes, quoi de mieux ? Le groupe est en forme, monte sur scène comme il est à la ville et dispense son rock dur pendant une bonne quarantaine de minutes. Simple, direct et efficace.

Leprous, dont on fait tant de gorges chaudes, me laisse quasi indifférent. Beaucoup d’espoir et de curiosité qui tombent à l’eau malgré les indéniables qualités musicales du combo. Est-il à la bonne place ?

Contrairement à Shinedown qui, même en passant plus tôt que ce qu’il mérite, fonce dans le tas. Ok, ce n’est pas forcément mon truc, mais force est de reconnaitre que les Floridiens ont un look, une prestance et une énergie qui forcent le respect.

Energie qu’on retrouve dès l’arrivée sur scène de Frank Carter & The Rattlesnakes. Enragé comme toujours, le rouquin tatoué saute dès le premier titre dans le public qui le porte, le soutien, le laisse plonger tête la première avant de le rapatrier vers la fosse. Et le gaillard de remettre le couvert sur fond de punk explosif et entraînant. Immanquable !

A côté, Opeth est bien plus sage… Si le groupe démarre son set avec de titres chantés et aériens, il se rappelle bientôt aux premiers fans avec ses titres extrêmes. Calme, sobre et pas forcément la prestation la plus marquante de la journée, il y en a cependant pour tous, Opeth ne reniant en rien son glorieux passé.

Les dernières fois que j’ai vu The Offspring, je m’étais ennuyé. Cette fois, Noodles et sa bande, même avec une setlist sans surprise, donnent tout au public qui le lui rend bien. La prestation est festive et enjouée, le groupe semble vraiment heureux d’être là et s’amuse. Nous aussi !

Même si le groupe a sorti un album dantesque, la chaleur assommante force la pause et je rate Mastodon. Je reviens vers MS 1 pour ne pas shooter Dropckick Murphys mais profite de sa prestation et de sa musique simplement imparable. Le spectacle est aussi dans le public qui dans et pogote à souhait. Comment pourrait-il en être autrement, hein ?

Un petit tour sous Valley, enfin, pour écouter Baroness. Là encore, le groupe est efficace et direct, et se donne à fond pour un public à fond. Une très belle et généreuse prestation nous est offerte.

Je retourne voir Five Finger Death Punch, un groupe au look renouvelé, Yvan Moody habillé d’un T-shirt blanc (on le comprend) et d’un surprenant pantalon jaune ! Bon, il a commencé en rouge, mais a préféré se changer. Les hits du groupe défilent, le public est réceptif et reprend naturellement en cœur l’imparable Lift me up, taillés pour les concerts de toute taille.

Peu sensible à Deftones, je préfère prendre mes marques pour le concert de Volbeat, très attendu. Une heure dix d’un show haut en couleurs, avec un peu de fraicheur dans l’air – enfin – et des titres actuels ou plus anciens qui défilent trop vite. Une des plus belles prestations auxquelles j’ai pu aujourd’hui assister. Il est cependant temps de rentrer, d’aller trouver un peu de sommeil avant la reprise de demain, journée annoncée au moins aussi chaude…

 

Samedi 18 juin

La chaleur écrasante est de retour… Titan, que j’avais shooté à Châteauroux lors de la Firemaster Convention, ouvre le bal. Sa prestation est tout aussi carrée bien qu’on sente le groupe légèrement perdu sur cette immense scène. L’Irlande au cœur pourrait bien devenir Hellfest au cœur, une nouvelle version de l’hymne de la bande de Le Calvez.

Autre déflagration, plus brutale… Sous Altar, Karras, l’autre projet de Yann, guitariste de Mass Hysteria, fait exploser les potards. La rage et la colère du trio ne sont guère contenues et ça défouraille sévère. Lui qui, il y a 3 ans, venait clôre la journée se retrouve aujourd’hui, avec beaucoup de plaisir, semble-t-il, à l’ouvrir. Quand on aime…

La curiosité me pousse à aller écouter Fire From The Gods, groupe américain explosif qui tire à boulets rouge sur le public. Le soleil n’est pas encore au zénith, et tant mieux, parce que ça pète dans tous les sens. Mais aujourd’hui, il semble mieux pour certains groupes de jouer sur la main 2… La tête d’affiche du soir ayant fait rehausser la MS1, alors direction…

Les très prometteur Last Temptation avec la surprise de retrouver à la batterie Farid Medjane, ex vous savez qui. Le hard rock du combo est simple, sobre, efficace et le quatuor se donne à fond avec passion et bonheur. Un groupe décidément à suivre pour les amateurs de classic rock.

La déception du jour – qui impose un premier break – vient de l’annulation tout juste annoncée de The Dead Daisies. Pas d’explication particulière, on imagine un passage par la case Covid. Tant pis, on remplace par un passage sous Valley pour retrouver The Picturebooks, duo que j’avais déjà vu à Paris au Divan du monde en ouverture de, je crois, The Answer. Puissant, efficace, un guitariste chanteur qui joue à l’instinct. Un bon remplacement, en somme.

L’un des groupes que je souhaitais voir, pour la pureté et le dépouillement apparent de son style, c’est Soen. Une jolie foule s’amasse sous le soleil plombant – on le saura… – pour assister à cette jolie prestation, sobre et efficace, d’une quarantaine de minutes. Pas de grande surprise mais une des satisfactions de ce premier week end.

Je file sous Altar pour jeter un œil à la furie thrash de Xentrix. Grand bien m’a pris car, sur le planning du jour, j’avais entouré Loudblast et Exciter, tous deux jouant devant tant de monde – tant mieux – que la tente en fut inaccessible. Xentrix démonte cependant les nuques comme il faut.

Retour devant les mains pour voir, enfin, et pour la première fois, les Anglais de The Darkness. On s’attend à un peu de folie visuelle et je ne suis pas déçu : les tenues de Justin Hawkins sont tape à l’œil et franchement les gaillards sont en forme. Mais là encore, une pause s’impose, une vraie, histoire de m’alléger en déposant une partie de mon matériel.

Le temps d’un aller retour, je rate, sans grand remords, Alestorm et, je le regrette un peu plus, Rival Sons dont j’assiste à la fin d’une prestation rock à laquelle le public semble réceptif. Avec de grands albums à son actif, le groupe ne peut que séduire.

On les connait, on sait ce à quoi on va avoir droit… Une débauche de filles sur scène (cette fois-ci, aucune n’est invitée dans la fosse au début du set) en fin de show, d’incessants appels à nichons… Steel Panther est en ville, la gaudriole de sortie et de mise ! Surprise – je n’ai pas suivi grand-chose au sujet du groupe – Lexxi Foxx est out, remplacé par je n’en sais rien mais le groupe a moins de charme et semble plus « sérieux » qu’avec son blond bassiste efféminé. Plus de miroir, plus de poses ambiguë, Steel Panther m’a moins surpris. A-t-on fait le tour ?

Un tour du côté des légendes du Thrash sous altar remet les pendules à l’heure. Flotsam & Jetsam est suffisamment rare en nos contrées pour éviter l’insulte de ne pas aller rendre hommage à ces légendes US qui ont accueilli – et ont stagné après son départ – un certain Jason Newsted. Dans ta face et efficace, rien à dire !

Impossible de rater Megadeth, avec un Dave Mustaine veillissant mais toujours en forme. Dommage seulement que cette MS1 soit si haute, il est compliqué de profiter pleinement de ce show dont on se délecte pourtant d’une setlist aux petits oignons.

Deep Purple, quelques mètres plus loin est tout aussi veillissant, et c’est avec surprise que je m’aperçois que Steve Morse n’est pas de la partie… Le guitariste souffrant de problèmes de main est ici remplacé par Simon Mc Bride totalement respectueux des classiques du groupe. Mais voilà, on sent Deep Purple en bout de course, les nombreuses parties instrumentales, longues, semblant être utilisées en remplissage plus que rendant service aux chansons. Le set souffre ainsi de longueurs, et c’est bien dommage.

Ghost, annoncé en tête d’affiche de ce samedi à la fin de son concert parisien, rempli toutes les cases. Un show soigné, un papa Emeritus en forme, une setlist efficace, un visuel à tomber, mais… mais une voix qui flanche malheureusement en fin de set forçant Ghost à écourter son show…

La chaleur du début de week end , mais maintenant le vent, ont forcé l’annulation du feu d’artifice. C’est donc avec un peu d’avance que montent sur scène les Australien d’Airbourne qu’on retrouve, qui en sera surpris, plus que déchainés. Comme toujours, Joel O’Keefe attire tous les regards, comme toujours, encore, il semble n’avoir qu’un jean noir toujours aussi déchiré que lui. Airbourne propose un set classique mais explosif, le guitariste chanteur terminant sur les épaules d’un gars de la sécu le portant devant le public un autre l’arrosant copieusement afin de le rafraichir. Même si on sait de quoi il en retourne, Airbourne fait partie de ces groupes qui font plus que le job. Dommage d’avoir raté le combo la semaine suivante, mais là, les Australiens concluent avec brio cette soirée. Au dodo !

 

Dimanche 19 juin.

La météo est certes plus clémente, les pieds crient leur douleur ! Ce n’est donc qu’après avoir plié bagages, rangé la voiture et les affaires que je me dirige vers le site pour assister, enfin, à une prestation des Autrichiens folkloriques de Kontrust. Et la mise en jambe vaut le détour : entre une musique très enjouée et des tenues tyroliennes de mise, le groupe fait dans er un public encore épars mais curieux et réceptif. Un beau début d’une journée pourtant très « traditionnelle » et riche de découvertes.

Je vais passer le plus clair de mon temps devant les MS aujourd’hui, et avoir quelques belles surprises… A commencer par un Sortilège en forme que j’avais malheureusement raté lors de son passage parisien en avril. Un set raccourci, mais des gars au taquet et un Zouille très en voie. Un nouvel album nous est promis, alors maintenant, patience.

Je suis moins sensible au métal de Lacuna Coil mais visuellement, les Italiens mettent le paquet. Une prestation haute en couleur qui mériterait certainement d’être vue dans une salle sombre.

Battle Beast reste une valeur sûre, sans grande surprise. Un spectacle travaillé pour le visuel et un metal sympa et passe partout. Mais un ensemble sans doute un peu trop kitsch (à ce sujet, on repassera la semaine prochaine…)

Je rate Car Bomb pour cause d’interview mais impossible de rater la metal queen. Doro, ça fait des siècles qu’on attend son retour en terre sainte et le public ne se fait pas prier. Si son set est principalement axé autour de ses grands succès d’antan, Doro et sa bande prouvent une nouvelle fois savoir ce que c’est que d’avoir un public dans la main. Un set impeccable, plein de bonne humeur et de bienveillance. Merci ! Aura-t-on droit à un duo avec le Metal God plus tard ce soir?

Une foule curieuse s’entasse devant la MS 2 , deux drapeaux ukrainiens flottant au vent. Jinger, on le sait depuis peu, a reçu l’autorisation de son gouvernement de quitter le pays pour aller promouvoir la culture ukrainienne sur les festivals d’été. La rage est là, féroce mais de message politique, on ne trouve que peu de traces. Un set puissant d’un groupe qui tire profit de la situation anormale de son pays en guerre.

De l’autre côté, Michael Schenker connait un renouveau de carrière mérité. Il déboule avec son MSG et propose une heure de ce hard rock classieux planqué sous sa chapka noire. Il n’a pas un peu chaud le gaillard ? En tout cas, il est souriant, heureux d’être là et de transmettre du bonheur. Un vrai plaisir de retrouver en si grande forme celui qui fut naguère connu comme l’ange blond.

Quel dommage en revanche que les Japonais de Maximum The Hormone aient interdit toute photo ! Quelle énergie, quelle débauche visuelle le groupe nous propose. Son metal groovy et parfois disco entraine le public et le groupe ne s’en laisse pas compter, allant même, en s’en amusant, jusqu’à faire répéter au public des mots nippons qui semblent bien déplacés. Mais on s’en fout tant la dose d’énergie reçue est forte. La découverte du jour.

Il avait été rayé de listes – celles des notables du coin, pas de Barbaud ou du HF – il y a quelques temps, mais on savait qu’il reviendrait. Rien ne viendra ruiner cette amitié qui lie le Hellfest à Phil Anselmo qui déboule aujourd’hui avec un Down en pleine forme. Une heure d’un metal débridé, sauvage et entrainant, une déflagration qui fait du bien.

Le temps de me restaurer, je rate Korn sans grand regret, n’étant guère sensible au nu metal, même si le show est là. Mais rien ne me fera rater la prestation de Judas Priest, sans doute une des dernières fois que la légende anglaise se présentera à nous. Et ce n’est pas peu dire que depuis l’intégration de Richie Faulkner et le remplacement forcé de Glenn Tipton par Andy Sneap le groupe est très en forme. Même si on sait à quoi s’attendre – un Rob Halford mécanique, un Ian Hill seul dans son coin, un Scott Travis qui interpelle pour « one last song » qui sera sans surprise Painkiller, une Harley qui vrombit… le groupe connait parfaitement son affaire et propose un show superbe visuellement et musicalement. Un des musts de cette première partie, incontestablement.

Si les Français n’étaient pas au premier programme, les modifications de l’affiche nous font revenir Gojira en tête d’affiche, clôturant explosivement la MS1 de ce premier week end. Une heure trente d’un show puissant aux lights superbes finissant d’achever le public qui va devoir, pourtant, encore tenir pour Running Wild.

De mon côté, un passager m’attend. Le temps de le récupérer, d’aller à la voiture, de faire le plein et voilà que… sans l’avoir annoncé, cette première partie se termine par le feu d’artifices qui devait avoir lieu la veille… Tant pis, on en verra d’autres. Pour le moment, retour à la maison pour un peu d’activité pro avant de revenir dans quelques jours. Dans des conditions différentes mais tout aussi compliquées. A suivre…

 

Hommage à Martin BIRCH

Martin Birch – photo: ?

Martin Birch, un des plus importants producteurs de l’univers hard rock/metal est décédé le 9 août 2020 à l’âge de 71 ans.

Né le 27 décembre 1947 à Woking, ville située au sud ouest de Londres et aujourd’hui connue pour abriter, entre autres, les usines de l’équipe McLaren, Martin Birch grandit avec le rock, milieu dans lequel il évolue en tant qu’ingénieur du son puis producteur à part entière.

Ses premiers faits d’armes marquants sont signés avec Deep Purple. Si le mythique groupe anglais est producteur de certains de ses albums mythiques, Martin Birch est crédité en tant qu’ingénieur du son sur rien moins que Concerto for group and orchestra,  Machine Head, In rock ou Burn. Des albums qui lui permettent, à la fin des années 70, de se faire un nom et une réputation.

Ritchie Blackmore l’embarque dans ses valises lorsqu’il forme Rainbow dont il produit le premier album Ritchie Blackmore’s Rainbow en 1975, avec Ronnie James Dio au chant. Il s’occupe également des albums suivants, produisant Rising, l’immense double live On stage et le fabuleux Long live rock ‘n’ roll qui marque le départ de Dio pour Black Sabbath.

Entre temps, Martin Birch suit David Coverdale dans son projet Whitesnake dont il produit le tout premier essai, Snakebite, en 1978, avant de s’attaquer aux albums suivants. Impossible de ne pas citer les œuvres indispensables que sont Trouble ou Lovehunter, deux albums de heavy blues chaleureux qui arrivent en pleine vague punk… Mais ce sont surtout les années 80 qui vont en faire le producteur incontournable qu’il devient rapidement. Sa carrière continue, bien sûr avec Whitesnake, dont on retiendra le sublime double Live… in the heart of the city, et les albums studio Ready and willing, Come and get it, Saints and sinners ou le plus « discutable » Slide it in.

Revenons à Dio et son intégration au groupe de Tony Iommi: Martin Birch transforme, au tout début des 80’s, la bête Black Sabbath en un monstre d’efficacité avec deux albums, une fois encore, indispensables: Heaven and hell et Mob rules. Deux « petites » collaborations qui poussent Black Sabbath au panthéon du rock avant que le départ de Dio ne voit le groupe se perdre…

Comment, aussi, passer à coté de sa collaboration, sa complicité même, avec Iron Maiden? Le groupe de Steve Harris lui accorde sa confiance dès 1981 et son second album, Killers. Birch ne quittera plus les manettes du son de la vierge de fer en engendrant une palette d’hymnes du genre jusqu’au début des années 90 . Soit la période la plus créative du groupe, celle de ses classiques incontestés: The number of the beast, Piece of mind, Powerslave, Somewhere in time, Seventh son of a seventh son, No prayer for the dying (le moins bon de tous, sans doute…) et Fear of the dark, sans oublier deux live, le chef d’oeuvre Live after death et Live at Donnington. Bref, toute la première période « dickinsonnienne ». Ainsi que toute celle avec Adrian Smith…

Si la carrière de Martin Birch semble notamment marquée par ses collaborations avec des groupes anglais, d’autres lui accordent également leur confiance, à l’instar des Américains de Blue Oÿster Cult qui semblent chercher un second souffle. Le groupe fait donc appel au producteur très en vue pour son album de 1980, Cultösaurus erectus, et le rappelle pour le suivant, l’année suivante, pour Fire of unknown origin. Un univers quelque peu différent qui pourtant séduit le public.

Il collabore également avec l’ange blond, surdoué de la guitare, Michael Schenker et son MSG pour qui il produit le troisième album, Assault attack, en 82, mais ce sera là leur unique collaboration.

Martin Birch aura illuminé de son les années 80. il décide de prendre sa retraite en 1992 après avoir finalisé son travail avec Iron Maiden pour Fear of the dark. Pour eux comme pour d’autres, après son passage, plus rien ne fut comme avant. Tous les groupes qui ont collaboré avec Martin Birch ont vécu avec lui leur moments de plus grande créativité. Passer après Birch? Une tâche plus que compliquée, semble-t-il.

Merci, Martin, si tu nous as quittés, ton oeuvre, elle, sera là pour l’éternité. RIP.

DEEP PURPLE: InFinite

deep purple 2017 Royaume-Uni, Hard rock (e.a.r. music, 2017)

Eh, si ce InFinite doit être le chant du cygne de Deep Purple, alors soit! Mais quand un groupe cinquantenaire affiche une telle forme, il est dommage de penser qu’il entame sa dernière tournée cette année. Rassurons nous, il ne s’agit que de tournée, Pruple ne parle pas de mettre un terme à un concert de temps à autres, ni même ne parle de dernier album! D’ailleurs, le titre lui-même est en contradiction avec l’idée de fin: Infinite…  Plus en forme que jamais, Deep Purple nous offre quelques surprises : malgré l’arthrite qui le paralyse de plus en plus, Steve Morse est plus imaginatif que jamais. Sans doute la maladie qui le handicape l’oblige-t-elle à travailler la guitare d’une autre façon? La guitare, sans être omni présente, apporte une dimension sans pareille à l’ensemble (Time for Bedlam, Birds of prey, Johnny’s band…). Don Ayrey, qui ne parvient pas, en concert, à faire oublier Jon Lord, offre des moments mémorables avec ses claviers (All I got is you). La voix de Gillan, si elle ne peut certes monter autant qu’il y a quelque décennies (mais quelle rage il s’en dégage sur All I got is you!), est partout magnifique. Et, enfin, on le sous estime souvent, mais le rôle de Roger Glover dans le groove de la section rythmique est ici immense, et la complicité avec l’exemplaire Ian Paice sans équivoque. La variété de styles apporte une fraîcheur à l’ensemble (ah, ce The surprising au titre si bien choisi, clin d’œil, en partie, à Jeff Buckley et/ou Pink Floyd, et ses instants fantomatiques rappellent également Vincent Price qui figurait sur l’album précédent), et évoque le Purple des années 70, celui du retour de 84 autant que ce dernier « mark » du groupe, qui propose sans doute son meilleur ouvrage depuis l’arrivée de Morse. InFinite se déguste et l’on s’en délecte sans modération. Pourtant, une surprise moins bonne est à relever: pourquoi une formation aussi assise que Deep Purple a-t-elle fait le choix de conclure ce qui pourrait être son dernier album avec une reprise des Doors? Va savoir… Reste que, comme Gillan le chante si bien sur le morceau d’ouverture, parce qu’avant ce ne sera pas possible (pour moi): « see you in hell »(fest)!

Note: 9,5/10

PHOTO DE LA SEMAINE: DEEP PURPLE

Roger Glove, Deep Purple - Paris, le Zénith, le 13 novembre 2012

Roger Glover, Deep Purple – Paris, le Zénith, le 13 novembre 2012

La force tranquille d’un vieux briscard de la route… J’ai vu Deep Purple pour la première fois lors après sa reformation en 1985 dans un POPB archi comble, au lendemain de deux journées d’un France Festival en demi teinte. Mais je n’avais pas eu l’opportunité de les voir accompagnés de Steve Morse. Ce soir du 13 novembre 2012, alors que Deep Purple se produit une énième fois en France, c’est chose faite. Lire la suite