THE HELLECTRIC DEVILZ: The devilz playground

France, Hard rock (Brennus music, 2024)

Comment prendre cet album qui, visiblement, cherche à tromper l’auditeur? Ok, la pochette donne quelques indications sur le genre de musique que pratique The Hellectric Devilz, groupe basque formé en 2017 et déjà auteur d’un premier album paru en 2020 : du hard rock burné qui lorgne vers le metal et le glam. Maintenant, la lecure des titres de ce nouveau disque, The devilz playground interpelle: dans un premier temps, ils sont logiquement numérotés de 1 à 10 mais on se rend compte que les sous-titres sont en ordre inversé… Double sens d’écoute? A tester, certainement! En tout cas, les basques nous proposent un hard rock burné théâtralisé de bout en bout. « Ladies and gentlemen, welcome… » Si l’anglais est perfectible, le groupe se fait plaisir avec ces 10 chansons qui lorgnent autant du côté du heavy rock de Motörhead période Overkill que du glam/punk irrévérencieux, du metal anglais renaissant de la période NWOBHM ou encore le thrash de la Bay area qui commence à faire son trou. Que ce soit la double grosse caisse qui bastonne, les riffs tranchants, une basse à la Steve Harris, le chant qui s’offre des envolées dignes d’un John Gallagher (Raven) ou des textes gentiment sataniques, tout est réuni pour offrir un bon moment à l’auditeur amateur de décibels et de rythmes endiablés. Sous ses airs parfois effrayants, on découvre souvent un diable séducteur. Laissez-vous tenter…

CRICK FEST 3: SORTILEGE live à Cléry St André (45) – avec hellXHear et PrismA

HellXHear @Crick fest 3, Cléry St André (45), 13 avril 2024

Retrouvez ici la galerie photos du concert

Il y a des dates comme ça, tu sais que tu ne peux pas les rater… Si Sortilège a le vent en poupe depuis sa reformation, le groupe sait devoir continuer d’aller vers son public, où qu’il se trouve. C’est ainsi que, après avoir échangé avec Chris Dannacker, président de l’asso Crick For Zic et instigateur du Crick Fest, les Parisiens, séduits par le propos et le projet artistique, on accepté de venir donner un concert à l’Espace Loire, une salle plus que des fêtes de Cléry St André, commune plus connue pour sa basilique médiévale et pour son son et lumières estival et qui accueille ce soir la troisième édition du Crick Fest.

Située juste à la sortie de la ville, la salle de Loire peut accueillir quelques 350 personnes, dispose d’une vraie scène et d’éclairages dignes des plus grands clubs. Toute une équipe de bénévoles s’affaire à préparer les lieux, loges, merch… pour cette soirée qui s’annonce plus que chaleureuse.

Si les préventes ont permis de compter sur une salle aux 2/3 remplie, c’est finalement un quasi sold out qui sera annoncé en cours de soirée. Oui, il y a des dates à ne pas rater et ce 13 avril en fait clairement partie et le public multi générationnel l’a bien compris.

HellXHear @Crick fest 3, Cléry St André (45), 13 avril 2024

Je découvre ce soir HellXHear, une formation qui propose un hard rock puissant et mélodique. Formé du côté de Blois en 2020, le batteur Manu recrute ses compères afin de proposer des compositions taillées pour la scène. HellXHear déniche une double arme secrète: le guitariste Tim, qui a notamment collaboré à General Lee et High Scream et le chanteur Poy qu’on a pu écouter au sein de Fairyland, Voodoo Smile ou, également High Scream. La formation tient cependant la barre grâce au second guitariste Gulch’ mais a du mal à trouver un bassiste stable…

HellXHear @Crick fest 3, Cléry St André (45), 13 avril 2024

Reste que le heavy proposé par le combo fait mouche, et même si le public n’est pas encore très dense, les présents en profitent totalement. Ces cinq là, c’est clair dès les premiers instants du concert, sont allés à bonne école et vantent ouvertement les 80’s avec un son résolument moderne.

HellXHear @Crick fest 3, Cléry St André (45), 13 avril 2024

Comme d’autres plus tard, Poy n’a de cesse (ou presque) d’exprimer sa fierté d’être là ce soir et de pouvoir jouer avec Sortilège. Le gaillard n’hésite jamais à aller chercher le public et impressionne avec son chant clair qui se révèle aussi puissant qu’il peut monter haut. Heureusement qu’il y a ce contact, car Lolo, concentré comme jamais, reste trop peu mobile, ce qui peut casser quelque peu l’énergie musicale et scénique de la formation…

HellXHear @Crick fest 3, Cléry St André (45), 13 avril 2024

Au delà de compos originales, HellXHear propose deux reprises dont la première ne sera plus jouée par le groupe. « Vous connaissez Squealer? On a l’habitude de jouer des titres de groupes qui ne sont plus là, mais eux, ils se reforment », c’est ainsi que le chanteur présente Suicide girl (extrait de l’album de 1991 This is what the world is all about). Puis, avant de clore le concert, c’est un furieux Youth gone wild, reprise du premier album de Skid Row (qui n’arrive pas à stabiliser son chanteur, soit dit au passage…) qui vient finir de convaincre un public conquis. Le chanteur en profite pour disparaitre tandis que le public scande les « oh, oh ohoh oh, oh » pour se glisser dans la foule, revient sur scène pour un dernier titre explosif. Une belle découverte et une plus que très agréable mise en jambes et en voix en somme !

HellXHear @Crick fest 3, Cléry St André (45), 13 avril 2024

Après un rapide changement de plateau, c’est au tour de PrismA, groupe dans lequel sévit le guitariste Christophe Dannacker, par ailleurs président de l’association Crick For Zik et organisateur de la soirée, d’investir les lieux.

PrismA @Crick Fest 3, Cléry St André (45), 13 avril 2024

Avec PrismA, on retrouve un style quelque peu différent bien que tout aussi pêchu. une seule guitare et des claviers font la différence. Si tout le monde s’applique, le chanteur Philippe Sanfilippo (c’est un critère de fratrie, le chant, les gars?) est très à l’aise et entraine le public avec lui.

PrismA @Crick Fest 3, Cléry St André (45), 13 avril 2024

Dès les premiers titres, Freedom or war et Crazy night, ça groove sec, PrismA semblant décidé à choper le public par la gorge. Les morceaux sont clairement taillés pour la scène, à la fois festifs et entraînants.

PrismA @Crick Fest 3, Cléry St André (45), 13 avril 2024

Sans doute une question de génération ou de perception… il y a aussi des groupes qui, heureusement, semblent soutenir le travail des autorités, forces de l’ordre, sécurité et PrismA l’exprime au travers de Heroes of the night.

PrismA @Crick Fest 3, Cléry St André (45), 13 avril 2024

Puis arrive le temps calme du concert avec la ballade No more tears. malheureusement, avec le titre suivant, le public semble moins réceptif, se fait plus épars, et le concert connait une baisse d’intensité avant que D Day memories ne vienne rebooster l’ensemble.

PrismA @Crick Fest 3, Cléry St André (45), 13 avril 2024

Le final, composé d’une triplette rock énergique qui démarre avec un Rock now sur lequel le public est mis à contribution, redonne la patate avant que Prisma ne cède les planches à la tête d’affiche du soir, à qui un nouvel hommage est rendu par Philippe qui, lui aussi, exprime tout son bonheur de jouer ce soir.

PrismA @Crick Fest 3, Cléry St André (45), 13 avril 2024

Tranquillement mais surement, la salle se rempli. Clairement, le public présent – beaucoup « d’anciens », certes, mais de nombreux jeunes également – attend la venue de la légende Sortilège. Car, malgré les déboires connus de sa reformation, le line-up actuel affiche une forme, tant scénique que créative au top (Apocalypso, le dernier album en date, et son pendant live Coram populo font plus qu’en témoigner).

Sortilège @Crick Fest 3, Cléry St André (45), 13 avril 2024

Alors qu’Olivier Spitzer, l’un des guitaristes, signale un problème de retour rapidement remplacé, la bande son d’intro annonce le début imminent du concert. Le public se masse devant la scène et hurle son contentement à l’arrivée d’un élégant Zouille, chateur, fondateur du groupe et instigateur de cette version d’un Sortilège qui mérite amplement son succès actuel.

Sortilège @Crick Fest 3, Cléry St André (45), 13 avril 2024

Est-ce le fait de jouer dans une « petite » salle qui donne au groupe tout entier, en plus de son énergie naturelle, ce sentiment d’un contact encore plus facile et relax avec le public? Les enjeux ne sont certes pas les mêmes que lors du concert du Bataclan en octobre dernier ni même que pour le Heavy Week End de Nancy qui arrive au mois de juin.

Sortilège @Crick Fest 3, Cléry St André (45), 13 avril 2024

En tout cas, le public est à fond, reprenant en chœur Amazone et Phoenix, deux titres après lesquels Zouille commente: « Ok, vous connaissez les paroles par cœur Voyons si c’est pareil avec le dernier album!« . Ben, oui… Il y a des fans qui chantent à l’unisson ces mélodies imparables tant sur les nouveaux titres que les plus anciens – en l’occurrence Le sacre du sorcier et Chasse le dragon.

Sortilège @Crick Fest 3, Cléry St André (45), 13 avril 2024

La formation actuelle est solide et unie comme jamais, le duo Bruno Ramos et Olivier Spitzer étant complice et parfaitement soutenu par la section rythmique qui tient toute cette architecture composée du bassiste Sébastien Bonnet et du batteur Clément Rouxel.

Sortilège @Crick Fest 3, Cléry St André (45), 13 avril 2024

Les titres de bravoure défilent et c’est un Zouille, dans une resplendissante forme vocale, qui se montre de plus en plus en forme et détendu. Le gaillard fait plus que sourire, il blague (se moquant gentiment des musiciens qui se ressourcent après Toujours plus haut: « Il faut laisser le temps à nos musiciens de s’hydrater… Et pendant ce temps, je brode…« ), se marre bien et danse même semblant se surprendre lui même. « Faut être complètement dérangé pour danser comme ça » lance-t-il fort à propos en guise d’introduction de Délire d’un fou de nouveau chanté par la foule après un magistral et lourd Marchand d’hommes et un inquiétant Vampire.

Sortilège @Crick Fest 3, Cléry St André (45), 13 avril 2024

Sortilège propose ce soir un concert sans aucun temps mort, Zouille et ses comparses tenant le public dans le creux de la main grâce à une bonne humeur communicative, une complicité réelle au sein d’un groupe plus en forme que jamais.

Sortilège @Crick Fest 3, Cléry St André (45), 13 avril 2024

On approche de la fin du concert, et les deux titres sur lesquels intervient (sur l’album) Stef Buriez sont de sortie – Attila et La marche des centaures – avant que deux classiques n’annoncent les rappels, D’ailleurs et Mourir pour une princesse.

Sortilège @Crick Fest 3, Cléry St André (45), 13 avril 2024

Plutôt que de conclure ce concert haut en couleurs de manière « normale », Zouille interpelle le public: « on pourrait sortir, vous nous rappelez, et on revient, alors on ne va pas sortir… mais vous pouvez nous appeler quand même! » ce que le public ne manque pas de faire à « la grande surprise » du chanteur. Et c’est parti pour le final composé de Civilisations perdues et de l’incontournable hymne Sortilège.

Sortilège @Crick Fest 3, Cléry St André (45), 13 avril 2024

Ce soir, devant une foule compacte – la salle affiche « complet » à une vingtaine de places près – Sortilège a donné un superbe et plus que chaleureux concert, efficace de bout en bout. Inutile de préciser que le public sera gâté sur les quelques dates qui arrivent et qu’il serait dommage de rater ces concerts. Un public heureux qui reste pour rencontrer le groupe qui se présente de longues minutes durant dans la salle allant de stand en stand, s’offrant aux demande de photos et signatures diverses. Une très belle soirée que nous a concocté et offert Crick For Zik dont le président annonce que « c’est sûr, il y aura un 4ème Crick Fest l’an prochain« . Yes!

Sortilège @Crick Fest 3, Cléry St André (45), 13 avril 2024

Merci à l’asso Crick for Zik et son président, Christophe Dannacker, à Veryshow et sabrina Cohen Aiello et Marc du management de Sortilège d’avoir rendu ce report possible et l’interview à suivre.

Retrouvez ici la galerie photos du concert

BRUCE DICKINSON: The Mandrake project

Angleterre, Heavy metal (BMG, 2024)

The Mandrake project ou chronique d’un succès annoncé… Depuis des mois déjà, c’est toute la planète metal qui s’émeut à l’idée de la sortie du nouvel album solo de Bruce Dickinson. Une promo comme seuls les plus grandes stars – et le chanteur d’Iron Maiden fait incontestablement partie de ces privilégiés – peuvent se la permettre, une promo soigneusement pensée et faite pour exciter les foules. Un battage fait de pubs dans la presse, tournée des radios, rencontres avec les (« des », le nombre de rencontres étant limité) fans pour des séances de dédicaces, production d’une version collector pour l’occasion… Comme si la promo officielle ne suffisait pas, même les fans les plus hardcore s’y mettent, se faisant le relai du décompte avant la sortie, des résultats des ventes, des témoignages lors de ces rencontres organisées… Bref une promo jusqu’à l’overdose qui pose une question: il est où le loup? Car oui, avec autant de remue-ménage, on peut avoir des a priori quant au résultat final de cet album que les fans auront attendus près de 20 ans. Certes, son retour au sein du giron Maiden l’a plus qu’occupé, mais force est de reconnaitre, à l’écoute de cet album, que ça valait le coup d’attendre. Une nouvelle fois, Bruce collabore avec Roy Z, qui tient ici guitare et basse et avec qui il compose la plupart des titres. D’emblée, on comprend que Bruce cherche à s’éloigner de l’univers purement heavy metal de la vierge de fer. Il nous propose un album au relents cinématographiques avec des chansons taillées pour le 7 art. La variété des genres, allant du heavy rock au metal symphonique, voire à l’acoustique est rafraichissante et interpelle plus qu’à son tour. L’émotion mise en scène est palpable, et Dickinson module et varie ses intonations avec un bonheur qu’on ne trouve plus forcément dans son autre groupe, même si certains moments évoquent naturellement Maiden. The Mandrake project s’en distingue cependant largement au travers de cette œuvre impressionnante et plus que réussie. Alors oui, voici un disque qui méritait bien un peu de tapage et on attend maintenant de retrouver le légendaire chanteur sur scène – un Olympia puis un Hellfest en bien meilleure position que British Lion…

MICK MARS: The other side of Mars

USA, Heavy rock (1313, 2024)

Quatre décennies après avoir co-fondé Mötley Crüe, alors que le mythique groupe avait contractuellement décidé de « ne plus jamais jouer ensemble sous le nom de Mötley Crüe » mais… (on connait la suite). Mick Mars revient aujourd’hui aux affaires avec son premier album solo, The other side of Mars. Ceux qui espèrent retrouver l’esprit du Crüe, ce hard rock populaire et festif vont à la fois se régaler et être surpris. Car, non, on ne jette pas un esprit aux oubliettes aussi facilement mais un artiste se doit également de se réinventer et de remettre ses acquis en cause, proposer de nouvelles choses. pour ce premier album, le guitariste s’est entouré d’une équipe plutôt expérimentée au sein de laquelle on retrouve notamment le claviériste Paul Taylor (ex-Winger et Alice Cooper), le batteur de Korn, Ray Luzier, ainsi que le bassiste Chris Collier, qui se charge ici du mix et du mastering de l’album. La vraie surprise vient du chanteur retenu par Mick, Jacob Bunton, chanteur de L.A. Guns dont le timbre et la variété collent parfaitement à l’esprit général. Parfois très puissant, à d’autres moments rentre dedans, parfois encore suave et tendre, le chanteur est également rejoint par Brion Gomba sur des parties plus sombres et oppressantes le temps de deux chansons. La force de The other side of Mars réside en la variété de ses 10 titres. On y retrouve des lignes de guitares à la fois puissantes, agressives et épurées, des guitares qui ne prennent jamais le dessus sur le propos général. L’album se partage entre heavy rock direct et agressif (Broken on the inside, Ain’t going back again), des références à son ancien groupe, tant textuelles (les deux titres cités plus haut, certaines paroles à double sens comme « I’m lost in your lies » sur Memories) que musicales (Ready to roll et ses « hey » simples et fédérateurs, l’instrumental LA noir qui évoque autant Crüe que Satriani), des moments plus lourds et sombres (Killing breed) ou plus tendres (la heavy ballad Alone et la ballade romantique Memories). Avec ce premier disque solo, Mick Mars se rappelle avec bonheur à notre bon souvenir. Son retour est bien plus artistique que purement pécunier. Une vraie réussite.

DIRTY FONZY: Full speed ahead

France, Heavy/punk rock (Kicking music, 2023)

Bientôt 20 ans que les joyeux énervés de Dirty Fonzy distillent dans la bonne humeur leur punk rock tendance US teinté de heavy rock. Full speed ahead, leur dernier album en date, nous propose 13 chansons funs et entrainantes. Si le morceau titre m’évoque d’entrée de jeu les compatriotes de Sticky Boys, la suite lorgne autant du côté de The Offspring ou Sum 41 que des Ramones ou Motörhead. De belles références, non? Pas une seconde d’ennui, Dirty Fonzy, parvenant à entrainer l’auditeur dans son délire gentiment irrévérencieux et toujours plein de vie. Une chose seulement m’étonne: les longs crédits et remerciements ne mentionnent nulle part les noms des musiciens. Un détail qui n’ôte rien à l’entrain généré par ce Full speed ahead qui porte très bien son nom!

MAGICAL HEART: Heartsonic

Allemagne, Heavy rock (Fastball, 2022)

Ils auront dû patienter, nos voisins teutons, avant de sortir cet album. Les Allemands de Magical Heart ont en effet sorti leur premier album, Another wonderland, en 2018 et ont eu la bonne idée de teaser leur public en publiant, en 2020, deux singles prometteurs de l’album à venir. Sauf que… 2020 a vu nombre de projets avortés, repoussés sin die. Magical Heart a sagement préféré attendre la fin de la crise sanitaire et plus pour enfin sortir ce Heartsonic, second album puissant et mélodique. Dès Bad habits, le groupe séduit avec son hard rock mélodique, puissant, entraînant, la voix de son guitariste/chanteur, Christian Urner, y est pour beaucoup. Rugueuse, profonde, elle correspond parfaitement à ce type de hard rock. Il y a chez Magical Heart un amour évident des années 80, celles de ce heavy qui osait explorer des horizons variés, allant du hard FM au heavy racé tout en proposant un son résolument moderne. Le groupe varie les plaisirs et alterne intelligemment les tempi, passant du rapide Heartsonic à la power ballad My own way – peut-être le titre le moins marquant de cet album-  avant de revenir à du heavy mélodique et poétique (Waiting for so long) puis de retrouver les chemins du heavy rentre dedans et déterminé avec Daydream. On retrouve tout au long de Heartsonic des références à Bon Jovi ou Giant, parmi d’autres (Free of pain, Raise, Take your time) sans évoquer le visuel, très réussi, clin d’œil évident aux compatriotes de Helloween période Keeper. Au travers de ces onze titres, Heartsonic réunit tous les ingrédients pour séduire un public amateur de jolies et puissantes mélodies, toujours joyeuses et entrainantes. A découvrir et à soutenir sans hésiter!

OCTANE: Back in the game

France, Heavy rock (Autoproduction, 2022)

Les années de crise sanitaire ont de nouveau transformé Octane qui revient avec Back in the game sous forme de trio. une configuration qu’on définit souvent sous le terme de power trio et qui prend ici tout son sens. Le heavy rock d’Octane est à l’image de la pochette de son album: déjanté et fun. Le groupe nous propose un rock crade et généreux, gras et entrainant et les 8 ttres font directement mouche. impossible de résister à cette voix rauque ni à cette guitare aussi simple que ravageuse soutenue comme il le faut par une rythmique solide comme un mur. Octane ne s’encombre pas de fioritures, va droit au but et… ça marche du fe de dieu. Il est simplement impossible, pour un amateur de rock, de rester de marbre. Avec Back in the game, Octane se montre d’une efficacité redoutable de bout en bout, c’est aussi simple que ça!

DANKO JONES: Power trio

Canada, heavy rock (Mate in Germany, 2021) – sortie le 27 août

Première grosse sortie de cette rentrée, Power trio, le nouvel album de Danko Jones est une belle source de jovialité rock’n’roll direct et sans fioriture. On retrouve tout au long des 11 morceaux des Canadiens ce qui fait la force et l’identité du trio: pas de prise de tête, des chansons simples, courtes et efficaces. Covid oblige, le groupe a ajusté ses méthodes de travail comme nous l’explique le bassiste JC Calabrese au cours de sa longue interview: comme de nombreux autres, au lieu de se retrouver, les compos se sont écrites et enregistrées à distance, chacun travaillant ses parties, les envoyant aux autres et corrigeant par la suite. Le résultat en est tout simplement superbement plaisant. Power trio, c’est du rock comme on l’aime. Un vrai cadeau de rentrée. Pas besoin d’en ajouter d’avantage, il est désormais temps de retrouver le chemin des scènes.

MASON HILL: Against the wall

Angleterre, Heavy rock (7Hz, 2021)

Voila des gens qui ont visiblement tout compris… Mason Hill est une formation anglaise qui propose un heavy rock traditionnel et très moderne. Un peu fourre tout et facile comme descriptif? Ecoutez donc ce Reborn qui introduit avec douceur Against the wall. Sa guitare légère bientôt doublée de claviers et d’un chant chaleureux pose l’ambiance sinon le cadrer avant d’entrer dans le vif du sujet avec No regret, titre que ne renierait aucune des formations actuelles de metal mélodique entraînant. Une basse au groove prenant et intemporel, des changements de rythmes en veux-tu, en voilà, une production au top… Mason Hill met les petits plats dans les grands et réussit un tour de force: il y a une véritable identité musicale dans ce Against the wall qui, pourtant reste toujours familier. Old school meets modern school pourrait-on dire… On ne s’ennuie pas un instant, Mason Hill parvient à nous maintenir attentif, donne envie de bouger, de chanter (ces « Oh oh » simples et imparables sur Broken son) et alimente au travers de 11 titres toujours la curiosité de son auditeur (11+une autoreprise de Reborn qui vient aussi clore l’album). Voilà le genre de groupe qui donne furieusement envie de retrouver encore plus vite les concerts…

Interview: MASON HILL

Interview Mason Hill : entretien avec Scott Taylor (chant). Propos recueillis par Skype le 2 février 2021

 

Mason Hill? Un nom à retenir… Voilà un jeune groupe écossais plus que prometteur. Le premier album, Against the wall qui vient de paraître, propose un heavy rock qui puise autant dans les sonorités « classic » que moderne. Impossible de ne pas discuter un peu avec Scott, bon vivant à l’accent… costaud comme sa vision musicale. Un groupe à suivre de très près.

Metal-Eyes : Mason Hill sort son premier album le 5 mars. Que peux-tu nous dire de l’histoire du groupe ?

Scott Taylor : Mason Hill a commencé comme un groupe de potes à l’école. James (Bird, guitare) et moi sommes à l’origine du groupe. On s’est rencontrés en Ecosse, où nous avons grandi, je jouais de la guitare et j’ai commencé à chanter vers 16-17 ans. Il n’y avait pas d’autre chanteur, les autres musiciens, en gros, ce n’était que des guitaristes… On a commencé à monter des groupes, on est allés assez loin avec l’un d’entre eux. Nous avons eu l’occasion de nous rendre à Londres, ce qui nous a donné quelques opportunités. On ne se rendait pas compte à quel point c’était bon, cette adrénaline. En rentrant en Ecosse, nous avons commencé à chercher le line up pour Mason Hill, pour en arriver au groupe d’aujourd’hui. Marc Montgomery est arrivé en second guitariste, ce qui m’a permis de ne me concentrer que sur le chant. Ça a depuis été un grand huit d’émotions, de concerts, de fun !

 

Metal-Eyes : Comment décrirais-tu la musique de Mason Hill à quelqu’un qui ne connais pas votre musique ? Et pour tout te dire, je fais partie de ces gens… Je n’ai pas eu le temps d’écouter une seule note de ce que vous faites !

Scott Taylor (il rit) : Ok, ok, je vois… Alors, nous sommes un groupe de rock moderne qui rencontre le rock classique. Je dis ça parce que nous avons tellement d’influences dans ce groupe, ça va du classic rock et le rock moderne. On adore expérimenter, trouver des sons actuels, mais on adore le rock plus traditionnel aussi, avec des solos et ces trucs-là. On essaie juste d’être nous-mêmes plutôt que d’imiter ce que d’autres groupes font…

 

Metal-Eyes : Quelles sont vos influences principales ?

Scott Taylor : Il y en a un certain nombre, prioritairement les groupes avec lesquels nous avons grandi – Alter Bridge, Black Stone Cherry, Nickelback – et ce son des 80’s – la section rythmique adore Metallica. Ce qui est étrange, c’est que notre bassiste adore le hip-hop et nous essayons d’intégrer ce type de rythme aussi…

 

Metal-Eyes : Votre album s’intitule Against the wall. C’est ce que vous ressentez aujourd’hui, d’être le dos au mur ?

Scott Taylor : Pas aujourd’hui, non. L’album est la représentation de tout notre travail depuis 6 ans, avec des hauts et des bas, des moments de notre vie où nous ne savions ni où nous étions, ni où nous voulions aller… Nous en avons tiré cette détermination, pour et grâce à nos fans, et quoiqu’il arrive, nous savons où nous voulons aller ! Aussi loin que nous le pourrons et voici l’album du commencement.

 

Metal-Eyes : La pandémie a impacté le processus d’enregistrement ?

Scott Taylor : Oui, clairement. Le groupe a enregistré la plupart des instruments juste avant le Covid, mais il restait les voix à faire. Je devais les enregistrer en mars 2020, au moment du confinement américain. Et je me trouvais à New York à ce moment là. C’était une sensation étrange, deux des semaines les plus surprenantes de ma vie, je dois le reconnaitre. Ça a eu un impact sur nous, et sur la sortie de l’album. Nous pensions que ça durerait6 mois, 9 mois, donc nous pensions être prêts pour mars 2021. Mais quand on s’est rendus compte de ce qu’il se passait… On aurait pu retarder encore la sortie de l’album, mais les gars ont insisté. Ca fait si longtemps qu’n attend…

 

Metal-Eyes : D’ailleurs, en parlant de la pandémie : la bio sur votre site web précise que votre bassiste, Ward, a étudié la microbiologie et la virologie. Il aurait pu être utile à plus de monde s’il avait poussé plus loin ses études…

Scott Taylor (rires) : Je sais, je sais ! Il a étudié à l’université mais, voilà, c’est ce qu’il se passe avec les musiciens : combien y en a-t-il qui auraient pu avoir une vie stable ? Mais ils préfèrent arrêter pour se lancer dans l’aventure du rock.

 

Metal-Eyes : C’est comme toi : tu t’es entrainé des années avec pour objectif de devenir champion olympique de natation. Ça n’aurait pas été plus simple d’atteindre cet objectif que de se lancer dans une carrière de musiciens de rock à succès ?

Scott Taylor (rires) : C’était un rêve de gosse, oui, mais j’étais trop jeune pour me rendre compte de la réalité des choses. Je devais avoir 13 ou 14 ans. Tu fais partie d’une équipe et tu progresses. C’était bizarre d’être avec des gens qui se projettent 8 ans plus tard… J’en suis arrivé au stade où ce n’était plus un plaisir. J’ai appris ceci de la vie : si je n’ai pas de plaisir, je peux faire les choses, je me forcerai à les faire, mais quand quelque chose te botte, comme me tenir face à un public et chanter pendant 45’, je serai stupide de ne pas foncer !

 

Metal-Eyes : Si tu devais ne retenir qu’une chanson de Against the wall pour définir ce qu’est votre groupe, laquelle serait-ce et pour quelle raison ?

Scott Taylor : Je pense, si je devais ne choisir qu’une chansons… que ce serait Broken son. Parce que le voyage qu’a connu cette chanson est le plus long que nos titres aient connu… J’ai écrit cette chanson avec John quand on avait 16 ans, je crois, il y a très longtemps, j’ai 27 ans maintenant. Elle a tant changé, elle a reçu tant de contributions de chacun, je crois que c’est le titre qui a vraiment reçu la contribution de chaque personne du groupe. Le truc avec cet album c’est qu’on a commencé à l’écrire vers 16 ans, et tout le monde ne faisait pas encore partie du groupe… Mais cette chanson, nous y avons tous participé, elle symbolise vraiment où nous pouvons aller ensemble lorsque chacun apporte sa patte.

 

Metal-Eyes : C’est votre premier album. Comment avez-vous procédé ? Vous êtes-vous retrouvé en studio, avez-vous plutôt utilisé les moyens numériques qu’offre la technologie actuelle ?

Scott Taylor : Nous avons pu travailler en studio à Glasgow, et avons travaillé avec Duncan Cameron. J’ai pu enregistré les voix à New York, mais, perso, je préfère pouvoir être en présence d’autres personnes, passer du bon temps ensemble. Duncan a fait un travail fabuleux, je suis vraiment content de ce qu’il nous a apporté.

 

Metal-Eyes : Justement, que vous a apporté le fait de travailler avec un producteur ?

Scott Taylor : Plein de choses ! J’étais un chanteur amateur un peu naïf… J’ai appris sur le tas, simplement en ouvrant ma bouche et en laissant les sons sortir. Là, j’ai pu apprendre la discipline, le contrôle de mon souffle, prendre conscience que je n’étais pas dans le bon ton… J’ai beaucoup appris de ce point de vue et ça change la vie !

 

Metal-Eyes : Against the wall sortira en divers formats, dont une version de vinyles en couleurs, 5 couleurs, plus précisément…

Scott Taylor : Oui. Quand on a commencé à en parler avec notre management, ils nous on montré plusieurs options. Nous les aurions voulues pour nous, donc on a tout pris. Ces versions couleur, je les mettrais volontiers au mur, elles sont trop cool ! Et c’est la concrétisation de ce voyage de 5 ou 7 ans, aussi, alors pourquoi se limiter.

 

Metal-Eyes : Et si tu les exposes au mur, elles seront vraiment « contre le mur » !

Scott Taylor : Exactement (rires) !

 

Metal-Eyes : D’où vient le nom du groupe ?

Scott Taylor : Ben… du fait que nous avions besoin d’un nom… Nous avions un nom avec un groupe de lycée, mais il ne collait pas… Je feuilletais un magazine, et, en gros, il y avait, sur une page un article au sujet d’un certain Docteur Mason – je ne sais absolument pas de quoi il parlait… – et de l’autre côté un article sur les collines d’Ecosse. Ça m’a frappé, j’ai trouvé que l’union des deux sonnait bien – Mason Hill. J’en ai parlé à James, et il a approuvé

 

Metal-Eyes : Ça sonne aussi comme un lieu de bataille, une victoire militaire…

Scott Taylor : Oui, aussi… Des gens m’ont dit que ça évoquait un nom de vin – tu veux un verre de Mason Hill ? – et je crois qu’il existe en Ecosse une colline de ce nom. Il y a plein de visions différentes. Et je pense que quand Queen a décidé de s’appeler Queen, ça ressemblait à une bonne idée. Mais leur musique devait être aussi classe que leur nom, ce n’est pas comme AC/DC, plus simple et direct…

 

Metal-Eyes : Que pourrait être la devise de Mason Hill ?

Scott Taylor : Depuis deux ans, je m’applique une devise qui pourrait coller au groupe : faire des efforts et partager pour atteindre nos objectifs. Je pense que nous comprenons tous à quel point il est difficile de réussir dans ce milieu. Nous avons tous la vingtaine, si nous faisons les choses, c’est maintenant, qu’avons-nous à perdre ? On y va, on fonce. On a peut-être le dos au mur, mais si on ne fait rien, rien ne changera.

 

Metal-Eyes : Et vous devez être les artisans de votre avenir…

Scott Taylor : Exactement, si nous ne faisons rien, personne ne le fera pour nous.

 

Metal-Eyes : Vous ne pouvez pas pour l’heure envisager de tourner. Comment allez-vous utiliser le temps qui vient ? Allez-vous en profiter pour composer et proposer une suite rapide à ce premier album ?

Scott Taylor : Absolument ! J’ai d’ailleurs quelques idées à travailler pour proposer de nouvelles choses cette année, les autres aussi, d’ailleurs. Nous sommes ouverts à beaucoup de choses, travailler pour proposer un nouvel Ep, un nouvel album… Nous n’en avons pas encore vraiment parlé mais je pense que nous allons simplement proposer du nouveau matériel, pourquoi pas ?