ALCATRAZZ: V

Hard rock, USA (Silver Lining, 2021)

Un nouvel album d’Alcatrazz un an à peine après le sympathique Born innocent? Un changement notable sur V: le remplacement de Graham Bonnet au chant par une autre grande voix, Doogie White. Hein, pardon? Même si j’aime beaucoup White, c’est quand même un comble que Bonnet, fondateur d’Alcatrazz dans les 80’s, Bonnet qui a mis au jour le talent insolent d’Yngwie Malmsteen, se fasse évincer par le reste du groupe « reformé » en 2017. C’est l’empreinte vocale de la formation qui se fait virer, une identité à part entière… Alors il va falloir se distinguer, les gars! Guardian angel, très power metal genre Helloween meets Stratovarius, démarre sur les chapeaux de roue, et propose des mélodies speede qui évoquent la technique de Blackmore alliée à la vélocité de Malmsteen. Genre: voilà ce qu’on fait. Mais clairement, il manque quelque chose, difficile de reconnaitre Alcatrazz. Les mélodies sont certes efficaces, mais parfois pompeuses. Sword of deliverance fait flop et ce n’est que le troisième titre… La suite alterne entre puissance-speed mélodique (Target et ses lignes plus que malmsteeniennes se révèle plutôt réussi, profitons-en) et titres passables (le téléphoné Blackheart au refrain foiré), voire carrément inutile à l’instar de cet insipide Maybe tomorrow…  Et ce Grace of god, qu’en penser? Comble du comble, c’est une reprise du titre co-écrit par Doogie White avec la version revisitée de Tank (comprenez sans les frangins Brabs ni Algy Ward) figurant sur l’abum War nation de 2012. Mais cette version, à laquelle viennent s’ajouter des claviers, est moins réussie, trop pompeuse. Au final, ce V a autant en commun avec Alcatrazz que le Tank mentionné ci dessus pouvait avoir de commun avec le Tank originel. A vouloir trop en faire, Alcatrazz frôle l’usurpation d’identité. Passable, pour le moins.

Interview: ROBERT JON AND THE WRECK

Interview ROBERT JON & THE WRECK – Entretien avec Steve Maggiora (claviers). Propos recueillis par téléphone le 13 septembre 2021

Photo promo

Metal-Eyes : Comment s’est déroulé votre voyage vers l’Europe ? Vous avez dû subir une quarantaine pour pouvoir entrer ?

Steve : Non, les conditions ont tellement changé au cours de l’été. Ça a été assez facile, en fait, en termes de voyage. Nous nous sommes occupés de nos papiers. Il n’y avait pas trop de monde à bord de l’avion, ce qui a rendu le passage aux frontières plus aisé. On est arrivés le 26 août.

Metal-Eyes : RJTW vient de sortir un nouvel album au début du mois, Shine a light on me brother. Que peux-tu nous en dire qui me convainque de courir l’acheter ?

Steve : C’est un album que tu vas vouloir réécouter. Il est fun, il t’embarque dans un voyage avec du blues, du rythm n blues, de la soul, du rock tout au long de 10 chansons emballées dans un joli paquet. Il est fantastique, je te le garanti.

Metal-Eyes : Comme c’était déjà le cas avec votre album précédent, donc ?

Steve : Merci, merci ! Nous sommes très fiers de chacun de ces disques.

Metal-Eyes : Un point commun à chacun de ces disques : vous évoquez la lumière. Que vous fait la lumière ?

Steve : Je crois que ces deux dernières années ont été très sombres. Nous voulons, dans nos compositions, embrasser ce qui arrive, être vrais dans ce que nous écrivons, au travers de nos expériences, mais en laissant de la place à l’espoir. Il y a de la lumière même pendant les moments sombres. Les deux dernières années ont été dures pour tout le monde, et nous avons ressenti le besoin de nous exprimer à travers ce qui est devenu Shine a light on me brother.

Metal-Eyes : Vous avez changé votre manière de composer avec le Covid ?

Steve : Oui, au début. On a tout fait à distance au début, et nous avons ensuite décidé de respecter les mesures sanitaires pour pouvoir nous remettre au travail. Mais en gros, on a continué de travailler comme avant : on teste des choses, on voit ce qui fonctionne ou pas, on tente d’autres choses… pour celui-ci, tout le monde dans le groupe a pu proposer ses idées, intervenir, et c’était très agréable de pouvoir compter sur les autres membres pour construire ensemble. Chicago est une des chansons que j’ai proposées, et si tu écoutes la maquette et la version finale, c’est le jour et la nuit. C’est vraiment un effort collaboratif.

Metal-Eyes : Last light on the highway est sorti en mai 2020, il y a un an et demi. J’imagine qu’il a été écrit avant la pandémie (Il confirme) tandis que ce nouvel album a été écrit pendant la pandémie. En dehors de ce fait, comment analyserais-tu l’évolution du groupe entre ces deux albums?

Steve : Nous avons pu composer plus ensemble, avec ce line-up. Quand tu travailles pour la première fois avec des gens, tu découvres les forces de chacun, qui arrive avec quel type d’idées, qui propose, suggère. Je crois que nous avons continué de suivre cette trajectoire. Autrement, je crois qu’il n’y a pas tant de différences, ce sont juste d’autres circonstances. Ce n’était pas évident de trouver l’inspiration avec le Covid, mais on a pu travailler et avancer.

Metal-Eyes : Vous êtes en Europe non seulement pour promouvoir votre album mais également pour le présenter live. Vous étiez censés jouer au Raismesfest qui a été annulé. Comment vous êtes-vous occupés ?

Steve : Nous sommes allés participer à une émission de radio avec Georges Lang, c’était super fun ! C’est la première fois que j’ai eu l’opportunité d’écouter notre album sur une super grosse sono (il rit), et Georges est super. Ce fut un honneur de pouvoir discuter avec lui pendant une heure…

Metal-Eyes : Vous aviez donc un plan B, mais avez-vous eu le temps de visiter Paris un peu ?

Steve : Pas cette fois-ci, non. Nous sommes arrivés d’Allemagne hier, en voiture, ce fut une route assez longue. Le temps d’arriver à l’hôtel, de filer à la radio… Aujourd’hui, nous sommes en promo… Nous n’avons pas autant de temps que nous le souhaiterions pour jouer les touristes, mais, bon… c’est le métier… Nous sommes avant tout ici pour promouvoir notre nouvel album. La dernière fois que nous étions ici, nous avons pu marcher le long de la Seine et vois quelques sites de cette superbe ville.

Metal-Eyes : Si tu devais ne retenir qu’une chanson de Shine a light on me brother pour expliquer à quelqu’un qui ne vous connait pas ce qu’est RJTW, ce serait laquelle ?

Steve : Mmh… Je choisirais sans doute le morceau titre, Shine a light on me brother. Elle contient un peu de tout ce que nous faisons, le rythme est enlevé, on parle de passer du bon temps, d’être ensemble, il y a de belles harmonies, ce que nous aimons vraiment. Les filles qui font les chœurs sont fabuleuses, les cuivres, la guitares… Le groove est top, oui, c’est celle que je retiens.

Metal-Eyes : Quels groupes du revival rock sudiste recommanderais-tu ?

Steve : Markus King est fabuleux… Rival Sons, aussi, évidemment. Qui d’autre ? Bien sûr, Blackberry Smoke est incontournable !

Metal-Eyes : Quelle pourrait être la devise du groupe en 2021 ?

Steve : C’est une bonne question… Je dirai « continue d’avancer », tout simplement !

Interview: LITTLE CEASAR

Interview LITTLE CEASAR : entretien avec Ron Young (chant). Propos recueillis au téléphone le 9 septembre 2021

Metal-Eyes : Ron, pour te dire la vérité, je n’ai absolument pas eu le temps d’écouter votre nouvel album. Mais… il n’y a pas de nouvel album !

Ron Young : Il n’y a pas de nouvel album ! le plus récent date de 2018. Si nous avions eu cette conversation plus tôt, nous aurions pu avoir l’impression d’une sortie plus récente (rires). Mais malheureusement, tout s’est ligué pour transformer les choses en un vrai bordel. Nous tentons de reprendre où nous en étions, jouer dans des villes comme Paris où nous n’avons jamais joué, et continuer de réfléchir à un nouvel album, sortir une vidéo. Mais nous sommes un groupe quelque peu différent en ce sens que nous ne sortons pas nos albums sur un label pour le travailler 8, 10 semaines très intensément pour mieux l’oublier ensuite, on balance encore plein d’argent au groupe pour retourner en studio, composer, enregistrer… Nous faisons les choses à notre rythme, comme nous les sentons. Il y a plein de groupes aujourd’hui qui refusent d’enregistrer un nouvel album parce que ça leur cout trop cher et que personne ne les écoute. Ca me parait un peu manquer de respect, jouer de la musique pour de mauvaises raisons. Mais nous, ça nous démange d’y retourner, de pouvoir rejouer, maintenant que nous nous sentons un peu plus protégés, et que nous avons envie de retrouver notre créativité. Ressortir et nous rappeler pourquoi nous faisons les choses, et pour qui nous les faisons, dissiper le brouillard de l’an dernier, retrouver de cette magie qui se produit lorsque tout le monde se retrouve pour soutenir la musique live. C’est vrai, c’est magique…

 

Metal-Eyes : Puisque tu parles de musique, vous étiez censés lancer votre tournée européenne au Raismesfest qui a été annulé.

Ron Young : Oui. Nous avons toujours su que ce concert était « avec des si », parce qu’il y a tant de bureaucratie, de protocoles, des règles sanitaires que c’était très compliqué pour eux de tout mettre en œuvre logistiquement pour que le festival se tienne. C’est une des raisons pour lesquelles un grand nombre de groupes étirent leurs tournées. Nous avons la chance d’être « une unité commando » (rires). Nous pouvons jouer dans un club et passer sous les radars. Ce n’est pas comme jouer dans une salle plus grande qui a plus de liens avec les politiques et les autorités, qui attirent plus de regards, les règles peuvent changer, tout le monde doit avoir un pass sanitaire ou être testé sinon la salle peut être fermée, la licence retirée. La plupart des lieux où nous jouons n’ont pas ces contraintes. On joue underground, dans des petites salles, on ne voyage pas avec d’autres personnes qui pourraient être testées positives. Il y a une sorte de bénéfice à être les premiers à retrouver la route après la pandémie, et c’est ce que nous faisons. Un autre concert a été annulé en Belgique, à cause d’inondations. Des inondations qui sont le résultat du non changement climatique, c’est ce que disent certains de mes compatriotes… Certains Américains voudraient nous faire croire qu’il n’y a pas de changement climatique, et que cette pandémie n’existe pas.

 

Metal-Eyes : Donc, pour eux ce ne sont encore que des « Fake news »

Ron Young : Exactement. « Ne croyez pas ce que vous voyez, croyez ce que nous disons… » Donc, un des clubs où nous devions jouer a été très endommagé par ces inondations et ne pouvait pas être remis en état avant notre passage. En dehors de cette date et du festival, toutes les autres sont maintenues. Et tu sais quoi ? On prend les choses comme elles viennent, un jour à la fois. On verra ce qu’il se passe.

 

Metal-Eyes : C’est votre première fois en France ?

Ron Young : Non, on a déjà joué dans le Nord, à Arras et… je ne sais plus, mais on n’a jamais joué à Paris. Jamais ! Nous sommes si impatients, c’est une de ces choses qui résultent de coïncidences qui nous ont empêché de le faire, mais là, nous avons vraiment insisté pour qu’on nous trouve un endroit où jouer. Ce qui se fait, nous jouons aux Etoiles.

 

Metal-Eyes : Une salle sympa, avec une petite scène…

Ron Young : C’est ce qu’on aime, le contact direct avec le public. Il parait que c’est un lieu sympa, ce qui compte ‘est la qualité du lieux, l’intérêt du public. Ne jamais avoir joué à Paris, c’est criminel !

 

Metal-Eyes : Justement, Little Ceasar sur scène, c’est quoi ?

Ron Young : Little Ceasar sur scène, c’est un groupe honnête, reconnaissant, émotif et puissant. Nous avons conscience de la magie qui peut s’opérer entre le public et le groupe, sa spontanéité, et nous souhaitons traduire cette reconnaissance car c’est grâce aux gens qui viennent chaque soir nous voir que nous existons. Pas le contraire. Avoir la possibilité de faire ce que nous adorons faire, entre personnes qui s’adorent, c’est unique. Après le concert, nous venons rencontrer le public et remercier chacun. Comment ça va fonctionner avec le Covid, je ne sais pas. Je pense qu’il va y avoir des arrangements. Mais c’est important pour nous que les gens sachent que nous leur sommes reconnaissants. Nous sommes des fans de musique avant d’être des musiciens. Nous sommes sincères, sur scène, simples, il n’y a pas de fumée, on ne tend pas le micro au public pour qu’il chante – parce que « je ne suis plus capable de chanter des notes aussi hautes » – pour flatter mon ego ou gonfler mon portefeuille… Il n’y a rien de tout ça. C’est un voyage musical.

 

Metal-Eyes : Tu viens de dire que vous êtes « un groupe de gars qui adorent le faire ensemble ». bien sûr nous ne parlons pas ici de sexe…

Ron Young : Mais si, d’une certaine manière ça l’est ! (rires) Du sexe aural – a u r a l, pas l’autre !

 

Metal-Eyes : Si je comprends bien, tous les 5, vous regardez dans la même direction ?

Ron Young : Tout le temps, oui. Et le champ de vision est large. Nous n’inventons rien, nous nous faisons plaisir. Nous avons grandi avec les mêmes repères musicaux et nous cherchons simplement à être Little Ceasar. Lorsque nous composons une chanson, nous voulons être respectueux envers les gens que nous admirons. Ce titre a des airs d’AC/DC ? C’est juste parce que nous sommes des fans d’AC/DC… On ne va pas chercher à dire le contraire.

 

Metal-Eyes : Revenons à la musique. Tu nous a dit à quoi nous attendre avec Little Ceasar sur scène, mais toi, comment imagines-tu le public parisien ?

Ron Young : Je n’en sais rien du tout…Nous avons joué dans des endroits tout petit, la sono est un peu suspecte, on en parle à notre manager, lui faisant part de nos doutes – « tu es sûr, ça craint rien ? » – et il nous répond que ç ava être la soirée la plus fun de la tournée. Ben ouais, c’est ça ! On monte sur scène, et il y a ce public qui est prêt à tout donner, qui est chaud, spontané, sans freins, et on oublie tout, pas de retour, trois spots mais on se souvient de ce concert. Alors, on n’a pas d’attentes particulière quand on monte sur scène, c’est notre boulot que d’obtenir un retour du public. J’ai grandi à Los Angeles et j’ai vu des groupes, vraiment, qui se demandaient pourquoi le public ne réagissait pas… Ils ne sont venus là que pour avoir un semblant de vie rock star, mais faire bouger le public ? Ce qu’ils voulaient c’étaient les filles, la dévotion des fans, et ils ont fait de cette vie un stéréotype… Mais, mec, si tu n’as pas de réaction du public, c’est parce que vous craignez ! Vous devriez retourner à votre local de répète et vous poser les bonnes questions.

 

Metal-Eyes : J’espère en tout cas que le public sera en nombre suffisant…

Ron Young : On vit une drôle d’époque. Les gens font attention, et 1/ les gens n’ont pas encore repris entièrement confiance et 2/ notre public est dans la tranche d’âge où les chiffres du Covid ne sont pas bons (rires) ! Mais on jouera pour 20 personnes de la même manière que pour 200.

 

Metal-Eyes : Quel pourrait être la devise de Little Ceasar ?

Ron Young : Ouh, waow ! (…) « On n’aurait pas pu le faire sans vous ». Ça inclus tout le monde, toi, le gars qui nous organise ces interviews (Olivier Garnier et Roger Wessier de Replica promotion), le proprio de ce bar… C’est une immense chaine où chacun joue un rôle.

POP EVIL: Versatile

Metal, USA (eOne, 2021)

Guitare rugueuses en guise de colère introductive, le nouvel album de Pop Evil démarre sur les chapeaux de roues avec Let the chaos reign, explosif à souhaits. Si le reste est à l’avenant, alors on tient là une belle promesse. Résolument moderne, Versatile plonge dans le metal pur jus autant que dans le punk US festif et rentre dedans ou encore dans l’esprit metalcore et plus encore. Il y a de la colère et de la chanson tout au long des 12 titres de ce nouvel album des Américains. Et si les thèmes abordés semblent puiser dans l’actualité (Covid, George Floyd, au hasard…), rien n’était prémédité puisque l’album fut composé avant ces évènements. Si l’ensemble est bien foutu et varié – on passe du rock au metalcore à l’electro, cela sans complexe – et si cette variété montre un groupe très ouvert d’esprit, curieux, on peut se demander s’il y a une ligne directrice ou si Pop Evil cherche à ratisser le plus large possible. Certains passages interpellent particulièrement comme l’hypnotique et oppressant Work, rendant l’ensemble intriguant. Versatile, au final porte très bien son nom, montrant de nombreuses facettes d’un groupe éclectique. Un album intriguant qui pourrait permettre à Pop Evil d’enfin trouver un large public? Pas si facile quand on ne parvient pas à sortir un single évident, qu’on s’adresse à tout le monde et personne à la fois. Reste un album réussi et très agréable à écouter.

DROPKICK MURPHYS: Turn up that dial

USA, punk irlandais (Born & bred, 2021)

Turn up that dial arrive à point nommé pour célébrer le 25ème anniversaire des plus irlandais des joyeux rockers américains de Dropkick Murphys. 4 ans après la sortie de 11 short stories, la bande menée par le duo vocal Al Barr et Ken Casey continue de nous offrir un folk irrésistible, plus proche du punk que jamais. La recette fonctionne toujours aussi bien, et les morceaux sont simplement imparables. Comment rester de marbre, ne pas avoir envie de se lever, taper du pied, embarquer une belle dans une ronde sans fin à l’écoute du morceau titre qui ouvre cet album? ‘est joyeux bien que parfois plus dur, irrévérencieux (Middle finger et son « I can never keep my middle finger down », le message est clair) et drôle à la fois (Mick Jones nicked my pudding). On retrouve ici tous les ingrédients qui font de Dropkick Murphys le groupe si enjoué et quelque peu décallé qu’il est – des guitares, du chant rentre dedans et hargneux, de l’accordéon, une rythmique joyeuse et sautillante – et ça fait un bien fou! Vivement que nous puissions les retrouver en tournée – une nouvelle fois, 2 Zéniths sont annoncés à Paris les 28 et 29 janvier 2022, plus un autre le 13 février à celui de Nantes. Ainsi qu’un nouveau Hellfest en 2022! A ne pas manquer…

TETRARCH: Unstable

Neo metal/Metalcore, USA (Napalm, 2021)

Nous avions discuté de cet album avec Josh, un des fondateurs et surtout chanteur et guitariste de Tetrarch, groupe fondé à Atlanta (cf. interview), en Georgie, depuis installé à LA. Freak, le premier album, fut une carte de visite pour Tetrarch, principalement aux USA. Aujourd’hui, avec Unstable – et un espoir de retour à une vie plus normale – la réputation des Américains devrait franchir les frontières et traverser les océans. Dès I’m not right, le ton est donné: il y a de la rage et de la gnaque. L’ensemble propose un mélange de neo metal avec des touches électro – évoquant aussi bien Korn que Ministry ou Limp Bizkit. Une forte influence du metalcore plus récent flotte également partout. On se prend rapidement au jeu tant les titres sont efficaces de bout en bout. Slipknot n’est jamais très loin comme le démontre le premier single au clip très réussi Negative noises. Même si la puissance est toujours présente, Tetrarch propose aussi des moments plus « calmes » offrant ainsi un disque varié et aéré. Autre force de l’album, sa production riche et grasse, signée Dave Otero. Unstable, c’est 10 titres qui font mouche et prennent l’auditeur pour ne plus le lâcher. Une superbe découverte que d’aucun présentent déjà comme la future grosse sensation, « the next big thing ». Si Tetrarch trouve son public, nul doute qu’il va grossir rapidement!

CHEAP TRICK: In another world

 USA, hard rock (BMG, 2021)

En ces temps bizarres, moroses, étonnants, l’arrivée de ce nouvel album de Cheap Trick, le très bien nommé In another world, fait un bien fou. On dit que ce n’est pas au vieux singes qu’on appren. à faire la grimace? Eh bien, ce n’est pas aux vieux rockers qu’on apprend à composer des chansons qui font systématiquement et immédiatement mouche. Cheap Trick nous propose une de ces oeuvres simplement rafraîchissantes qui ne peut laisser de marbre. En plusieurs décennies d’existences, la bande menée par Rick Nielsen et Robin Zander en a vu passer des groupes, des styles et des modes. Les influences sont nombreuses, allant des Beach boys avec le très festif The summer looks good on you aux Rolling Stones (Boys & girls & rock n roll) en passant par Kiss période Destroyer (Here’s looking at you) ou Alice Cooper (The party), toujours en apportant sa propre marque de fabrique: cette joie de vivre et de jouer, d’entraîner l’auditeur dans une ronde envoûtante. Imparable de bout en bout, on notera également cette originalité qu’est Another world, présentée en deux versions différentes: d’un côté ballade, de l’autre rock festif, chacun a le choix de sa version. Cheap Trick propose avec In another world un des meilleurs albums rock, tous genres confondus et en profite même pour annoncer un retour scénique en France après 40 ans d’absence. Avec un tel album, il est certain que ce sera l’événement à ne pas manquer! Ce sera à l’Alahambra de Paris le  9 février 2022

AYRON JONES: Child of the state

Rock, USA (Big machine, 2021)

Discuter avec lui fut l’occasion de découvrir Ayron Jones (cf. l’interview ici). Un gars simple, ouvert, bavard doublé d’un musicien de talent. Child of the state, son premier album, nous présente toutes les facettes de son talent. Au travers de 12 titres, Ayron fouille ses inspirations musicales, les retranscrit à sa sauce, les réinvente. Et elles sont vastes, variées, allant de Rage Against The Machine pour les plus dures à Michael Jackson (cette voix! On croirait entendre the king of pop à plus d’une reprise…), Prince ou encore Lenny Kravitz (cette guitare! on croirait entendre… hein, je me répète? ^_^) en passant par Jimi Hendrix. Se faisant tour à tour très rock, soft, tendre ou direct, le Child of the state – ça pourrait bien devenir son surnom – nous offre un premier album franchement emballant qui laisse espérer une belle carrière. Vivement qu’on puisse le voir live. une belle et franche réussite pour un coup d’essai! Et une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule, le gaillard sera présent au Hellfest 2022!

BLACKBERRY SMOKE: You hear Georgia

USA, Southern rock (3 legged records, 2021)

Enfin ! Oui, il est enfin là ce nouvel album des Américains de Blackberry Smoke. You hear Georgia, le successeur d’un Find a light (2018) qui finissait de placer le groupe de Charlie Starr et son rock sudiste chaleureux parmi les cadors du genre. Ce nouvel album, trois années et une pandémie plus tard, est celui de la consécration. En bon sudistes qu’ils sont, les gars nous proposent un rock à la fois authentique, débridé et entrainant. Composé de 10 titres pour un total de 40’ – ni trop ni trop peu – You hear Geogia est une invitation au voyage, un voyage musical dans ce sud profond, dans ce blues et ce rock simples et vrai. Le morceau titre, d’ailleurs, est une vraie déclaration, Starr et les siens clamant indirectement et fièrement leur identité et revendiquant la fierté de leurs origines (bien au-delà des JO de 94 ou de l’Etat d’origine de King, Martin Luther King). Tout ici respire la sincérité et l’envie de vivre, simplement et réellement. Moins durs que leurs voisins de Black Stone Cherry (eux aussi ont sorti un album portant le nom de leur Etat d’Origine, Kentucky…) et plus empreint de country, Blackberry Smoke, avec ce huitième album s’inscrit définitivement parmi les incontournables groupe du genre. C’est frais, et ça fait du bien !

Interview: LEVARA

Interview LEVARA : entretien avec Jules Galli (chant). Propos recueillis par Skype le 18 mai 2021

Photo promo

Metal-Eyes : Tu es en Californie, il est, quoi ? 9 heures du matin chez toi ?

Jules GALLI : Il est 9 heures du matin, oui… J’ai un café bien fort pour rester éveillé et attaquer cette journée de promo.

 

Metal-Eyes : Si je comprends bien, c’est moi qui dois te réveiller pour les interviews qui vont suivre…

Jules GALLI : C’est ça, tu es ma « opening song of the show » !

 

Metal-Eyes : Le kick-off, donc… Commençons par ceci : Levara est composé d’un Français, d’un Anglais et d’un Américain. Comment avez-vous fait pour vous retrouver et former un groupe ?

Jules GALLI : On a fait ça d’une façon très naturelle et organique : on est tous allés à Los Angeles pour poursuivre nos rêves de devenir musiciens… Moi, j’y suis arrivé quand j’ai eu 19 ans, j’ai déménagé de Miami à Los Angeles où je ne connaissais personne. J’ai développé un network, comme on dit, je sortais, j’allais jouer dans les clubs, ce qui m’a permis de me former. J’ai aussi rencontré Trev (ndMp : Lukather, le fils de Steve, guitariste de Toto, lui aussi à la guitare) quelques fois. On s’est suivis sur les réseaux sociaux. Lui et Josh (ndMP : Devine, batterie) étaient amis et colocataires. Ils voulaient faire du rock vraiment à se lâcher en studio, ce qu’ils ne pouvaient pas faire dans leurs projets respectifs, plus radio pop… Ils se sont dit, juste pour nous éclater, qu’ils allaient faire une chanson en studio. Ils ont fait juste un instrumental, ils avaient besoin d’un chanteur, d’une chanson et Trev, qui me suivait sur Instagram, m’a proposé de le faire. Il m’a envoyé l’instrumental. A l’époque, je en faisais pas de rock, j’étais plus RnB, pop, funk, mais les premières mesures étaient tellement… « épiques », au-dessus de ce que je faisais… Il y avait quelque chose de si cool, si frais que j’ai écrit une chanson dessus, je leur ai envoyée, ça leur a plu et on s’est retrouvés en studio. C’est là la première fois que j’ai rencontré Josh et vraiment fait connaissance avec Trev. Au départ, c’est vraiment une chanson…

 

Metal-Eyes : Qui a été le déclencheur de Levara… Avant que nous ne parlions de la musique du groupe, quelle est la signification du nom du groupe ?

Jules GALLI : Au départ, il n’y en a pas. Sa signification, c’est la musique qu’on fait. On voulait créer quelque chose d’original pour des raisons diverses… Tous les noms de groupes ont déjà été choisi, donc c’est difficile. En lisant un nom comme Levara, tu ne te dis pas que ça veut dire quoique ce soit. C’est ouvert à chacun…

 

Metal-Eyes : Tu es français d’origine (il confirme). Tu sais donc qu’en France il y a un langage spécial qu’on appelle le verlan. En verlan, Levara, ça donne « Ravale » …

Jules GALLI (rires) : Oui, woaw, c’est… classe, hein !

 

Metal-Eyes : Oui, ça dépend du sens dans lequel on le prend, et il est encore trop tôt pour toi, donc évitons certaines considérations ! Comment décrirais-tu la musique de Levara pour quelqu’un qui va vous découvrir ?

Jules GALLI : Waow… ok, alors, ça c’est des questions, je ne suis pas très bon, surtout quand il s’agit de ma propre musique… Je vais essayer : c’est du rock « anthémique », mélodieux, très grandiose, « larger than life » et à la limite de la pop. Ce n’est pas du hard rock, c’est très mélodieux et captivant. Une fois que tu écoutes une chanson, tu t’en souviendras. C’est une musique de stade, on joue vraiment, c’est très musical. C’est écrit et joué par des musiciens.

 

Metal-Eyes : Tu mets un peu de côté l’aspect pop pour plus parler rock. Ce que j’ai écouté pourtant me donne plus l’impression que c’est du pop rock plus que du rock pop, très accessible et dansant. Je trouve même ça assez… sucré, acidulé comme la guitare rose de Trev.

Jules GALLI (rires) : Oui ! Il y a des couleurs vives dans la musique. Quand on a commencé avec le concept de Chameleon, je disais que quand je ferme les yeux, j’aimerai distinguer des couleurs vertes, bleu vif pour cette chanson. On avait beaucoup de rouge, de rose, du violet, du jaune… il y a toujours un effet de couleurs qui va avec nos chansons. On a suivi ça avec les visuels, comme tu le disais, le rose de la guitare de Trev…

 

Metal-Eyes : Vous avez d’ailleurs enregistré plusieurs vidéos pour cet album. Il y en a deux, Automatic et Ever enough qui sont tournées en entrepôt. Vous les avez tournées à la suite l’une et l’autre, même s’il y a des différences ?

Jules GALLI : Automatic, c’était la première vidéo. Je crois que c’est la seule que nous étions censés faire au départ…

 

Metal-Eyes : Il y en a cinq !

Jules GALLI : Oui, il y en a cinq ! Parce que on a changé de stratégie à cause de la pandémie. Nos tournées ont été repoussées, on a dû trouver un moyen pour continuer de faire monter la sauce, de partager avec les gens. Aujourd’hui, dans le monde dans lequel on vit, tout est visuel. Une fois que le label a vu la vidéo, ils ont bien aimé et se sont dit que ce serait bien d’en faire plusieurs, comme ils ont décidé de faire plus de single. On a repoussé l’album, on a fait plus de singles. C’est génial que Mascot ait donné plus de budget pour ces vidéos. Comme tu l’as dit, il y en a 5 en tout. On a commencé avec Automatic, ensuite on en a fait trois en une semaine : Heaven knows, Chameleon, Ever enough et Ordinary… non, on en a fait quatre en dix jours ! Au départ on devait faire une lyric video pour Heaven knows mais on s’est tellement éclatés qu’on a décidé de faire une vraie vidéo. On a pu partager un peu ce qu’il se passe dans notre tête. Et se présenter au monde visuellement, c’est important, je trouve…

 

Metal-Eyes : Tu viens de le rappeler : vous êtes signés par Mascot. Comment s’est fait ce deal ? D’habitude, ils sont plus rock que ce que vous proposez (il approuve). Ou du moins, vous êtes un peu plus pop que ce qu’ils ont dans leur répertoire…

Jules GALLI : Oui, absolument… Je pense qu’on est une petite « anomalie » positive pour Mascot. On est plus pop que d’autres groupes qu’ils ont. En fait, quand on était en tournée en Europe avec Toto, on a eu un concert avec Foreigner et ils nous ont demandé de faire un « opening » acoustique. On n’avait jamais fait ça, jamais donné un concert acoustique. On a dû louer des instruments pour ce concert et on a été amené dans les loges… Trev s’échauffait en faisant des gammes, ce qui a généré Automatic. On a posé le téléphone et c’est la chanson qui a lancé ce nouveau chapitre musical. Quand on est rentrés à LA, on voulait vraiment créer un album, quelques chansons en utilisant le studio… Jusque-là, ce qu’on faisait c’était plus « live », rock, direct. C’est cette chanson qui a captivé Mascot. Notre manager l’a partagée avec plusieurs labels, et Mascot a vraiment aimé Automatic. C’est ce qui a déclenché toutes les autres chansons qu’on allait ensuite faire pour l’album en partenariat avec Mascot.

 

Metal-Eyes : Tu viens de parler de tournée avec Toto… Tu te doutes bien qu’il y a deux sujets qui vont revenir de manière très régulières dans les interviews : d’une part Trev qui se trouve être le « fils de » … A quel point son père, Steve Lukather, le guitariste de Toto vous a-t-il apporté sa contribution, son oreille, ses conseils sur vos créations ? Ou vous a-t-il complètement laissé faire ?

Jules GALLI : Il nous a laissés faire musicalement. On lui doit, à lui ainsi qu’à Toto, beaucoup de… mon français est un peu rouillé.

 

Metal-Eyes : Mon anglais est bon, tu peux changer si tu veux…

Jules GALLI (en anglais) : On leur doit beaucoup de gratitude et de reconnaissance, car sans eux, nous n’aurions pas rencontré notre manager, Steve Kharris, et c’est grâce à ça que nous avons eu l’a possibilité de jouer devant des milliers de personnes, de créer Automatic et de trouver ce deal avec Mascot. Notre carrière s’est vraiment développée par le biais de Steve et Toto. (Il reprend en français) Musicalement, par contre, on est vraiment indépendants.

 

Metal-Eyes : Trev a grandi dans un environnement baigné de musique. Mais toi, d’où vient ta culture musicale ?

Jules GALLI : Elle vient de France… Je suis de Lyon, elle a commencé à l’école où on avait des chorales. Notre prof a vu que je chantais un peu ce que je voulais à chaque fois, que je faisais mon truc à moi et elle m’a dit « Tu maies bien chanter, toi, hein ? J’ai des classes privées à la maison, tu devrais en parler à tes parents ». C’est là que j’ai commencé, à 7 ans je crois. Elle m’a appris à chanter pour de vrai, du classique d’abord. J’ai pu ensuite auditionner pour le conservatoire de Lyon, j’y suis resté quelques années. Au départ, c’était très classique, ensuite j’ai eu mes écoutes personnelles. Après, j’ai déménagé aux Etats-Unis et c’est là que j’ai commencé à écrire des chansons. A ce niveau, j’ai fait ma propre éducation, avec pleine de gens différents de collaborations, et depuis maintenant douze ans j’écris des chansons. Après, j’ai déménagé à Los Angeles et c’est là que j’ai donné le plus de concerts possible, dans tous les coins pourris de LA… J’ai juste continué à bosser, bosser, bosser… Et je suis là maintenant.

 

Metal-Eyes : Tu disais que vous avez profité de la crise sanitaire pour enregistrer les vidéos. L’album, lui, il était prêt avant le débit de la pandémie ?  

Jules GALLI : Oui, on a attendu pendant un moment. On a été très chanceux au niveau du temps : je crois que notre dernier jour de mixage était le premier jour du confinement à Los Angeles. On a fait six semaines en studio plus deux semaines de mixage, de retouches finales… Avant, on avait passé un mois et demi, deux mois à répéter et à enregistrer nos démos sur Pro-Tools avec notre batteur, Josh. On était vraiment prêts quand on est arrivés en studio et on a pu se lancer directement. En studio, on a écrit quatre nouveaux titres, c’est tout…

 

Metal-Eyes :  Donc la pandémie a impacté la sortie et ce qui en découle, promo etc… Vous êtes trois dans le groupe, toi, le chanteur, Trev à la guitare et Josh à la batterie. Il y a d’autres musiciens qui interviennent sur l’album ? J’ai parfois l’impression d’entendre des claviers, il y a de la basse…

Jules GALLI : On avait un bassiste à l’époque… Sam Porcaro, qui était avec nous depuis le début. Il est resté trois, quatre ans, il était en studio avec nous.

 

Metal-Eyes : Porcaro, un autre fils de ?

Jules GALLI : Oui, un autre « fils de ». Donc l’album a été enregistré à quatre, chant guitare basse batterie. Il n’y a pas de clavier, plutôt des guitares qui ont été synthétisées. On a voulu utilisé que les instruments qu’on avait.

 

Metal-Eyes : Ce qui signifie que vous allez devoir recruter un bassiste pour les tournées à venir. La situation, d’ailleurs, elle se débloque un peu en Californie et aux USA ?

Jules GALLI : Oui, ça commence à se rouvrir pour certains évènements, mais c’est encore chaud. Ce n’est pas le Texas ou la Floride. Aux USA, c’est différent d’Etat en Etat, certains ont tout rouvert, sans port de masque, d’autres, comme la Californie, sont plus stricts à ce niveau. Maintenant, avec les vaccins, ça s’améliore petit à petit.

 

Metal-Eyes : Deuxième sujet auquel tu n’échapperas pas : votre batteur. C’est un ancien de One Direction, un boys band. Vous ne craignez pas trop d’être raillés à ce sujet, un groupe de rock qui travaille avec un ancien batteur de boys band monté de toutes pièces ?

Jules GALLI : Ben, disons qu’il faut juste écouter Josh jouer de la batterie et les gens arrêteront d’aboyer à ce niveau-là. Parce que c’est juste un des meilleurs batteurs au monde au niveau rock. Il est sensationnel, et être batteur au sein d’un des plus grands groupes des années 2000, c’est pas si mal…

 

Metal-Eyes : « Plus grand », je ne sais pas, plus « populaire », sans doute…

Jules GALLI : C’est ça, voilà. Après, c’est de la musique. Je ne suis pas un rocker « only rock ». Oui, c’est de la musique jeune, de la pop… mais c’est un super musicien. Je pense que c’est une perte d’énergie, à la fin du compte, ce n’est que de la musique, et en début de carrière, il a fait un super job…

 

Metal-Eyes : En plus de ça, il a joué devant des foules gigantesques, dans des lieux mythiques et il a développé une expérience qu’il peut partager avec vous, un professionnalisme qu’il peut aussi vous transmettre.

Jules GALLI : Il y a ça aussi, tu as entièrement raison, oui. Il n’était batteur que pour les tournées, il ne faisait pas partie du groupe qui enregistrait des chansons bubble-gum. Non, il était là pour le live, il jouait, vraiment ! J’ai beaucoup de respect à ce niveau-là et si certains ne veulent pas écouter notre musique à cause de ça, c’est leur problème.

 

Metal-Eyes : Si tu devais ne retenir qu’un seul titre de votre album pour expliquer à quelqu’un ce qu’est Levara, ce serait lequel ?

Jules GALLI : C’est difficile… Je dirai… Une des chansons dont je suis le plus fier et qui en dit beaucoup, ce serait Chameleon. Je ne sais pas si c’est le son définitif de Levara, mais en tant que songwritter, je trouve que c’est une des chansons les plus émouvantes et qui en dit e plus, sans en dire trop. C’est une des chansons qui en dit le plus, au niveau des paroles, du message, de l’énergie, aussi. C’est une chanson qui a besoin de la participation d’une foule, d’une audience… Après, il y a aussi Automatic

 

Metal-Eyes : Non, non, on a dit « une », pas deux !

Jules GALLI : OK, ok… Donc pour toi, c’est pas Automatic ?

 

Metal-Eyes : Si, pourquoi pas ? Elle a des touches des années 80, une belle variété de rythmes, mais c’est moi qui pose les questions, pas toi !

Jules GALLI (il explose de rire) : D’accord, vas-y !

 

Metal-Eyes : Pourrais-tu imaginer une devise pour le groupe ?

Jules GALLI : Ecoute, je te dirais ça la prochaine fois, là, je n’ai rien en tête… Ça me prendra peut-être un peu de temps… en trouver une à 9 heures du mat’… Ma devise, ça a toujours été la passion, d’avoir un impact positif sur les gens qui écoutent…

 

Metal-Eyes : C’est déjà une bonne chose, « amusons-nous et ayons un impact positif ». Une toute dernière chose, Jules : tous les disques qui sont derrière toi, c’est ta déco ?

Jules GALLI : On en a plein… Tous ceux qui sont derrière moi (NdMP : on distingue aussi bien les BO de Hair, de Saturday night fever que Bruce Springsteen, Fleetwood Mac…) Tous les vinyles, ils sont kaput, les pochettes, on les a achetées au départ juste parce qu’on aimait bien les visuels, mais on a plein de vinyles intacts. Un de mes préférés, c’est Born in the USA de Springsteen… Mais on a plein de CD ici, on a un studio tout analogique. J’habite avec plein d’artistes, j’adore où j’habite, c’est très créatif et très bohème… « bohemian paradise » !