HELLFEST 2024: Premiers noms

Ca y est, ils arrivent les premiers noms du Hellfest 2024. Et pour bien commencer, c’est une surprise de taille qu’on n’espérait presque plus qui viendra clore le Hellfest: FOO FIGHTERS. D’autres noms arrivent sous peu, mais en attendant, voici le communiqué officiel de Helfest production:

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Hellbangers, Il est temps de vous annoncer la dernière session de vente des pass 4 jours… et de vous donner en avant-première le groupe qui clôturera le festival sur la Mainstage 1 : les FOO FIGHTERS !

Nous vous offrons par la même occasion, les premiers groupes qui se seront au rendez-vous de cette édition 2024 :

QUEENS OF THE STONE AGE – THE OFFSPRING – MEGADETH – DROPKICK MURPHYS – ROYAL BLOOD – BAD OMENSALL THEM WITCHES – BABYMETAL – BIOHAZARD – BRUCE DICKINSON – BRUJERIA – BRUTUS – DARK TRANQUILLITY – DIMMU BORGIR – ETERNAL CHAMPION – FU MANCHU – KORPIKLAANI – KVELERTAK – MADBALL – NOVA TWINS – RHAPSODY OF FIRE – SATYRICON – THE INTERRUPTERS 

Il nous restera plus de 160 groupes à vous annoncer d’ici la fin de l’année (soyez rassurés on en a encore sous le pied !)

Rendez-vous ce mercredi 25 octobre 2023 à 13h00 pour la “last wave” des pass 4J sur tickets.hellfest.fr

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Après British Lion en 2023, c’est au tour de Bruce Dickinson de venir faire un coucou en solo. On compte sur Nova Twins pour mettre le feu comme elles savent le faire et sur Royal Blood pour créer l’évenement.

Les valeurs sûres sont également de retour avec Megadeth, Dropkick Murphys, Korpikllani… On ne vous refait pas l’affiche, vous l’avez sous les yeux! Alors… See you in hell!

OCTAVUS LUPUS

France, Metal lyrique (M&O, 2023)

Groupe français de metal progressif et lyrique, Octavus Lupus déboule avec un premier album puissant et bourré de bonnes intentions. Dès Genèse, qui introduit le disque, le décor est planté avec quelques ambiances lourde et intrigantes. Puis dès Fireball, on entre de plain pied dans l’univers du groupe. Un unvers impregné de heavy metal traditionnel, de power metal allemand et de metal symphonique. Tout au long des 11 titres, on trouve des traces d’influences aussi variées que Iron Maiden, Blind Guardian, Epica, Nightwish ou même du thrash old school américain ou brésilien. Même si l’ensemble manque d’originalité et d’identité sonore, cet album est carré, bien produit et le chant de Karen Hau est puissant. Mais… car il y en a un: dès que Karen sort de ce registre purement metal pour se lancer dans des parties plus lyriques haut perchées, ça ne passe plus du tout. Certains compareront avec une Tarja Turunen mais n’est pas Tarja qui veut, et le mélange des genres – metal, pop et lyrique – me perd. Ce premier album souffre d’un manque de cohésion et d’identité pour que Octavus Lupus se détache réellement. Il y a cependant de belles promesses dans ce disque.

Interview SLEAZYZ

Interview SLEAZYZ – entretien avec Ileana « Pandemonium » Rodriguez – propos recueillis le 29 septembre 2023

Metal Eyes : Ileana, j’ai déjà publié la chronique de votre nouvel album, Glitter ghouls from hell, alors entrons dans le vif du sujet : que pourrais-tu dire au sujet de ce second album qui puisse convaincre l’auditeur d’aller acheter cet album directement ?

Ileana: Déjà, c’est un album qui a été fait avec beaucoup d’amour pour le genre, le glam metal. Tout au long de cet album, il y a des passages très glam, punk, horror punk… Il y a beaucoup de titres qui fonctionnent très bien en live – on en a déjà testé quelques-uns sur scène – et c’est surtout un album pour s’amuser. Il y a des guitares entrainantes, des refrains qu’on a envie de chanter… (à ce moment des bruits secs retentissent)

Excuse-moi, mais… les bruits qu’on entend… vous êtes en train de casser des cercueils ?

(Elle explose de rire) Non, non, c’est juste qu’il y a des travaux à côté ! Je suis sortie de la chambre, c’était infernal ! Mais on pourrait dire que c’est des pierres tombales qui tombent… Je te disais donc que c’est un album assez accessible.

C’est aussi le principe du glam, souvent plus accessible que le punk des origines. Vous avez plus un esprit punk américain qu’anglais d’ailleurs…

Oui, c’est ça, à la Ramones.

Tu viens de dire que vous avez déjà testé quelques titres sur scène et j’ai pu en voir quelques photos. Au-delà du maquillage et de la tenue vestimentaire, vous développez tout un décor et un univers visuel…

Oui, on fait attention à tout ça. Là, au Dropkick d’Orléans, on n’a pas pu faire de projection vidéo mais il y en a aussi. Mais sur certains morceaux, il y a des samples pour se mettre dans l’ambiance des films d’horreur. Mais c’est de la dérision bien sûr !

C’est aussi l’idée de base du groupe. J’ai l’impression que l’album est sorti un peu plus tôt que le précédent par rapport à la date de Halloween. Etes-vous en préparation de quelque chose de spécifique pour le 31 octobre ?

Pour l’instant, on a quelques dates début octobre, mais effectivement, on prépare les vidéos de films d’horreur, on va avoir un artiste qui va faire une performance pendant les concerts, donc oui, ça va être très Halloween (elle rit). Même si ce n’est pas le 31 octobre… Et c’est toujours rock ‘n’roll.

Glitter ghouls from hell est le second album de Sleazyz. Le premier était sorti en 2020, donc pas forcément à la meilleure période en pleine période de pandémie – d’ailleurs, ton nom de scène, c’est bien Pandemonium ?

Oui ! (rires)

Ce n’était pas du tout ma question… En revanche, comment analyserais-tu l’évolution de Sleazyz au cours de ces trois années ?

Je pense que le Covid a été très dur pour beaucoup de groupes. Il y a plein de collègues qui ont sorti des albums sans pouvoir les défendre. On a eu la chance de pouvoir faire pas mal de dates en 2021, dont le off du Hellfest (note : Ileana doit parler de 2022, le HF ayant dû annuler en 2020 et 2021). On a fait pas mal de scènes ce qui nous a permis de trouver nos marques. Pour le nouvel album, on a commencé à composer fin 2021 et tout 2022. On a aussi changé de batteur, ce qui nous a apporté un nouveau souffle. Musicalement, on a fait les choses dans notre style, des mélodies de guitares et dans les voix, je pense qu’on s’est améliorés musicalement. Cela malgré le fait que ce n’est pas facile pour Fred, notre chanteur qui est passé par un moment difficile dans sa vie. C’est lui qui arrive avec les compositions et malgré ces difficultés, il a réussi à venir avec des idées très joyeuses, le contraire de comment il était à ce moment-là. Un peu comme faisaient les groupes des années 80. On n’avait des vies pas forcément faciles mais la musique ne le reflétait pas du tout. On est super contents de ce nouvel album, et on a l’impression d’avoir vraiment évolué musicalement. Il y a des faiblesses, mais on a évolué.

Tu disais que vous avez eu un grand changement avec le remplacement de Dominique Speed par Kevin Shadows. Mais, il vient d’où ce monsieur ?

Eh bien, il vient lui aussi de la ville de Troyes. Musicalement, il a des goûts qui rejoignent les nôtres, mais il est plus fan de « grove metal », de Parkway drive, et ça s’entend dans ces morceaux. C’est un excellent musicien, on est super contents avec lui. Il est complètement investi avec notre projet, il est disponible. On a commencé avec lui en février et on a enregistré en mars…

Il n’a pas participé à la composition, mais il a apporté sa touche…

Oui, il a apporté sa touche personnelle, on lui a donné l’espace pour qu’il fasse ses parties de batterie.

Tu disais que Fred arrive avec les compositions, mais j’imagine que chacun apporte aussi sa personnalité dans le résultat final…

Bien sûr. Il a l’habitude de fonctionner comme ça. 2022 a été très compliqué pour lui, il a perdu sa mère et il a fallu qu’il délègue. On a revu, lui et moi, tout ce qu’il avait proposé, j’ai apporté ma touche dans la composition de pas mal de morceaux. David a aussi apporté beaucoup d’arrangement dans ses parties de guitares et dans sa rythmique, ce qu’il n’avait pas forcément fait sur le premier album – sur Monster a gogo et Hellbox. On a plus collaboré avec Fred, mais c’est toujours lui qui propose les compos de base.

Vous pensez poursuivre dans cette voie à l’avenir ?

Je ne sais pas… Fred est un excellent compositeur, il a une façon de faire qui nous plait bien. Là, on a collaboré un peu plus, mais… on verra pour la suite.

Si tu devais ne retenir qu’un seul des 10 titres de l’album pour expliquer à quelqu’un qui ne vous connait pas ce qu’est Sleazyz aujourd’hui, ce serait lequel ?

Ah ah ! Je dirais Halloween in Hollywood. Pourquoi ? Parce que c’est un titre qui montre tout l’esprit de l’album. Il y a des parties metal, d’autres plus glam, d’autres encore plus punk… C’est dans notre ligne horror metal.

Je ne suis pas surpris. C’est un titre qui est très cliché et votre album est bourré de clichés. J’imagine que c’est volontaire et pensé…

Bien sûr, et on les assume totalement (rires !)

En dehors de Romero, quels sont les autres auteurs/réalisateurs d’horreur qui vous inspirent ?

Il y a plein de film, comme Le retour des morts vivants. C’est plus Fred, ça, d’ailleurs, il aime beaucoup les films de série B. Moi aussi, mais je préfère les « vrais » films d’horreur (rires). Tob Hopper, Argento, Carpenter, il y en a beaucoup !

Si tu devais penser à une devise pour Sleazyz, ce serait quoi ?

Une devise? Fun, fear and rock n roll, ça nous ressemble bien!

Une dernière chose : on sait très bien que très peu de musiciens en France vivent de leur musique. Quels sont vos métiers dans l’autre vie ?

Je ne fais que ça, de la production, des concerts, j’ai aussi une association. Mais oui, on a plusieurs professions : notre batteur est livreur, Fred travaille dans le sport pour la mairie de Saint Ouen – il fait les allers-retours tous les jours entre Troyes et Saint Ouen à 4 heures du matin ! – et notre autre guitariste a plusieurs boulots.

Merci à Roger Wessier d’avoir organisé cet échange téléphonique. On s’est bien marrés!

NATURE MORTE: Oddity

France, Shoegaze (Frozen records, 2023)

Formé en 2015, Nature Morte publie son premier album, NM1, en 2018 et propose trois ans plus tard Messe basse. Avec Oddity, le troisième album du trio, celui de la transition, Nature Morte entraine l’auditeur dans un univers onirique, planant et inquiétant à la fois. Inquiétant par ce chant black metal qui hurle une souffrance mal contenue sur des airs souvent aériens et contemplatifs. Le groupe semble influencé par une certaine forme de New/Cold Wave et explore des sonorités aériennes, légères et proche de la nature (ces gazouillis d’oiseaux sur Nothingness…) On peut être rebuté de prime abord par ce chant crié, mais si on pousse l’écoute au delà des Bruises & lace et The pier, les deux premiers titres du disque et aussi les plus longs (8’31 et 9’31, il faut tenir!), on découvre une autre facette vocale de Chris Richard, bassiste et vocaliste du groupe. Il sait se faire doux et discret, presque triste (Here comes the rain, Monday is cry day, Nothingness) et sait aussi se faire attendre. New dawn débute avec 4 minutes instrumentales avant d’être brutalement interrompu par une forme de sauvagerie vocale… Oddity est donc un album varié qui s’adresse aussi bien aux amateurs de sensations fortes qu’à ceux qui préfèrent une séance de méditation au cœur de la nature.

SYNAPSE: Alter echoes

France, Metal (Autoproduction, 2023)

Nous avions pu découvrir fin 2021 Synapse avec son ambitieux album Singularities. Alter Echoes, le nouvel effort des Franciliens – paru courant juin – présente une toute autre facette du groupe qui, au travers de cet Ep 6 titres, se fait plaisir en revisitant et réinterprétant des chansons totalement extérieures à l’univers du metal. Naturellement, Synapse approte une jolie touche de guitares et de rage. Immaginez Alain Souchon sorti de sa joviale candeur lorsque sur Et si en plus y’a personne lorsque Thomas Valentin (chant) se met à hurler. Le résultat est étonnant, dans le bon sens du terme. Synapse s’attaque ainsi à La Bikina (Luis Miguel), au classique de Mariah Carey All I want for Christmas is you, au méga hit de A-Ha Take on me, à la BO du jeu Final Fantasy VIII au travers de Force your way ou encore à I’ll be there for you de The Rembrandts. Des univers totalement différents qui, retravaillés à la manière de Synapse, sorti de leur contexte souvent plus pop, trouvent une couleur nouvelle et une saveur acidulée avec un arrière gout de reviens-y. Des versions aussi intrigantes et joliment déroutantes qui prennent l’auditeur à contre-pied, un peu comme l’avait fait Shel avec sa version de Enter sandman de vous savez qui. Malaxées, repensées, électrifiées et quelque peu durcies, ces versions démontrent une nouvelle fois que quand une chanson est bonne à la base, peu importe son interprétation, elle restera bonne. Synapse nous offre ici un moment de plaisir étonné. Une vraie bonne idée.

AYRON JONES: Chronicles of the kid

USA, Rock/Metal (Big machine, 2023)

On a un œil sur le gaillard depuis Child of the state, son album précédent paru en 2021. Depuis, il a parcouru du chemin, se produisant autant que possible et très souvent en France, pays qu’il a sillonné de long en large en 2022, visitant des « petites salles » ou participant à nombre de festivals (Hellfest, Nimes, Solidays…) avec pour point d’orgue la première partie des Rolling Stones le 23 juillet 2022… Ayron Jones est un musicien aux goûts et influences variées qui ont pour liant la guitare et la mélodie. Avec Chronicles of the kid, l’Américain s’approche de l’excellence. On retrouve tout au long de l’album la puissance et la rage avant de continuer d’explorer ses amours musicales dans leur grande variété. Celles-ci vont de Jimi Hendrix à Prince, en passant par Michael Jackson ou encore Living Colour (Strawman). Jones continue d’explorer sa vie, déjà très riche, et pose un regard critique sur la société. L’actualité fait que certains textes ont plus de résonnance si on les transpose à d’autres régions du monde que les USA (My America), mais il parle de son vécu pas toujours facile (Blood in the water, living for the fall, The sky is crying) et se livre avec un réel bonheur auditif. En allant à l’essentiel avec 10 titres, Ayron Jones nous offre un des grands albums de rock – tous styles confondus – de l’année.

LISATYD: Life is shit and then you die

France, Stoner (Autoproduction, 2023)

Déjà le titre de cet Ep d’un humour noir d’un cruel réalisme plante le décor. Clairement, puisqu’on y passera tous, autant faire les choses à fond, non? C’est ce que semble penser le quatuor Lisatyd qui nous présente ce Life is shit and then you die, un ep enregistrer dans on peu se demander quelles conditions… Qu’avaient-ils bien pu consommer ces quatre là pour nous proposer 7 morceaux aussi alambiqués que planants, aussi rentre dedans que déroutants, aussi entrainants que dérangeants? La force de ce premier Ep réside dans cette contradiction qui semble laisser penser qu’il n’y a pas de direction musicale à proprement parler, que l’ensemble est un joyeux foutoir ou fourre-tout bordélique, mais non… plus on avance dans l’écoute de ce disque et plus on est convaincu que Lisatyd sait exactement où il veut mener son auditeur. Les chemins de l’étrange s’ouvrent devant nous avec une jovialité mêlée de sérieux. Life is shit and then you die est le type même de disque qui s’apprivoise ou plutôt qui apprivoise son auditeur. Stoner, certes, rock, également, vintage sans doute, Lisatyd n’hésite pas à explorer et prendre des risques pour ne ressembler à personne.

SOEN: Memorial

Suède, Metal progressif (Silver lining, 2023)

Avant de vous offrir le report du concert parisien de Soen, réparons un oubli… Car les Suédois (bon, un peu plus un groupe international que purement suédois, maintenant…) tournent pour soutenir leur dernier album, Memorial, paru début septembre. Les amateurs de Soen ne seront nullement déconcertés par ce nouveau disque qui permet au groupe de Joel Ekelof (chant) et Martin Lopez (batterie) de franchir une étape de plus qui les rapproche encore de l’excellence. Soen a créé sa propre identité sonore et pousse le curseur un peu plus loin à chaque nouvelle production. Le chant toujours aussi bienveillant de Jeol est contrebalancé tout au long des Sincere, Violence (pas si violent que ça), Incidiary, Icons… par les guitares rugueuses et la rythmique enlevée et parfois presque éprouvante. Quand lafureur se mèle à la douceur, le résultat avec autant de classe, le résultat ne peut qu’être envoûtant. Une nouvelle fois, le groupe fait le même choix depuis Lykaia de nommer ses chansons d’un mot unique, censé résumer l’ensemble. Une nouvelle fois, aussi, la pochette est d’une sobriété à la fois exemplaire et inquiétante. Le visuel est plus oppressant et inquiétant que le contenu musical (d’autant plus au regard de l’actualité récente européenne et moyen orientale) mais Soen nous plonge dans un univers soigné et léché. Superbe et hypnotisant.

JUDAS PRIEST

Judas Priest est enfin sorti des studios et nous présentera bientôt son nouvel album, Invicible Shield dont la sortie est annoncée le 8 mars 2024. En attendant, Rob Halford et ses comparses ont dévoilé un nouveau titre lors de leur concert au festival Power Trip, Panik attack, à écouter en cliquant ci-dessous.

Rendez vous à Lyon et Paris les 5 et 8 avril 2024 – et pourquoi pas en festivals l’été prochain?

Interview: ROBERT JON & THE WRECK

Interview Robert Jon & The Wreck. Entretien avec Robert Jon (chant, guitare) à Talcy le 28 septembre 2023

Il y a deux ans, j’ai pu échanger avec Steve Maggiora. Que devient-il puisqu’il n’apparait plus sur votre site web ?

Il nous a quittés il y a quelque temps pour aller rejoindre Toto, nous ne pouvons que lui souhaiter le meilleur !

Qui le remplace alors ?

Il s’appelle James Abernathie, il nous a rejoints en début d’année.

Comment l’avez-vous rencontré ?

Nous n’avons fait connaissance avec lui que cette année… On a donné plein de concerts depuis janvier et il n’y a pas meilleur moyen de faire connaissance que d’être sur la route ensemble. On l’avait croisé à divers endroits, c’est un peu confus : à l’époque Steve était approché par Raval Sons, on a demandé à un de nos potes qui a fait des recherches sur internet, il l’a trouvé mais on ne s’était jamais rencontrés avant qu’il n’intègre le groupe.

Et ça a l’air de fonctionner…

Oui, c’est fantastique !

Ride into the light est votre nouvel album, toujours taillé dans une veine typiquement rock sudiste, même si c’est, comme vous le dites, du rock sud californien. Maintenant, comment décrirais-tu la musique de Robert Jon & The Wreck à quelqu’un qui ne vous connait pas afin de l’inciter à acheter votre album ce soir ?

Nous jouons du rock’n’roll. Du rock influencé par le blues, la soul, le rock sudiste. Je crois que notre musique est principalement considérée comme du rock sudiste à cause du son des guitares et notre façon de composer nos chansons. Mais on est très éloignés du rock sudiste de Lynyrd Skynyrd. Il y a plus dans notre approche, je pense. Mais je crois que nous étiqueter « rock sudiste » aide les gens à savoir ce qu’ils vont écouter. En ce sens, les étiquettes ont du bon : ça aide les gens à identifier. Mais il y a un peu plus que du « simple » rock sudiste.

Alors c’est quoi, ce « plus » ? Du blues…

Du blues, de la soul… Et on appelle ça du rock sudiste de Californie ou du rock sud californien – Southern Californian rock’n’roll (rires). Après, les interprétations de chacun sont bonnes pour nous, ce que chacun ressent, et la manière dont chacun l’exprime est toujours positive.

Le groupe existe depuis maintenant plus de 10 ans, et pourtant, je ne sais pas si c’est propre à la France, vous continuez de jouer dans des endroits comme celui-ci, à Talcy, au milieu de nulle part. Quelle est la situation du groupe dans le reste du monde ? Que manque-t-il pour faire vraiment grandir le groupe ?

Oh, waow… Tu sais, ça dépend en fait de là où nous allons. Ce soir, c’est une salle de, quoi ?, 250 places à peu près. Dans cette petite pièce, je ne sais pas comment ils vont faire entrer autant de monde !

Il va faire chaud !

Oh que oui (rires) ! Il y a quelque chose de particulier à chaque concert. Il y a une énergie quand tu joues devant 800 personnes que tu ne reçois pas partout. Mais il y a aussi cette énergie avec 250 personnes que tu ne retrouveras pas avec 800, alors… On fait en sorte de tirer le meilleur de chaque show. Aucun de nous ne fait la fine bouche selon le lieu ou le nombre de personnes. On est tous impatients de jouer ce soir, vraiment !

Vous étiez il y a quelques jours au Raimes Fest…

Oui, et chaque jour est différent. Tu ne peux pas mettre les concerts dans des cases, tu ne sais jamais à quoi t’attendre. Chaque show est différent. On a donné des concerts devant 100 personnes avec plus d’énergies que certains concerts face à 800. On ne doit pas faire attention au nombre de personnes mais bien plus à l’énergie qui va en émaner, et nous donner de l’énergie.

C’est un échange, en fait…

Absolument. Alors, on aurait du mal à jouer dans une salle comme celle-ci devant 20 personnes, mais qui sait, ça pourrait être aussi absolument génial ! Qui sait !

Et j’imagine aussi que pour le groupe, d’un point de vue marketing, il est plus intéressant de jouer dans un lieu comme celui-ci qu’on peut annoncer « complet » que dans un lieu plus grand incomplet…

Exactement.

Comment analyserais-tu l’évolution du groupe entre vos deux dernier albums, Shine a light on me brother et Ride into the light ? Hormis le remplacement de Steve…

Je crois qu’il y a énormément de différences, je crois même qu’il y a plus de différence entre ces deux albums que dans tous le reste de notre catalogue. On a composé Shine a light on me brother pendant le Covid. On était dans nos chambres et n’avons jamais eu la possibilité de les jouer live avant de les enregistrer – on ne savait même pas si on allait pouvoir redonner des concerts… Ride into the light a été différent : on enregistrait deux chansons à la fois, avec des producteurs différents, tout au long de l’année. Analyser les différences et l’évolution ? Ils sont radicalement différents !

S’agit-il plus d’un effort collectif qu’avant ?

Je dirai que nous avons composé Ride into the light dans une pièce avec une batterie très bruyante. Il y a beaucoup de chansons sur Shine a light on me brother que nous avons composées en acoustique, chacun de son côté. J’aime vraiment cet album, mais nous n’avons jamais joué ces chansons comme un groupe avant d’arriver au studio. Et ça fait une vraie différence. Je pourrais décortiquer chaque chanson, mais pas ici. Ces deux albums sont supers, mais, tu sais, quand tu joues des morceaux forts, avec les soundchecks, inévitablement, elles sonnent mieux en les jouant live.

Le précédent a été composé en plain Covid.

Oui, Shine a light a été composé pendant le Covid, tandis que Last light on the highway a été enregistré avant mais sa sortie a été frappée de plein fouet par la crise sanitaire…

Justement, j’allais venir à ce disque : voici 3 albums d’affilée dont le titre comporte le mot « light ». C’est volontaire, surtout avec cette période sombre…

Oui, et le mot « light » est ressorti beaucoup plus souvent pendant le Covid. Tout le monde se trouvait enfermé, dans un environnement sombre, et c’est assez facile de se laisser emporter. C’est bien plus facile de se laisser entrainer dans la noirceur – ça devient bizarre, cette interview (rires) ! – que de se diriger vers la lumière. Nous tenter toujours d’avancer, il y a toujours un chemin, une lumière au bout du tunnel, et nous cherchons à avancer, toujours. Nous ne voulons pas nous laisser emporter en arrière. Je pense que nous sommes un groupe positif, je suis, la plupart du temps, quelqu’un d’optimiste, et nous essayons de retranscrire cela dans ce que nous composons et écrivons. Nous essayons simplement d’être qui nous sommes…

Et qui êtes-vous donc ?

(Rires) Je me nomme Robert Jon, je vis en Californie du Sud et je suis quelqu’un de très positif !

Peux-tu m’expliquer le sens, la signification de l’illustration de ce nouvel album ?

Non. On a simplement demandé à un de nos amis artistes de nous créer une œuvre d’art, et c’est ce qu’il a fait. Je pourrais trouver une explication, trouver ce que cela nous évoque ou ce que ça évoque à quelqu’un, mais nous voulions avant tout un œuvre d’art… L’album a été écrit à différents moments, et, sans le vouloir, il y a cet œil au centre, avec toutes ces lignes qui s’en éloignent pour aller à différents endroits.

Ou alors qui rejoignent un même lieu…

Nous sommes l’œil, et il y a tous ces lieux ù nous sommes allés qui rejoignent ce centre, où nous nous trouvons.

Une explication étonnante, mais on la prend !

Oui, oui, laisse-moi boire une bière de plus et je t’expliquerai mieux le concept !

Si tu devais ne retenir qu’une chanson de cet album pour expliquer ce qu’est aujourd’hui Robert Jon & The Wreck, laquelle serait-ce et pour quelle raison ?

Woaw… Elle est compliquée, celle-là ! Je devrais en fait prendre une autre bière avant de te répondre (rires) ! Alors… Le dernier titre que nous ayons publié, Ride into the light – qui est aussi le titre de l’album. C’est une chanson qui a été composée de manière très cohérente. C’est un titre auquel tout le monde dans le groupe a participé. Certaines, c’est avant tout Henry (James, l’autre guitariste) qui les composons principalement, d’autres seront plus l’œuvre de Henry, mais celle-ci, tout le monde y a participé, chacun a apporté un élément du puzzle que nous avons rassemblé. Et ça nous représente bien. Nous sommes un groupe, même si mon nom figure sur le nom du groupe, mais en réalité, au quotidien, chacun a son rôle à jouer. Sans la participation de chacun, ça ne peut pas fonctionner. Cette chanson est vraiment représentative.

Vous allez continuer de tourner jusqu’à la fin de l’année, avez-vous déjà des choses prévues pour 2024 ?

Oh, oui, plein de choses ! Nous serons de retour. Je n’ai pas tous les détails, mais je sais que nous serons de retour l’été prochain et à l’automne. Et les choses arrivent vite, il est probable que nous revenions avant. Nous avons des engagements jusqu’en 2025. Il y a certaines choses que nous n’avons pas encore annoncées, mais, oui, nous serons de retour.

Une question qui se pose depuis le covid, d’autant plus en ce qui concerne les musiciens. En France, et ailleurs, peu de musiciens vivent de leur musique. Est-ce le cas pour RJTW ou avez-vous chacun un autre emploi à côté ?

On fait en sorte de vivre de notre musique. Quand on est à la maison, si on a l’occasion de gagner un peu d’argent, on va aller bosser. Mais on n’a pas vraiment le temps, on n’est pas souvent chez nous. Notre occupation principale reste la musique.

Une toute dernière chose : quelle pourrait être la devise de RJTW ?

Mmh… Continues d’avancer. On va de l’avant, que faire d’autre ?

As-tu une chose à rajouter avant d’aller chercher cette bière ?

A chaque fois que nous venons en Europe, les fans font tout. Quand on monte sur scène, c’est là qu’on s’en rend compte. C’est tout ce qu’on fait ici : on monte sur scène, on donne un concert et ce sont les fans qui nous portent et c’est d’eux qu’on se souvient. Alors, si quelqu’un lit ceci, venez-nous voir, on vous en remerciera. Partageons cette énergie, c’est ce qu’on adore faire. Rencontrer les gens, voir les visages de ces personnes qui s’éclatent pendant nos concerts, c’est le principal !