FLYING CIRCUS: Seasons 25

Allemagne, Prog (Fastball, 2022)

certains artistes et musiciens savent célébrer certains évènements de manière originale. En 1997, les Allemands de Flying Circus publiaient leur premier album, Seasons. 2022-1997= 25, pas la peine d’aller d’aller plus loin pour trouver un raison valable de faire quelque chose. Alors, ce quelque chose, c’est quoi? plutôt que de proposer une simple version augmentée de titres rares ou inédits, Flying Circus a simplement choisi de réenregistrer l’intégralité de son album et de le réintituler Seasons 25. Mais pas que, puisqu’une version originale remasterisée accompagne ce nouveau disque. Débutant avec un Footprints in the sand dont les claviers évoquent Jon Lord (Deep Purple), le groupe explore des horizons autant rock qu’hispano ou orientaux. Les influences sont variées, allant de Deep Purple à Cat Stevens ou encore Pink Floyd, Fleetwood Mac ou encore Grateful Dead tout en imposant son identité musicale. Les 12 titres du quintette sont aussi mélodiques – aux influences, force du violon, quelque peu symphonique – que dynamiques. la chaleureuse voix de Michael Dorp est accompagnée des guitares envoutantes de Michael Rick; Avec des chansons allant de 3’30 à 10′, Flying Circus ne vise pas les radios. Mais là où cet album est encore plus intéressant, c’est à l’écoute de la version d’origine remasterisée. On se rend compte – parce que rares sont les amateurs du groupe en France, reconnaissons-le – que Flying Circus ne s’est pas contenter de réenregistrer son album. Le groupe a vraiment retravaillé ses chansons, leur apportant de nouvelles couleurs, de nouvelles idées sans jamais les dénaturer. un album double en quelque sorte qui permet aussi de faire le constat de l’évolution du groupe; Une jolie découverte, un quart de siècle plus tard…

HEMESATH: So schön

Metal indus, Allemagne (Echozone, 2022)

Hemesath est un groupe allemand déjà auteur d’un album, Für euch. Le quintette revient aujourd’hui avec ce So schön aux sonorités à la fois électro, indus, heavy et soft. Si l’on ajoute à la musique le chant allemand, il semble impossible d’éviter la comparaison avec Rammstein; C’est en effet compliqué mais Hemesath s’en distingue notamment par un chant et des ambiances moins foncièrement martiales que ses illustres ainés. Les 9 titres de cet album veulent entrainer l’auditeur dans des univers « gothiques lumineux », quelque peu décadent et chantant sans toutefois réussir à ou oser franchir un cap. L’ensemble est d’une écoute agréable, certes, mais quelque chose manque pour que So schön rentre véritablement en tête. La production répond pourtant aux codes du genre, et je me dis qu’un peu plus de hargne dans le chant ferait la différence. Il reste cependant un album agréable et passe partout.

 

 

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WINTER: Looking back

Allemagne, Hard rock (Wintergothic, 2022)

Voici un étonnant projet… Winter est un groupe allemand qui, en 2021, à l’occasion de l’enregistrement de son album Pale Horse, a décidé de satisfaire la demande de fans ne parvenant pas à trouver les anciennes productions du groupe – Kaleidoscope of dreams (1995), Heartbreak road (2009), The flyer (2016) et We wear black (2019). Ainsi, Winter se décida à non pas remixer mais réenregistrer certains de ses titres emblématiques passés. Ne vous fiez pas à cette pochette qui ressemble à une affreuse imitation sans intérêt et ratée d’un album de Richard Marx et plongez vous dans la musique du combo. Looking back existe en deux versions: le vinyle paru au printemps dernier et son pendant CD enrichi de 4 titres. Les fans se rueront sur ce dernier limité à 300 exemplaires numérotés à la main. Musicalement, Winter s’éloigne du rock gothique qu’il affectionne pour proposer un album très orienté AOR/soft rock avec tout ce que cela comporte de mélodies accrocheuses, d’influences US (We believe in rock, On the run) et country (Heartbreak road), de ballade (Take it slow). C’est dans l’ensemble réussi même si on apprécierait parfois un chant plus agressif et accrocheur. Reste que les amateurs de belles mélodies apprécieront ce disque posé, chantant et bienveillant. Mais où se le procurer? Pas une indication de site web ou réseau social ne figure sur ce CD, et avec un nom comme Winter, on imagine la difficulté de la tâche – sauf la version vinyle encore dispo sur le site du grand fleuve.

RAMMSTEIN: Zeit

Allemagne, Metal indus (Universal, 2022)

Ils nous surprendront toujours, les Allemands de Rammstein… Après avoir pris le temps d’une décennie entre leurs deux précédents albums pour accoucher d’un disque (que certains appellent aujourd’hui « L’allumette ») haut en couleurs et hyper efficace, les voici qui reviennent à peine deux ans plus tard avec ce Zeit. Entre temps, Till Lindemann et Richard Z. Krupse ont, chacun de leur côté, publié des disques – F & M en 2019 pour le premier sous son nom, The persistence of memory pour le second avec son groupe Emigrate en 2021. Hyperactifs les gars de Rammstein? Peut-être un peu trop pourrait-on croire. A l’écoute de Zeit, on peut en effet s’interroger car les Allemands donnent ici l’impression soit d’avoir composé03 à la va-vite soit d’utiliser des chutes des sessions de l’album précédent. On retrouve le son martial de Rammstein mais, clairement, au delà des deux premier titres (Armee der Tristen  et le calme  et léger Zeit et ses guitares quelque peu « western ») le réchauffé commence à bruler rapidement. Till s’amuse même avec un vocoder sur Lügen pour un résultat moyen, l’ensemble donnant l’impression d’un groupe qui tourne en rond. Attention: Zeit n’est pas un mauvais album, c’est du Rammstein pur jus, seulement un cran (gros) en deçà de ce que l’on pouvait espérer. Heureusement que Rammstein c’est aussi du visuel car là, rien à dire. Zeit ou l’usure du temps qui passe?

ENLIGHTENMENT: Strange stars

Allemagne, Rock (Autoproduction, 2022)

Inconnu jusqu’à présent, je découvre Enlightenment, un quatuor rock allemand qui porte très bien son nom. Avec Strange stars, le groupe propose un rock varié, puissant qui sonne à la fois moderne et vintage. Normal, les accents parfois un peu psyché font mouche grace à des guitares inventives, des arrangements mêlant avec bonheur mélodies chantantes et rage puissante (Spines). Joyeuse comme ce Bojando, quelque peu hypnotique comme ce Freakshow instrumental, la formation ne se répète jamais maintenant l’attention de l’auditeur tout au long des 9 titres (plus intro et outro) et démontre savoir exactement où il va, alternant entre rock moderne et sonorités 70’s, prog ou psychédéliques. Un album au potentiel énorme à découvrir sans hésiter.

THANATEROS: On fragile wings

Metal, Allemagne (Echozone, 2022)

Formé en 1999 à Berlin, Thanateros a enregistré 4 album sans parvenir à réellement se démarquer avant de disparaitre entre 2009 et 2019, année de la sortie de Insomnia. Maintenant, je n’ai encore jamais écouté le groupe et je reconnais que ce On fragile wings est une très agréable surprise. Si Thanateros est décrit comme un groupe de folk metal, l’étiquette est par trop limitative. Car les influences du combo, qui a accueilli un nouveau batteur en la personne de Markus Felber qui semble apporter un regain d’énergie au combo. Le reste du groupe, outre le chanteur Ben Richter, se compose du guitariste Chris Lang, du bassiste Chrys Ryll et du violoniste Christof Uhlman. Dès Kyballion (time to fly), intro dark et tribale, on se retrouve en terrain familier, chaleureux, germanique et nordique. Car tout au long de ces 12 titres, Thanateros, avec sa touche personnelle, évoque le côté rigoureux de la musique de Rammstein et les aspects plus grandiloquents et symphonique de celle de Nightwish. Produit par Simon Rippin, On fragile wings bénéficie d’un son puissant et valorisant. La voix grave, rugueuse et profonde de Ben est également secondée par celle lumineuse de Johanna Krins (Arctic Relief, Delva) sur deux titres, le premier extrait Coven of the drowned, très enjoué, et Solitude, superbe pièce. Les aspects folk sont, eux, du fait du violon qui évoque l’Irlande et ses verts paysages. En variant les thèmes et rythmes de ses compositions, Thanateros parvient à ne jamais se répéter, gardant aisément tout e l’attentions de l’auditeur, l’entrainant avec le groupe tel Kaa hypnotisant Mowgli. Une belle réussite qui mérite qu’on s’intéresse de plus près à Thanateros. Le groupe demande une seconde chance? Offrons la lui,, d’autant plus que le groupe se voit comme un phénix et le clame sur Burn (« We will rise from the ashes, We will rise« ).

SCORPIONS: Rock believer

Allemagne, Hard rock (Vertigo, 2022)

Elle est loin, désormais, l’idée de prendre une retraite méritée! Après une tournée d’adieux et un retour aux affaires discographique avec le réussi Return to forever en 2015. Et depuis, Scorpions ne cesse d’arpenter les plus grandes scènes du monde, en concerts ou en festival avec une envie jamais démentie. L’arrivée à la batterie de Mikkey Dee en 2016 en remplacement de James Kottak a également redonné un coup de boost aux Allemands qui reviennent aujourd’hui avec Rock believer, un album composé de 11 titres pleins de références à un glorieux passé. Sans jamais se reposer sur ce dernier ni tomber dans une nostalgie passéiste, les clins d’œil sonnent comme un hommage à cet héritage musical et visuel, à commencer par cette pochette qui évoque inversement, dans ses couleurs et son personnage, celle de Blackout en 1982. L’album démarre avec l’accidentellement humoristiquement décalé Gas in the tank (un réservoir plein au moment où le litre d’essence atteint partout des sommets) évoque dès le départ, tout en devenant rapidement un des ces morceaux festifs, idéale entrée en matière live, rapidement très Can’t live without you du dit Blackout. Un album majeur qui est également évoqué au travers de Seventh sun au tempo lent et lourd à la China white. Explorant son passé avec le morceau éponyme – un mid tempo « retour sur une vie » sans nostalgie – Scorpions nous rappelle aussi Is there anybody there (Lovedrive, 1979) avec Shining of your soul et ses accents reggae. Les Allemands savent aussi se faire plus explosifs avec des titres comme Roots in my boots, Hot and cold ou When I lay my bones to rest plus orientés heavy que hard – sans doute l’influence du blond batteur? On en retiendra cependant ces paroles évocatrices et révélatrices de l’état d’esprit des arthropodes : « Ready for the Scorpions dance, We’re rocking out for days no limit anyways« . Et comme à la fin des 70’/début 80’s, Rock believer se conclue avec When you know (where you come from) ballade pour guitare et voix qui se place dans le sillon des When the smoke is going down, Holiday ou Born to touch your feelings bien plus que Still loving you ou Wind of change. Avec Rock believer, Scorpions démontre avoir encore la foi et affiche une forme exemplaire. Vivement la scène, dont un nouveau Hellfest!

EMIGRATE: The persistence of memory

Allemagne, Rock (Sony music, 2021)

Il y a 3 ans, en 2018, Richard Z. Krupse nous avait épaté avec A million degrees, l’album précédent de Emigrate, son projet hors Rammstein. La force  de cette formation est de ne pas proposer une répétition de ce son groupe principal mais bien une musique travaillée pour séduire un vaste public, amateur de rock et de pop, avec des mélodies léchées et passe partout, sans pour autant être sirupeuses ou faciles. The persistence of memory à la pochette aussi sombre que la précédente était brillante propose 9 chansons accrocheuses et efficaces dont une reprise – Always on my mind – chantée avec son complice de Rammstein Till Lindeman – aisément reconnaissable sur le refrain mais bien moi sur le reste. Une version originale qui s’intègre parfaitement aux Rage, Hypothetical, You can’t run away ou autre Freeze my mind. 9 chansons, 9 ambiances et 9 moments de plaisir auditif. Si la période actuelle n’a pas souri à Krupse et l’a plutôt même déprimé, il a su relever la tête et trouver l’inspiration pour composer ces nouvelles chansons et nous proposer un album enjoué pour nous accompagner tout au long des mois qui viennent.

SAINT CHAOS: Seing red

Allemagne, Pop (Rough trade, 2021)

Attention: anomalie! C’est marrant comme les apparences peuvent être trompeuses parfois… Avec un nom comme Saint Chaos, on pourrait imaginer un groupe qui foute le bordel version punk irrévérencieux. Allez, hop, un CD in ze lecteur et… Mais non! Même s’ils voient rouge (Seing red, le titre de leur album), le combo allemand reste propre et gentillet, distillant une pop soft et, dans l’ensemble, bien foutu. Même si les tonalités sont familières (on retrouve du Police ou du Titiyo, de la new wave ou de la dance) les mélodies regorgent de trouvailles et d’effets originaux et d’airs entêtants qui puisent autant dans le rock soft des 80’s que dans ce que la pop fait le mieux. Oui, on est très loin du hard rock, a fortiori plus encore du metal! Mais allez, en cette fin d’année, un peu de douceur ne peut faire de mal, d’autant avec un album enrobé de blanc et rouge, les couleurs préférées du père Noël. Fun mais plus pour amateurs de boite de nuit que pour heabanger, même sur le retour.