THUNDER: Dopamine

Angleterre, Hard rock (BMG, 2022)

Retrouver Thunder, c’est toujours un plaisir. Presque la garantie de se délecter de ce hard rock classieux, simple, chaleureux et dansant que les Anglais savent si bien proposer. De nouveau, les voici de retour avec Dopamine, non pas un album mais un double, s’il vous plait! Depuis leur retour en 2015, jamais les gars de Thunder n’on proposé un album plus faible que sont précédent. Ce cinquième album studio en 7 ans prouve que Thunder a encore des choses à dire, de l’envie et de l’inspiration.  Quand bien même le style de Thunder est immédiatement reconnaissable, le groupe démontre titre après titre savoir encore se renouveler. Bluesy et rock, les mélodies de The western sky, alliant rudesse et douceur (cette frappe de Harry James), de One day we’ll be free again et ses choeurs à tomber, l’optimiste mid tempo Even if it takes a lifetime et son banjo, l’étonnant Black, les ballades Unraveling (cd1) et Just a grifter (CD2), le « réveil matin » dynamique The dead city qui évoque les origines du groupe… tous les éléments sont une nouvelle fois réunis pour ravir l’amateur de belles et efficaces mélodies. Et cela sur les deux CD, Dancing in the sunshine, simplement rock, Big pink supermoon bluesy à souhaits, Across the nation speedé et syncopé, le plus inquiétant et poppy I don’t beleive the world… On n’oublie pas, naturellement, la voix magique de Dany Bowles, ni le sens de la composition du guitariste Luke Morley qui signe ici une collection de 16 chansons qui font mouche. Thunder a même convié un certain nombre d’intervenants dont un certain « The professor » – Pat Mac Manus pour les plus jeunes, ancien Mama’s Boys – parmi d’autres. Avec Dopamine, Thunder continue sa reconquête de son public. C’est avec impatience que nous les attendrons, nombreux, devant la Mainstage 1 du Hellfest le jeudi 23 juin à 17h.

GHOST: Impera

Suède, (Hard) rock (Spinefarm, 2022)

On en aura lues des choses sur cet Impera, nouvel album de Ghost… « Déjà vu », « du réchauffé », « Sans doute le moins bon album du groupe »… Ok, soit, oui, mais… Ghost c’est le projet de Tobias Forge qui après avoir viré ses Nameless Ghouls de musiciens fait appel à une nouvelle équipe tout autant masquée. Il est et reste le seul maitre à penser de Ghost et, en tant que tel, sait parfaitement où il veut aller. Il flirte ainsi avec tout type de public, amateur de metal autant que de pop, et surtout, il envisage sa musique autour d’un visuel qui, lui, se renouvelle. Imperia voit disparaitre Cardinal Copia, apparu sur le prequel que fut… Prequelle en 2018. Papa Emeritus IV est définitivement plus moderne dans son look, débarrassé d’artifices et de tenues le gênant dans ses déplacements. Si musicalement Impera ne surprend guère, force est de le reconnaitre, le recette s’avère cependant rapidement efficace, voire addictive. Variant les rythmes et les ambiances, passant d’un rock entrainant à une pop légèrement acidulée ou un heavy plus sombre et inquiétant, Ghost parvient à capter l’auditeur même si, de prime abord, rien ne se retient aussi facilement que certains classiques. Pourtant, les Hunters moon, Spillways, Twenties sont taillés pour faire bouger – et c’est sans nul doute ce qui se passera en ce lundi pascal à l’Acccor Hotel Arena et sur le reste de la tournée de Ghost. Darkness at the heart of my love passe par le cap « inquiétant et oppressant » avant qu’on ne retrouve ces rythmes rock efficaces. Même si l’on n’est guère surpris, Ghost parvient encore à composer des morceaux efficaces, bien que17 les plus anciens fans attendent le retour de cet esprit subversif et metal du groupe. Un album en demi teinte qui prendra sans aucun doute une autre dimension en live.

HARSH: Out of control

France, Hard rock (Autoproduction, 2022)

Amoureux du glam rock des 80’s, amateurs de hard rock mélodique qui sait aller chercher la mélodie efficace, chantante et dansante, attention! Harsh débarque avec Out of control, un premier album qui fleure bon l’amour de cette décennie dorée où tout semblait pouvoir être osé et permis.  Des guitares qui fusent, des rythmiques qui vont droit au but et font taper du pied, une gnaque et une gouaille sans équivoques… Le groupe parisien a déjà publié un Ep et 2 singles depuis 2018, tourné avec Inglorious, Anvil ou encore Loudness. Au travers de 8 titres simplement rock, Albert (guitare et chant), Séverin (guitare), Julien (basse) et Léo (batterie) dévoilent tout leur amour pour ceux qui sont entrés dans la légende, de Bon Jovi à Mötley Crüe, en passant par Ratt, Great White, Guns N roses et autre Poison, lorgnant même parfois du côté d’Aerosmith ou de The Who. Franchement, ça le fait: le chant est puissant et varié, l’anglais d’Albert parfaitement maîtrisé, Harsh sait, power ballad et ballade incluses, utiliser les codes du genre sans en abuser et parvient à trouver son style. Moins sexuellement obsédés que Steel Panther (malgré un look et des sourires qui évoquent le groupe américain), tout aussi rock que ses glorieux ainés, offrant un album à la production sa reproches, ce Out of control se révèle efficace de bout en bout. Au travers de huit chansons, Harsh parvient à proposer une variété de rythmes, de jeux de guitare (du shred au taping, du rapide au plus doux) et ne lasse pas une seconde. BlackRain, fut une époque, avait tenté de percer en réimposant un hair metal puissant, High School Mother Fuckers continue de mener tranquillement son bonhomme de chemin et Harsh pourrait bien s’imposer comme le futur grand (pas seulement français) du genre. A suivre de très, très près.

SCORPIONS: Rock believer

Allemagne, Hard rock (Vertigo, 2022)

Elle est loin, désormais, l’idée de prendre une retraite méritée! Après une tournée d’adieux et un retour aux affaires discographique avec le réussi Return to forever en 2015. Et depuis, Scorpions ne cesse d’arpenter les plus grandes scènes du monde, en concerts ou en festival avec une envie jamais démentie. L’arrivée à la batterie de Mikkey Dee en 2016 en remplacement de James Kottak a également redonné un coup de boost aux Allemands qui reviennent aujourd’hui avec Rock believer, un album composé de 11 titres pleins de références à un glorieux passé. Sans jamais se reposer sur ce dernier ni tomber dans une nostalgie passéiste, les clins d’œil sonnent comme un hommage à cet héritage musical et visuel, à commencer par cette pochette qui évoque inversement, dans ses couleurs et son personnage, celle de Blackout en 1982. L’album démarre avec l’accidentellement humoristiquement décalé Gas in the tank (un réservoir plein au moment où le litre d’essence atteint partout des sommets) évoque dès le départ, tout en devenant rapidement un des ces morceaux festifs, idéale entrée en matière live, rapidement très Can’t live without you du dit Blackout. Un album majeur qui est également évoqué au travers de Seventh sun au tempo lent et lourd à la China white. Explorant son passé avec le morceau éponyme – un mid tempo « retour sur une vie » sans nostalgie – Scorpions nous rappelle aussi Is there anybody there (Lovedrive, 1979) avec Shining of your soul et ses accents reggae. Les Allemands savent aussi se faire plus explosifs avec des titres comme Roots in my boots, Hot and cold ou When I lay my bones to rest plus orientés heavy que hard – sans doute l’influence du blond batteur? On en retiendra cependant ces paroles évocatrices et révélatrices de l’état d’esprit des arthropodes : « Ready for the Scorpions dance, We’re rocking out for days no limit anyways« . Et comme à la fin des 70’/début 80’s, Rock believer se conclue avec When you know (where you come from) ballade pour guitare et voix qui se place dans le sillon des When the smoke is going down, Holiday ou Born to touch your feelings bien plus que Still loving you ou Wind of change. Avec Rock believer, Scorpions démontre avoir encore la foi et affiche une forme exemplaire. Vivement la scène, dont un nouveau Hellfest!

KNUCLE HEAD: Holsters and rituals

France, Hard rock (Autoproduction, 2022)

Même si on le présentait, Holsters and rituals le confirme: Knucle Head s’impose aujourd’hui comme l’un des plus américains des groupes français. Puisant autant dans le rock tendance sudiste que dans la country, chacun des 9 morceaux de ce superbe album transpire le far west, la clope et les relents de bières consommées dans un bouge au milieu de nulle part (la cloche, le banjo répétitif sur l’intro de Brand new life, par exemple). Le duo Jack & Jock (Crowes au chant et à la guitare et Alva à la batterie) ne peut laisser indifférent. Entre une voix travaillée au papier de verre, des guitares pensées au feeling et au bottleneck, des percussions simples et efficaces, Knucle Head nous entraine dans son univers fait de bécanes, chaleur et rock. Après un éponyme évoquant un We will rock you, KH entre dans le vif du sujet avec The right way, heavy aux accents quelque peu moins psyché que Ritual au final chantant à plaisir. Le groupe s’amuse à naviguer entre des sonorités typées classc rock, d’autres plus enfumées et psyché, d’autres carrément heavy. Living deep/into the night a même des relents de ZZ Top meets Royal Republic, imaginez le mélange! Le duo J&J (Jack & Jock, pas Johnson & Johnson, hein…) ne se donne aucune autre limite que celle du plaisir communicatif d’un rock sans fioriture, direct et bigrement efficace, mixant les genres avec efficacité au sein parfois d’une même chanson. Les guitares ultra saturées rencontrent une voix douce sur The necromancer, avant de retrouver une note dite pop rock avec Existential anger. l’album se conclut sur l’instrumental punkisant, psyché et tranchant The sword, instrument, superbe conclusion d’un album OVNI dans son genre que n’aurait sans doute pas renié Hawkwind en son temps. Holsters and rituals est la parfaite bande son pour tailler la route, cheveux au vent, direction l’ouest sauvage. Born to be wild!

SLASH FEATURING MYLES KENNEDY AND THE CONSPIRATORS: 4

Hard rock, USA (Gibson records, 2022)

Le voici enfin ce quatrième  album du guitariste au gibus. Quatre ans après la sortie de Living the dream, Slash featuring Myles Kennedy and the Conspirators (permettez à l’avenir et si cela s’avère nécessaire qu’un simple SFMKC fasse l’affaire…) nous propose un 4 composé de 10 chansons forgées dans ce rock mélodique qu’affectionnent tant Slash et son vocaliste de haute volée Myles Kennedy. Produit par Davd Cobb, ce disque, c’est sans doute un détail mais également peut-être le début d’une nouvelle aventure, parait sur le tout nouveau label Gibson records, le fabricant de guitares partenaire de longue date de Slash qui a failli disparaitre et se réinvente aujourd’hui. On ne sera guère surpris par le contenu de ce 4.  Toujours rock, les 10 titres alternent entre un hard pur et dur et des temps plus soft. Sans jamais tomber dans la démonstration facile, Slash, qui n’a plus rien à prouver, se laisse emporter par des instants d’une remarquable vélocité doublée d’une précision chirurgicale tandis que la voix éraillée de Myles Kennedy continue d’envouter l’auditeur avec sa voix nasillarde (on peut parfois avoir l’impression d’entendre un certain Axl Rose) et puissante. Reste que, de The river is rising à Fall back to earth en passant par l’amusant C’est la vie ou April fool (malin pour un album qui sort en février…), on se laisse prendre au piège dès la seconde écoute tant cet album est efficace, truffé de ces petites pépites qui font de Slash le guitariste unique qu’il est.

DEAFBROOD: Hell reel

France, Hard rock (M&O music, 2021)

Glisser le CD dans le lecteur. Appuyer sur « play ». Courir vers le coffre à souvenirs et se saisir de la guitare en carton. Se poser devant le miroir puis sauter et gratter à s’en bruler les ongles fraichement manucurés. C’est gros, c’est gras, c’est direct et c’est simplement rock’n’roll. Deafbrood, c’est un quatuor de dignes descendant de ce qui se fait de plus basique et efficace en matière de hard rock. Tout sur ce Hell reel, premier album du groupe composé de Julien Hoarse (chant et basse), Aymeric Quidu et Martin Arzh (guitares) et Cyrille Chevalier (batterie), évoque avec le plus grand respect possible les Motörhead, AC/DC et Ramones des années 70’s, avec quelques lignes de guitares qui évoquent le metal d’un jeune Maiden. Les groupe est franc du collier, ne cherchant qu’une chose: une puissante efficacité. Mais se limiter à ces références est trop limitatif tant Deafbrood se plait à pondre des pépites entrainantes et brutes de décoffrage. Simples et efficaces, les 12 morceaux sont taillés dans ce rock indémodable qui te fait sauter et t’emporte dans un univers d’insouciance enfantine. La voix de Julien, grave et profonde au possible, rassure par sa chaleur autant qu’elle inquiète par sa puissance. Les thèmes abordés ne surprendront personne, de la fête à l’alcool en passant par la fête et les filles et laissant un peu de place au rock et à la fête. Simple, certes, mais pas tant que ça, le groupe cherchant partout le petit truc qui surprend et interpelle. Vulcain ayant pris sa retraite, Deafbrood pourrait aisément combler le siège laissé vacant. Une sacré belle découverte à soutenir d’urgence!

Interview: BALLS OUT

On s’est bien amusés avec les deux Ep entrecoupés du premier album des Frenchies de Balls Out. Du rock sérieux sans jamais se prendre au sérieux, une musique brute, directe et sans fioriture qui valait bien quelques échanges avec le guitariste du groupe, Yann. Balls Out « est né des  cendres d’un groupe que j’avais avec Pat, le chanteur. Le groupe s’appelait Outrages. On a fait ensuite des choses chacun de notre côté et en 2015 on s’est dit que ce serait sympa de refaire quelque chose ensemble. On a rencontré Sonny, notre autre guitariste qui nous a amené Pierre, le batteur, deux amis d’enfance. On a fait une première répète tous ensemble ça  fonctionné et Balls Out est né comme ça« . Rien de plus simple, finalement… Le groupe se retrouve autour d’un hard rock simple et fédérateur. On entend du AC/DC, du Motörhead, mais quelles sont les influences de chacun? « Tous les 4, on a les mêmes influences, chacun avec ses madeleines de Proust. Pat est un fan  des Beatles, Pierre aime plein de choses qui vont de Jeff Buckley à Kiss, Sonny est plutôt branché Black Sabbath, Zakk Wylde, moi je suis plus hard rock basique traditionnel. On arrange tout ça à notre sauce et ça donne Balls Out. En fait, on fait ce qu’on aime, et on aime ce qu’on fait« .

Le résultat, c’est un premier Ep bientôt suivi d’un album à la pochette déjantée. Avec ce Let me in (I know someone inside), on a découvert un groupe fun et sans prétention. Quels en ont été les retours? « On a eu des retours très positifs, la presse l’a aimé, ce qui nous a vachement motivé pour donner encore plus, ça nous a boosté pour faire ça. »

Le dernier Ep du groupe, Get dirty vol. 1 vient de sortir et il est bien sous titré « Vol. 1 », ce qui laisse penser qu’il y aura une suite. C’est aussi la seconde fois que le groupe sort un Ep. Pour quelle raison choisir ce format? « On voulait revenir à ce format parce que ça va nous permettre de continuer à bosser sur une trilogie, de proposer quelque chose régulièrement et faire en sorte qu’on parle de Balls Out sur une période relativement longue et de bosser, de se retrouver en studio. J’aime beaucoup le studio, c’est là que naissent les idées de dernière minute. On trouvait bien de faire une trilogie avec une ligne complémentaire, d’autant plus qu’on est dans une période assez compliquée en ce qui concerne les concerts. Comme on ne sait pas trop où on va, ça nous permet de nous mettre à fond dedans. Continuer à ne pas faire de musique comme ça a été le cas ces deux dernières années, ce n’est plus possible. » Un des quatre titres, Get dirty (wild and nasty), est chanté en duo avec Rusty Brown, le chanteur des Australien d’Electric Mary. Comment est née cette collaboration? « On a joué avec Electric Mary en 2019 au Grillen à Colmar, le courant (NdMP: Oh, le jeu de mot avec le nom du groupe!) est tout de suite passé, surtout entre Pat et Rusty. on est resté en contact. On avait envie d’avoir un guest sur un titre et on lui a demandé. Et ça s’est fait comme ça. Ca tombait bien parce qu’à ce moment-là, il était en studio« .

Comment le groupe compose-t-il? Est-ce un travail collaboratif où chacun apporte des idées ou est-ce l’un des membres qui propose? « Non, c’est u  travail vraiment collaboratif même si c’est Pat qui se charge des paroles. C’est son boulot. Pour la musique, c’est nous 4, même si c’est nous, les guitaristes qui apportons les idées de riffs, mais on finalise à 4. Parfois, on arrive en répète avec une idée et on se rend compte que ‘est de la merde tout comme on peu gratter un truc et se dire que ça ferait un bon morceau, et on bosse dessus tous les 4. Chacun a son avis, on ne veut pas d’un seul qui gère tout. Chacun donne son avis. Même le batteur, on est sympa! » (rires).

Justement, quel titre Yann me ferait-il écouter pour me convaincre de découvrir Balls Out? « Je dirais Big load, parce qu’il y a un peu de tout dedans. Des breaks de batterie, des solo de guitares et un bon rif sur un accord de La qu’on adore. Je le trouve assez représentatif de notre esprit. Et puis Big load – je ne vais pas vous le traduire… Il y a plein de sous entendus dans ce morceau et ça entretient le fait qu’on s’éclate sans se prendre au sérieux. Une musique qui fait bouger la tête quand on l’écoute. »

Il s’agit d’une trilogie, le groupe voulant travailler sur la durée. La suite est-elle déjà composée? « Le 2, oui, le 3 est en démo. On ne veut pas répéter la même chose sur les 3 volumes, mais les suivants devraient sortir l’année prochaine. On va bientôt entrer en studio pour le volume . On aimerait bien avoir des invités, il faut voir si c’est faisable et si les gens sont OK pour participer. »

Lorsque je rappelle à Yann que d’autres groupes ont voulu tabler sur le format Ep pour travailler sur la durée et que le résultat s’est soldé par « on n’a pas fini » (je pense notamment à Skid Row dont on attend toujours, depuis 2014, le dernier volet de United world rebellion, ou encore aux copains de feu Wild Dawn qui prévoyaient la même chose depuis leur Bloody Jane’s Shore), sa réponse est hésitante: « Ne parlons pas de malheur, nous ne sommes pas – heureusement ou malheureusement, je ne sais pas – Skid Row. Mais il n’y aura pas de souci là-dessus, il n’y a pas de raison, tout va bien. Et on ne sait pas trop où on va au niveau des concerts. Donc on en profite pour travailler. On n’a donné qu’une date de concert, le 24 mai à Lyon en première partie de Nashville Pussy au Rock and Eat. On croise les doigts pour que d’autres se rajoutent. »

Terminons avec l’incontournable question copyrightée Metal-Eyes: quelle pourrait être la devise de Balls Out? « La devise du groupe? Sortons nos couilles les gars et montrons que nous aussi on en a! » Déception pour moi qui pensais que Yann me dirais ce qu’il y a au dos de cet Ep « We gonna rock forever, we gonna roll or never »… « Ca rejoint un peu ça, quand même. Ce sont les paroles de El guapo gonzo qui rejoignent un peu ça » veut-il me rassurer.

En attendant que les concerts reprennent, guettons les dates de concerts et régalons nous de ce premier volume de   pour une belle déflagration de rock’n’roll pur jus!

Entretien effectué via Skype le 0 décembre 2022.

ABBYGAIL: Still burning

France, Hard rock (Autoproduction, 2021)

Les Abbymen, c’est ainsi que se nomment les membres du groupe nordiste Abbygail qui revient avec un troisième album. Après Electric lady (2017) et Gun control (2019), voici que déboule le sobre et très rock n roll sans fioriture Still burning. Composé de 12 titres inspiré du rock et du hard des 70’s – l’ombre d’un AC/DC early days plane au dessus de ce CD – le quatuor démarre fort avec Watchman of darkness. Les pieds battent le rythme et le corps bouge en cadence.  Sans aucun doute possible, Bertrand Roussel (chant), Luke Debruyne (guitares), Pascal Roszyk (basse) et Anthony Deron (batterie) ne cherchent pas à réinventer la machine à courber les bananes (si, si, un brevet a été déposé! Je crois…) mais bien à se faire plaisir. Simplement, et directement en respectant les règles du genre, production comprise. Le son est propre et clair, chaque instrument ayant sa place tout au long des Magic finger (coquin, ce titre…), Your favorite fuck buddy (aussi…), The enemy you love to hate… Simple, direct et efficace de bout en bout, cet album ne souffre que, selon moi, d’un manque de puissance vocale. Attention, le chant est agréable, mais un peu de rage supplémentaire rendrait sans doute plus encore justice à ces gouailles d’alors, celles de ces voix forgées à coup de râpe à fromage et clopes et apporterait une puissance supplémentaire à l’ensemble. Mais ce n’est qu’un détail au regard des qualités générales dispersées tout au long de ce nouvel effort collectif d’un groupe que l’on voudrait aussi voir sur scène. Rock on!

BALLS OUT: Get dirty, vol. 1

France, Hard rock (Autoproduction, 2021)

Ca commence avec Back to real et son riff couillu à la AC/DC, incontestable influence de Balls Out, quatuor hard de chez nous avait déjà fait parler la poudre avec Let me in (I know someone inside) et répète ici son propos. Cet ep de 4 titres puise toujours, dès Back to real (vidéo ci dessous, avec la participation d’un certain Mean man, aka Chris Holmes) dans ce hard rock aventureux, irrévérencieux et bigrement efficace de la fin des années 70, direct, efficace, chantée d’une voix rauque, biéreuse et crade. Le nerveux Get dirty (wild and nasty), nerveux et saccadé précède un El guapo gonzo qui lorgne de nouveau vers les Australiens mais également du côté de, ce n’est guère surprenant vu le titre, Ted Nugent, en tout cas sa meilleure période (les… 70’s). L’esprit de Motörhead n’est jamais loin non plus grâce à ces guitares qui évoquent aussi le regretté Fast Eddie. Balls out termine, trop tôt, trop vite, avec Big load, plus hypnotique, à la Rolling Stones meets Kiss. Quatre titres, c’est court, on en rependrait volontiers une dose de ce rock imparable qui fait oublier le reste. Allez, un effort, un album, et vite, svp!