Live report: PMFF VI (2nde partie)

Après avoir découvert Le Plan de Ris Orangis, place au spectacle parfaitement orchestré que fut le PMFF VI. Après vous avoir présenté les concerts qui m’ont laissé quelque peu indifférent et ceux confirmant, avec ou sans réelle surprise, la position de quelques uns, voici venu le moment de vous parler des autres, les concerts qui m’ont emballé, voire qui m’ont donné une véritable claque. Et sortir d’une salle pour aller voir l’agent du groupe et lui dire « c’est quoi ce machin? C’est toi qui t’occupes d’eux » ou s’emballer avec les collègues et amis, ben… ce fut le cas à plusieurs reprise. Emballement, emballement, nous voici!

A peine entré dans la salle, une déflagration plaque au mur les présents. Bon, façon de parler, mais Frantic Machine (samedi, 15h25, Rock Fort) propose un metal sans concession, direct et « dans ta face ». Malgré le peu de place dont bénéficie le quatuor, les gars déménagent sévère, ça dépote et ça envoie grave le bois. Metallica n’est pas loin, même dans l’attitude du chanteur guitariste : même gratte, même tenue face au micro… Mais punaise, ça le fait! Il est où, l’album?

Frantic Machine

Frantic Machine

Depuis l’intégration de Stef Reb au chant, Océan (samedi, 17h50, Ultim)nous a proposé un nouvel et brillant album (C’est la fin… chroniqué ici même) et surtout retrouve le chemin des scènes de France. Depuis le PMFF V au Divan du monde, je n’avais pas eu l’opportunité de les retrouver. Mais ce soir, le constat est sans appel: si « la vielle garde » est efficace, dont un Georges Bodossian (guitare) impérial, c’est Stef qui fait le show. Lunettes de soleil vissées sur le nez, il danse, s’agite… attirant à lui tous les regards. Si l’on ne peut que regretter qu’Océan n’ait interprété qu’un seul ancien titre (Rock’n’roll, en tout début de concert), les plus récents passent parfaitement l’étape de la scène (La Haine, Désillusions, Instinct animal, Rouge lézard, Je crois que tu aimes ça et La mort rôde autour de nous). Vivement que le quatuor nous propose une vraie tournée!

Océan

Océan

J’avais rencontré le plus celte des guitaristes français à l’occasion de la sortie de Behind the pics. Nous avions parlé musique et… Chupa Chupps! Bref, il me tardait de le voir en live. En débutant son set par un morceau lent et aérien, Pat O’May (samedi, 19h00, Ultim) prend le public à contre pieds. Intelligemment, le groupe monte en puissance tout au long des 45′ allouées, le chant étant partagé. Chacun prend un vrai plaisir à être là, et le public n’en rate pas un miette. Ballade irlandaise, rock, démonstration instrumentale, chaleur, tous les ingrédients sont réunis pour que ce concert reste dans ma mémoire.

Pat O'May

Pat O’May

Pour célébrer 35 ans de carrière, ADX (samedi, 21h45 et dimanche, 20h00, Ultim) a décidé de jouer chacun des trois soirs du festival. Et propose trois setlists différentes. Lors de l’Ultim fest au Glazart, on sentait déjà l’unité et la cohésion de cette nouvelle formation. C’est d’autant plus le cas aujourd’hui et, si ADX reste un groupe fun à voir, ce samedi il offre simplement l’un de ses meilleurs concerts, en tous cas, parmi ceux auxquels j’ai pu assister. Explosif tout autant qu’impérial, ADX donne tout sons sens à la Division blindée qui l’a vu renaître il y a maintenant une décennie. Une forme d’enfer prometteuse pour l’album live enregistré tout au long de ce PMFF. Dog est sans doute moins facétieux qu’on n’a pu le connaitre, Betov quant à lui ne se gêne jamais pour grimacer et jouer avec le public, tandis que la paire Nicklaus et Julien se démonte la nuque… Phil reste Phil: une voix puissante et le propos taquin. Excellents moments que ces deux soirs!

ADX

ADX

Cela augure forcément de belles promesses pour la journée du dimanche, malgré une (trop) courte nuit. En arrivant sur place, malheureusement, le triste constat de la veille est pire aujourd’hui: peu de public… Eh bien, profitons en au maximum, alors!

Tentation (dimanche, 14h00, Ultim) ouvre le bal avec son heavy rock explosif. Les jeunes pyrénéens de Toreilles puisent leurs influences dans le meilleur du metal, français principalement, des années 80. Clairement, ces garnements ont grandi au son des Blasphème, Sortilège ou H-Bomb dont ils reprennent même Double bang. Les crinières s’agitent, les poings se lèvent et la température monte. une superbe entrée en matière et sans doute une des révélations de ce week end!

Tentation

Tentation

A mi-chemin entre deux groupes de référence, FireForce (dimanche, 14h45, Ultim) déboule sur scène sans crier gare. Premiers des trois groupes étrangers à passer sur scène, les Belges tirent à vue et sans sommation. Alors oui, on pourrait reprocher la tenue treillis trop proche du look de Sabaton, ou le heavy tranchant et imparable et le chant typé Accept, mais l’energie de FireForce est unique. En une petite demi heure, Flype et sa troupe dégainent cartouche sur cartouche, se posant quelques instants pour s’adresser – avec humour – au public.

FireForce

FireForce

Je n’ai pas encore écouté le dernier album de Face To Face (dimanche, 15h40, Ultim), le groupe de l’ex (un des ex…) bassiste de Trust, Fred Guillemet. Et la surprise en est d’autant plus grande. Rejoint par Olivier Del Valle, ex-Shannon, le quintette est bien plus heavy que je ne l’imaginais, lui dont le premier album, We love gas, avait une belle coloration punkisante. Là, on revient aux fondamentaux du genre, et Face To Face dépote. La voix puissante d’Olivier colle parfaitement au registre et l’attitude scénique de chacun des musiciens est simplement envoûtante. On en redemande, 30′ c’est simplement trop court!

Face To Face

Face To Face

S’il est un groupe que je veux voir, c’est bien Factor Hate (dimanche, 16h10, Rock Fort). Non seulement je garde un souvenir impérissable de notre rencontre avec The Watcher chanteur du groupe, lors d’une émission du Rock Fort show qui s’est rapidement transformée en une partie de franche rigolade, mais le spectacle annoncé mérite toute notre attention. Factor Hate, c’est le shock rock à la française. Squelette, camisole de force, hache, tête tranchée… Tout y passe, bien que, dans cette configuration, Factor Hate n’ait pu sortir tout son attirail. Mais déjà, ces 25′ le confirment, ce groupe doit grossir. Si Alice Cooper est une inspiration évidente dans le spectaculaire, Factor Hate impose sa propre touche, sa personnalité. Unique en son genre en France, le groupe offre un spectacle haut en couleurs à découvrir d’urgence!

Factor Hate

Factor Hate

Pas le temps de souffler que déjà Mystery Blue (dimanche, 16h35, Ultim) investit la grande scène. Pas de chichi, pas de fioriture, on aime ou pas son heavy direct, les Alsaciens donnent le meilleur de ce qu’ils savent faire: un heavy metal rentre dedans, une invitation au headbanging continu. Nathalie, très en voix, et Frenzy Filipon, guitariste fondateur du groupe, connaissent parfaitement les ficelles du métier. Ils sont secondés par de nouvelles recrues dont j’ai oublié les noms. Un jeune bassiste exemplaire et particulièrement à l’aise et un guitariste efficace dont le look dénote un peu. Tu m’étonnes: au milieu du cuir noir et des clous se cache un guépard tranquille… Ca dénote, mais le gars est un second efficace. Un set haut en couleurs – une première pour moi qui suite le groupe quasiment depuis ses débuts – qui, là encore, mériterait plus de temps d’expression.

Mystery Blue

Mystery Blue

Troisième et dernière formation étrangère, nous retrouvons les Belges de Drakkar (dimanche, 18h45, Ultim). J’avais eu l’occasion de les voir en 87 ou 88 avec Dygitals, Agressive Agricultor et Loudblast à la salle Marius Magnin de Paris sans en garder de souvenir particulier. Presque 3 décennies plus tard, c’est une claque que je reçois de chacun des musiciens. Et quand tu vois le gabarit des gars et la taille de leurs mains, tu comprends que ça fait mal! Le chanteur est aussi puissant vocalement et scéniquement qu’Udo Dirkschneider, et Drakkar fonce droit devant, confondant parfois – mélangeant, plutôt – humour potache à la Steel Panther à la puissance de jeu de son répertoire. Le groupe ne rame pas, il aborde et saborde, sans pitié, mettant les lieux, au sens figuré, hein!, à feu et à sang. Efficace, le groupe prend visiblement un immense pied ce soir et, les témoins, l’espèrent, reviendront bientôt tenter de conquérir les terres françaises!

Drakkar

Drakkar

PMFF VI, c’est fini. De nouveau sur scène avec Vulcain pour une traditionnelle Digue du cul cf live report précédent), Phil se souvient des paroles d’un certain Roger Wessier, alors que Phil parlait déjà des « la dernière fois »: « on verra ». Ce coup-ci, c’est l’ultime édition. réussite artistique totale et débâcle financière, nul doute que l’ami Phil’em All y réfléchira à deux (ou trois) fois avant de remettre le couvert. Nous, on retient la première partie: réussite artistique totale. Respects, maître Phil! Respect, et merci pour ta passion qui déplace des montagnes de groupes, que l’on remercie aussi de leur confiance et leur enthousiasme. Si ce week end fut si bon, c’est aussi grâce à ces 42 groupes venus de France et d’ailleurs!

Phil 'Em All et l'équipe de PMFF

Phil ‘Em All et l’équipe de PMFF

Live Report: PMFF VI (1ère partie)

On l’annonce depuis quelque temps ce retour du Paris Metal France Festival. Pensez donc, 40 groupes de chez nous sur 3 jours, un premier festoche pour démarrer l’année. et célébrer le premier demi-siècle de l’Ami Phil ’em All. Cool. Soyons francs: je n’ai pas assisté à la journée du vendredi, les groupes à l’affiche n’étant pas ma chope de bière. Metal-Eyes n’était présent que les samedi 7 et dimanche 8 janvier 2017. Récap de ces deux dernières journées de « l’ultime » édition d’un festival mythique, unique en son genre.

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Le Plan de Ris Orangis fait partie de ces salles que je ne connais pas encore. Il a été refondé et dispose aujourd’hui d’une capacité d’accueil d’un peu moins de 900 personnes, dispose de deux scènes distinctes, ce qui permet d’enchaîner les concerts et ainsi offrir au public présent un max de musique. Premier constat, la salle est située à moins de 200 m du RER. Ensuite, la grande salle propose une large scène (rebaptisée « Ultim » stage), en dur, et est dotée d’éclairages dignes des meilleures salles – et d’un pit pour les photographes. Les conditions sont identiques, excepté pour le pit photo, mais moins confortables, dans la petite salle (« Rock Fort » Stage).

Le festival est calé sur trois jours, et Phil’Em All, l’organisateur du PMFF a tenu à réunir le plus grand nombre de groupes possible pour célébrer, d’une part, le Metal de chez nous, mais également son anniversaire (un demi siècle, ça s’arrose) ainsi que les 35 ans de carrière d’un ADX co-organisateur de l’événement. Et comme on ne fait rien à moitié, les Franciliens sont à l’affiche chaque soir avec une set list différente. Serait-ce la promesse d’un album live? En attendant, je ne peux assister à la journée du vendredi, et me rends sur place le samedi 7 janvier pour retrouver certains groupes déjà passés au PMFF (ADX, bien sûr, mais également Conscience, Océan, Hürlement, Shoeilager ou Manigance pour la journée du samedi, ainsi que Désillusion, Thrashback et Existance le dimanche) et en découvrir une flopée d’autres. Allez, c’est parti!

Pendant ces deux jours, le PMFF a été sources de grosses claques et de découvertes, tout autant que de confirmations ou d’indifférence. Mais pas de déception. Trois catégories, mais commençons par le sujet qui fâche: le public. Cordial et chaleureux, jovial, même, ce public deconnaisseurs. Les présents ont eu raison de venir. Mais on ne peut que déplorer le nombre trop faible d’entrées. Il y a des gens en France qui se démènent pour soutenir la scène nationale et organiser de vrais événements (Phil ’em All en première ligne), mais ces initiatives semblent vouées à disparaître. Bien sûr, organiser un festival début janvier est risqué – les cadeaux de Noël ont englouti le budget depuis longtemps, et si Le Plan est d’un accès facile, et dispose d’un parking accessible, ceux qui utilisent les transports en commun sont dépendants des horaires de RER. Et avec une rame par heure en fin de soirée, ce public réfléchi à deux fois, malgré une affiche à la fois attirante,dont la faiblesse réside sans doute dans le trop grand nombre de formations obscures. Pourtant, c’est bien le principe d’un tel festival que d’offrir au public la possibilité de découvrir des jeunes groupes, non?  Parlons donc de ces derniers, et tant pis pour les absents!

En revanche, on ne saura que féliciter l’excellence de l’organisation. S’il y a eu quelques couacs sans gravité, les timings ont été respectés à la minute près, et le pari n’était pas gagné d’avance. Tout le personnel – accueil, sécurité, merchandising, bar, restauration (mention spéciale à Fayrouz et Vincent qui tiennent le food truck FalaFay, couple adorable et nourriture… miam, quoi!) et bien sûr les musiciens disponibles, ainsi que le public très en forme – a été au top. En résumé, bien qu’échec financier et commercial, ce PMFF a été une vraie réussite artistique, digne des plus grands.

Le foodtruck FalayFay Miam et très sympa!

Le foodtruck FalaFay
Miam et très sympa!

Apprécier à sa juste valeur chacune des 17 formations quotidiennes est, reconnaissons-le, difficile. Ainsi, certains groupes m’ont moins marqué que d’autres. La plupart des concerts m’ayant laissé quelque peu indifférents se déroulaient sur la Rock Fort Stage, la petite scène. Sans doute l’exiguïté du lieu y est-elle pour quelque chose, mais ce n’est pas la seule raison. Je découvre tout d’abord Octane (samedi, 14h30, Rock Fort) qui me fait bonne impression. Mené par un guitariste chanteur associée à une jeune chanteuse percussionniste, le groupe propose un heavy rock varié et mélodique. L’association des voix peut cependant s’avérer risquée car les deux vocalistes ont un coffre différent. Octane est une jolie découverte qui, malheureusement, sera rattrapée par d’autres durant le week end.

Octane

Octane

J’avais découvert Benighted Soul (Samedi, 14h55, Ultim) en ouverture d’un concert de Tarja en 2012. Je n’avais que moyennement accroché et étais dans l’attente de ce PMFF pour revoir le groupe lorrain mené par Géraldine Gadault. Premier constat: alors que la salle commence à se remplir, le groupe est en train de finir ses balances. Pas grave, c’est toujours sympa d’assister aux derniers réglages. Simplement, même si la musique me parle et que le groupe y met la meilleure volonté, notamment le guitariste, Jérémie Heyms, je ne suis toujours pas impressionné. Dommage.

Benighted Soul

Benighted Soul

Master of puppets en guise d’introduction live de son premier titre, Conscience (Samedi, 15h50, Ultim) frappe fort! Les connaisseurs le savent, Matthieu Gerbaud, le mentor du groupe, est fan de musique, point. En choisissant un tel démarrage, le gaillard appelle clairement ses ouailles à lui!  Fier d’un récent second album (paru en 2014, 8 ans après le premier, c’est « récent ») le groupe retombe vite dans ce hard progressif ultra carré et exigeant. Scéniquement, il n’y a rien à dire, chaque musicien prend du plaisir. Mais la musique de Conscience n’est sans doute pas des plus aisée ni assez directe pour le grand public.

Conscience

Conscience

L’univers du metal progressif est marqué, en France, par Headline, ancien groupe de Didier Chesneau, par ailleurs producteur émérite. J’avais trouvé que le concert du groupe lors du PMFF V de janvier 2013 était peu attractif et en découvrant que Attraction Theory (Samedi, 17h25, Rock Fort) était son nouveau projet, c’est empli de curiosité que je souhaite découvrir le groupe live. Première surprise: sur scène est posé un bocal dont le capuchon est agrémenté d’un paille plongeant dans un liquide aux allures de thé. Une fois sur scène, le mystère est levé: Constance, la chanteuse est enceinte. Elle précise même, au cours de la prestation en posant la main sur son ventre arrondi, à quel point être ici aujourd’hui leur tenait tous à cœur. Un bel hommage, certes, mais les musiciens peu mobiles et trop à l’étroit ne parviennent pas à délivrer un set suffisamment dynamique pour être mémorable. A revoir dans de meilleures conditions.

Attraction Theory

Attraction Theory

Il me tardait également de découvrir Asylum Pyre et son metal rentre dedans et progressif. Malheureusement, malgré la complicité qui semble lier les musiciens du groupe et la jolie performance d’une chanteuse qui peut enrager et monter en puissance, il manque quelque chose qui (me) permettrait de retenir ce  concert. Car voici le premier dont je n’ai que peu de souvenirs…

Asylum Pyre

Asylum Pyre

Nous sommes quelques uns à nous demander ce qu’est ce groupe qui clôt la soirée. Boisson Divine (samedi, 22h55, Ultim) est un groupe de folk metal gascon, composée, outre les habituelles guitares/basse/batterie, d’une flûtiste et d’un joueur de cornemuse et d’une sorte d’accordéon (avec lequel il rencontre quelques problèmes, vite résolus). Les musiciens ont cependant l’air un peu mal à l’aise sur cette grande scène qu’il faut occuper. Les sourires sont rares – seul le guitariste chanteur nous offre un peu d’humour – rendant cette prestation un peu longue. Là encore, c’est un peu dommage.

Boisson Divine

Boisson Divine

Je découvre MF Crew (dimanche, 15h15, Rock Fort) dont le logo circule beaucoup. n’ayant encore rien entendu, je n’ai aucune idée de ce à quoi m’attendre. Le groupe pratique un hard rock somme toute classique qui, s’il est bien fait ne m’emballe que moyennement. Plaisant, entraînant et bien fait, certes, il manque cependant au groupe une identité qui puisse le démarquer. Seul le dernier morceau interprété m’attire plus. Heavy et lent, il m’évoque le My own worst enemy de Wild Dawn.

MF Crew

MF Crew

Sans doute le plus punk des groupes à l’affiche, Ultra Volta (dimanche, 17h15, Rock Fort) développe une belle énergie sans trop parvenir à amadouer le public. A la décharge de tous les groupes du jour, ce dimanche a attiré trop peu de monde pour créer une vraie dynamique. Et bien que la petite salle soit convenablement remplie, il semble manquer un brin de rage. Pourtant, Ultra Volta nous réserve une surprise inattendue ce soir…

Ultra Volta

Ultra Volta

Ancré dans le metal 80’s, Gang fait partie de ces formations qu’on écoute avec une pensée pour hier. Le groupe n’est jamais réellement parvenu à se départir de ces sonorités typiques mais aujourd’hui datées, et, de fait, n’a pas trouvé son identité sonore. Sur scène, là encore, malgré l’énergie que peuvent donner les musiciens, ça ne parvient pas à décoller. Un set sympa mais sans surprise.

Désillusion

Désillusion

Ma plus grosse déception de ce PMFF reste la fin de ce dimanche soir, où, pour cause de transports limités (1 train par heure, et reprise du travail tôt le lendemain…), et Vulcain ayant quelque peu débordé sur son temps de jeu – ils sont excusés, d’autant que c’était pour fêter Phil! – j’ai dû rater le set de Existance ainsi que la surprise que nous réservait Still Square, venu spécialement clore le festival. Tant pis.

Si certains groupes m’ont, au mieux, laissés indifférent, d’autre ont confirmé soit leur potentiel, soit leur position. Furies (Samedi, 14h00, Ultim) a l’honneur d’inaugurer la seconde journée. On le sait, Furies est devenu un groupe mixte et paritaire. Et a trouvé une nouvelle énergie avec ce line up qui ouvre le bal à 14h00 pétantes samedi, et qui a su séduire, quelque jours avant, les animateurs de France Inter qui lui ont proposé d’interpréter une reprise de Dalida en direct, Je veux mourir sur scène. Pas aujourd’hui, car le groupe ne bénéficie que d’une petite demi heure pour convaincre un public clairsemé et cependant réceptif. Petit à petit, Furies confirme son potentiel en proposant un métal tout autant influencé par les 80’s que par les sonorités plus modernes. Et avec leur arme secrète – le chant de Lynda Basstarde – il ne reste plus qu’à sortir l’album pour espérer une confirmation de grande envergure.

Furies

Furies

Cuir, chaines, clous, cartouchières et grosses guitares… Le heavy metal de tradition est de sortie! Lonewolf (samedi, 16h50, Ultim), bien trop rare sur scène, attire inévitablement une jolie foule et dispense un set carré, direct et sans fioriture. Après une intro épique, le groupe balance ses Army of the damned, Hellbent for metal, Made in hell ou quelques extraits du dernier album en date, The heathen dawn. Jens, en voix, rend même hommage à sa fille – « il y a de jolies filles dans le metal. Mais la plus belle des princesses, c’est la mienne! » – en guise de présentation de Victoria. Le batteur affiche tout au long du set un large sourire, tandis que le dernier arrivé, le guitariste Michaël Hellström, se dépense sans compter. Un set énergique bien que sans surprise.

Lonewolf

Lonewolf

Avec Hürlement (samedi, 19h45, Rock Fort), on sait également à quoi s’attendre. Le groupe d’Alexis, vocaliste exceptionnel, attend d’ailleurs la livraison sur le site de son tout nouvel album, La mort sera belle. Autant dire que les fans  qui s’entassent dans la petite salle font monter la température. Le Gorg, toujours en forme, s’agite comme un beau diable, et l’on aperçoit à côté de lui un second guitariste qui vient compléter la bande: Julien, le bassiste d’ADX. Genre, le gars n’a pas assez de boulot… (nous y reviendrons). Même si l’horaire permet à Hürlement de disposer de 35′ de temps de jeu, le groupe est trop à l’étroit sur scène pour pouvoir véritablement tout déchirer. La setlist est cependant efficace, la nouveauté Guerrier donne envie d’en découvrir rapidement plus.

Hürlement

Hürlement

C’est toujours un plaisir que de retrouver sur scène nos amis pallois de Manigance (samedi 20h20, Ultim). D’une part parce que ce groupe est, lui aussi, trop rare sur les planches (annonce du concert: un nouvel album arrive en 2017! Une tournée à suivre?) et que ses musiciens sont suffisamment rôdés pour savoir tenir le public en éveil. Avec un temps de jeu de 50′, les choix pour la setlist sont difficile, Manigance parvient cependant à un bel équilibre entre morceaux attendus et nouveautés. François Merle est appliqué, Bruno Ramos et Didier Delsaux sont tout sourire, et la jeune garde concentrée et sérieuse. Une jolie prestation, comme toujours, en somme.

Manigance

Manigance

Yann Armellino & El Butcho (samedi, 21h10, Rock Fort) donnent ce soir leur premier concert ensemble. ET cela se sent. Yann est un homme réservé, Butcho plus extravagant. Clairement, on sent que chaque musicien s’applique à faire ce qu’il doit faire, sans extravagance. Seul le chanteur se lâche, et, la musique de Better way (leur album commun paru en fin d’année) aidant, parvient à faire bouger le public. Pas décevant, ce concert reste sans surprise.

Yann Armellino & El Butcho

Yann Armellino & El Butcho

J’avais découvert Shoeilager (samedi, 22h35, Rock Fort) lors du PMFF V et le groupe avait fait forte impression. Son heavy est carré, pêchu et rentre dedans et ne peut laisser insensible. Mais ce soir, Shoeilager se trouve sur la petite scène, sans marge de manœuvre, comme bien d’autres. Alors il faut aller le chercher, ce public – qui commence à fatiguer. Là encore, c’est une belle prestation qui aurait pu être explosive sur la scène Ultim.

Freaky Time (dimanche, 14h20, Rock Fort) propose un hard rock teinté de funk, groovy à souhait. Le genre de musique qui ne peut laisser de marbre si tant est qu’on aime se dandiner, ce que la chanteuse semble particulièrement apprécier. C’est simple, elle ne tiens pas en place, chante d’une belle voix grave, et occupe à elle seule la scène. Si le guitariste semble à l’aise, la bassiste est sur une totale réserve, osant à peine bouger. Il y a là un peu de travail, ce qui n’empêche que Freaky Time est une des belles découvertes du week end. A suivre et à revoir, donc!

Freaky Time

Freaky Time

Phil ‘Em All a invité 3 groupes étrangers. Parmi ceux-ci, Crying Steel (dimanche, 17h40, Ultim) est à conseiller. Le groupe officie dans un heavy glam qui n’est pas sans rappeler une certaine folie douce des 80’s US. Mötley Crüe, Dokken, Ratt ne sont pas loin. Le voix haut perchée, l’exubérance du chanteur (qui a quelques airs de Lars Ulrich mixé à Joey Tempest…), l’entrain des musiciens transforme le Plan en mini cirque. Le public est réceptif (notamment cette petite pépite qu’est Danger) mais il manque quelque chose pour que cette prestation soit inoubliable. Sans doute le groupe force-t-il un peu trop? N’empêche, une patate pareille c’est à surveiller de près car la surprise est à deux doigts!

Crying Steel

Crying Steel

Ca fait plaisir de retrouver Speed sur scène! Fort de deux albums (et d’un troisième en cours), Thrashback (dimanche, 20h50, Rock Fort) a vu son line-up évoluer. Freddy est parti, laissant la voix libre au guitariste d’ADX, Niklaus et au retour auprès de Speed de Kriss, ancien guitariste d’Evil One. Et ça, ça promet de faire des étincelles. Sauf que ce dernier est allé passer Noël dans sa Pologne natale où il se retrouve coincé par -27°. Double dose pour Nicklaus qui, comme Julien, n’a pas assez de boulot avec ADX! Avec Thrashback, on sait à quoi s’attendre: un bassiste (Le Gorg qui n’a, lui, pas assez de travail avec Hürlement…) qui fonce dans le tas, un batteur vociférateur et un guitariste qui va se démonter les cervicales! Pas de surprise, mais c’est efficace.

Thrashback

Thrashback

Attendu, voulu, rêvé par Phil ‘Em All, Vulcain (dimanche, 21h25, Ultim) est enfin là, présent au PMFF! Comme le dira bientôt Marc, si on fête les 50 ans de Phil, eux, ça fait deux ans qu’ils fêtent les 30 ans de Rock’n’Roll secours! La setlist évolue un peu, mais le principal est extrait du dit premier album et du dernier en date, V8. Rien en revanche du prochain prévu pour??? Si les frangins Puzio évoluent tranquillement sur scène, on a l’impression, à chaque fois qu’il parle, que Marc Varez a (beaucoup) trop bu… Renseignements pris, le gaillard est simplement très à l’aise, très en forme et ravi d’être là. Ni bu ni rien, simplement euphorique! Avec Vulcain, on passe toujours un bon moment de rock brut et direct. On sait ce qu’on va avoir, et  le public ne vient pas chercher la surprise ou l’inattendu. Simplement de hymnes du rock, du hard rock français. C’est exactement ce que lui offre Vulcain dont la plupart des classiques sont passés en revue (Rock’,Roll secours, Ebony, L’enfer, Le fils de Lucifer, Blueberry Blues…) ainsi que quelques extraits du dernier album (Avec vous, Call of duty et Sur la ligne). De là où je suis, la set list me semble bien longue, et, en effet, Vulcain grapille quelques minutes, Phil’Em All, seul sur le côté de la scène, n’en ratant pas une seconde, lui dont le rêve se réalise là, sous ses yeux. Mais le temps file et le concert doit prendre fin, zappant ainsi We are the road crew, la reprise de Motörhead initialement prévue. Marc quitte ses fûts, Phil prend le micro pour dire son plaisir et les staff du PMFF ainsi que des musiciens envahissent la scène pour un final que tous ici connaissent, La digue du cul. La fête bat son plein.

Vulcain

Vulcain

 

A suivre… 

 

PMFF: Histoire d’un festival

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Article publié sur mon ancien webzine le 28 mai 2012

Note au lecteur: Cet article ne traite pas des 3 jours du PMFF V dont le live report, également originellement publié sur mon ancien webzine, pourrait aussi, peut-être, en fonction du temps disponible, vous être proposé ici. A suivre, donc!

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P M F F.

L’acronyme d’un festival dont peut rêver tout amateur de Metal hexagonal :
Paris Metal France Festival
En quatre éditions, plus une avortée, Phil’Em All sera parvenu à réunir autour de lui 35 groupes majeurs ou espoirs de la scène metal hexagonale, issus d’horizons variés : Hard Rock, Stoner, Prog Metal, Heavy Metal, Thrash, Death, Instrumental

Phil aura surtout remporté le pari fou de faire revenir à la vie et sur scène certaines formations mythiques des glorieuses années 1980, ravivant l’intérêt tant médiatique que public. ADX. Blasphème. Still Square, Witches, Attentat Rock. Squealer, Shakin’ Street, Der Kaiser, Dygitals, Agressor.,… et même Océan, malheureuse victime d’une première quatrième édition annulée, sont ainsi revenus sous les feux de la rampe.

A l’origine, celui qui depuis près de vingt ans anime le Rock Fort Show désormais sur Air Radio , s’est offert ce qui peut être perçu comme un beau caprice d’éternel ado égocentré en diable perdu dans un corps d’adulte immature. Car le PMFF est né pour deux raison: tout d’abord, le désir de Phil de fêter ses 40 printemps début janvier en marquant cette journée à jamais, entouré de ses amis, musiciens ou amateur de décibels; et ensuite pour fêter dignement les 25 ans d’ADX.

C’est un peu léger comme prétextes, non ?

L’avantage, en revanche, c’est que janvier est un mois calme en matière de concerts…

Quoi de mieux, alors, que de faire venir un maximum d’amis et de public ?

Quelle meilleure excuse, aussi, que ces concerts pour œuvrer dans l’ombre et réussir le tour de force de réunir ceux qui, deux décennies auparavant, s’étaient séparés en plus ou moins mauvais termes ?

Quoi de mieux, également, pour permettre à tous de découvrir de jeunes formations prometteuses ?

Quelle meilleure raison pour, en somme, continuer sur la lancée des fêtes de fin d’année et bien démarrer la nouvelle ?

Avant que les portes du Plan de Ris Orangis ne s’ouvrent sur cette sixième et seconde « ultime édition » nous vous invitons à remonter le temps et vos souvenirs…

7 janvier 2007

Alors qu’elle ne s’appelle pas encore Paris Metal France Festival, la première édition se tient à la Locomotive le 7 janvier 2007. Phil étant également aux commandes de sa destiné, et responsable de sa dernière reformation en date, c’est ADX qui se trouve en haut de l’affiche.
Les Parisiens de The Outburst entament les hostilités dès 15h avec leur metal enlevé et énervé, teinté ça et là de rock… Formé en septembre 2002, le groupe se distingue des autres formations « à chanteuse » en s’éloignant radicalement du metal symphonique. Après un Ep 5 titres (Party Time), The Outburst publie son unique album, The Entertainment, en 2008.
Ils sont suivis de Horresco Referens, formé à Paris en 1994, qui se définit comme un groupe de « Lust Metal », Metal Luxure, son Death / Black se voulant sensuel et se traduisant par deux albums lui permettant de tourner un peu partout en Europe.
Suivent d’autres extrémistes Thrash / Death. Maladaptive dont l’Ep, paru en 2005, contient le morceau phare du groupe, Burn The Witches, vient de Beansçon et s’est formé en 2004. Son énergie communicative explique à elle seule la popularité grandissante du groupe désormais, en 2007, grand espoir de la scène nationale.
Carnival In Coal, c’est l’ovni du PMFF. Le duo fondé par Alex Wursthorn et Arno Strobl à Amiens en 1997 ne se donne aucune limite, tant visuelle que musicale. Si CinC est affilié à la scène extrême, le groupe reste cependant proprement inclassable musicalement. Il se séparera courant 2007 en laissant 4 albums décalés en guise de témoignage.
Falkirk, avec, son metal épique teinté d’heroic fantasy fait mouche. Née en 1996, la formation parisienne donne, avec le PMFF, l’un de ses derniers concerts avant de mettre un terme à sa carrière riche de 3 albums. Si la présence de Falkirk dénote sur cette première affiche très marquée par le Metal extrême, elle démontre, tout comme ADX, l’envie d’ouverture du maître de cérémonie.
Car, oui, cette première édition est placée sous le signe de l’extrême… Misanthrope, l’un des plus importants et anciens (le groupe a vu le jour en 1989) représentants du Death Metal à la française, stylé, classieux, incarné par le caractère à la fois charmeur, hautain et bien trempé de SAS de l’Argilière. Auteur de pas moins de 11 albums, Misanthrope vient présenter, en partie, ce que sera son futur méfait prévu l’année suivante.
Enfin, après moult errances et tentatives de come-back, ADX, fleuron du Heavy Metal hexagonal s’est, sous la pression de Phil’Em All, reformé pour ce festival. Débutant sa carrière dans l’Oise en 1982, ADX s’est rapidement distingué grâce à son Speed Metal enjoué. Après trois albums plus que remarqués, le groupe subit un première déception commerciale avec un album en anglais qui voit le public déserter. Après une longue séparation, ADX se reforme, sans Betov, un des guitaristes d’origine, enregistre un nouvel album, suivi d’un live, puis disparait de nouveau. Ce PMFF voit le retour de Betov, ainsi que l’intégration de BY Queruel (Witches et ex-S.M.F) à la guitare et Klod (Claude Thill, ex chanteur de Der Kaiser) à la basse. C’est une nouvelle ère qui débute pour ADX, comme le prouveront les années à venir.
Le public répond massivement, transformant cet essai en succès, malgré le peu de soutien promotionnel. Une seconde édition est dès lors envisagée.

13 janvier 2008 PMFF 2

La machine est lancée. Le succès de ce premier festival 100% français encourage Phil’Em All et son équipe à aller plus loin encore. La seconde édition de cet événement désormais officiellement appelé Paris Metal France Festival se tient le 13 janvier 2008 et propose une affiche beaucoup plus orientée vers le Heavy Metal des années 80.
Pour ce PMFF II, Phil a réussi le pari fou de faire remonter sur scène l’un des plus emblématiques groupes des années 80 : Blasphème. Il lui a fallu batailler, négocier, transpirer, négocier, mais le groupe décide de tenter l’aventure. Si ce retour crée le buzz, c’est en réalité l’affiche toute entière qui attire la foule des grands soirs. On notera même la présence de fans étrangers, venus d’Espagne, d’Allemagne, de Grèce et de Suède !
Les stoners parisiens de Royal Bubble Orchestra, menés par David Jacob, ancien bassiste de Trust, sont les premiers à fouler les planches pour présenter leur album éponyme paru en 2006. Malgrè le peu de monde présent en ce début d’après-midi, le groupe fait mouche.
RBO cède alors la place aux sorcier(e)s de Witches, groupe Death fondé par Sibylle Colin-Toquaine à Paris en 1986, au sein duquel se trouve BY Queruel, également guitariste d’ADX… (Oui, le PMFF, c’est aussi le Paris Metal Famille Festival !) et qui ce soir propose nombre d’extraits de son second et dernier album en date, VII, qui fait suite à un 3.4.1. paru plus d’une décennie avant, en 1994 !
Déçus de se retrouver si bas sur l’affiche, les Sannois de Demon Eyes, le groupe des frères Masson qui écume les scène depuis sa création en 1981, séduit cependant le public dont la densité commence à être importante. Le groupe a marqué les années 80 grâce à deux albums aux qualités sonores inégales mais musicales indéniables dont le public semble très bien se souvenir.
Tout autant, d’ailleurs, que l’autre reformation attendue de la journée… Still Square still » a été ajouté, les Parisiens ayant perdu les droits sur Square, leur nom d’origine) est toujours mené par un Guy Hoc au sommet de sa forme et dont Rock Stars, issu de l’album du même nom paru en 1985, n’a pas pris une ride.
Puis c’est une nouvelle déflagration en règle. No Return, formé à Paris en 1987, vient exploser les tympans des amateurs de Death Metal. Alain et sa bande, auteurs de 8 albums explosifs, viennent se frotter au public chaud avant que les Bayonnais de Killers n’envahissent la scène.
C’est avec un Bruno Dolhéguy en pleine forme, et heureux d’être enfin de retour à Paris, qui mène un Killers simplement magistral. Formé à Bayonne en 1984, après de multiple péripéties et changements de personnels ayant mené Bruno à occuper le poste de chanteur en plus de ses fonctions initiales de guitariste, Killers , auteur d’une bonne douzaine d’albums studios, s’apprête à enregistrer le troisième live de sa carrière, sur lequel on se rendra compte que les quatre n’ont pas usurpé leur surnom de « Rois du Speed ». Le public présent est aux anges, et la chaleur grimpe de plusieurs degrés pendant le set des Basques.
A peine Phil ‘Em All les annonce-t-il que le triomphe est total. Seul manque à l’appel le batteur originel, Régis Martin, qui demeure, aujourd’hui encore, introuvable. Il est remplacé par Aldrick Guadaguino, fils de Philippe, le bassiste. Blasphème, figure emblématique du Metal français des années 80, qui avait enregistré deux albums remarqués avant sa séparation de 1985, donne un concert tout en émotions. Les acclamations du public sont aussi puissantes que la surprise de Pierre, Marc et Philippe est grande. Blasphème prévoyait aussi d’enregistrer ce concert, mais une vilaine panne de courant l’empêche de pouvoir offrir à son public le live tant attendu… Mais peu importe, la carrière de Blasphème est relancée, le groupe étant demandé aux six coins de l’Hexagone, s’offrant même un passage au Hellfest avant de proposer un troisième album studio, acclamé par les médias et le public.
ADX, une nouvelle fois tête d’affiche, connaîtra malheureusement le même sort : présentant ce soir son futur et très attendu album, Division Blindée, le quintette est accueilli par un public chauffé à blanc que rien ne semble vouloir arrêter. Une nouvelle réussite totale qui se solde par une nouvelle panne empêchant la captation du concert. Mais le pari de Phil’ Em All est gagné : cette vague de retours semble plus que faire plaisir au public multi générationnel dont la mobilisation massive est une autre source de satisfaction. Cette affiche et le public de folie laissent à penser qu’une tournée PMFF pourrait voir le jour en cette même année 2008. Malheureusement, sans soutient des professionnels, cette aventure n’a pu se concrétiser privant la province de son PMFF.

3 & 4 janvier 2009 PMFF 3

Fort de ce succès, Phil’Em All décide d’aller plus loin encore. Le PMFF III se tiendra sur deux journées, les 3 et 4 janvier 2009.
Pour la première fois, ADX n‘est pas en tête d’affiche. Le groupe ne souhaite pas en faire un rendez-vous annuel, sorte d’ADX Fest prétentieux…
Le PMFF est basé sur l’esprit 80’s d’une part, mais surtout sur l’envie de provoquer des reformations. Cette année, les fans seront servis puisque ce seront les Parisiens de Der Kaiser et Shakin’ Street, les Nantais de Squealer, et les Avignonais d’Attentat Rock qui viendront secouer les crinières et faire rugir le public de la Loco.

Le samedi 3 janvier, les hostilités démarrent avec le trio instrumental mené par Pascal Vigne, Triple FX (dont le batteur n’est autre que Gaël Féret également chez Misanthrope et le bassiste Pascal Mulot). Les Parisiens viennent de publier leur second album, doux et dingue à la fois.
Cette mise en bouche permet à Inmost de prendre la suite des opérations de façon plus… vigoureuse. Formé à Compiègne (60) en 2004, le quatuor publie en 2009 son premier méfait très inspiré par le Metal Extrême.
Le calme (relatif) revient après cette tempête grâce à la prestation des Parisiens de Shannon, groupe formé en 2003 par le guitariste Patrice Louis dont la carrière à démarré dans les 80’s au sein de Jinx, alors en fin de parcours. Shannon se distingue rapidement par l’efficacité de ses enregistrements (2 Lp et 1 Ep d’un Hard Rock fin et racé) et de ses concerts très efficaces.
Depuis la séparation de Vulcain, en 1999, Marc Varez s’est lancé dans un projet purement Stoner/Hard et a publié avec Blackstone trois albums qui puisent dans le blues américain autant que dans le Hard Rock anglais des 70’S. Le passage de Blackstone au PMFF sera un des prémices à la reformation attendue d’un Vulcain dont l’un des fondateurs sera dès le lendemain sur cette même scène.
Der Kaiser est la première reformation des 80’s à fouler les planches de ce PMFF III. Mené par Klod au chant, actuel bassiste d’ADX, le groupe formé en 1983 a publié 2 albums diversement accueillis.
Squealer, formé à Nantes en 1980, revient avec un Pascal Bailly au gosier toujours aussi éraillé… Le Hard Rock français est moribond lorsque parait, en 1987, D.F.R., son premier album. Squealer. parviendra à se distinguer, notamment avec Squealer’s Mark paru en 1989, et se faire une petite place en pleine vague Grunge avant de se séparer en 1992. Sa participation (un « amusement » selon son chanteur) fort remarquée au PMFF III permet même à Squealer. d’être retenu pour jouer au Hellfest cette même année.
ADX, pour la première fois, n’assure pas la tête d’affiche. Le PMFF, d’une part, ne doit pas devenir une sorte de rendez-vous annuel d’ADX et, d’autre part, le groupe n’a, cette année, rien à défendre autre que sa réputation en live. C’est donc l’esprit tranquille que les cinq investissent de nouveau cette Locomotive désormais si familière. ADX sera, cette année, également présent au Hellfest.
Nightmare, figure emblématique des 80’s dorées, revient en force depuis l’album (mini, en réalité) de la reformation, Astral Deliverance, paru en 1999. Les Grenoblois, depuis leur formation en 1979, ont connu divers succès et revers de fortune, dont la disparition brutale de Jean-Marie Boix, le chanteur ayant permis à Nightmare de trouver sa place dans le peloton de tête des espoirs nationaux de la première moitié des années 1980, largement exposé en assurant de prestigieuses premières parties (Saxon, Def Leppard...) Nightmare, comme tant d’autres disparaît avant la fin de la décennie, après seulement 2 albums. La passion de son leader, Yves Campion, est plus forte et il remonte son groupe en 1999, après le décès de Jean-Marie Boix, le chanteur d’origine, dont la place est depuis lors occupée par Jo Amore, le batteur d’origine. Nightmarea, au total, enregistré huit albums plus deux live.

Après une bonne nuit de repos, Hürlement entame cette seconde journée avec son Heavy Thrash tranchant qui se démarque principalement – hormis les textes totalement inspirés par ce qui se faisait trois décennies auparavant – par la voix totalement à part d’Alexis Roy-Petit, vocaliste inimitable. Le groupe formé à Paris en 2003 vient soutenir son premier album qui mélange chants français et anglais avec une aisance sans pareille.
Pleasure Addiction semble vouloir redonner un sens à ce qu’était la folie du Glam, ses aspects outranciers et hors normes. Son Hard Rock direct séduit, et, bien que le groupe n’ai pas d’enregistrement à son actif, on peut lui prédire un bel avenir, en tous cas sur scène.
Les Dijonnais de Darknation, qui s’est formé en 2003, prennent la suite afin de soutenir leur album, Merci Pour Le Mal, paru en 2006, grandement influencé par le Thrash.
Phil a ratissé large, cette année, puisqu’il fait aussi venir les Niçois de Kragens, auteurs de 3 albums depuis leur naissance en 2000. Menés par Renaud Espèche et Denis Malek, deux ex-Lynx, Kragens délivre une prestation explosive, avant que d’autres sudiste n’investissent la scène.
Manigance, en effet, ne vient pas soutenir de nouvel album… Depuis sa formation en 1995 à Pau, le groupe de l’ex-guitariste de Killers, François Merle, a offert à son public 4 albums (plus un live) d’un Hard Rock mélodique ultra efficace, et s’est hissé parmi les rares groupes à s’être distingués à l’étranger. Il faudra pourtant attendre 2011 avant la parution d’un nouvel album…
Un CD au compteur, une voix et un grain de guitare uniques… Mr Jack c’est le projet monté pour l’amour du Rock par trois personnalités historique du hard français : l’ex-Vulcain Daniel Puzio et deux ex-H-Bomb, Philty Garcia et Gérard Michel. Rien ne semble pour ces trois là plus efficace et vrai que la simplicité naturelle d’un power trio. MR Jack est transporté par l’accueil chaleureux du public, désormais chauffé à blanc pour recevoir la première grande reformation du jour.
Attenta Rock, né à Avignon en 1981, s’est rapidement distingué du reste de la scène hexagonale par la détermination et la brutalité de son Heavy Metal sans concession. Pourtant, après deux albums ayant placé Attent Rock parmi les grands espoirs nationaux, Didier Rochette, en désaccord avec les orientations musicales souhaitées par les autres membres, quitte le groupe. Son remplacement par Marc Quee apporte en effet, sur Strike (1985), de radicales modifications au son d’Attentat Rock qui se fait moins Heavy et devient plus Hard, et à son image, plus américanisée. Malgré le succès remporté, AR décide de continuer sur la voie du changement. Le groupe se saborde, se renomme, plutôt, devenant Pink Rose, un nom plus ouvert à l’international, mais après un album de Hard FM sans saveur, disparait définitivement.
Fabienne Shine n’a jamais totalement lâché son Shakin’ Street qu’elle a formé en 1975 avec le guitariste Eric Levi (Elewy). Mais après deux albums, dont le second, sur lequel joue Ross The Boss, est produit par Sandy Pearlman, connu comme producteur de Blue Öyster Cult, le groupe est mis en sommeil, la chanteuse s’exile aux USA, et Shakin’ Street ponctue les décennies de quelques sorties discographiques, relançant ainsi l’espoir des fans. Ce n’est pourtant qu’à l’occasion de ce PMFF que Fabienne Shine brille de nouveau en France, rejointe par le phénomène Ross.

Artistiquement remarqué, ce PMFF est pourtant une réussite en demi-teinte. La date retenue, trop proche du nouvel an et encore en pleine période de congés scolaires, n’incite guère le public à se déplacer. On circule facilement dans les travées de la Loco en ce début d’année.

10 janvier 2010 PMFF IV – Annulé

Même si les finances n’ont pas trop souffert, décision est prise de n’organiser le PMFF IV que sur une journée et de créer le buzz avec un nouveau coup, même s’il est difficile de croire que Phil’Em All puisse rééditer éternellement un exploit. Certains groupes sont condamnés à ne jamais revenir, la nature ayant rappelé à elle et à jamais l’un ou l’autre de leurs membres. Pourtant, contre toute attente, alors qu’on croyait sa voix d’or irremplaçable, Océan se reforme, Robert Belmonte remplacé au chant par Stéphane Reb.
Pour la première fois, ADX n’est même pas présent à l’affiche, mais Phil’Em All a convaincu Stocks (enfin, Christophe Marquilly), Dum Dum Bullet, Rozz et Deborah Lee de participer, et a invité les Alsaciens de Mystery Blue à faire le déplacement. Les « jeunôts » qui tournent depuis des années, doivent ouvrir (Arès et Evil One). Hélas, la Locomotive est vendue et un mois avant la date annoncée, le PMFF IV est annulé, faute de pouvoir trouver une salle à même de recevoir la troupe sans se ruiner. Si tous s’avouent déçus, Arès et Evil One décident d’organiser un mini festival en banlieue parisienne (avec Heavintage et Hemoragy). 2010 se fera donc sans PMFF, l’organisation devant trouver une salle à même d’accueillir un tel événement.

Cette quête dure deux ans.
Après deux années « sans », deux années de réflexion et de recherche d’une salle digne d’accueillir un festival de cette envergure, Phil’Em All annonce le grand retour du PMFF dans un lieu plus petit que la Loco, certes, mais un endroit vivant et chaleureux, une salle de plus en plus plébiscitée par les groupes : Le Divan du Monde.
Alors qu’ils viennent de publier leur nouvel album, ADX reprend du service en haut de l’affiche.
Pour commencer, et parce qu’une fois n’est pas coutume, c’est un groupe 100% féminin qui ouvre les festivités. Women In Iron Form, au sein duquel on retrouve des membres de Witches, Wurm et Whyzdom, est un tribute band à Iron Maiden et le courant passe vite et bien.
Place ensuite au Metal traditionnel, direct et efficace proposé par Existance (mené par Julian Izard, fils du premier chanteur de H-Bomb et qui accueille ce soir un nouveau batteur, Tony, le frère de Hervé Traisnel, chanteur de Dygitals, également à l’affiche…. Histoires de familles encore et toujours!), groupe de l’Oise formé en 2008, auteur d’un premier album remarqué et dont la prestation énergique et enjouée fait des émules. Une véritable bouffée d’air frais prometteuse d’un bel avenir !
Après avoir enregistré un premier album en 2006, s’être faits remarqués à Paris en ouverture de Nightwish en 2004, Conscience vient présenter son Prog Metal et démontre, une nouvelle fois, qu’une affiche éclectique est preuve d’ouverture. A encore, les fans sont de sortie et font savoir à Matthieu Gerbin, guitariste chanteur, toute leur appréciation de cette prestation.
Prévu de jouer en 2010, Evil One foule enfin les planches du PMFF et, avec deux albums d’un thrash old school au compteur, et un line up quelque peu modifié depuis l’arrivée d’une moitié de Hürlement, met le feu au public qui attaque ses premiers circles pits. Bien que le groupe existe sous une forme ou une autre depuis sa naissance à Cergy Pontoise (95) en 1997, le nouveau line-up, séduit le public présent par son efficacité, son énergie et sa simplicité.
La reformation du moment, celle que souhaitait Phil, c’est Dygitals, qui avait marqué de sa patte les années 85-88 avec son Hard Rock varié et ses rythmes enlevés mais qui fut toujours discographiquement frustré, hors sa participation à la compilation French Connection en 1985 qui permet à Dygitals de graver deux morceaux, sans compter celui paru en 1997 sur la compilation Révolution Hard Rock, annonciateur de la sortie de l’album enregistré en 1987, espoir qui ne se réalisera jamais. Pourtant, son passage au PMFF permet à Dygitals, dont la reformation sous forme de quintette fut l’oeuvre du trio de base, Hervé Traisnel (chant), Alain Clouet (batterie) et David Dugaro (guitare), de retrouver les chemins des studios afin de proposer anfin un premier album.
Autre moment fort de la soirée, le retour des Death metalleux ex-Antibois et désormais Lillois d’Agressor, menés par l’indéboulonnable Alex Colin-Toquaine, pas montés sur scène depuis, quoi ? Dix ans ? Malgré 5 albums, un split avec Loudblast et une compilation, le groupe s’est rarement produit dans la capitale… Paris Metal Famille Festival, vous a-t-on dit? Eh, bien, le clou est enfoncé avec la montée sur scène de Sibylle (Women In Iron Form et Witches), qui rejoint, chose rarissime, son frère Alex sur scène l’espace d’un morceau. Agressor chauffe ce soir un public en attente d’un ADX qui se présente sous un visage nouveau, puisque Dog, souffrant, est exceptionnellement remplacé à la batterie par Laurent Bendahan (Scherzo et ex-Grazed, ex-Kalisia), qui a appris le répertoire d’ADX en à peine 5 jours, permettant ainsi au groupe de maintenir son engagement et de présenter son onzième album, Immortel, acclamé par les médias.
La soirée se conclue avec le retour des Women In Iron Form accompagnées, sur scène, de tous les participants et volontaires ayant contribué à l’organisation de cette journée.

A noter que pour permettre ce retour, les groupes et intervenants ont œuvré bénévolement. Le Metal français est une grande famille et une grande histoire d’amour et de respect mutuel.

Phil’Em All l’avait promis à la fin du PMFF IV : il y aura une dernière édition. Cette fois, elle sera, comme disent les Américains, « larger than life » :

3 jours.
Extrême. Metal. Best-of.
Un week-end entier au service du Metal français. Un rendez-vous à ne pas rater dont tous les détails vous seront révélés très prochainement sur votre webzine, partenaire du festival ! Nous en reparlerons très bientôt.

 

Photo de la semaine: MANIGANCE

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Paris, Divan du monde , le 12 janvier 2013. Manigance est – enfin – de retour sur une scène de la capitale. Groupe majeur du paysage metallique français, les Pallois font partie de cette horde de formations qui ne parviennent pas à vivre de leur musique. Quel groupe français a-t-il ce luxe, aujourd’hui, qui plus est dans notre univers musical? Pourtant, Manigance a (avait?) tout pour séduire un large public: la classe musicale, le sens de la composition, une musique à toute épreuve, un engagement textuel pour l’humanité et la nature et des musiciens simples, abordables et d’une gentillesse sans pareille… J’ai eu l’occasion de les rencontrer à plusieurs reprises, d’interviewer Bruno Ramos au pied levé. Et le guitariste n’a simplement pas le succès qu’il, comme les autres membres du groupe mérite. Manigance au PMFF, c’est la garantie d’un bon moment. Et en cette 6ème (et « ultime » – ah! ah: c’te blague, Phil!) édition, rendez-vous est pris le samedi 7 janvier 2017. Ah, au fait… Ce cliché de Bruno Ramos, pourquoi? Ben, c’est simple: il suffit de se laisser porter par le naturel et la malice du regard du gaillard, tout y est dit, malgré le grain, le bruit dû à la faiblesse naturelle de la lumière bleue. M’en fous, j’aime ce cliché! Et puis si vous, Manigance, prenez le temps de nous offrir un Dernier hommage, une chanson d’actualité…

Photo de la semaine: CONSCIENCE

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Le PMFF IV, passé de la locomotive au Divan du Monde, a réuni, outre ADX, une affiche variée. Fidèle à l’esprit de « reformations pour l’occasion », le public a ainsi pu retrouver Dygitals, gros espoir de la seconde moitié des 80’s, et Conscience, dans une configuration légèrement modifiée. La salle se remplit petit à petit et, forcément, arrive un moment où les photographes choisissent soit de scotcher l’avant scène soit de tenter de trouver un spot pour pouvoir shooter au mieux. Je décide donc de monter au balcon afin de pouvoir immortaliser Matthieu Gerbin dont le visage se trouve, malheureusement, pile dans le faisceau du projecteur qui envoi la signature de chaque groupe en fond de scène. Ouverture max de mon objectif 55-200 (F/4,5 ), vitesse déclenchée automatiquement avec une sensibilité à 1600 iso… Le rendu n’est pas des meilleurs, mais j’aime les aspects verdoyants de l’ensemble. Et Conscience sera de retour au PMFF VI, sur la grande scène – Ultim Stage – le samedi 7 janvier 2017. Soyez-y, le groupe est rare en concert!

Photo de la semaine: AGRESSOR

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Le death metal « à la française » est incarné par Loudblast et Agressor – entre autres. L’un vient du Nord, l’autre du Sud. Agressor, en réalité, c’est Alex Colin-Toquaine, seul rescapé de sa formation d’origine que j’ai vue pour la première fois dans une grande MJC, à Cannes, en off du Midem, avec en tête d’affiche Hanoi revisited (une autre version de Hanoi Rocks!). Pas étonnant, au regard de l’importance et de l’apport culturel que le groupe a apporté à la scène extrême de le retrouver à plusieurs reprises au PMFF. Ce cliché a été pris lors de la quatrième édition, au Divan du Monde, le 8 janvier 2012. Toujours ce problème de lumières, je règle la sensibilité à 3200 ISO et la vitesse à 1/100 de seconde. J’aurai pu modifier les réglages pour éviter l’ouverture à F5,6, mais c’est aussi comme ça qu’on apprend! Même si Agressor n’est pas mon truc, j’aime ce contraste de couleurs de ce cliché.

Photo de la semaine: BLASPHEME

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Blasphème fait partie de ces légendes qui ont forgé le heavy metal hexagonal au début des années 80. Contrairement à Vulcain, Sortilège ou H-Bomb, incontestablement fédérateur, Blasphème était sujet à divergences d’opinions et divisions au sein du public. En cause, le chant haut perché de Marc Ferry qui réglera quelques comptes et remettra les pendules à l’heure sur Erreur de moeurs (Désir de vampyr, 1985). Disparu, comme tant d’autres, peu après le France Festival de Choisy le Roi (juillet 85), Blasphème se reforme et joue le 13 janvier 2008 au PMFF 2, dans une Locomotive où se retrouve le tout Paris du metal. Ce jour-là, RBO, Demon Eyes, Witches *, Still Square, No Return, Killers, Blasphème et ADX * se succèdent. Blasphème revient sur les devants de scène, tourne partout, enregistre un troisième et très attendu album (Briser le silence en 2010) et se retrouve au PMFF V le 12 janvier 2012, quasiment 4 ans jour pour jour après sa renaissance. Le Divan du monde, également complet, découvre un groupe remanié. Marc, pour des raisons de santé, a lâché l’affaire, remplacé ce soir par Olivier del Valle (Shannon) et Alexis (Hürlement). Découvrant mon nouveau boitier reflex Sony A450, ce cliché a été pris du balcon du Divan à 1/80 de seconde – j’avais réglé la sensibilité au maximum et suis surpris de n’avoir pas plus de bruit – avec une ouverture à F/5,6. Bien que cette photo soit légèrement floue, j’aime la complicité entre Pierre Holzhaeuser et Philippe Guadaguino qui s’en dégage et semble toujours intacte. Si  Blasphème est de retour au PMFF, c’est pour bouclé la boucle. Comme l’annonce Pierre, le groupe est re-né au PMFF, il a décidé de mettre un terme à son existence au même endroit. Seul bémol: on n’a toujours pas retrouvé trace de Régis Martin, batteur d’origine.

(*: groupes à l’affiche du PMFF VI, au Plan de Ris Orangis du 6 au 8 janvier 2017)

Photo de la semaine: ADX

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ADX. trois lettres qui, immanquablement, évoquent le metal « made in France ». Malgré les hauts et les bas que la formation de l’Oise a pu connaitre (dont deux grosses périodes d’absence), Dog (batterie) et Phil (ci dessus, au chant) ont maintenu le navire à flots. Depuis le retour de Betov et la sortie, en 2008, de Division blindée, ADX revit. Ceux qui ont eu l’opportunité de voir ADX live le savent, c’est une fête, un moment de détente fun sur fond de metal. Je les ai vus pour la première fois en 1988 à la Mutualité de Paris (vous ressortez quand Exécution publique, les gars?) et une bonne dizaine de fois depuis. Ce cliché a été réalisé du balcon du Divan du monde lors du PMFF IV le 8 janvier 2012. A l’époque, Phil avait encore des cheveux. mais s’était rasé la barbe. un signe? Quasi systématique tête d’affiche du PMFF, ADX donnera lors de la prochaine édition 3 concerts – 1 par soir, donc – les 6, 7 et 8 janvier prochains, célébrant ses 35 ans de carrière – nul doute qu’un hommage sera rendu à Marquis, premier guitariste récemment disparu – et les 50 ans de Phil ’em All, instigateur et animateur du projet.

PMFF VI: L’affiche complète dévoilée!

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Ça y est, l’affiche du PMFF VI est enfin entièrement dévoilée. Phil ’em All nous avait promis des surprises, comme souvent, et là, on n’est pas déçus!

D’abord, notons que The Morganatics et Wizzo ont annulé leur participation sans affecter cette affiche composée de 40 groupes d’horizons divers.

Les portes ouvriront le vendredi 6 janvier 2017 à 17h30 et verra 9 groupes  alterner sur les deux scènes. samedi 7 et Dimanche 8, les hostilités commenceront à 13h30 avec respectivement 17 formations (puis 16(+ 1 surprise act dimanche pour clôturer ce PMFF).

Ensuite, ADX donnera une représentation par soir. Pour les râleurs, rappelons tout de même qu’il s’agit d’une production ADX musik… Pour les autres, on peut espérer avoir des setlists radicalement différentes d’un soir à l’autre, ce que nous confirme Phil’em All: « ADX pour fêter ses 35 ans de carrière revisitera l’ensemble de ses albums studio à travers 3 setlists différentes en 3 gigs !!!
D’où l’intérêt du PASS 3 JOURS (que vous pouvez-vous procurer sur http://pmff.bigcartel.com/pour les fans du groupe avec en bonus pour les 100 premiers acheteurs 1 CD LIVE INEDIT D’ADX + 1 T-Shirt du PMFF !!! 
Ce sont nos anniversaires et nous régalons! »

Enfin, les plus perspicaces remarqueront très vite la présence, dimanche sur la grande scène, de Drakkar, FireForce et Crying Steel, invités de Belgique et d’Italie. Quoi? Des groupes étrangers sur une scène du Paris Metal France Festival? Pourrions nous parier que ces invités se feront une joie de reprendre quelques standards de chez nous? Phil ‘Em All s’en explique: « La raison de la présence de ces 3 groupes étrangers est qu’ADX a tourné avec ces 3 groupes et qu’ils sont EXCELLENTS et dans l’esprit du PMFF et de la fête ! Pour le répertoire de chacun des groupes vous verrez bien ce qu’ils vous réservent si vous êtes présents au PMFF le jour J! »

L’année 2017 commencera donc sous les meilleures auspices en célébrant le metal français dans tous ses états et toutes ses couleurs! Rendez vous au Plan de Ris Orangis les 6, 7 et 8 janvier 2017. D’autres infos et mises à jour suivront.

 

Photo de la semaine: HÜRLEMENT

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Le chanteur de Hürlement est un cas à part dans le metal français. D’abord, c’est un rouquin, et ça, ils ne sont pas nombreux les rouquins qui chantent. N’importe quoi, je vous l’accorde! N’empêche, Alexis possède une voix rare, puissante, un trémolo dont certains devraient s’inspirer, et une palette de tessitures et d’octaves qui n’attendent que d’être reconnues du grand public. En bref, ce mec est un chanteur. Passionné, qui plus est. Si sa chevelure remarquable ne suffit pas à le reconnaître, un autre signe particulier devrait vous y aider: le gaillard a toujours une bière à la main. Je n’ai pas encore réussi à déterminer si c’est la même pour la soirée ou pas… Dans le cas contraire, il est sur scène. Comme ici, lors du PMFF IV du 8 janvier 2012. Une fête du metal français qui se tint au Divan du monde. Equipé de mon Sony a450, ce cliché a été pris avec une sensibilité de 3200 ISO à 1/60 seconde et une ouverture à F/5. Même si la photo eut pu être plus nette, j’aime le contraste entre les couleurs chaudes et froides qui font ressortir l’effort que fournit Alexis. Effort doublé de plaisir intense.