PAT O’MAY: Welcome to a new world

France, Hard rock (ArtDisto, 2021)

Il est sympa ce Pat O’May. Toujours prêt à nous surprendre avec ses envolées guitarisiques, ses envies de renouveau (on ne compte pas ses projets et activités annexes) et, ici un look euh… je préfère le costard cravate à la Men In Black à dire vrai. Mais, bref, on s’en fout de comment il s’habille, non? Musicalement, de nouveau accompagné du bassiste Christophe Babin et du batteur John Helfy, ce Welcome to a new world – qui arrive en plein « grand reset » covidien (provocation quand tu me tiens…) nous conte l’histoire de cette entité nommée No Face. Un concept album de 12 morceaux qui explorent les bases celtiques du guitariste breton moins que le heavy rock mélodique – toujours mélodique – et groovy. Aucun instrument ne prédomine, tous sont justement exploités pour offrir un résultat ici plus heavy, là aérien, là encore plus groovy. Pat O’May sait s’y prendre pour nous proposer un résultat à la fois léger et entrainant sans tomber dans le piège du « j’en fais trop ». Sans doute plus simple et direct que ses précédentes productions, on se laisse ici entrainer dans les espaces celtiques (I shall never surrender) ou plus ambiancés western teinté d’électro (Please tell me why). Le très groovy Anything I want, mené par la basse trépidante de Christophe Babin est imparable, tout simplement. Le groupe nous offre une variété d’univers et d’ambiances sas doute résumé par  In this town qui clôt cet album bourré de références, d’idées, d’envie et qui s’écoute avec une déconcertante facilité. Efficacité plutôt que démonstration, cet album très coloré Matrix appelle une suite plus rapide.

Interview: PAT O’MAY

Interview PAT O’MAY  (Guitares, chant, composition…). Propos recueillis par Skype le 10 septembre 2021

 

Discuter avec Pat O’May, c’est toujours l’assurance de passer un bon moment. Tout y passe, de la musique à la politique en passant par le cinéma et… les chupa chupps. Mieux encore : c’est l’occasion de découvrir un moyen de gagner une guitare d’ici la fin du mois de septembre. A découvrir au cours de l’interview qui suit.

Pat O’May – photo promo

 

Metal-Eyes : Pat, pour commencer, je suis MP avec le webzine Metal Eyes…

Pat O’May : Génial !

 

Metal-Eyes : Oui, tu ne peux rien dire d’autre…

Pat O’May : C’est ce que je dis à tous les journalistes que je rencontre : « tu es bien meilleur que celui d’avant toi… »

 

Metal-Eyes : Eh, bien, merci. Cette interview est donc terminée, ça a été un plaisir…

Pat O’May : Merci, au revoir… (rires)

 

Metal-Eyes : On s’était rencontrés il y a 6 ans pour la promotion de Behind the pics. Avant que nous ne parlions du nouvel album, pourquoi un laps de temps aussi long entre ces deux productions ?

Pat O’May : Plein de choses… Il y a eu un album après Behind the pics qui était une commande de la maison de disques avec laquelle je travaillais à l’époque et qui ‘m’avait demandé d’écrire des arrangements symphoniques pour des morceaux traditionnels bretons. C’était l’album Celtia symphonia, et après, j’ai fait mon album anniversaire pour les 23 ans. C’était un double live. Tu vois qu’il y a eu pas mal de choses, et pour préparer ce concert-là, il a fallu du temps. Ensuite, il y a eu la tournée pour cet album live qui nous a amenés un peu partout et à chaque concert, j’invitais un copain à venir jammer, et ensuite, je partais pour faire cet album Welcome to a new world que j’ai écrit en novembre/décembre 2019 et janvier 2020. Il aurait dû sortir en septembre de l’an dernier en fait…

 

Metal-Eyes : Ben…que s’est-il passé dis ?

Pat O’May : Ecoute, j’ai dû… un restant de Chupa Chupps avec un virus de merde dedans et voilà (rires).

 

Metal-Eyes : Comme beaucoup d’autres, il a été victime de la crise sanitaire. C’est la première fois que tu écris un concept album (il confirme). Comment t’est venue cette idée, et de quoi traite-t-il ?

Pat O’May : A travers mon travail, j’essaie de proposer un voyage aux gens. L’idée c’est de faire voyager, et là, je me suis dit que ce serait cool de faire voyager les gens sur une heure. Quand tu fais ça en musique, ça s’appelle un concept album. Je suis allé m’isoler comme je fais d’habitude pour pouvoir écrire, être vraiment centré sur ce que je suis en train de faire. J’ai écrit ce premier morceau, I shall never surrender, et je me suis dit « ce serait bien que tous les morceaux soient liés par un sound design, un espèce de nappe. J’avais ma guitare, j’ai gratté un truc comme ça et ça a donné naissance à Grinch. Tout l’album a été construit comme un fil d’Ariane : la fin de Grinch m’a inspiré le suivant et ça a continué comme ça. L’ordre des morceaux que tu entends sur l’album est exactement l’ordre dans lequel j’ai écrit les titres.

 

Metal-Eyes : C’est quelque part un hasard si I shall never surrender qui ouvre cet album et In this town sont les deux morceaux les plus longs de l’album, ce n’est pas réfléchi ?

Pat O’May : Ah non, pas du tout. Je suis très spectateur de l’inspiration qui m’arrive. Je ne cherche pas à contrôler, pas dans ce genre d’écriture. Je laisse les choses m’arriver, je les exploite, ou non si j’estime que ce n’est pas la bonne inspiration. A ce moment, je l’écarte tout de suite, je ne cherche pas à la creuser. C’est un peu comme quand tu rencontres quelqu’un, tu sens vite s’il va y avoir des atomes crochus ou pas. Je savais que je voulais faire voyager les gens mais je n’avais pas encore l’idée du concept. Le concept est arrivé sur le quatrième titre : j’étais en train de le composer, je fais une pause et je commence à bricoler une pochette. Je regarde, je fouille sur internet et je trouve une photo comme ça, sur fond vert, un peu espace et je me dis c’est ça. Je fais une image arrêtée de ça, je continue de fouiller et je trouve ce bonhomme et je flash dessus. Je l’intègre dans Photoshop et ça donne la pochette que tu connais. Le concept est né comme ça : le mec n’a pas de visage, mais… pourquoi il n’a pas de visage ? Tout est parti de là.

 

Metal-Eyes : D’où le nom de No Face et la recherche de son histoire…

Pat O’May : C’est ça, exactement. Après, j’ai commencé à construire l’histoire avec des réflexions personnelles que je me tiens depuis longtemps. Avec le Covid, il y a une résonnance particulière à ce que j’ai écrit, parce que ce personnage de No Face se demande pourquoi il est comme ça, s’il est né comme ça ou s’il l’est devenu. Bien sûr, c’est la seconde réponse, il est devenu comme ça. Tout vient de sa gestion de la peur, la peur de lui-même, des autres et finalement il construit un univers qui lui semble confortable mais qui, en fin de compte, l’enferme dans un autisme total. Il n’a plus envie d’aller voir ce qu’il se passe à l’extérieur.

 

Metal-Eyes : Il s’auto isole… Dans les couleurs comme dans le look de ce No Face, et dans l’histoire de ce monde parallèle, il y a beaucoup d’évocation de Matrix.

Pat O’May : Complètement. Et ça aussi, ce n’est pas voulu, c’est arrivé comme ça. On est un peu à la croisée des chemins entre Tommy et Matrix.

 

Metal-Eyes : En même temps, le look que vous adoptez tous les trois sur la photo arrière, il y a un peu de Men In Black…

Pat O’May : Ah, aussi ? (Rires) C’est vrai…

 

Metal-Eyes : Puisqu’on parle de détails, il y a une chose que je trouve plaisante : la présentation qu’on trouve sur la pochette est en anglais, et c’est traduit en français.

Pat O’May : Bien sûr…

 

Metal-Eyes : Bien sûr… Ce qui me surprend c’est que vous avez traduit « Hi » par « Hello » en français…

Pat O’May (il marque une pause) : … Ah, oui, ouais… t’en fais pas (rires). Tu l’aurais traduit comment ?

 

Metal-Eyes : Ben, par « Bonjour », « Salut » … Un truc français, quoi !

Pat O’May (rires) : c’est vrai !

 

Metal-Eyes : Sur tes productions précédentes, il y avait pas mal d’invités. Tu as convié du monde ici ?

Pat O’May : J’ai juste demandé à Loïc Bléjean de faire la petite intro de cornemuse irlandaise (uileann pipes). C’est le seul invité qu’il y a. C’est un truc que je m’étais dit : comme j’ai fait beaucoup d’album avec beaucoup d’invités, j’ai voulu en faire un avec seulement le groupe. Avant l’écriture, c’est parti dessus. Jaime tellement l’énergie du groupe sur scène que j’ai voulu retrouver ça sur album : un album direct, trio, basique.

 

Metal-Eyes : C’est certainement aussi plus simple d’interpréter ces titres bruts sur scène que de se retrouver avec un orchestre celtique tout entier…

Pat O’May : C’est sûr !

 

Metal-Eyes : Et ça fait des économies au niveau des chambre d’hôtel.

Pat O’May (rires) : C’est certain, mais encore plus au niveau du bar !

 

Metal-Eyes : Au-delà du fait que ce soit ton premier concept album, comment analyses-tu ton évolution musicale entre Behind the pics, ton dernier album studio hors commande et ce nouveau, Welcome to a new world.

Pat O’May : J’ai comme le sentiment de m’être plus libéré sur cet album. D’avoir laissé plus d’espace à la liberté, mais c’est plus à toi de me le dire. C’est toujours difficile de parler de son travail sans être redondant, mais, oui, j’ai laissé plus voguer l’inspiration, la contrôler moins – c’est ma marotte de tout contrôler – mais j’ai laissé plus aller les choses.

 

Metal-Eyes : Ca rejoint ce que tu disais au début, si ça ne te convenait pas, tu mettais de côté. Le titre en lui-même, on en parle beaucoup en ce moment : ce nouveau monde, ça a un rapport avec ce « grand remplacement » ou le « great reset » chers à certains ?

Pat O’May (il se gausse) : Pu***… Zemmour, sors de ce corps ! (rires)

 

Metal-Eyes : Oh, il n’y a pas que lui…

Pat O’May : Oh, non, il y en a un paquet, ils sont légions…

 

Metal-Eyes : Tu confirmes donc que c’est bien en lien…

Pat O’May : Je… Je te confirme que ça n’a rien à voir (rires). En fait, ce nom, je l’avais trouvé dès le début de l’écriture, dès le mois de novembre 2019, et c’est vrai (son ton s’est mué en « très sérieux ») que ça a un écho particulier avec ce plan promo qu’on a monté depuis un an et demi en créant un Covid mondial. Ça nous a couté une blinde, mais bon (rire général)

 

Metal-Eyes : Donc nous connaissons aujourd’hui les origines du…

Pat O’May : … du Covid : c’est moi ! (rires) Je vais monter une entreprise de décovidage (rires)

 

Metal-Eyes : Bon, restons-en à ta guitare…

Pat O’May : Oui, il vaut mieux !

 

Metal-Eyes : Revenons-en à l’album : tu t’éloignes beaucoup de tes influences celtiques (il confirme). Comment définirais-tu la musique qu’il y a sur Welcome to a new world à quelqu’un qui ne connait pas encore ta musique ?

Pat O’May : C’est assez difficile à résumer en un mot…

 

Metal-Eyes : Tu peux faire une phrase aussi…

Pat O’May : Hein ? C’est vrai ?

 

Metal-Eyes : Même plusieurs si tu veux !

Pat O’May : Ah woaw, génial ! (re rires) Je crois que c’est un mélange de pas mal d’influences : du classic rock, du neo rock prog… je ne me pose pas de limites… Je crois que la seule limite que je m’imposerai en musique c’est de ne jamais écrire un morceau de reggae ou de rap, mais le reste…

 

Metal-Eyes : Si ça s’intègre, pourquoi pas ?

Pat O’May : Qui sait ?

 

Metal-Eyes : Il y a plusieurs surprises sur cet album. Commençons par celle que l’on trouve sur I shall never surrender qui commence par une intro parlé, la présentation de No Face, une intro celte aussi et soudain, surprise, à 4’25…

Pat O’May : Eh ouais…

 

Metal-Eyes : Le discours de Churchill. Il est mondialement connu aujourd’hui, c’est pas un peu risqué d’aller sur ce terrain-là, même si le discours fait partie du domaine public ?

Pat O’May : Non. D’une part, c’est du domaine public, mais je trouvais que ce discours est vraiment en phase avec ce qu’il se passe dans la tête de No Face. C’est quelque chose de complètement intemporel. Il y a d’ailleurs d’autres références à cette période dans l’album. Il y a Radio Londres à un moment, « Un ami viendra ce soir », et d’autres choses. Oui, ça me semblait intéressant. Il y a même un morceau où tu retrouves des mots de Trump, de Thatcher, Mussolinni, Goebells… C’est le moment où No Face se rend compte qu’il s’est vraiment fait bouffer par le discours ambiant. J’ai même cherché, à un moment, et je en déconne pas, une phrase de Zemmour qui s’intègrerait là-dedans. Vraiment, je trouve qu’il a vraiment sa place là-dedans, mais je n’ai rien trouvé avec la bonne tonalité, ça ne marchait pas.

 

Metal-Eyes : Donc, s’il y a un « matrix 2 »…

Pat O’May : Oui ! (il explose de rire)

 

Metal-Eyes : De ce que j’ai pu écouter de Welcome to a new world, j’y trouve du celtique – on ne se refait pas – du hard rock, de la mélodie, je pense à un morceau comme Anything I want avec la basse de Christophe Babin très en avant, très groovy…

Pat O’May : Alors là, je suis content que tu parles de ce titre-là ! Tu sais, je fais des maquettes très abouties. C’est pas un disque, mais ce n’en est pas loin… Sur ce titre là, la ligne de basse que tu entends, c’est Christophe qui l’a créée. Il n’a pas repris la ligne de basse que j’ai faite, il a amené ça et je l’ai trouvée d’une beauté, c’est prenant, c’est magnifique.

 

Metal-Eyes : Je trouve ce morceau entraînant et trépidant. A cette basse, s’ajoute ta guitare, ton toucher que je trouve très aérien sur ce morceau qui va venir rencontrer le titre suivant avec un esprit très western…

Pat O’May : Absolument. Sur le morceau qui suit, il y a un côté très Police sur le riff de basse…

 

Metal-Eyes : C’est un album qui s’écoute très facilement et qui est très varié.

Pat O’May : Je pense que c’est probablement l’album le plus facile à écouter de ma discographie.

 

Metal-Eyes : Si tu devais n’en retenir qu’un morceau pour définir ce que tu es musicalement, ce serait lequel ?

Pat O’May : Euh… In this town. Le dernier. Parce qu’il passe par tout un tas de choses, notamment au niveau des solos, un est très aérien, l’autre se barre dans des trucs que je n’avais jamais faits avant, limite jazzy. Une première partie cool, et ça monte avant de redescendre… J’ai vraiment cherché une dynamique.

 

Metal-Eyes : Malgré la période, y a-t-il des projets de scène ?

Pat O’May : Bien sûr. Le concert de sortie de l’album sera au Café de la Danse à Paris le 22 septembre. On a préparé une scénographie avec de la vidéo et plein de surprises dedans. On joue l’intégralité de l’album et ensuite un tout petit rappel d’une quarantaine de minute des anciens morceaux. Et en plus, c’est une info que je te donne, on va faire gagner une guitare Vola aux personnes qui seront présentes au concert. J’ai signé avec cette marque de guitare, et ils nous offrent cette grosse guitare, à 2.000 euros. Le mec, il se sera peut-être emmerdé au concert, mais il n’aura pas perdu sa journée (rires) !

 

Metal-Eyes : Et comme ce n’est pas une super grande salle… Tu sais quelles seront les conditions d’accueil, d’ailleurs ?

Pat O’May : Pass sanitaire, et demi-jauge. Donc 250 personnes.

 

Metal-Eyes : Donc ça double les chances de gagner la guitare…

Pat O’May : De fait, oui.

 

Metal-Eyes : Pour terminer : quelle pourrait être la devise de Pat O’May en 2021 ?

Pat O’May : La devise de Pat O’May en 2021 ? (Note : c’est ce qu’on appelle de l’écholalie, non ?) Je n’avais pas pensé à ça… C’est bien. Mon maitre mot, c’est « l’ouverture ». Ma musique n’est que le reflet de la personne que je suis dans la vie. Aller voir les gens, discuter, c’est important, ne pas rester enfermé dans ses certitudes. C’est ça qu’il faut pêter, c’est ce qui fait chier le monde.

 

Metal-Eyes : As-tu une dernière chose à ajouter ?

Pat O’May : Alors si tu viens… Plutôt que des sucettes, viens avec du saumon bio… (rires)

 

Metal-Eyes : Du saumon bio d’Orléans, on peut en trouver, mais on n’a plus le droit de le pêcher…

Pat O’May : Pas grave, il y en a du très bon de Chine !

 

Metal-Eyes : Bio, OK, mais ce ne sera pas écolo…

Pat O’May : Ah, c’est vrai, je n’avais pas pensé à ça (rires) ! ça n’a rien à voir…

 

Metal-Eyes : Je te souhaite plein de bonne choses avec ce nouvel album que je trouve différent de ce que tu fais et très novateur.

Pat O’May : Eh bien, ça me fait très plaisir de te l’entendre dire. C’est cool.

 

Metal-Eyes : Tu sais ce qu’on dit ? « Tout flatteur vit aux dépends de celui qui l’écoute… » (il se marre). Merci, au revoir et bonne fin de journée…

Pat O’May : Ah, ah, ah ! A bientôôôôt… Merci, c’était cool !

 

 

Live report: PMFF VI (2nde partie)

Après avoir découvert Le Plan de Ris Orangis, place au spectacle parfaitement orchestré que fut le PMFF VI. Après vous avoir présenté les concerts qui m’ont laissé quelque peu indifférent et ceux confirmant, avec ou sans réelle surprise, la position de quelques uns, voici venu le moment de vous parler des autres, les concerts qui m’ont emballé, voire qui m’ont donné une véritable claque. Et sortir d’une salle pour aller voir l’agent du groupe et lui dire « c’est quoi ce machin? C’est toi qui t’occupes d’eux » ou s’emballer avec les collègues et amis, ben… ce fut le cas à plusieurs reprise. Emballement, emballement, nous voici!

A peine entré dans la salle, une déflagration plaque au mur les présents. Bon, façon de parler, mais Frantic Machine (samedi, 15h25, Rock Fort) propose un metal sans concession, direct et « dans ta face ». Malgré le peu de place dont bénéficie le quatuor, les gars déménagent sévère, ça dépote et ça envoie grave le bois. Metallica n’est pas loin, même dans l’attitude du chanteur guitariste : même gratte, même tenue face au micro… Mais punaise, ça le fait! Il est où, l’album?

Frantic Machine

Frantic Machine

Depuis l’intégration de Stef Reb au chant, Océan (samedi, 17h50, Ultim)nous a proposé un nouvel et brillant album (C’est la fin… chroniqué ici même) et surtout retrouve le chemin des scènes de France. Depuis le PMFF V au Divan du monde, je n’avais pas eu l’opportunité de les retrouver. Mais ce soir, le constat est sans appel: si « la vielle garde » est efficace, dont un Georges Bodossian (guitare) impérial, c’est Stef qui fait le show. Lunettes de soleil vissées sur le nez, il danse, s’agite… attirant à lui tous les regards. Si l’on ne peut que regretter qu’Océan n’ait interprété qu’un seul ancien titre (Rock’n’roll, en tout début de concert), les plus récents passent parfaitement l’étape de la scène (La Haine, Désillusions, Instinct animal, Rouge lézard, Je crois que tu aimes ça et La mort rôde autour de nous). Vivement que le quatuor nous propose une vraie tournée!

Océan

Océan

J’avais rencontré le plus celte des guitaristes français à l’occasion de la sortie de Behind the pics. Nous avions parlé musique et… Chupa Chupps! Bref, il me tardait de le voir en live. En débutant son set par un morceau lent et aérien, Pat O’May (samedi, 19h00, Ultim) prend le public à contre pieds. Intelligemment, le groupe monte en puissance tout au long des 45′ allouées, le chant étant partagé. Chacun prend un vrai plaisir à être là, et le public n’en rate pas un miette. Ballade irlandaise, rock, démonstration instrumentale, chaleur, tous les ingrédients sont réunis pour que ce concert reste dans ma mémoire.

Pat O'May

Pat O’May

Pour célébrer 35 ans de carrière, ADX (samedi, 21h45 et dimanche, 20h00, Ultim) a décidé de jouer chacun des trois soirs du festival. Et propose trois setlists différentes. Lors de l’Ultim fest au Glazart, on sentait déjà l’unité et la cohésion de cette nouvelle formation. C’est d’autant plus le cas aujourd’hui et, si ADX reste un groupe fun à voir, ce samedi il offre simplement l’un de ses meilleurs concerts, en tous cas, parmi ceux auxquels j’ai pu assister. Explosif tout autant qu’impérial, ADX donne tout sons sens à la Division blindée qui l’a vu renaître il y a maintenant une décennie. Une forme d’enfer prometteuse pour l’album live enregistré tout au long de ce PMFF. Dog est sans doute moins facétieux qu’on n’a pu le connaitre, Betov quant à lui ne se gêne jamais pour grimacer et jouer avec le public, tandis que la paire Nicklaus et Julien se démonte la nuque… Phil reste Phil: une voix puissante et le propos taquin. Excellents moments que ces deux soirs!

ADX

ADX

Cela augure forcément de belles promesses pour la journée du dimanche, malgré une (trop) courte nuit. En arrivant sur place, malheureusement, le triste constat de la veille est pire aujourd’hui: peu de public… Eh bien, profitons en au maximum, alors!

Tentation (dimanche, 14h00, Ultim) ouvre le bal avec son heavy rock explosif. Les jeunes pyrénéens de Toreilles puisent leurs influences dans le meilleur du metal, français principalement, des années 80. Clairement, ces garnements ont grandi au son des Blasphème, Sortilège ou H-Bomb dont ils reprennent même Double bang. Les crinières s’agitent, les poings se lèvent et la température monte. une superbe entrée en matière et sans doute une des révélations de ce week end!

Tentation

Tentation

A mi-chemin entre deux groupes de référence, FireForce (dimanche, 14h45, Ultim) déboule sur scène sans crier gare. Premiers des trois groupes étrangers à passer sur scène, les Belges tirent à vue et sans sommation. Alors oui, on pourrait reprocher la tenue treillis trop proche du look de Sabaton, ou le heavy tranchant et imparable et le chant typé Accept, mais l’energie de FireForce est unique. En une petite demi heure, Flype et sa troupe dégainent cartouche sur cartouche, se posant quelques instants pour s’adresser – avec humour – au public.

FireForce

FireForce

Je n’ai pas encore écouté le dernier album de Face To Face (dimanche, 15h40, Ultim), le groupe de l’ex (un des ex…) bassiste de Trust, Fred Guillemet. Et la surprise en est d’autant plus grande. Rejoint par Olivier Del Valle, ex-Shannon, le quintette est bien plus heavy que je ne l’imaginais, lui dont le premier album, We love gas, avait une belle coloration punkisante. Là, on revient aux fondamentaux du genre, et Face To Face dépote. La voix puissante d’Olivier colle parfaitement au registre et l’attitude scénique de chacun des musiciens est simplement envoûtante. On en redemande, 30′ c’est simplement trop court!

Face To Face

Face To Face

S’il est un groupe que je veux voir, c’est bien Factor Hate (dimanche, 16h10, Rock Fort). Non seulement je garde un souvenir impérissable de notre rencontre avec The Watcher chanteur du groupe, lors d’une émission du Rock Fort show qui s’est rapidement transformée en une partie de franche rigolade, mais le spectacle annoncé mérite toute notre attention. Factor Hate, c’est le shock rock à la française. Squelette, camisole de force, hache, tête tranchée… Tout y passe, bien que, dans cette configuration, Factor Hate n’ait pu sortir tout son attirail. Mais déjà, ces 25′ le confirment, ce groupe doit grossir. Si Alice Cooper est une inspiration évidente dans le spectaculaire, Factor Hate impose sa propre touche, sa personnalité. Unique en son genre en France, le groupe offre un spectacle haut en couleurs à découvrir d’urgence!

Factor Hate

Factor Hate

Pas le temps de souffler que déjà Mystery Blue (dimanche, 16h35, Ultim) investit la grande scène. Pas de chichi, pas de fioriture, on aime ou pas son heavy direct, les Alsaciens donnent le meilleur de ce qu’ils savent faire: un heavy metal rentre dedans, une invitation au headbanging continu. Nathalie, très en voix, et Frenzy Filipon, guitariste fondateur du groupe, connaissent parfaitement les ficelles du métier. Ils sont secondés par de nouvelles recrues dont j’ai oublié les noms. Un jeune bassiste exemplaire et particulièrement à l’aise et un guitariste efficace dont le look dénote un peu. Tu m’étonnes: au milieu du cuir noir et des clous se cache un guépard tranquille… Ca dénote, mais le gars est un second efficace. Un set haut en couleurs – une première pour moi qui suite le groupe quasiment depuis ses débuts – qui, là encore, mériterait plus de temps d’expression.

Mystery Blue

Mystery Blue

Troisième et dernière formation étrangère, nous retrouvons les Belges de Drakkar (dimanche, 18h45, Ultim). J’avais eu l’occasion de les voir en 87 ou 88 avec Dygitals, Agressive Agricultor et Loudblast à la salle Marius Magnin de Paris sans en garder de souvenir particulier. Presque 3 décennies plus tard, c’est une claque que je reçois de chacun des musiciens. Et quand tu vois le gabarit des gars et la taille de leurs mains, tu comprends que ça fait mal! Le chanteur est aussi puissant vocalement et scéniquement qu’Udo Dirkschneider, et Drakkar fonce droit devant, confondant parfois – mélangeant, plutôt – humour potache à la Steel Panther à la puissance de jeu de son répertoire. Le groupe ne rame pas, il aborde et saborde, sans pitié, mettant les lieux, au sens figuré, hein!, à feu et à sang. Efficace, le groupe prend visiblement un immense pied ce soir et, les témoins, l’espèrent, reviendront bientôt tenter de conquérir les terres françaises!

Drakkar

Drakkar

PMFF VI, c’est fini. De nouveau sur scène avec Vulcain pour une traditionnelle Digue du cul cf live report précédent), Phil se souvient des paroles d’un certain Roger Wessier, alors que Phil parlait déjà des « la dernière fois »: « on verra ». Ce coup-ci, c’est l’ultime édition. réussite artistique totale et débâcle financière, nul doute que l’ami Phil’em All y réfléchira à deux (ou trois) fois avant de remettre le couvert. Nous, on retient la première partie: réussite artistique totale. Respects, maître Phil! Respect, et merci pour ta passion qui déplace des montagnes de groupes, que l’on remercie aussi de leur confiance et leur enthousiasme. Si ce week end fut si bon, c’est aussi grâce à ces 42 groupes venus de France et d’ailleurs!

Phil 'Em All et l'équipe de PMFF

Phil ‘Em All et l’équipe de PMFF

Live Report: PMFF VI (1ère partie)

On l’annonce depuis quelque temps ce retour du Paris Metal France Festival. Pensez donc, 40 groupes de chez nous sur 3 jours, un premier festoche pour démarrer l’année. et célébrer le premier demi-siècle de l’Ami Phil ’em All. Cool. Soyons francs: je n’ai pas assisté à la journée du vendredi, les groupes à l’affiche n’étant pas ma chope de bière. Metal-Eyes n’était présent que les samedi 7 et dimanche 8 janvier 2017. Récap de ces deux dernières journées de « l’ultime » édition d’un festival mythique, unique en son genre.

pmff-vi-running-order-web-copie

Le Plan de Ris Orangis fait partie de ces salles que je ne connais pas encore. Il a été refondé et dispose aujourd’hui d’une capacité d’accueil d’un peu moins de 900 personnes, dispose de deux scènes distinctes, ce qui permet d’enchaîner les concerts et ainsi offrir au public présent un max de musique. Premier constat, la salle est située à moins de 200 m du RER. Ensuite, la grande salle propose une large scène (rebaptisée « Ultim » stage), en dur, et est dotée d’éclairages dignes des meilleures salles – et d’un pit pour les photographes. Les conditions sont identiques, excepté pour le pit photo, mais moins confortables, dans la petite salle (« Rock Fort » Stage).

Le festival est calé sur trois jours, et Phil’Em All, l’organisateur du PMFF a tenu à réunir le plus grand nombre de groupes possible pour célébrer, d’une part, le Metal de chez nous, mais également son anniversaire (un demi siècle, ça s’arrose) ainsi que les 35 ans de carrière d’un ADX co-organisateur de l’événement. Et comme on ne fait rien à moitié, les Franciliens sont à l’affiche chaque soir avec une set list différente. Serait-ce la promesse d’un album live? En attendant, je ne peux assister à la journée du vendredi, et me rends sur place le samedi 7 janvier pour retrouver certains groupes déjà passés au PMFF (ADX, bien sûr, mais également Conscience, Océan, Hürlement, Shoeilager ou Manigance pour la journée du samedi, ainsi que Désillusion, Thrashback et Existance le dimanche) et en découvrir une flopée d’autres. Allez, c’est parti!

Pendant ces deux jours, le PMFF a été sources de grosses claques et de découvertes, tout autant que de confirmations ou d’indifférence. Mais pas de déception. Trois catégories, mais commençons par le sujet qui fâche: le public. Cordial et chaleureux, jovial, même, ce public deconnaisseurs. Les présents ont eu raison de venir. Mais on ne peut que déplorer le nombre trop faible d’entrées. Il y a des gens en France qui se démènent pour soutenir la scène nationale et organiser de vrais événements (Phil ’em All en première ligne), mais ces initiatives semblent vouées à disparaître. Bien sûr, organiser un festival début janvier est risqué – les cadeaux de Noël ont englouti le budget depuis longtemps, et si Le Plan est d’un accès facile, et dispose d’un parking accessible, ceux qui utilisent les transports en commun sont dépendants des horaires de RER. Et avec une rame par heure en fin de soirée, ce public réfléchi à deux fois, malgré une affiche à la fois attirante,dont la faiblesse réside sans doute dans le trop grand nombre de formations obscures. Pourtant, c’est bien le principe d’un tel festival que d’offrir au public la possibilité de découvrir des jeunes groupes, non?  Parlons donc de ces derniers, et tant pis pour les absents!

En revanche, on ne saura que féliciter l’excellence de l’organisation. S’il y a eu quelques couacs sans gravité, les timings ont été respectés à la minute près, et le pari n’était pas gagné d’avance. Tout le personnel – accueil, sécurité, merchandising, bar, restauration (mention spéciale à Fayrouz et Vincent qui tiennent le food truck FalaFay, couple adorable et nourriture… miam, quoi!) et bien sûr les musiciens disponibles, ainsi que le public très en forme – a été au top. En résumé, bien qu’échec financier et commercial, ce PMFF a été une vraie réussite artistique, digne des plus grands.

Le foodtruck FalayFay Miam et très sympa!

Le foodtruck FalaFay
Miam et très sympa!

Apprécier à sa juste valeur chacune des 17 formations quotidiennes est, reconnaissons-le, difficile. Ainsi, certains groupes m’ont moins marqué que d’autres. La plupart des concerts m’ayant laissé quelque peu indifférents se déroulaient sur la Rock Fort Stage, la petite scène. Sans doute l’exiguïté du lieu y est-elle pour quelque chose, mais ce n’est pas la seule raison. Je découvre tout d’abord Octane (samedi, 14h30, Rock Fort) qui me fait bonne impression. Mené par un guitariste chanteur associée à une jeune chanteuse percussionniste, le groupe propose un heavy rock varié et mélodique. L’association des voix peut cependant s’avérer risquée car les deux vocalistes ont un coffre différent. Octane est une jolie découverte qui, malheureusement, sera rattrapée par d’autres durant le week end.

Octane

Octane

J’avais découvert Benighted Soul (Samedi, 14h55, Ultim) en ouverture d’un concert de Tarja en 2012. Je n’avais que moyennement accroché et étais dans l’attente de ce PMFF pour revoir le groupe lorrain mené par Géraldine Gadault. Premier constat: alors que la salle commence à se remplir, le groupe est en train de finir ses balances. Pas grave, c’est toujours sympa d’assister aux derniers réglages. Simplement, même si la musique me parle et que le groupe y met la meilleure volonté, notamment le guitariste, Jérémie Heyms, je ne suis toujours pas impressionné. Dommage.

Benighted Soul

Benighted Soul

Master of puppets en guise d’introduction live de son premier titre, Conscience (Samedi, 15h50, Ultim) frappe fort! Les connaisseurs le savent, Matthieu Gerbaud, le mentor du groupe, est fan de musique, point. En choisissant un tel démarrage, le gaillard appelle clairement ses ouailles à lui!  Fier d’un récent second album (paru en 2014, 8 ans après le premier, c’est « récent ») le groupe retombe vite dans ce hard progressif ultra carré et exigeant. Scéniquement, il n’y a rien à dire, chaque musicien prend du plaisir. Mais la musique de Conscience n’est sans doute pas des plus aisée ni assez directe pour le grand public.

Conscience

Conscience

L’univers du metal progressif est marqué, en France, par Headline, ancien groupe de Didier Chesneau, par ailleurs producteur émérite. J’avais trouvé que le concert du groupe lors du PMFF V de janvier 2013 était peu attractif et en découvrant que Attraction Theory (Samedi, 17h25, Rock Fort) était son nouveau projet, c’est empli de curiosité que je souhaite découvrir le groupe live. Première surprise: sur scène est posé un bocal dont le capuchon est agrémenté d’un paille plongeant dans un liquide aux allures de thé. Une fois sur scène, le mystère est levé: Constance, la chanteuse est enceinte. Elle précise même, au cours de la prestation en posant la main sur son ventre arrondi, à quel point être ici aujourd’hui leur tenait tous à cœur. Un bel hommage, certes, mais les musiciens peu mobiles et trop à l’étroit ne parviennent pas à délivrer un set suffisamment dynamique pour être mémorable. A revoir dans de meilleures conditions.

Attraction Theory

Attraction Theory

Il me tardait également de découvrir Asylum Pyre et son metal rentre dedans et progressif. Malheureusement, malgré la complicité qui semble lier les musiciens du groupe et la jolie performance d’une chanteuse qui peut enrager et monter en puissance, il manque quelque chose qui (me) permettrait de retenir ce  concert. Car voici le premier dont je n’ai que peu de souvenirs…

Asylum Pyre

Asylum Pyre

Nous sommes quelques uns à nous demander ce qu’est ce groupe qui clôt la soirée. Boisson Divine (samedi, 22h55, Ultim) est un groupe de folk metal gascon, composée, outre les habituelles guitares/basse/batterie, d’une flûtiste et d’un joueur de cornemuse et d’une sorte d’accordéon (avec lequel il rencontre quelques problèmes, vite résolus). Les musiciens ont cependant l’air un peu mal à l’aise sur cette grande scène qu’il faut occuper. Les sourires sont rares – seul le guitariste chanteur nous offre un peu d’humour – rendant cette prestation un peu longue. Là encore, c’est un peu dommage.

Boisson Divine

Boisson Divine

Je découvre MF Crew (dimanche, 15h15, Rock Fort) dont le logo circule beaucoup. n’ayant encore rien entendu, je n’ai aucune idée de ce à quoi m’attendre. Le groupe pratique un hard rock somme toute classique qui, s’il est bien fait ne m’emballe que moyennement. Plaisant, entraînant et bien fait, certes, il manque cependant au groupe une identité qui puisse le démarquer. Seul le dernier morceau interprété m’attire plus. Heavy et lent, il m’évoque le My own worst enemy de Wild Dawn.

MF Crew

MF Crew

Sans doute le plus punk des groupes à l’affiche, Ultra Volta (dimanche, 17h15, Rock Fort) développe une belle énergie sans trop parvenir à amadouer le public. A la décharge de tous les groupes du jour, ce dimanche a attiré trop peu de monde pour créer une vraie dynamique. Et bien que la petite salle soit convenablement remplie, il semble manquer un brin de rage. Pourtant, Ultra Volta nous réserve une surprise inattendue ce soir…

Ultra Volta

Ultra Volta

Ancré dans le metal 80’s, Gang fait partie de ces formations qu’on écoute avec une pensée pour hier. Le groupe n’est jamais réellement parvenu à se départir de ces sonorités typiques mais aujourd’hui datées, et, de fait, n’a pas trouvé son identité sonore. Sur scène, là encore, malgré l’énergie que peuvent donner les musiciens, ça ne parvient pas à décoller. Un set sympa mais sans surprise.

Désillusion

Désillusion

Ma plus grosse déception de ce PMFF reste la fin de ce dimanche soir, où, pour cause de transports limités (1 train par heure, et reprise du travail tôt le lendemain…), et Vulcain ayant quelque peu débordé sur son temps de jeu – ils sont excusés, d’autant que c’était pour fêter Phil! – j’ai dû rater le set de Existance ainsi que la surprise que nous réservait Still Square, venu spécialement clore le festival. Tant pis.

Si certains groupes m’ont, au mieux, laissés indifférent, d’autre ont confirmé soit leur potentiel, soit leur position. Furies (Samedi, 14h00, Ultim) a l’honneur d’inaugurer la seconde journée. On le sait, Furies est devenu un groupe mixte et paritaire. Et a trouvé une nouvelle énergie avec ce line up qui ouvre le bal à 14h00 pétantes samedi, et qui a su séduire, quelque jours avant, les animateurs de France Inter qui lui ont proposé d’interpréter une reprise de Dalida en direct, Je veux mourir sur scène. Pas aujourd’hui, car le groupe ne bénéficie que d’une petite demi heure pour convaincre un public clairsemé et cependant réceptif. Petit à petit, Furies confirme son potentiel en proposant un métal tout autant influencé par les 80’s que par les sonorités plus modernes. Et avec leur arme secrète – le chant de Lynda Basstarde – il ne reste plus qu’à sortir l’album pour espérer une confirmation de grande envergure.

Furies

Furies

Cuir, chaines, clous, cartouchières et grosses guitares… Le heavy metal de tradition est de sortie! Lonewolf (samedi, 16h50, Ultim), bien trop rare sur scène, attire inévitablement une jolie foule et dispense un set carré, direct et sans fioriture. Après une intro épique, le groupe balance ses Army of the damned, Hellbent for metal, Made in hell ou quelques extraits du dernier album en date, The heathen dawn. Jens, en voix, rend même hommage à sa fille – « il y a de jolies filles dans le metal. Mais la plus belle des princesses, c’est la mienne! » – en guise de présentation de Victoria. Le batteur affiche tout au long du set un large sourire, tandis que le dernier arrivé, le guitariste Michaël Hellström, se dépense sans compter. Un set énergique bien que sans surprise.

Lonewolf

Lonewolf

Avec Hürlement (samedi, 19h45, Rock Fort), on sait également à quoi s’attendre. Le groupe d’Alexis, vocaliste exceptionnel, attend d’ailleurs la livraison sur le site de son tout nouvel album, La mort sera belle. Autant dire que les fans  qui s’entassent dans la petite salle font monter la température. Le Gorg, toujours en forme, s’agite comme un beau diable, et l’on aperçoit à côté de lui un second guitariste qui vient compléter la bande: Julien, le bassiste d’ADX. Genre, le gars n’a pas assez de boulot… (nous y reviendrons). Même si l’horaire permet à Hürlement de disposer de 35′ de temps de jeu, le groupe est trop à l’étroit sur scène pour pouvoir véritablement tout déchirer. La setlist est cependant efficace, la nouveauté Guerrier donne envie d’en découvrir rapidement plus.

Hürlement

Hürlement

C’est toujours un plaisir que de retrouver sur scène nos amis pallois de Manigance (samedi 20h20, Ultim). D’une part parce que ce groupe est, lui aussi, trop rare sur les planches (annonce du concert: un nouvel album arrive en 2017! Une tournée à suivre?) et que ses musiciens sont suffisamment rôdés pour savoir tenir le public en éveil. Avec un temps de jeu de 50′, les choix pour la setlist sont difficile, Manigance parvient cependant à un bel équilibre entre morceaux attendus et nouveautés. François Merle est appliqué, Bruno Ramos et Didier Delsaux sont tout sourire, et la jeune garde concentrée et sérieuse. Une jolie prestation, comme toujours, en somme.

Manigance

Manigance

Yann Armellino & El Butcho (samedi, 21h10, Rock Fort) donnent ce soir leur premier concert ensemble. ET cela se sent. Yann est un homme réservé, Butcho plus extravagant. Clairement, on sent que chaque musicien s’applique à faire ce qu’il doit faire, sans extravagance. Seul le chanteur se lâche, et, la musique de Better way (leur album commun paru en fin d’année) aidant, parvient à faire bouger le public. Pas décevant, ce concert reste sans surprise.

Yann Armellino & El Butcho

Yann Armellino & El Butcho

J’avais découvert Shoeilager (samedi, 22h35, Rock Fort) lors du PMFF V et le groupe avait fait forte impression. Son heavy est carré, pêchu et rentre dedans et ne peut laisser insensible. Mais ce soir, Shoeilager se trouve sur la petite scène, sans marge de manœuvre, comme bien d’autres. Alors il faut aller le chercher, ce public – qui commence à fatiguer. Là encore, c’est une belle prestation qui aurait pu être explosive sur la scène Ultim.

Freaky Time (dimanche, 14h20, Rock Fort) propose un hard rock teinté de funk, groovy à souhait. Le genre de musique qui ne peut laisser de marbre si tant est qu’on aime se dandiner, ce que la chanteuse semble particulièrement apprécier. C’est simple, elle ne tiens pas en place, chante d’une belle voix grave, et occupe à elle seule la scène. Si le guitariste semble à l’aise, la bassiste est sur une totale réserve, osant à peine bouger. Il y a là un peu de travail, ce qui n’empêche que Freaky Time est une des belles découvertes du week end. A suivre et à revoir, donc!

Freaky Time

Freaky Time

Phil ‘Em All a invité 3 groupes étrangers. Parmi ceux-ci, Crying Steel (dimanche, 17h40, Ultim) est à conseiller. Le groupe officie dans un heavy glam qui n’est pas sans rappeler une certaine folie douce des 80’s US. Mötley Crüe, Dokken, Ratt ne sont pas loin. Le voix haut perchée, l’exubérance du chanteur (qui a quelques airs de Lars Ulrich mixé à Joey Tempest…), l’entrain des musiciens transforme le Plan en mini cirque. Le public est réceptif (notamment cette petite pépite qu’est Danger) mais il manque quelque chose pour que cette prestation soit inoubliable. Sans doute le groupe force-t-il un peu trop? N’empêche, une patate pareille c’est à surveiller de près car la surprise est à deux doigts!

Crying Steel

Crying Steel

Ca fait plaisir de retrouver Speed sur scène! Fort de deux albums (et d’un troisième en cours), Thrashback (dimanche, 20h50, Rock Fort) a vu son line-up évoluer. Freddy est parti, laissant la voix libre au guitariste d’ADX, Niklaus et au retour auprès de Speed de Kriss, ancien guitariste d’Evil One. Et ça, ça promet de faire des étincelles. Sauf que ce dernier est allé passer Noël dans sa Pologne natale où il se retrouve coincé par -27°. Double dose pour Nicklaus qui, comme Julien, n’a pas assez de boulot avec ADX! Avec Thrashback, on sait à quoi s’attendre: un bassiste (Le Gorg qui n’a, lui, pas assez de travail avec Hürlement…) qui fonce dans le tas, un batteur vociférateur et un guitariste qui va se démonter les cervicales! Pas de surprise, mais c’est efficace.

Thrashback

Thrashback

Attendu, voulu, rêvé par Phil ‘Em All, Vulcain (dimanche, 21h25, Ultim) est enfin là, présent au PMFF! Comme le dira bientôt Marc, si on fête les 50 ans de Phil, eux, ça fait deux ans qu’ils fêtent les 30 ans de Rock’n’Roll secours! La setlist évolue un peu, mais le principal est extrait du dit premier album et du dernier en date, V8. Rien en revanche du prochain prévu pour??? Si les frangins Puzio évoluent tranquillement sur scène, on a l’impression, à chaque fois qu’il parle, que Marc Varez a (beaucoup) trop bu… Renseignements pris, le gaillard est simplement très à l’aise, très en forme et ravi d’être là. Ni bu ni rien, simplement euphorique! Avec Vulcain, on passe toujours un bon moment de rock brut et direct. On sait ce qu’on va avoir, et  le public ne vient pas chercher la surprise ou l’inattendu. Simplement de hymnes du rock, du hard rock français. C’est exactement ce que lui offre Vulcain dont la plupart des classiques sont passés en revue (Rock’,Roll secours, Ebony, L’enfer, Le fils de Lucifer, Blueberry Blues…) ainsi que quelques extraits du dernier album (Avec vous, Call of duty et Sur la ligne). De là où je suis, la set list me semble bien longue, et, en effet, Vulcain grapille quelques minutes, Phil’Em All, seul sur le côté de la scène, n’en ratant pas une seconde, lui dont le rêve se réalise là, sous ses yeux. Mais le temps file et le concert doit prendre fin, zappant ainsi We are the road crew, la reprise de Motörhead initialement prévue. Marc quitte ses fûts, Phil prend le micro pour dire son plaisir et les staff du PMFF ainsi que des musiciens envahissent la scène pour un final que tous ici connaissent, La digue du cul. La fête bat son plein.

Vulcain

Vulcain

 

A suivre… 

 

PARIS METAL FRANCE FESTIVAL, le retour !

pmff-6-n1

Ils sont bien tous pareils! Status Quo, Scorpions, Judas Priest… et maintenant Phil ‘Em All… Tous avaient annoncé « la der des ders », une retraite méritée, et chacun est revenu sur sa promesse. Phil ‘Em All comme les autres. Pff! Aucune parole…

Le fondateur du PMFF avait annoncé à corps à cris que l’édition de 2013, la cinquième, best of des éditions précédentes, sur 3 jours, serait la dernière. Nous, dans l’ombre, on ne pleurait pas. On se gaussait. Nous savions. Respections cette décision car nous savions que cet engagement ne serait pas tenu. Et kicékavairaizon? Il a retourné sa veste. Et c’est tant mieux pour nous.

Phil ‘Em All avait organisé le premier PMFF à la locomotive le 7 janvier 2007 histoire, modeste qu’il est, de fêter son anniversaire – 40 ans, à l’époque – avec des copains. Pour l’occasion, ADX, tête d’affiche, voyait revenir Betov et le groupe redevenait un des plus sérieux acteurs français. Puis, année après année, Phil s’est fait une spécialité de convaincre certains groupes des années 80 de se reformer. L’argument: vos enfants pourront vous voir jouer live. Et ça a marché: Still Square (anciennement Square), Blasphème, Demon Eyes, Squealer, Der Kaiser, Shakin’ Street, Attentat Rock, tous ont répondu à l’appel. Même Dum Dum Bullet, Stocks et Ocean, malheureuses reformations de la seule édition annulée, furent remis au devant dela scène.

Cette nouvelle aventure s’étalera sur 3 jours, les 6, 7 et 8 janvier 2017 et on ne sait pas encore combien de groupes y participeront. Ce que l’on sait, en revanche, c’est que le PMFF se délocalise pour se resituer à Ris Orangis au nouveau Plan, qui a lui même déménagé. Cette opération permet à la salle d’augmenter sa capacité d’accueil en passant de 400 personnes à presque 900, là où le Divan du Monde, qui a accueilli les PMFF IV (2012) et V (2013), ne pouvait recevoir que 500 personne – si le balcon est ouvert au public. La salle, qui disposera de deux scènes, se trouve juste à côté d’un restaurant et deux buvettes seront à disposition.

Les noms commencent à tomber, et cette affiche est prometteuse. On retrouve les anciens, ceux qui ont déjà été programmé une fois (Thrashback, Witches, Existance, Conscience, Hürlement, Misanthrope et Ocean), un qui n’a pu jouer pour cause d’annulation (Mystery Blue), et une ribambelle de nouveaux noms, des plus prestigieux et attendus (Lonewolf, Yorblind, Désillusion, Face To Face, Yann Armellino & El Butcho – bien qu’à l’affiche du PMFF V avec d’autres projets, Gang) aux moins connus (MF Crew, Boisson Divine, Idensity, The Morganatics, Tentation, Freaky Time, One Last Shot) en passant par de formations prometteuses (Pat O’May, Furies, Asylum Pyre).

24 noms et ce n’est pas fini. En tout cas, ce n’est pas assez pour satisfaire Phil. On peut légitimement imaginer que, ayant été à l’affiche de chacune des éditions précédentes, ADX sera de la partie. Reste les surprises: quelle(s) reformation(s) Phil nous prépare-t-il? Sortilège? H-Bomb? High Power? Fisc? Présence?Quel(s) gros coup(s), quelles surprises, quelles têtes d’affiche? Phil aura-t-il enfin réussi à faire obtenir son Graal – faire  jouer Vulcain? Patience, ça vient! Et il ne fait aucun doute qu’il y en aura pour tous les goûts .

Vous trouverez régulièrement des infos sur la page du PMFF ainsi qu’ici même, chez Metal Eyes, partenaire officiel du PMFF. Les pass 3 jours sopnt dès à présent disponibles au tarif de 65€ (+1€ de frais d’envoi pour la France) – en ligne uniquement: http://pmff.bigcartel.com/. Notez dès à présent que les 100 premiers acheteurs de pass 3 jours se verront offrir des goodies, dont un CD live d’ADX inédit et un T shirt. Les pass 1 jour suivent!

 

A suivre…