MICHAEL MONROE: I live too fast to die young

Finlande, Hard rock (Silver lining, 2022)

Que ça fait plaisir de le voir revenir autant en forme, Michael Monroe. Il y a un peu plus de deux ans, il nous offrait un One man gang impeccable de bout en bout, un concert explosif à la Maroquinerie de Paris et il revient cette année avec une claque live au Hellfest et ce nouveau disque de pur rock, I live to fast to die young. Avec la vie que le gaillard a menée, on peu se demander ce qui le maintient encore parmi nous, mais ne nous en plaignons pas. Ce nouveau disque est taillé dans ce hard rock 80’s qu’il aime temps, à la fois simpel, direct, vrai, entrainant et chantant. Efficace et passe partout, l’ensemble de ce disque s’écoute avec un plaisir non feint. Chacun a mis la main à la pâte, participant tant à la composition qu’à l’écriture des textes. Même si c’est le nom du chanteur qui apparait, on a ici à faire à un vrai groupe. Le morceau titre voit même un certain Slash taper le solo, ce qui semble naturel quand on connait les liens – parfois plus que compliqués – qui unissent ces musiciens. I live too fast to die young est, comme son prédécesseur, un album qu’on écoutera partout et de toujours avec plaisir. Monroe est de retour! Rock it dude!

SABATON: The war to end all wars

Suède, heavy metal (Nuclear Blast, 2022)

Séance de rattrapage… Après sa très belle prestation au Hellfest, sans doute est-il temps de se replonger dans le dernier album de Sabaton, The war to end all wars, paru en mars dernier. Privés de concerts pendant deux ans, les Suédois ont mis à profit ce temps subi pour donner une suite à The great war en explorant plus encore les noirceurs de cette guerre censée être la dernière… On remarquera la pochette et son soldat – sans doute le même qui figurait déjà, vivant, sur celle de The great war, mort, un journal annaonçant la fin de la guerre… En dix chansons, le groupe résume les moments phare de la grande guerre: démarrant avec Sarajevo qui conte l’assassinat de l’archiduc d’Autriche, moment déclencheur des hostilités jusqu’à la signature du traité de paix à Versailles, ce sont ces 5 années sombres qui sont revisitées. Sabaton utilise les recettes habituelles, celles qui font qu’on reconnait immanquablement son son, son style. Seulement, si c’est toujours efficace et très bien produit, il n’y a guère de prise de risque. La mise en son, le rythme, les refrains, tout est impeccable mais on arrive à ce stade où le groupe, pour avancer, va devoir se réinventer afin de ne pas lasser l’auditeur. Se réinventer tant musicalement que dans les thèmes abordés sans doute, même si la guerre restera au centre du propos du groupe. Si quelqu’un découvre Sabaton avec cet album, nul doute qu’il sera séduit. Ceux qui suivent les Suédois depuis quelques temps le sont sans doute un peu moins. Le résultat est cependant celui qu’on peut attendre, a minima, de Sabaton qui ne déçoit jamais et qui sait proposer des spectacles toujours renouvelés, eux. Un bon album, sans plus.

DEF LEPPARD: diamond star halos

Angleterre, rock (Univesal, 2022)

En 2015, Def Leppard revenait avec un album auto nommé explosif qui avait tout pour le remettre sur les rails d’un énorme succès international, même si, oui, le groupe ne s’éloignait guère de ces accents pop qu’il a depuis longtemps intégrés dans son rock léché. Presque 7 ans plus tard – même s’il semble que cet album fut déjà prêt en 2020 et que le groupe aie préféré ne pas le sortir en pleine pandémie, personne ne s’étonne plus de cette éternité qui sépare deux albums du Lep’, heureusement il y a eu deux coffrets dont le superbe Early years 79-81! – voici les Anglais qui reviennent avec Diamond star halos, nouvel album plein de bonnes intentions produit par le groupe et Ronan McHugh. Le groupe voit les choses en grand avec pas moins de 15 titres. Démarrant avec 3 morceaux rock – dont le très efficace Kick et l’introductif Take what you want au refrain imparable – Def Leppard tombe rapidement dans la ballade téléphonée  – This guitar saved my life et ses accents country – et et le mid tempo ou dans la pop bien faite mais sans grand intérêt. Ok, ça entraine mais au final, que retient-on? Hormis celui mentionné plus haut, pas un refrain qui rentre vraiment en tête, qui donne envie de bouger et de sauter. Lorsque, au cours d’une interview récemment publier par la presse, le groupe évoque le fait que Mutt Lange en ait fait des vrais musiciens, sans doute le groupe en fait-il ici un peu trop… Explorant des champs electro (U rock mi), utilisant d’autres cordes (piano et violoncelles sur les ballades Goodbye for good this time et Angels), Def Leppard fait preuve d’audace avec une vraie volonté de grandes orchestrations et d’exploration mais… Même s’il y a des clins d’oeil à son passé – quelques références aux albums Hysteria, Euphoria et même Slang, ainsi que sur l’illustration de la (très jolie) pochette (High ‘n dry y figure aussi), avec un bon tiers de ballades, Diamond star halos est clairement en dessous de son prédécesseur, retour assumé aux sources de son succès.  Pas le meilleur album du Lep, c’est une évidence. Pas le pire non plus, reconnaissons le.

CLEGANE: White of the eye

France, doom black (Almost famous, 2022)

Etrange CD que celui-ci. Arrivé dans une pochette en dentelle bourrée d’étoiles genre décoration de table, ce disque est aussi sombre que sa pochette est froide. Clegane, formé en 2015 nous propose son 3ème enregistrement (un Ep en 2017, un premier album, Funeral at sea, en 2018, sans compter un split cette même année), White of the eye, composé de 5 titres pour une durée totale de 42′. Clairement, le groupe sombre dans le doom le plus lourd et lent qui soit, y ajoutant quelques parties vocales plus black. L’ensemble est lent, lourd et oppressant, évoque par instant les inventeurs du genre Black Sabbath mais aussi Candlemass, incontournable ou d’autres encore. pour le moins inquiétant, le tout est cependant atténué par un chant souvent doux, et des échappées presque lumineuses. Bref, un disque pas toujours évident mais un disque qui a le mérite d’interpeller, d’intriguer et d’attirer. un groupe qui pourrait aisément se produire vous savez où sous Temple. Clegane, dont le nom semble bien emprunté à l’une des familles de Game of thrones – ce qui est confirmé par la pochette de ce disque, un flocon de neige qui évoque « Winter is coming », est une formation à suivre.

AFFECT: L’odyssée de l’espoir

France, Metalcore (Autoproduction, 2022)

Les apparences peuvent être trompeuses… Affect fut formé à Nantes en 2012 et propose aujourd’hui, après deux Ep, leur premier véritable album, L’odysée de l’espoir. Le Prologue rappé, à la basse tranquille, à la guitare aérienne, cède rapidement le pas à un metalcore direct et sans concession, et le chant devient hurlé et rageur. Ceux qui me connaissent le savent, c’est pas ma came… Même si c’est principalement en français, les paroles ne sont pas compréhensible. On peut nous écrire que Affect est engagé mais sans textes, difficile de le savoir… reste que le groupe bastonne, sa musique est brutale, alternant entre riffs hypnotiques, breakdowns, temps plus calmes et rapés – jolie maitrise du phrasé sur Naissance – une variété qui peut entrainer l’auditeur dans son sillage. Si je n’y suis pas sensible, force est de reconnaitre que Affect vise haut et se donne les moyens de ses ambitions: une production efficace enrobe ces 12 titres, brutaux, francs et directs. Amateurs du genre, vous savez ce qu’il vous reste à faire.

DEATH AWAITS

France, Death (2022, Metal East)

Rappelez-vous: fin 2019 était paru Rapture smile, un album de death thrash brutal, gueulard et violent mais réservant quelques surprises rythmique très efficaces. Death Awaits revient aujourd’hui avec un nouvel album auto-nommé reprenant la même recette en la pimentant plus que de raison. C’est simple, sur les 9 titres de l’album, 6 reçoivent des invités, et pas des moindres: ça av de julien Truchand (Benighted) à Arno (Black Bomb A) en passant par Renato Di Folco (Trepalium, Les Tambours du Bronx) parmi d’autres qui me sont moins familiers. Et bam! de nouvelles claques à tous les étages, des rythmiques rentre dedans doublées de cette brutalité « défouloir » et salvatrice, des compositions burnées à ne pas mettre entre toutes les oreilles. Ok, la rage hurlée me lasse vite, mais une petite injection ici et là ne fait pas de mal. Ca cogne sévère, vous serez prévenus, nom de nom!

SOHO RIOT: Square one

France, Hard rock (Mistiroux, 2022)

Pour le moins ambitieux les gars de Soho Riot? En tout cas, ils ont le rock chevillé au corps. Formé en 2019 par le bassiste François C. Delacoudre que certains connaissent déjà pour sa collaboration avec Laura Cox, le jeune groupe enregistre rapidement un premier Ep en 2020 avant de s’attaquer à ce premier album, Square one. Dès le premier morceau, Don’t believe the screen, le ton est donné: le groupe puise ses influences dans le gros rock 70’s, les mélodies percutantes des 80’s et le côté plus franc du collier des 90’s. Dès ses premiers envols vocaux, Edouard Dornier fait penser à Myles Kennedy (Alter Bridge, Slash…) mais également par instants à Michael Kiske (Helloween, Unisonic), et l’esprit musical n’y est sans doute pas étranger, même si l’on peut aussi penser à de grands classiques comme Led Zeppelin… Le groupe parvient cependant à diversifier son propos en explorant divers univers sonores allant du rock direct au groove ultra dansant en passant par des moments plus bluesy ou des fulgurances guitaristiques ou rythmiques imparables (Water rain, You’re mine, Blame it…). Avec ce premier album, ce n’est pas peu dire que Soho Riot frappe fort et si les prestations scéniques sont aussi enflammées et dynamiques que ce Square One, alors c’est plus que prometteur. A suivre de près…

THE FLYING BRICKS: Chimeric

France, Rock (M&O music, 2022)

Formé au Mans en 2015, The Flying Bricks propose un rock aérien qui se dit alternatif et sort rapidement après avoir stabilisé son line-up (Benoit au chant et à la guitare, Arthur à la guitare, Alfonse à la batterie et Numa à la basse), un premier Ep – The fake empire – en mars 2019, et se retrouve à le défendre sur scène tout aussi rapidement. Avec un tel patronyme, on pourrait s’attendre à un rock dans ta face, mais non: Chimeric, le nouvel Ep de 6 titres offres des chansons qui alternent entre calme et puissance.  Arthur définit la musique de son groupe comme « du rock alternatif, un peu progressif. On ajoute un peu de metalcore ce qui donne ce mélange un peu… « atmosphérique », même si je ne pense pas que ce soit la meilleure définition« .  le groupe a-t-il des thèmes de prédilection pour ses textes, « Oui, on parle de nos craintes, dans un monde incertain, face aux crises géopolitiques, économiques, l’incertitude face à l’avenir. les textes étaient écrit avant Covid, donc on ne parle pas de la crise sanitaire, mais c’est là. On a beaucoup retravailler l’Ep pendant le confinement« . Allez, c’est un Ep, alors allons y titre par titre… « Sleepy Hollow, l’idée c’est d’alterner des refrains et des ponts très énergiques avec des couplets plus atmosphériques« . Le chant – en anglais à perfectionner, svp – est léger, parfois doublé d’une compagne vocale comme sur le morceau titre. « Il s’agit de Mélina Farcy, qui est également la danseuse du clip… » Le chant est globalement doux, pas du tout typé metalcore sur ce disque d’ailleurs. Arthur confirme que « ça se ressent beaucoup plus dans les morceaux, sur la fin de Chimeric avec une partie un peu beatdown. Mais pas dans le chant. Là où on va plus le ressentir dans le chant, c’est sur le dernier morceau, Surrounded, un morceau beaucoup plus direct » – chanson dont nous reparlerons. Vient ensuite Daydream « est un titre écrit par le batteur, une chanson d’amour, d’amour triste. On fait passer ce sentiment d’abandon. C’est un morceau très progressif, qui commence doucement avant de monter en puissance jusqu’à l’outro, où c’est moi qui chante; d’ailleurs« . Si Arthur ne chante que sur l’outro, il occupe l’espace vocal tout au long du dernier morceau de ce disque, Surrounded, notons-le. « C’est la seconde chanson d’amour, un morceau que j’avais écrit en quittant Paris, te qui parle d’une rupture, aussi. Le texte était dans un placard et quand on a composé le morceau, j’ai ressorti le texte qui collait vraiment bien à l’ambiance. Un texte mélancolique mais qui veut aussi aller de l’avant. « Something new, quant à lui, parle de l’abandon parental « un thème qu’on avait déjà abordé sur le précédent Ep avec le morceau Father et on voulait en reparler. C’est un sujet qui nous tient à coeur mais on avait envie de mettre plus de tristesse et de mélancolie sans tomber dans le pessimisme. »  L’ensemble musical, alliant à des ambiances légères et tendres un peu de mélancolie, voire de contemplation, est doux et efficace quand il ne se veut pas simplement dansant et très rythmé (Underclub) Pour celui là « on voulait un morceau vraiment pêchu et efficace. C’est Benoit qui est arrivé avec ce morceau quasiment fini, et on s’est demandé quelle pouvait être sa place sur l’Ep. On l’a retravaillé et finalement,  On l’a adoré, ce côté rythmé, le message simple – on veut aller en boite et s’amuser« . Une belle variété de tons et de sons,  Chimeric est la bande son d’une soirée agréable entre amis. Plus que sympathique, The Flying Bricks est très prometteur.

Entretien avec Arthur (guitare) – le 30 mai 2022

 

HELLFEST XV: nouvelles annulations et réorganisation partielle

Le Hellfest a récemment publié de nouvelles infos avec quelques annulations et remplacement et quelques modifications du running order:

« Comme vous le savez, la programmation réserve son lot de surprises cette année et le contexte actuel joue quelque peu dans les agendas des artistes que nous accueillons.

Nous sommes donc au regret de vous annoncer les annulations de :
– Mainstage 1 : CRYSTAL LAKE / CODE ORANGE / MAMMOTH WVH
– Mainstage 2 : GALACTIC EMPIRE / SYMPHONY X
– Warzone : AUGUST BURNS RED / TURNSTILE / MADBALL
– Valley : ATARI TEENAGE RIOT / THE OBSESSED
– Altar : GRAVE / DROPDEAD
Mais nous sommes heureux de vous dévoiler les groupes qui les remplacent et ceux qui rejoignent la programmation :
– Mainstage 1 : INVISIONS / CAR BOMB / ANGELUS APATRIDA
– Mainstage 2 : HEART ATTACK / MOLYBARRON
– Warzone : BURY TOMORROW / SLOPE / IGNITE
– Valley : THE BLOODY BEETROOTS (DJ Set) / PENTAGRAM
– Altar : LORDS OF FLESH / SKELETAL REMAINS
Il nous restera encore 2 artistes à vous dévoiler le vendredi 25 (MS2) et dimanche 26 (MS1)
Et l’ajout de non pas UN mais DEUX Feux d’Artifices pour célébrer nos 15 ans :
– Samedi 18 après le concert de GHOST
– Dimanche 26 après le concert de METALLICA »
D’autres informations sont à suivre avant de nous retrouver dans moins de 10 jours!

SPOUT BIG SPACE: Terrestrial love call

Belgique, Rock Punk (M&O music, 2022)

Un peu barrés les gars de Spout Big Space, combo bruxellois ? Grave… Terrestrial love est leur nouvel Ep doté de 6 titres aussi allumés que variés. Fricotant avec les choses de l’espace, le groupe peut aisément être vu comme un ovni musical tant ses compositions sont étonnantes, déjantées décalées. Si Cloclo tape dans un punk énergiques, Spout Big Space sait aussi se faire plus directement rock (All song long, l’irresistible et très chantant Gone gone), doux (Candy queen) ou tout simplement inclassable (U-babe). Bref un groupe pas sérieux pour un rond mais très sérieux dans sa façon de faire et dont e résultat musical interpelle. C’est frais, complètement déjanté, ça déride, et rien que ça, c’est du tout bon. Un groupe à découvrir et à soutenir d’urgence!