EKPYROSIS: The taste of shadow

ekpyrosis-2016Metal, France (Autoproduction, 2016)

Elle est pratique cette dénomination, cette étiquette de « metal moderne », non? On peut tout y mettre et son contraire. Seulement, bien qu’étant une simple étiquette, on y trouve souvent des formations qui naviguent aux limites du Heavy metal, du thrash, du death et du hard core. Ekpyrosis fait partie de ces formations et propose avec son album The taste of Shadow un mélange joyeusement bordélique et déterminé, puissant et alambiqué. Si, souvent, le propos est direct, on remarquera toutefois des guitares fines et précises de Julian Sendra et Fabien Espèche. Il suffit pour s’en convaincre d’écouter l’intro et le pont de Selfish suicide, véritable petit travail d’orfèvre ou de prêter une oreille aux différentes constructions, variées, osées, que l’on rapprochera de l’esprit progressif. Un esprit metal et jazzy, en somme. Si on ne peut reprocher grand chose d’un point de vue musical ou technique, il faut en revanche noter le chant clair d’un Aurélien Renoncourt très limite, presque faux parfois, qui est doublé de hurlements issus de la gorge de Gabriel da Silva. Ombre et lumière, des entités qui clashent mais ne choquent plus tant c’est aujourd’hui courant. C’est donc bien plus sur la musique que je porte mon attention, un ensemble risqué, osé sans jamais tomber dans la démonstration. Une belle introduction.

Note: 7,5/10

Titre que je retiens: Selfish suicide 

GLOWIN SHADOW: Ghosts, fools & fakes

glowin-shadow-2016Rock, France (Autoproduction, 2016)

Sans aucun doute possible, les cinq membres qui forment, à Paris en 2013, Glowin Shadow sont ouverts d’esprits et musicalement cultivés. C’est en tout cas ce que peut suggérer la variété de ce premier album, Ghosts, fools & fakes, résolument mature et réfléchi. En mélangeant, alliant, toutes les influences possible, on se retrouve avec un premier album captivant (en réalité la compilation de leurs 2 premiers EP), un de ces disques qui promet dans la minute qui suit un nouveau clin d’oeil, une nouvelle référence, une nouvelle surprise. Avec des guitares résolument metal – les soli valent plus qu’une oreille – une basse groovy et funky à souhait, une batterie qui suit et se permet quelques explosions de double grosses caisses, Glowin Shadow s’inspire autant de la musique pop que classique, du funk que du metal, qu’il soit heavy ou symphonique, de Queen que de Maiden. Le chant doux est varié et je lui reproche simplement un anglais difficilement compréhensible. Ghosts, fools & fakes entre dans la catégorie des premiers albums à découvrir, tout au moins par les amateurs de rock au sens large du terme. Pas totalement métal, plus que simplement rock, Glowin Shadow pourrait, avec un accompagnement digne de ce nom, se démarquer sur la scène nationale. A noter que la version « deluxe » propose des versions alternatives de trois chansons, les mettant dans une autre perspective: une version acoustique de We need to talk, une bien jolie au piano de What’s going on?, et la version originale très dansante et enlevée de Schizophrenia.

Note : 8/10

Titre que je retiens: Glowing in the shadow

DAVID SLAME: Still unbroken

slame-2016Metal symphonique, France (Autoproduction, 2016)

Il y a 4 ans, en 2012, je découvrais le premier album prometteur d’un jeune compositeur français, David Slame. Afterlife, ledit album, laissait entrevoir de jolies espérances malgré quelques écueils inhérents à toute première production, d’autant plus lorsqu’un artiste décide de prendre entre ses propres mains son destin. Il lui aura donc fallu un quinquennat (et pas de commentaires sur la qualité de ce dernier, svp) pour venir à bout de ce Still unbroken. Si l’on retrouve les grandes inspirations symphoniques, de grandes et ambitieuses orchestrations, un véritable amour du Metal sous toutes ses coutures, si David confirme maîtriser tant la langue anglaise que son sujet musical, on retrouve également, malheureusement, les mêmes faiblesses. A savoir un chant qui, parfois, frôle la justesse, mais surtout qui en fait des tonnes. Ou est donc passée la simplicité? Celle qui fait qu’aller droit au but, sans détour, rend un ensemble percutant et efficace? Still unbroken commence fort, pourtant: les trois premières chansons sont presque brillantes, aménagées pour accueillir ce metal symphonique exigeant, avec ce chant qui, par instant, évoque Freddie Mercury, ces ambiances particulières. Mais voilà, la suite sombre ici dans l’imitation, là dans l’approximation, et je me prend à me poser la question de savoir où le gaillard cherche à aller. Je ne sais pas si ce multi instrumentiste travaille seul, mais une chose me semble évidente, un regard, que dis-je? une oreille extérieure serait ici bienvenue pour avancer d’un grand pas. Pourtant, David s’est adjoint les services non négligeables de Terje Refsnes, mentionné pour l’enregistrement, le mix et les arrangements. Pas la prod. A-t-il eu son avis à donner ou fut-il un simple exécutant? Aujourd’hui, David semble empêtré au milieu de cette foultitude de talents prometteurs dont on ne sait comment ils peuvent exploser au grand jour.

Note: 7/10

Titre que je retiens: Make my day

BERSERKERS – Lock & load

Berserkers-Lock-Load 2016Hard rock, France (Autoproduction, 2016)

Rien ne semble pouvoir venir à bout de la passion qui anime les Bordelais de Berserkers… Julius (chant et basse) et sa bande (Arthur Orsini, Léo Calzetta et Valentin Sarthou respectivement à la guitare, batterie et aux claviers) nous reviennent avec une troisième offrande toujours fortement inspirée par le gros et gras hard rock fin 70’s/début 80’s. Dès Outlaw, le programme est clair: ce Lock & load nous propose une collection de 9 nouvelles chansons efficaces, qui évoquent autant Deep Purple que AC/DC ou Motörhead. Dédié à la mémoire de (entre autres) Lemmy, cela n’a rien de surprenant, me direz-vous, de même qu’il semble logique que ce Hangöverhead rende hommage au grand Monsieur. L’ensemble est consistant, direct, entraînant et sans concession. Berserkers respire l’amour de la vie, du rock et du metal, et reste persuadé de l’esprit salvateur de l’ensemble (Rock will save the world: on a envie de vous croire!), et l’on n’attend plus qu’une chose désormais: que les 4 décident enfin de tourner pour vraiment sortir de l’anonymat. Tourneurs: à vos contrats!

Note: 8/10

Titre que je retiens: It’s up to you

PSYKOKONDRIAK – Gloomy days

psykokondriak 2016Neo Metal, France (Autoproduction, 2016)

Amateurs de neo metal, de fusion metal/hip-hop, ce premier album de Psykokondriak (ou, pour les plus intimes P3K) est pour vous. Après un premier Ep de 5 titres (Hopital psykotrip en 2012), le groupe lillois a radicalement modifié son line-up et pris la décision de s’exprimer dans la langue de Shakespeare pour ce Gloomy days. Ils font comprendre leurs intentions dès Introducing the body boys, double voix à l’anglais difficilement compréhensible, basse ronflante… Casquettes (sans doute) vissée sur la tête, les six enchaînent les rythmes et les titres au travers des compositions qui rappellent, sans équivoque, les Beastie Boys ainsi que Rage Against The Machine. Ambitieux, Certes, d’autant que le groupe sait allier, comme ses illustres inspirateurs, les sonorités de ces deux univers si souvent opposés. On retiendra ainsi le direct The fine art of terror, l’entraînant Think it up et son refrain typique du genre, ou encore l’étrange Workless dance. guitares et sctratches mélés, chant rappé, rythme, break et différentes ambiances jumpy, l’ensemble fonctionne plutôt bien. en tout cas, les amateurs du genre devraient y trouver leur compte.

Note: 7,5/10

Titre que je retiens: The fine art of terror

GLORY HOLE – First experience

GLORY-HOLE---FIRST-EXPERIENCE-SD-COVERHard rock, France/Angleterre (EpAutoproduction, 2016)

Glory Hole est un groupe franco anglais. Et, avant tout, pour ceux qui souhaitent faire une recherche sur internet, un avertissement: tapez Glory Hole band… Car ce groupe semble, par son nom et certains des titres de ce premier Ep, inspiré par le groupe que l’Amérique entière voudrait censurer, le groupe interdit aux moins de 18 ans, Steel Panther. Mais là s’arrête la comparaison, car chacun des 5 titres de ce Ep propose une facette dofférente, étonante, rentre-dedans… dce dont est capable ce groupe. On navigue entre un esprit neo-metal – Lost, sa basse ronflante et sa voix alternant entre rap et chant rock – hard rock plus traditionnel et direct (Love) ou orienté 70’s (le très évocateur Anaconda’s sister)ou le fringant Kill your classmate. Alors, non, Glory Hole n’a guère en commun, musicalement parlant, avec Steel Panther, et en proposant de nous laisser découvrir plusieurs facettes, le groupe nous montre aussi son ouverture d’esprit. Ou son hésitation à suivre un chemin plutôt qu’un autre. C’est sympathique, plutôt bien fait, le chant est puissant et parfaitement compréhensible et l’ensemble donne envie d’en connaitre plus. Mais de quelle manière Glory Hole compte-t-il se démarquer? Wait and see!

Note: 7,5/10

Titre que je retiens: Anaconda’s sister

HIGHER THAN – Purgatory airlines

HIGHER THAN 2016Heavy metal, France (Autoproduction, 2016)

Bienvenue à bord! Le message suave de l’hôtesse qui nous accueille à bord de cet avion qui nous « emportera plus haut qu’un avion puisse voler » est une invitation à rester à bord de cet appareil des lignes aériennes du purgatoire.  Et dès l’intro du premier morceau, Broken tales, le message est clair: c’est un voyage dans le passé que nous effectuons. Avec des guitares hurlantes et un chanteur qui donne tout, histoire de nous faire comprendre « oh, les gars, j’ai du coffre, et de la puissance! » on se retrouve en pleine vague sleaze américaine fin 80’s début 90’s. Hard rock pré-grunge, quoi! Ça, c’était le décollage et ça balance et ça groove à tous les niveaux. Puis Higher than atteint son altitude et sa vitesse de croisière: on est séduit par cette énergie dont jamais le groupe ne semble se défaire tout en cherchant à ne pas se répéter. Miss Minded reflète autant cette énergie que ce feeling d’époque tandis que le morceau éponyme se démarque par son groove entraînant. Mais… Si chaque titre se laisse plaisamment écouter, l’ensemble souffre de ce côté déjà entendu (R.I.S.K Taker illustre parfaitement cela). Certes, Higher than ne prétend pas inventer la machine à courber les bananes et s’éclate à faire ce qu’il aime, mais on a envie, vraiment envie, de chanter un ou plusieurs titres en boucle et s’énerver pour que ces satanées mélodies sortent de la tête. Mais, encore, on n’y arrive pas. Les riffs sont puissants et efficaces mais pas obsédants. Higher Than nous offre un beau premier album et doit « simplement » (rien de si difficile, finalement) trouver sa propre identité. Les bases sont là, reste à les consolider.

Note: 7/10

Titre que je retiens: Purgatory Airlines

OUR BLOND COVERS: The lost side of the world

Our Blond Covers 2016Rock, France (Ep autoproduit, 2016)

Peu d’infos circulent sur les origines de ce groupe qui est un quatuor que je devine français (un léger accent trahit le chanteur mais ce sont surtout les noms des musiciens qui l’indiquent!) Jeune, également et totalement imprégné du rock des années 90. Tout sur cet ep transpire cette période, et c’est fait avec cœur et passion. Lire la suite

ENEMY OF THE ENEMY : Hellequin

enemy of the enemyThrash, France (Auto production, 2013)

J’ai découvert Enemy Of The Enemy lors d’un festival donné sur la péniche l’Alternat en mai 2010. A cette époque, et j’espère que nous parlons bien du même groupe (celui responsable de la démo Klebz back) Adrian Cavalier, le vocaliste enragé, était grimé en une sorte de Darth Maul Lire la suite

THE LOSTS : …Of shades & deadlands

The-losts-2016Heavy metal, France (Auto production, 2016)

Certains ont sans doute connu The Losts via leur album précédent, No god, no devil, paru en 2013 qui nous enmmenait sur le chemin des Egarés, ce peuple qui est au centre des envies musicales du groupe. Trois ans après, ils reviennent donc afin de nous présenter la suite de ces aventures qui prennent désormais la forme d’une épopée  Lire la suite