J’avais craqué pour le premier album des Français de Born Again en 2017 et il semble que j’ai raté un épisode… Mais tant pis, car les voici qui reviennent avec un ep 5 titres, Live hard, die free. Toujours animé par l’esprit NWOBHM ou metal 80’s traditionnel, cet Ep est une nouvelle réussite. Le quatuor sait écrire des morceaux speeds et redoutablement efficaces tout en proposant des refrains fédérateurs qui te rentrent dans la tête. Metal wings, à ce titre, se distingue et sera sans conteste l’un des refrains à chanter en chœur live. Le chant hargneux et rauque de Thierry est porté par les guitares de Steff, Aurélien (basse) et Pich (batterie) apportant une structure solide à l’ensemble. Et puis, aussi, l’amateur de comics vintage ne pourra qu’admirer cette illustration très « marvelesque », signée d’un certain Stan,W. Decker. un dessinateur à suivre tout autant que ce groupe au metal direct. Espérons que Born Again trouve enfin son public et puisse grandir. Pour vous en convaincre, jetez-vous sur cet Ep sans modération!
Séance de rattrapage… Après sa très belle prestation au Hellfest, sans doute est-il temps de se replonger dans le dernier album de Sabaton,The war to end all wars, paru en mars dernier. Privés de concerts pendant deux ans, les Suédois ont mis à profit ce temps subi pour donner une suite à The great war en explorant plus encore les noirceurs de cette guerre censée être la dernière… On remarquera la pochette et son soldat – sans doute le même qui figurait déjà, vivant, sur celle de The great war, mort, un journal annaonçant la fin de la guerre… En dix chansons, le groupe résume les moments phare de la grande guerre: démarrant avec Sarajevo qui conte l’assassinat de l’archiduc d’Autriche, moment déclencheur des hostilités jusqu’à la signature du traité de paix à Versailles, ce sont ces 5 années sombres qui sont revisitées. Sabaton utilise les recettes habituelles, celles qui font qu’on reconnait immanquablement son son, son style. Seulement, si c’est toujours efficace et très bien produit, il n’y a guère de prise de risque. La mise en son, le rythme, les refrains, tout est impeccable mais on arrive à ce stade où le groupe, pour avancer, va devoir se réinventer afin de ne pas lasser l’auditeur. Se réinventer tant musicalement que dans les thèmes abordés sans doute, même si la guerre restera au centre du propos du groupe. Si quelqu’un découvre Sabaton avec cet album, nul doute qu’il sera séduit. Ceux qui suivent les Suédois depuis quelques temps le sont sans doute un peu moins. Le résultat est cependant celui qu’on peut attendre, a minima, de Sabaton qui ne déçoit jamais et qui sait proposer des spectacles toujours renouvelés, eux. Un bon album, sans plus.
La vie, parfois, réserve de jolies surprises. Un simple contact qui se transforme en une découverte excitante. Formé au Chili en 2015, Masacritika est un groupe de heavy stoner. Le groupe publie rapidement un premier Ep, Homonimo en 2017, qui leur permet de séduire l’Amérique du sud avant de publier un premier album Thesis Mortem en 2020. Les voici de retour avec Raza de Kain, que Bitum prod a eu la bonne idée de publier accompagné du premier Ep. Et diantre! Ce chant gras (Mauro Bastias) et rauque me rappelle celui de – les amateurs reconnaitront – Oscar Sancho et les guitares (tenues par Boris Riquelme) évoquent autant Heroes del Silencio (Esferas) que Maiden, Metallica et Candlemass en version speedée. Le ton général est heavy, parfois proche d’un doom stoner, avec quelques fulgurances shreddées. Ca speede toujours en mélodie, mâtinée parfois de passages orientaux et, punaise, c’est efficace! Impossible de ne pas secouer sa tignasse – hormis pour qui comme moi n’en disposent plus ! Le chant en espagnol est toujours aussi efficace et coloré. Difficile ici de trouver un reproche sauf à dire que le groupe est trop éloigné de nos terres. Car si ça dépote scéniquement comme sur disque, alors gaffe… Un album (un Ep doublé d’un autre, ça fait un album, merde!) redoutablement efficace de bout en bout. A découvrir d’urgence !
Etonnant parcours que celui de Crazy Hammer. Le groupe a vu le jour en 1987 à Tarbes en 1987, se sépare en 1991 avant de revenir en 2015. Ce n’est pourtant qu’en 2020 qu’il enregistre Résurrection avant de nous proposer aujourd’hui ce Roll the dice explosif. Oh, oui! Loin de renier ses racines, Crazy Hammer propose un heavy metal pur jus, pur 80’s, piochant à loisir dans la grande période du metal teuton et, aussi, européen. Oh, oui, il y en a des influences, Accept et Helloween en tête. Running Wild n’est sans doute pas très loin ni même d’autres européens géants du genre (Maiden, Priest, au hasard…) et reconnaissons que c’est puissant, super bien foutu et carrément entrainant. Si les références sont nombreuses, le groupe ne s’en cache pas, les revendique même, et compose des titres taillés pour la scène (imparable refrain à faire chanter au public que celui de ce We fight qui ferme le ban!) Les guitares speedées rappellent le Helloween période Keeper (Another way, Never show) et l’efficacité brute d’Accept période Metal heart est présente sur Walking over you. All for one (rien à voir avec Raven, et pourtant… ça speede sec) se rapproche sans frémir des premières heures du thrash. Alors Crazy hammer 2022, c’est késakok’sékoi? Le groupe est aujourd’hui composé de Karim Alkama et Matthieu Papon aux guitares, accompagnés du chanteur Didier Delsaux, du bassiste Marc Duffau et du batteur Daniel Pouylau. Oui, 3 anciens Manigance qui ont vécu la très grande époque du groupe – de Signe de vie à Récidive. Trois copains qui se retrouvent, avec l’envie, dans un projet qui pourrait devenir rapidement plus qu’un hobby. Notons ici que le chant anglais de Didier est plus que compréhensible, ouf! Superbement produit, doté d’une illustration remarquable, de 10 titres que tout amateur de metal classique s’empressera de fredonner, Roll the dice est un pari qu’on espère gagnant. Bingo!
Des grosses guitares, une voix grasse et puissante, Alpha, le titre d’ouverture de Apocalypse, premier album des Français d’Antechaos, choppe à la gorge, fait taper du pied et secouer les cheveux. La production est riche, les compos pensées pour faire mouche. Le groupe est amateur à la fois de ces grands classiques du metal qu’on ne citera pas ici et de sons modernes. Allez, un défaut, mais sans doute est-ce une question de générations: rapidement Antechaos avance son admiration pour l’univers manga tant les refrains pourraient provenir de ces animés japonais (écoutez Gangster, après son intro speedée, tout y est – et on y parle de Yakuza. CQFD). Ce « défaut », on ne le retrouve qu’au début de l’album, les gars montant en puissance et folie très rapidement. Normal, ils n’ont rien de « gamins », justement: au sein d’Antechaos, on retrouve Nico Pelissier et Chris Billon-Laroute, les ex-guitariste et bassiste de Seyminhol qui se sont adjoint les services de Max Boriolo à la seconde guitare, Julien Truttman à la batterie et cette arme secrète qu’est Laurent Fabisz, ex-chanteur de Kryzees (certains se souviendront de sa prestation au Hellfest 2017 lorsqu’il se vit confié le micro de Joakim Broden le temps d’interpréter Sweedish pagans et s’en sortir avec mieux que des honneurs). Il apporte toute la puissance et la variété vocale que le genre exige (superbe Lucifer, et ces passages rapés sur Secret medical et Effet papillon – la folie du chant! -, c’est aussi Laurent?). L’ensemble est haut en couleurs, puissant et efficace et le chant en français colle parfaitement. Un premier essai à soutenir d’urgence en rendant visite à Antechaos ici:
Et puis j’aime bien ce nom de groupe: AnteChaos traduction littérale: « avant le chaos », à l’image de cette boule de cristal montrant une nature verte et saine que ce gamin (encore?!?) semble protéger et vouloir préserver. un groupe à découvrir.
Même avec la pandémie, Biff Byford ne semble pas savoir ce que c’est que de rester inactif… Un album de reprises avec Saxon (Inspirations en 2020) histoire d’occuper le temps, un autre avec son fils Seb (Red brick city sous le nom de groupe Heavy Water en 2021) et maintenant voici que déboule Carpe diem, le nouvel effort collectif desdits Saxon. Clairement, Biff et sa bande – inchangée depuis maintenant 2007 et le retour de Nigel Gloker pour The inner sanctum – ont les crocs. Si Paul Graham (éternel guitariste du groupe) expliquait il y a quelques temps à Metal Eyes (cf l’interview de mars 2021) que le nouvel album studio de Saxon sortirait lorsque le groupe pourrait reprendre la route, la durée prolongée de la crise sanitaire semble en avoir décidé autrement, poussant les Anglais à publier ce bien nommé Carpe diem maintenant. « Vis l’instant présent »… oui, pas d’autre choix possible. Illustré par Paul Raymond Gregory (responsable de nombreux visuels du groupe depuis les années 80 – Crusader, Rock the nations, The inner sanctum, Into the labyrinth…), et une nouvelle fois produit par Andy Sneap, ce disque propose dix nouveaux brulots forgés dans le plus pur et traditionnel metal made in chez Saxon. Toujours aussi puissants et mélodiques, ces nouveaux titres démontrent une nouvelle fois, dès l’explosif morceau titre – superbe entrée en matière qui met les pendules à l’heure – que les anciens n’ont rien à prouver et qu’en se faisant simplement plaisir, ils parviennent à offrir à leurs fans du renouveau tout en restant eux mêmes. La paire de bretteurs composée de Paul Quinn et Doug Scarrat fait montre d’une complicité sans équivalent, le duo restant malheureusement bien trop sous estimé. Le chant de Biff est comme un bon vin, puissant et gouleyant, la frappe de Nigel Glocker ferme et plus solide que jamais soutenant le travail solide et puissant d’un Nibbs Carter comme les autres au top de sa forme. . Rapides, enlevés ou heavy, la ligne directrice reste toujours celle de la mélodie catchy et entrainante. Impossible de résister au morceau titre, de ne pas chanter en chœur le refrain de Age of steam, de ne pas headbanger sur Supernova ou de vibre sur The pilgramage (qui tel un Crusader en son temps risque de voir les portes de certains pays se fermer plutôt que d’accueillir le groupe…) Si Lady in gray est sans aucun doute le morceau le plus faible ou le moins marquant du lot, l’ensemble est toujours aussi redoutable et nous montre un Saxon fier, qui garde crânement la tête haute. Moderne tout en proposant quelques références à son glorieux passé, Saxon nous offre rien de moins qu’une de ses meilleures productions de ces dernières années. Vétéran de la NWOBHM, Saxon est avant tout, aujourd’hui, le gardien du temple d’un genre qui se bonifie en vieillissant. Reste à savoir quand le groupe pourra retrouver le chemin des concerts… La bonne nouvelle c’est que Saxon a pu lancer son Seize the day tour à domicile et que, en France, les concerts debout sont de nouveau autorisés sans jauge. A suivre!
Sept années… Il aura fallu sept longues années aux Américains de Firewölfe pour donner un successeur au remarqué We rule the night paru en 2014. Une éternité qui aurait pu laisser les fans croire en la disparition pure et simple de la formation. Mais non, les revoilà avec un Conquer all fear forgé dans le metal le plus pur et traditionnel. Il aura cependant fallu au groupe de traverser de nombreuses épreuves pour réussir à, enfin, finaliser ce nouveau disque: changement de line-up quasi complet, pandémie, re-recherche de nouveaux musiciens… Mais l’attente en valait le coup. Conquer all fear résume un état d’esprit justement conquérant, et l’album transpire de cet amour pour le heavy traditionnel. Hein? Non, je ne parle pas d’un nouveau Manowar bien que l’esprit des titres évoque incontestablement le quatuor US. Les références sont d’ailleurs nombreuses et parfaitement intégrées, allant de Black Sabbath à Motörhead en passant par Michael Schencker ou Accept. Firewölfe varie les tempi, passant du speed (Petal to metal et ses belles mécaniques, Wages of sin) au heavy typé allemand (Keep the hounds at bay, Swallow my pride) ou à des influences qui évoquent Dio (l’intro orientale de Conquer all fear) ou Whitesnake (le mid tempo Candle in the dark). Du grand classique parfaitement digéré qui fait de ce nouveau disque une petite merveille pour tout amateur du genre. Parfaitement produit et sans fioriture, Conquer all fear pourrait permettre à Firewölfe de trouver enfin son public.
Le ton est donné dès le départ: la puissance du cri poussé par Julian Izard (chant et guitare) invoque directement le Metal God, tandis que les guitares se disputent les grands anciens. Clairement, cette dernière mouture d’Existance est l’avenir du metal français. D’ailleurs, le terme « français » est ici en trop tant le groupe a un son, une attitude, une identité musicale d’envergure internationale. La jeune garde a été bercée au son du metal principalement européen de l’âge d’or. On entend sur ce nouvel album Wolf attack, tout au long des Highgate vampire, Death bringer,Preacher of insanity tout l’amour voué à Judas Priest, Iron Maiden, Accept… mais aussi des références plus US à Dio ou Twisted Sister à travers Power of the gods ou You gotta rock it, voire au rock direct américano-européen sur les plus calmes rock n roll et Jenny’s dream. Comme le résume Antoine (guitares), « c’est un album assez varié du fait de nos influences communes mais aussi de ce que chacun de nous apprécie de son côté. On a voulu varier les plaisirs en gardant une certaine cohérence. Je crois que nous y sommes parvenus, mais ça, ce sera aux auditeurs d’en juger. ». Et, en effet, impossible de ne pas trouver ces influences qui ratissent du hard rock au heavy metal, passant même par la case power ballad. Il aura fallu cinq ans à Existance pour donner un successeur à Breaking the rock (2016), période qui voit l’arrivée de Géry Carbonelle à la batterie – après la sortie de ce Breaking the rock. Wolf attack est également le premier album du groupe produit par François Merle (Manigance). Pourquelle raison avoir décidé de travailler avec un producteur? Géry reconnait que « ce n’est pas vraiment nous qui avons décidé… C’est François qui est venu nous voir cherchant à savoir si nous avions un producteur pour notre futur album. Il voulait nous aider à passer un cap et c’est quand l’album a été finalisé qu’on s’en est rendu compte. oui, on a passé un cap, au niveau du son et sur pas mal de point. Il est venu nous voir sur la tournée en 2018, il a fallu qu’on se rencontre, on a fait un essai chez lui qui a été concluant. Si l’album sonne comme ça aujourd’hui, c’est en grande partie grâce à lui ». Antoine ajoute que le groupe ne disposait « que de deux semaines pour travailler chez lui, donc, ça a tété des journées hyper intenses. On a pris le temps d’écouter ses conseils. Il nous a vraiment apporté beaucoup tant sur la façon d’enregistrer que dans la méthode. Avec Breaking the rock, on avait nos petites habitudes, on était à la maison… Là, il nous a fait des suggestions, tenté ça ou ça, il nous disait « On essaye, si ça ne vous plait pas, on tentera autre chose ». Résultat: il n’y a pas un faux pas sur cet album qui, naturellement, est un hommage au regretté Didier Izard, le père de Julian, ancien chanteur d’un H-Bomb mythique dont il est plusieurs fois référence . Déjà, le titre de l’album et son illustration rappellent évidemment le titre Le loup et la reprise de Gwendoline – seul titre chanté en français – qui clôt Wolf attack. Ces deux références qui renvoient à un Attaque qui distingua jadis H-Bomb. Hormis cet hommage justifié et naturel, Existance signe, avec Wolf attack, un des meilleurs album metal de l’année, une perle de puissance, d’efficacité et de créativité. Bravo!
Entretien Zoom effectué le 21 octobre 2021 avec Géry et Antoine
« Bonjour Phil! ADX revient avec un nouvel album de 10 nouveaux titres que personne dans le monde n’a encore jamais entendu!
-Ah, ah! Alors la base des titres a déjà été écoutée « par la terre entière » comme tu le dis, mais c’était l’opportunité, depuis 30 ans, de sortir la version française de l’album »
Eh oui, si Etranges visionsest le nouvel album d’ADX, il ‘na rien de véritablement neuf puisqu’il s’agit des réenregistrements de Weird visions, le seul album que Phil, Dog, Deuch, Betov et Marquis ont enregistré en anglais en 1990. C’est la formation actuelle (les immuables chanteur et batteur accompagnés des guitaristes Niklaus et Neo et du bassiste Julien) qui a réenregistré ces 10 pistes avec des textes français. Et plus: « La base des morceaux est identique mais certains, riffs, certains solos différents, une ligne de chant forcément différentes avec un chant français adapté pour les morceaux. » Sorti au moment de la chute du mur de Berlin, les textes alors envisagés ont légèrement évolués, notamment pour mieux coller à ces nouvelles versions. Qu’on pu apporter les deux « nouveaux » guitaristes qui ne figuraient pas sur l’enregistrement original? « Ils ont gardé les memes bases mais ont adapté les phrasés. Il se sont très bien entendus pour partager les solos et approter chacun leur patte, remodeler le tout, apporter certaines rythmiques qui n’y étaient pas ». L’album a été enregistré chez l’incontournableFrancis Caste, une nouvelle fois. « C’est le troisième qu’on enregistre avec lui. Ce qu’il a apporté? C’est une dynamique au niveau du son, un mixage avec un son actuel et, il y a un tel engouement musical chez lui, il a su faire ressortir certaines choses qu’il n’y avait pas avant. » Autre incontournable en France, c’est l’illustrateur Stan W. Deker qui a retravaillé la pochette originelle tout en en conservant l’esprit. « On lui a demandé de mettre sa patte et on voulait la guillotine, qui ne figure pas sur la première version. Il a modernisé cette pochette en conservant les détails et l’esprit ». Une nouvelle fois, ADX est passé par le financement participatif. Je rappelle à Phil que ce fut déjà le cas pour Bestial qui, comme le groupe l’avait expliqué lors de notre rencontre à Châteauroux en février 2020, était déjà prêt, le financement devant alors servir à offrir plus aux « financeurs ». Est-ce également le cas? « Là, ça a été fait pendant, on a lancé le financement participatif en cours d’enregistrement. L’avantage, c’est que c’est réconfortant de savoir qu’il y a des gens qui nous soutiennent, qui nous accompagnent. Et tout le monde y gagne, on sait que le produit sort dans de bonnes conditions. Les paquets sont en cours de préparation, chacun va le recevoir avec ce pour quoi il a participé. » Je demande à Phil si l’album sera signé par chacun des membres. « Oui, oui, bien sûr, c’est un minimum. D’ailleurs, on ne va leur envoyer que ça! ah, ah! » Trois instrumentaux figurent sur Etranges Visions accompagnés de 7 chansons dont on distinguera Sacrifiés pour la cause et Terre de colère sur lesquelles, aux côtés de Julien, intervient Deuch, le bassiste originel. Marquis, décédé, ne pouvant naturellement pas poser sa patte, reste à savoir si Betov a été invité. « On l’a contacté, mais il était occupé, il n’a pas pu se libérer ». Le chant en anglais est-il définitivement mis au rebut? « Il y a une époque, on s’est posé la question – anglais ou français – et on s’est vite aperçu que les seuls que le chant en français dérangeaient, c’étaient les journaliste français. Là, on a donné des concerts au Japon, en Allemagne, on a même joué pour la première fois en Suède pour Bestial, et le chant français ne gêne personne. Maintenant, on ne se pose plus la question… » Si ADX se bonifie avec le temps et si on retrouve l’esprit musical des dinosaures de la scène metal française, pour Phil, Génération perdue est représentatif de ce qu’est le groupe aujourd’hui. Ce qui, naturellement, n’ôte rien à la puissance du reste de l’album. Dog reste une machine de guerre rythmique qui tient la baraque, Julien renforçant cette structure pour la blinder tandis que Niklaus et Neo apportent technique, vélocité précision et un brin de folie rendant ces titres particulièrement actuels. Et Phil… Une voix identifiable qui se bonifie avec le temps. Etranges visions s’inscrit parfaitement dans la continuité des productions d’ADX. Une devise pour terminer? « Une devise? « Tant qu’on peut le faire, on le fait! » Ca fait un peu bourrin, mais on n’est peu de choses, alors on y va ». Mot de la fin qui confirme que nous pouvons, devons, profiter de ce qu’ADX peut nous offrir, et ça relève du meilleur!
Propos de Phil (chant) recueillis par téléphone le 29 octobre 2021