EUROCKEENNES DE BELFORT: Iron Maiden, Avatar et The Raven Age: report de la première journée – jeudi 3 juillet 2025.

Pour fêter son 35ème anniversaire, l’incontournable festival Les Eurockéennes a décroché la timbale avec une tête d’affiche de choix, Iron Maiden, qui, de son côté, célèbre 50 ans d’existence. C’était pour Metal Eyes l’occasion de se déplacer pour la première fois à Belfort et découvrir ce mythique festival. J’arrive malheureusement trop tard pour faire l’interview prévue de The Raven Age (qui va s’avérer être mon groupe maudit de la journée!)

@EUROCKEENNES 2025

Après une longue route, c’est une très tout aussi longue file de voitures qui s’étend le long d’une simple voie. Une fois enfin installés sur le parking – le terrain de l’aérodrome transformé comme tous les ans en lieu d’accueil de véhicules – nous rejoignons une autre file, celles des festivaliers qui attendent tranquillement de pouvoir monter dans une des très nombreuses navettes nous menant à l’entrée du site. Arrivé sur place, je découvre un lieu qui, en temps normal, doit être paisible. La presqu’île du Malsaucy est située sur un vaste plan d’eau qui offre un décor exceptionnel.

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Jusque-là, l’organisation est parfaite. Avant même d’entamer le voyage, l’accueil et la communication sont au top. C’est ma première venue, et à peine ai-je demandé à Ephélide, en charge des RP du festival (et aussi de Rock en Seine, de Solidays et d’autres évènements) s’il était possible de venir couvrir le festival que je reçois une réponse des plus chaleureuses. Puis, quelques jours avant, je reçois par mail confirmation des interviews planifiées. La veille au soir, c’est un mail expliquant les conditions photos et, enfin, le jeudi matin, premier jour du festival, une des attachées de presse d’Ephélide communique les noms des photographes accrédités pour le concert d’Iron Maiden. Des réponses par mail rapides, pas de stress, pas d’attente, c’est clair, efficace, et plus qu’appréciable et apprécié. plus encore, bien que nous soyons, médias, privilégiés, nous sommes tous conviés, le premier soir, à un « pot metal ». L’occasion de faire connaissance avec les journalistes et photographes que nous ne connaissons pas encore, d’échanger avec Kem, l’organisateur et de passer un moment simplement convivial.

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Alors que je m’apprête à aller photographier The Raven Age, premier des 3 groupes à jouer aujourd’hui, je réalise que l’accueil ne m’a pas donné mon pass photo… Il faut donc qu’un des membres du service médias file à vélo pour le récupérer à l’autre bout du site mais… Lorsqu’il me remet enfin le sésame, il est trop tard, les trois premiers titres sont terminés. Dommage car si musicalement The Raven Age propose un metal à la fois moderne et classique, la formation a travaillé son look, les musiciens apparaissant tous le corps grimé de noir, du torse jusque sous la mâchoire. L’effet interpelle sans détourner pour autant l’attention du propos musical.

Le public semble réceptif mais, on le sait, même s’il s’agit du groupe fondé par George Harris, le fils de Steve, la foule est présente uniquement pour Iron Maiden. Tant et si bien que, le lendemain, L’Est Républicain rapportera cet « incident surprise » (et, heureusement, sans conséquence) lié à l’ouverture des portes: c’est devenu une tradition que le directeur du festival accueille le premier festivalier à accéder aux Eurockéennes pour lui offrir des cadeaux. Là, il s’est retrouvé face à des fans courant pour arriver au premier rang lui disant « on n’a pas le temps« ! Le sac de goodies sera donc offert au premier festivalier le lendemain.

IRON MAIDEN @EUROCKEENNES 2025

Ceux qui sont au premier rang ne bougent pas. Le reste de la foule s’éparpille quelque peu le temps du changement de plateau. La colline faisant face à la Grande Scène se remplit de nouveau à l’approche de l’heure tant attendue. Quelques spectateurs, proches du malaise ou simplement trop serrées par la foule compacte, sont évacués par la sécu juste avant que ne retentissent les premières mesures de Doctor, doctor (UFO). C’est parti, la folie s’empare de la marée humaine qui hurle sa joie. Puis, en intro, The ides of march, l’instrumental qui introduit l’album Killers retentit tandis que le gigantesque écran de fond de scène diffuse des animations relatant les premières années de la Vierge de Fer.

IRON MAIDEN @EUROCKEENNES 2025

La folie s’empare du public dès l’arrivée des six sur scène pour un premier moment d’anthologie, un Murders in the rue Morgue pas joué depuis 2005 suivi de Wrathchild, quant à lui bien intégré aux setlists. Puis c’es au tour de Killers, plus rare encore puisque sorti des setlist depuis… 1999! Et voici la première apparition d’Eddie, gigantesque monstre en colère qui vient, armé d’une hache, tenter de s’en prendre aux musiciens. Heureusement, super Bruce est là qui vient lui glisser une main dans l’entrejambe, ce qui perturbe la mascotte qui se plie et se retire.

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Bruce s’adresse ensuite au public, annonçant, en français évidemment, que « ce soir, c’est une naissance et un anniversaire! Une naissance parceque c’est la première fois qu’on joue à ce festival, et un anniversaire parce qu’on fête les 50 ans d’Iron Maiden« . En faut-il plus pour que le public entame un « Joyeux anniversaire » avant que Maiden enchaine sur Phantom of the opera pas joué depuis une bonne décennie?

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Chacun se montre dans une forme éblouissante, Janick Gers toujours aussi virevoltant, Adrian Smith concentré dans un esprit « force tranquille », Steve Harris, maitre de cérémonie, allant chercher le public, Dave Murray toujours souriant et simplement heureux d’être là, et, s’il saute moins dans tous les sens qu’il y a quelques années, Bruce Dickinson continue d’arpenter la scène en tous sens et d’haranguer la foule qui lui mange dans la main! Et puis, aussi, il y a le nouveau batteur, Simon Dawson que les fans connaissent déjà pour être le compagnon de scène de Steve Harris au sein de British Lion. Si j’ai maintenant vu le groupe plus de 20 fois, c’est mon premier témoignage avec ce line-up (la seule formation que je n’ai jamais vue est celle de 1981 marquant l’arrivée de Smith), et on ne peux que constater que si le batteur n’a pas le charisme ni la côte de popularité de Nicko McBrain, sa frappe est redoutable et efficace. Mieux, il apporte de temps à autres une touche personnelle.

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L’écran géant diffuse des animations complémentaires aux chansons et pendant deux heures, Iron Maiden revisite ses premières années, de Iron Maiden jusqu’à Fear of the dark. Powerslave est particulièrement à l’honneur avec 4 titres (d’affilée, Powerslave avec un énorme Eddie sphinx en 3D qui envahi l’écran tandis que Bruce revêt un masque à plumes comme sur le World slavery tour de 84/85, 2 minutes to midnight, sur lequel la pluie commence à tomber, et le gigantesque Rime of the ancient mariner, Aces high arrivant quant à lui en rappel). Killers fait part égale avec The number of the beast, ce dernier alignant également 3 extraits ( le morceau titre, Run to the hills et Hallowed be thy name avec Bruce enfermé dans une cage sombre et inquiétante).

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Iron Maiden a certes décidé de ressortir quelques morceaux plus joués depuis des lustres, dont The Clairvoyant de nouveau disparu après la tournée Maiden England de 2014, mais reste fidèle à ses classiques. The trooper voit un nouvel Eddie tunique rouge débouler, celui-ci, bien connu du public, Bruce portant la même tunique mais allant échanger son drapeau anglais pour revenir avec celui de notre pays, ce qui ne manque naturellement pas de faire hurler la foule.

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Avec Iron Maiden, on le sait, le concert touche à sa fin. Le groupe quitte quelques instants la scène, puis le discours de Churchill annonce la rappel qui débute avec Aces high. Là encore, Iron Maiden surprend en interprétant Fear of the dark à la suite, là où cet hymne faisait partie du corps principal du show. Mais plus encore, le concert se termine, étonnamment selon moi, avec le superbe Wasted years… Que veut nous dire Iron Maiden? Que ces 50 ans ont été gâchés? ou alors que cette tournée marque un nouveau départ? Peu impporte au final, car Iron Maiden a livré ce soir, pour sa première date française du Run for your lives tour, un concert dantesque qui prouve une fois de plus que le groupe est encore dans une forme olympique. Superbe concert de bout en bout!

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Alors que retentit le désormais incontournable Always look on the bright side of life qui accompagne les spectateurs vers la sortie, nous filons vers la Plage pour le concert d’Avatar. Au fil des ans et de leurs nombreux concerts en France, les Suédois se sont eu aussi forgés une solide fan base. Une bonne partie du public est grimée comme le Joker représenté par le chanteur Johannes Eckestrom. Qui a déjà vu Avatar live le sait, là encore, le spectacle est plus qu’une promesse.

AVATAR @EUROCKEENNES 2025

Un serviteur (ou serait-ce un bourreau?) quelque peu mal à l’aise arrive sur scène transportant une grosse boite cadeau, la pose devant la batterie. Satisfait, il en retire le chapeau, le pose et se retourne vers le public, incitant ce dernier à applaudir. résultat: un ballon rouge s’élève au bout d’une corde, suivi d’un chapeau et du chanteur qui sort tranquillement, le regard à la fois interpellé et narquois. Il s’avance vers le micro, malaxe le ballon qui explose, transformant instantanément le personnage en fou furieux incontrôlable. Dance devil dance lance les hostilités et donne le top départ aux slammers qui vont occuper la sécu tout le long du concert.

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The eagle has landed (et ses « ladies and gentlemen… » chantants et repris en chœur par le public) offre un premier moment plus… calme suivi d’une nouveauté étonnante et efficace, Captain goat, titre à l’issue duquel Johannes informe le public que, ce soir, c’est le premier concert d’Avatar depuis bientôt 9 mois et que c’est la première fois qu’ils interprètent ce morceau sur scène. « On n’a jamais joué ce morceau live… Peut-être devrions nous en jouer un autre? » In the airwaves, vraisemblablement prévu au prochain album est une exclu du soir et se révèle tout aussi efficace et furieux que ce qu’on attend maintenant d’Avatar.

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Les désormais classiques sont aussi au rendez-vous, principalement issus du gigantesque Hail the apocalypse (Bloody angel, Tower et le morceau titre qui vient clore le concert) mais c’est l’ensemble de la discographie du groupe qui est passée en revue, même le quelque peu décalé Avatar country qui lance le rappel avec, après le chant fédérateur Glory to our king, Welcome to Avatar country.

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Ce soir encore, Avatar a livré une prestation exceptionnelle, un spectacle de haut niveau comme le groupe en a désormais l’habitude. Et si ce premier concert n’était qu’un « tour de chauffe », alors on attend la suite avec impatience. rendez-vous au Zénith de Paris? En tout cas, ce set d’Avatar est une très belle manière de terminer cette longue journée. Un dodo s’impose avant de revenir demain!

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Report de la seconde journée à suivre…

Hellfest 2018: You can’t control it – Partie 3

Dimanche 24 juin

Ce dimanche est sans aucun doute la journée que j’attends avec le plus d’impatience. Pensez donc, une affiche très orientée heavy metal pur jus avec un bon nombre de de mes groupes préférés qui passent aujourd’hui: Megadeth, Accept, Iron Maiden et un Nightwish que je sais rater car, une année encore, je dois reprendre la route assez tôt.

J’arrive donc tôt sur place et il fait déjà chaud. ce dimanche est d’ailleurs annoncé comme étant la journée la plus chaude du week-end. pour les premiers groupes à se produire, c’est une bonne chose, car les températures sont encore raisonables. Je file donc voir The Raven Age Lire la suite

ANTHRAX et The Raven Age live à Paris (Elysée Montmartre, le 16 mars 2017)

anthrax europe 2017

L’annonce de ce concert a fait son effet… Pensez-vous, pouvoir écouter, en live, Among the living afin de célébrer son 30ème anniversaire, ça ne se refuse pas! D’autant plus que je ne garde qu’un souvenir moyen des deux prestations qu’Anthrax a donné l’été passé au Download et, bien que en meilleure forme, du Hellfest. Ajoutez à cela le fait que je n’ai pas eu l’opportunité de retourner à l’Elysée Montmartre depuis sa réouverture, et qu’en plus je vais pouvoir voir, après les avoir rencontrés pour une interview, ce que donne The Raven Age en conditions live, tous les éléments sont réunis pour passer une bonne soirée.

La salle rénovée est lumineuse, propre et très accueillante. Intérieurement, la configuration me semble identique, exception faite du vestiaire et d’un espace salon où l’on trouve le merch. Le concert n’est pas complet et, alors qu’il se murmure qu’il y a un peu de retard, The Raven Age monte sur scène avec un peu d’avance. Les Anglais donnent ce soir le dernier concert de la tournée européenne et ça se sent: Michael Burrough, le chanteur, n’est pas en place, sa vois est limite, et ses acolytes ont du mal à faire bouger un public qui reste poli. George Harris est malheureusement dans l’ombre, s’en échappant à de trop rares occasions.  Dan Wright (guitare) et Matt Cox (basse) ont beau se démener, il manque quelque chose. Musicalement, les morceaux sont ce soir moins denses et moins attirant que sur album… Bref, sans être raté, ce rendez-vous avec le public parisien n’est simplement pas des plus mémorables.

Avec Anthrax, on entre dans une autre dimension. Dès Among the living, le groupe est à fond,  Joey Belladona est en voix, Scott Ian toujours au taquet, et Frank Bello est partout! Le son est aussi puissant que les lights, ce qui participe entièrement à la réussite de ce concert exceptionnel. Le public slame dès les premiers morceaux en un flot continu qui ne cessera qu’à la fin du concert. Musicalement, c’est un défilé de classiques: la première partie du concert célèbre donc le trentième anniversaire de Among the living, album phare et culte interprété dans son intégralité. Ian clame même que A skeleton in the closet était son morceau favori il y a 30 ans, et qu’il le reste encore aujourd’hui. Efilnikufesin (N.F.L) est suivi d’un solo de guitare d’un Jonathan Donais parfaitement intégré. For all kings, dernier album en date, est représenté par deux titre en seconde partie (Breathing lightning et Blood eagle wings), le reste du set étant composé d’un choix assez évident allant de Madhouse à Antisocial qui marque un point final. La première fois que je les ai vus, Anthrax ouvrait pour Metallica au zénith de Paris, mettant les Horsemen en danger (mais pas très longtemps!). Ce soir, le groupe a été tout aussi impérial, et simplement magistral. Superbe soirée!

Merci à Valérie Reux et Nuclear Blast

Note: Disque dur HS… Il est malheureusement impossible aujourd’hui de vous proposer quelques photos de ce concert. Promis: dès que (si) je récupère les données, je vous offre un florilège de clichés live!

THE RAVEN AGE: Darkness will rise

THE-RAVEN-AGE_Darkness-Will-RiseMetal, Royaume uni (BMG, 2017)

Si The Raven Age va faire parler de lui, c’est, déjà, parce que cette jeune formation a intensivement tourné en ouverture, entre autres, d’Iron Maiden, avec un simple Ep à son actif, mais également parce que l’un de ses guitaristes n’est autre que le (l’un des) fils de Steve Harris, George. Rien de surprenant que papa prenne ses ouailles sous son aile, Maiden l’a fait plus d’une fois (Lauren Harris, sur deux tournées, et le Rise To Remain d’Austin Dickinson). Simplement, maintenant qu’un album est là, il semblerait judicieux d’oublier le « fils de » afin de mieux se centrer sur la musique. Tirant son nom d’une légende populaire disant que les ténèbres s’abattront sur Londres lorsque les corbeaux de la Tour de Londres disparaîtront, le quintette nous offre 13 chansons taillées dans le metal passe partout. Le chant est harmonieux et puissant, tandis que les mélodies se font rapidement chantantes et entraînantes. La production est, dans l’ensemble correcte, et l’on sent, malgré quelques lignes qui évoquent « le groupe de papa », que The Raven Age veut créer son identité sonore. Une identité puisée au sein des influences évidentes que sont, par exemple, Killswitch Engaged ou Avenged Sevenfold, génération oblige. Simplement, malgré une évidente bonne volonté et un savoir faire indéniable, le groupe ne parvient guère à maintenir l’attention. Dès The merciful one, je commence à décrocher. C’est plaisant mais il manque une raison d’accrocher, chose qui, à n’en pas douter, sera corrigé à l’avenir car on a envie de chantonner et de bouger. Et si BMG parie sur The Raven Age, ce n’est pas seulement pour des raisons filiales. Peut-on imaginer…

Note: 7,5/10

INTERVIEW: THE RAVEN AGE

Entretien avec Dan Wright et George Harris (guitares) – The Raven Age. Propos recueillis à Paris le 7 février 2017

logo raven age

Metal-Eyes : Je suis aujourd’hui, 7 février 2017, en présence de George Harris et Dan Wright, tous deux guitaristes au seine de The Raven Age. Tout d’abord, et je suis certains que des dizaines de personnes vous l’ont déjà demandé : c’est notre première rencontre, pouvez-vous nous raconter l’histoire de The Raven Age ?

George Harris : L’idée du groupe est née en 2009, lorsque nous nous sommes rencontrés, Dan et moi. Nous sommes devenus amis, jouons tous deux de la guitare et écoutons le même style de musique. Nous avons commencé à composer, et deux ans plus tard, nous avons décidé de monter notre propre groupe. On se débrouillait plutôt bien… Nous avons donné notre premier concert en 2013, et depuis tout s’est enclenché, sans contrôle, on a tourné à travers le monde et… c’est dingue depuis!

Metal-Eyes : A ce jour, vous avez sorti un Ep. Un album arrive, dont nous allons parler, mais tout d’abord, entre février et août 22016 vous avez tournés avec Iron Maiden. Nous connaissons la relation qui vous unis, toi et le bassiste d’Iron Maiden, qui se trouve être ton père, ce qui a certainement facilité l’accès du groupe à cette affiche. Toutefois, comment de jeunes et inexpérimentés musiciens tels que vous êtes, vivent-ils un tel périple, dans de telles conditions ? Il ne s’agit pas de jouer dans des clubs, mais bien dans des endroits énormes…

George Harris : Oui, énormes. Le plus gros endroit où nous ayons joués avant ça accueillait… 2300 personnes et le premier concert de cette tournée c’était devant 22.000 personnes. Le premier show ! C’était très éprouvant nerveusement, pour nous tous. Mais je pense que notre son, notre vision de ce que nous serons à l’avenir en tant que groupe… On s’est toujours projetés sur de grandes scènes. Nous avions une certaine idée de comment nous devrions nous comporter sur de telles scènes. Ensuite, il faut mettre cela à exécution. Les premiers shows sont angoissant, que va-ton-faire de cet espace ? Comment l’occuper ? Mais nous aimons ça, et même si nous étions nerveux, nous étions encore plus excités par ce défi et cette opportunité. C’était une expérience simplement extraordinaire.

Metal-Eyes : Maintenant, après avoir tourné à travers le monde, dans des conditions aussi bonnes pour un jeune groupe, de quoi pouvez-vous encore rêver ?

Dan Wright : C’est sûr que pour nous, c’est une belle étape, en tant que groupe.

George Harris : Je pense que, avant tout, nous devons avoir conscience que c’est notre rêve. Et autant nous avons la chance d’avoir pu vivre une telle expérience, le rêve ultime est de pouvoir le faire par nous-mêmes. En tête d’affiche. Nous sommes revenus de cette tournée plus motivés que jamais ! On a entendu des histoires au sujet de groupes qui ont vécu de telles tournées et qui ont eu beaucoup de mal à revenir à la réalité. Nous étions tous excités à la fin de cette tournée, et nous sommes remis au travail, avons sorti le matériel… Nous savons que si nous trvaillons dur, saisssons d’autres opportunités, tournons, nous pouvons continuer. C’est ce que nous allons faire sur cette tournée avec Anthrax. Il y a l’album qui sort sur BMG, une belle opportunité aussi. Tant que nous continuons de travailler dur, et réalisons que ces conditions sont superbes, alors notre travail paiera.

Metal-Eyes : Une dernière question concernant cette tournée : dans quelle mesure pensez-vous qu’elle ait impacté votre musique ? Votre manière de composer ou d’enregistrer ?

George Harris : Pour cet album, les chansons étaient composées avant la tournée. Mais nous composé pendant cette tournée. Mais je ne pense pas que ça ait modifié notre façon de composer. Nous sommes restés nous-mêmes en ce qui concerne la façon de composer. On se dit que nous devrions orienter ce titre de telle manière, inclure ceci parce qu’il sera joué live. Nous sentons qu’il faut faire telle ou telle chose afin d’amener cette chanson là où elle doit aller. Même si cette tournée a été gigantesque pour nous, nous avions déjà eu de grosses tournée avec Mastodon et Gojira. Et ça n’a pas changé notre manière de composer non plus.

Dan Wright : Je crois que ça nous a surtout donné du temps pour composer, plus. Il y avait tant de temps entre les shows, et après notre set-up, et soundcheck, il y a 4 ou 5 heures avant le show… Quand tu es sur la route, tu as plus de temps pour composer. Tu vois différents endroits, plein de choses te traversent l’esprit… Tu ne songes pas forcément à composer, mais certaines choses arrivent à certains endroits ou moments. Un riff de guitare, un environnement qui t’inspire… Ca aide vraiment d’être sur la route tant tu vois de choses, tu vis tant d’émotions… Tu appuies sur la détente, tu attrapes une guitare et écrit ton riff…

Metal-Eyes : Comment décrirez-vous Darkness will rise, votre album qui sera en bacs le 17 mars, pour me convaincre de l’acheter ?

George Harris : (rires) C’est un album très dynamique, je dirais. Ce n’est pas un album composé uniquement de metal rapide. Il y a plusieurs batteurs ce qui, je crois, le rend intéressant. De nombreuses chansons sont assez longues, l’album dure 77’ je crois… Chaque chanson est différentes, il y a des parties thrash, d’autres plus lentes… Il y a un peu de tout, ce qui peu plaire à plein de gens différents.

Metal-Eyes : Et si vous deviez ne retenir qu’un titre de cet album pour expliquer – à moi et à ceux qui vont vous découvrir – ce qu’est ce groupe, ce serait quel titre ?

Dan Wright : Satisfy, je dirais. Celle dont nous venons de publier une vidéo. Je crois que c’est la meilleures représentation de ce que nous sommes, de la manière dont nous racontons les histoires, avec des moments forts et d’autres plus calmes. Toutes nos chansons, selon moi, sont ainsi sur cet album, mais je pense que c’est la plus représentative.

George Harris : Je suis d’accord.

Metal-Eyes : Ok. Si George est d’accord (rires des deux). Une question pour toi, George: quand tu as décidé de te lancer dans le business de la musique, quel type d’avertissement ton père, qui, par le plus grand des hazards, est un des bassistes les plus appréciés de la planète, a-t-il put e donner? Il a une longue expérience dans de nombreux domaines, avant et après ta naissance…

George Harris : Le principal conseil qu’il m’ait donné, et c’est encore valable aujourd’hui, est de rester fidèle à moi-même. « Reste fidèle et intègre. Il y aura beaucoup de gens sur ta route, certains voudront te convaincre de jouer de telle manière, d’enregistrer de telle manière… Mais personne ne sait ce qui est bon pour ton groupe aussi bien que toi. Quelle que soit ta vision, accroches toi à elle ! » Tu sais, c’est avoir du caractère et ne laisser personne te dicter ce que tu dois faire et ce genre de chose

Metal-Eyes : Il t’a aussi conseillé, toi, ou les autres membres du groupe ?

Dan Wright : Oui, absolument! Il a été fantastique en matière de conseil. Il nous fait confiance en ce qui concerne la prise de décision, mais il a été de bon conseil pendant la tournée. Le meilleur conseil qu’il nous ait donné était comment attaquer cette scène ! Tu sais, elle était si grande que, pour nous, c’était effrayant bien qu’excitant. Avoir quelqu’un de présent pour nous conseiller avant de monter sur scène nous a été vraiment très bénéfique. Même d’un point de vue musical, il est une inspiration. Il ne nous a rien conseillé de ce point de vue, mais simplement le fait d’être là, sa présence, ça ne peut pas être mauvais.

Metal-Eyes : J’imagine… Revenons à votre album. Pouvez-vous nous parler de l’enregistrement: où a-t-il eu lieu, comment avez vous procédé?

George Harris : Nous l’avons enregistré au studio où nous répétions, chez nous, à Londres. Nous avons impliqué Matt Hight, il est venu, a enregistré les batteries. Ensuite, nous avons investit les studios et j’ai chapeauté l’enregistrement du reste : les guitares, la basse et les voix. C’était très relax, sans pression. Nous n’étions pas contraint par le temps, l’argent, d’avoir quelqu’un présent dont tu as l’impression que tu lui fais perdre du temps et ces trucs là. L’ambiance était très relaxe, ce qui a retiré pas mal de pression. Nous pouvions donc prendre le temps de faire les choses comme nous l’entendions. Et nous avions la tournée entre temps, entre deux sessions… Donc, l’enregistrement s’est étalé sur pas mal de temps, le mixage aussi… Le tout a pris environ un an.

Metal-Eyes : Qu’en est-il du deal avec BMG, comment l’avez-vous obtenu?

George Harris : En gros, après notre tournée avec Maiden, nous avons vraisemblablement attire pas mal de regards, nous avons aussi récolté de nombreux fans. Spotify a pris cela en compte et nous a ajoutés à sa playlist Metal et a vu les chiffres augmenter rien qu’avec ce qu’on pouvait dire à notre sujet. A partir de là, BMG a aussi entendu parler de nous, nous a contactés, a écouté l’album et, pendant une semaine environ, nous sommes restés discrets. Ensuite, nous les avons rencontrés et ils étaient si impressionnés par l’album, la manière dont il sonne, par notre organisation… Je crois que la raison pour laquelle nous avons choisi de travailler avec eux est qu’ils semblent vraiment adhérer à notre art, aux histoires que nous créons et à l’univers que nous voulons créer… Ils ne veulent pas s’investir dans l’aspect artistique mais simplement apporter leur expertise pour la commercialisation du disque.Une des raisons de ce choix est qu’ils nous font entièrement confiance en matière artistique : nous créons tous nous-mêmes, nous faisons tout en tant que groupe. C’est pour ça que nous avons choisi de travailler avec eux, et les derniers mois – les 6 prochaines semaines, en fait – ont été assez dingues !

Metal-Eyes : Oui, on y arrive.  La pochette de l’album évoque à la fois un casque et le crane d’un corbeau. Quelle relation existe-t-il entre cette illustration et le titre de l’album ?

George Harris : Darkness will rise est directement lié au nom du groupe, The Raven Age. Historiquement, les corbeaux étaient considérés comme les gardiens de la ville de Londres. Les tours, les exécutions… Les corbeaux protégeaient cela. La légende disait que si les corbeaux étaient amenés à disparaitre, alors l’Empire britannique tomberait. Darkenss will rise évoque donc  l’idée que les corbeaux ont les pleins pouvoirs parce qu’ils doivent être là pour empêcher l’Empire de disparaitre. C’est aussi un message pour nous, en tant que groupe, pour nous battre en ce début de carrière… L’artwork représente en effet un corbeau qui s’apprête à aller au combat. Pour nous, c’est nous lancer dans la bataille de cette industrie…

Metal-Eyes : Avez-vous entendu parler de cet autre groupe anglais…

Dan Wright : RavenEye ? Oui, ils nous ont d’ailleurs contactés il y a quelques mois, nous disant qu’on les avait pris pour nous et inversement !

Metal-Eyes : Le chanteur a apparemment une passion pour les oiseaux, dont les corbeaux, mais ce n’est pas votre cas ! En revanche, avez-vous choisi le nom du groupe en relation avec le roman Game of thrones ?

George Harris : Non, en fait, nous n’avions pas vu la série au moment où nous avons formé le groupe, en 2009. Elle est d’ailleurs sortie après…Non, c’est vraiment l’histoire liée à la Tour de Londres et la légende que cela créé…

Metal-Eyes : Quelques mots au sujet de votre éducation musicale. Pas l’apprentissage de la guitare, mais le développement de votre culture musicale. A priori, George, il y avait beaucoup de musique à la  maison, était-ce la même chose chez toi Dan ?

Dan Wright : Oui, les membres de ma familles jouaient aussi dans des groups et j’ai dû recevoir ma première guitare enfant ; Du style « tiens, voici une guitare, vois si ça te plait ». Mais je n’ai vraiment commencé à m’y intéresser qu’à l’âge de 13 ans… Après, je suis allé étudier la musique. J’ai toujours voulu aller étudier la composition à l’université, j’ai toujours été intéressé par les musiques de films, et je crois que tu peux entendre dans notre musique le côté épique du cinéma. Notre relation, George et moi, est évidemment liée à notre attrait pour ce genre de compositions. Oui, la musique a définitivement toujours fait partie de mon univers !

Metal-Eyes : Et votre culture musicale s’est-elle faite plus en fonction de ce que vous pouviez entendre à la maison ou au contact, comme c’est souvent le cas à l’adolescence, de vos amis ?

Dan Wright : Exactement ! Avec les copains, au lycée, nous regardions les chaines musicales, et il y avait ces vidéos de Funeral For A Friend, Bullet For My Valentine, Avenged Sevenfold, Killswitch Engaged et ces groupes là… Nous allions à des concerts ensemble, et, parce que je jouais de la guitare, je fréquentais pas mal de groupe et allais les voir. C’est devenu une part de ma vie. Et nous avons réalisé que nous avions les mêmes expériences et attentes…

George Harris : Pour moi, c’est pareil. J’ai été exposé au Heavy Metal dès ma naissance…

Metal-Eyes : Même avant ta naissance!

George Harris : Oui, oui! Bien avant (rires). Je crois que j’ai toujours évolué autour de l’industrie musicale. Il y avait de la musique partout, dans la voiture, pour aller à l’école, il y avait plein de musique, des BO de films, des choses plus obscures… J’ai assimilé tout cela inconsciemment et ça ressort aujourd’hui. Cela a sans aucun doute une influence sur ta construction. J’ai commencé avec des groupes vers 14 ans, et mes influences ont toujours eu un rôle à jouer.

Metal-Eyes : Une dernière chose, George: suis-tu ce que fait Austin Dickinson avec son groupe, As Lions?

George Harris : Je les suis sur Instagram pour savoir ce qu’ils font, oui.

Metal-Eyes : Je le vois dans quelques jours et lui poserai la même question !

George Harris : Ah, oui! Cool! (rires)… Non, je le suis, pour savoir comment ils se débrouillent. Ils viennent de soutenir Five Finger Death Punch aux USA et leur album vient de paraitre. On est tous assez occupés ces derniers temps. Je ne lui ai pas parlé depuis quelques temps, on s’était vus à des festivals… Mais oui, je le suis.

Metal-Eyes : Nous ne vous avons pas encore vus en France, en tout cas pas avec Iron Maiden. Quand nous verrons vous live en France ?

George Harris : Eh bien, nous allons jouer le 16 mars prochain en ouverture de Anthrax, à l’Esy..Elysée Montmartre (NdMP : il a un peu de mal à prononcer ce nom). C’est cet endroit qui est fait dans les mêmes matériaux que la tour Eiffel ?

Metal-Eyes : Exactement, une charpente en métal, avec des chevilles fusionnées. Une technologie développée au 19ème siècle. La salle a été fermée quelques années à la suite d’un incendie mais a rouvert tout récemment. Je vous y verrais, j’espère. Merci pour cet échange et bonne chance pour votre carrière.

Tous deux : Merci à toi !

theRavenAge