ROCK IN REBRECH 12: le report

 

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Rebrechien est une commune de quelques 1500 habitants située dans le Loiret à à peine 20 km d’Orléans. Une commune qui, depuis bientôt 15 ans, à l’initiative de l’association No Mad Music et sous l’impulsion de son président Arno Walden, organise chaque année le festival Rock In Rebrech. Au départ simple tremplin d’une journée pour jeunes formations de rock, le festival a vu ses ambitions croitre avec le temps et a reçu des groupes à la notoriété plus importante. On peut citer Satan Jokers, Vulcain, une jeune Laura Cox ou les plus expérimentés Cock Robin, Chris Slade Timeline ou encore le très sympathique Marco Mendoza.

Pour la sixième fois de son existence, le festival se déporte en extérieur sur le très agréable terrain sportif de la commune, terrain qui jouxte la salle polyvalente qui fait office de refuge pour les artistes conviés. Et pour la première fois, le festival est payant, mais d’une simple participation aux frais (8 euros/jour ou 14 euros les 2 jours…). Des tarifs plus que raisonnables mais la population jusqu’alors habituée à entrer gratuitement boude un peu, déserte et/ou fait demi tour en arrivant aux caisses. C’est bien dommage…

Dommage, car non seulement le site est accueillant et agréable, le soleil est au rendez-vous, les food trucks variés et en nombre, des stands d’onglerie et de tatouage ainsi qu’un simulateur de conduite sont aussi de la partie, mais surtout, les groupes sont accessibles directement à leur stand de merch… Tout est réuni pour faire de ces deux jours un moment très convivial, familial et agréable, mais, en ce vendredi, le site reste trop déserté. Tant pis pour les absents, car ceux qui sont venus en auront pour bien plus que leur argent! Dommage aussi, car cette édition fut marquante à plus d’un titre, elle fut celle « des premières fois »: première tournée de The Prize, première date de Malemort depuis la sortie du superbe Château Chimères et qui ce soir joue sans bassiste, première date de la tournée de KrashKarma, première venue des Croates de Jelusick et peut être première venue des Montpellierains de Headkeyz.

The Prize @Rock In Rebrech 12, 2 juin 2023

Ce vendredi débute avec The Prize, groupe récemment formé par le guitariste frapadingue Christophe Godin, son complice de Mörgbl, le batteur Aurel, et l’ex-chanteuse, première chanteuse d’ailleurs, de Nightmare, Maggy Luyten. Pendant une heure, le groupe nous offre un heavy metal varié et puissant, Maggy allant chercher le public là où il se trouve, assis sur les bancs à siroter des bières.

The Prize @Rock In Rebrech 12, 2 juin 2023

Le quatuor nous offre une prestation joyeuse et radieuse comme le temps, jouant la plupart des titres de son premier album éponyme (seul Where rivers flow pt 1 n’est pas de la partie), agrémentés d’une reprise au message à peine caché avec The show must go on de Queen. Assurément un très bon concert pour introduire ce week end offert par un groupe jovial et simplement heureux d’être sur scène. Une très bonne mise en bouche.

The Prize @Rock In Rebrech 12, 2 juin 2023

 

Malemort @Rock In Rebrech 12, 2 juin 2023

Nous l’avons évoqué, Malemort revient enfin sur scène. Xavier, le chanteur, nous l’expliquait lors de la promo de Château Chimères, (cf. l’interview avec ce lien) le groupe a été remanié ne conservant en son sein que les deux Sébastien aux guitares et lui, ayant alors déjà une idée de quelle section rythmique les accompagnerait live. Le public va pouvoir découvrir cet après midi Romain – déjà connu pour son travail avec Bukowski – mais aura la surprise de voir un quatuor, le bassiste s’étant blessé au poignet et ne pouvant être de la partie. Xavier le notera d’ailleurs expliquant que le groupe joue aujourd’hui avec des basses préenregistrées. Un sacré exercice de précision qui explique sans doute que Malemort ne joue que 40′.

Malemort @Rock In Rebrech 12, 2 juin 2023

Un set court mais efficace, le groupe puisant dans ses deux derniers albums, laissant naturellement une bonne place à son dernier avec pas moins de 6 titres (Les grands ducs, Pyromane blues, Maldoror, Semaphores, Quelle sorte d’homme et Je m’en irai). Ball Trap est quant à lui représenté par les désormais incontournables que sont Carnaval cannibal, Madame, Mon nom et Cabaret Voltaire. Même le tout premier album de Malemort est de la partie avec un titre, Le domaine, sans doute moins connu que le reste.

Malemort @Rock In Rebrech 12, 2 juin 2023

Là encore, le groupe est en forme, heureux de retrouver une scène. Et franchement, l’énergie dégagée par Xavier et ses compères est belle à voir, Malemort ne comptant pas ses efforts pour séduire le public que le chanteur vient d’ailleurs taquiner devant les barrières. Allez, maintenant, une tournée! A noter que ces deux premiers groupes seront à l’affiche du New Blood Fest de Culoz (https://www.facebook.com/NewBloodFest/)

Malemort @Rock In Rebrech 12, 2 juin 2023

KrashKarma @Rock In Rebrech 12, 2 juin 23

Encore peu connu en France, KrashKarma va se révéler LA sensation du festival. Le groupe m’ayant mis l’eau à la bouche au cours d’une interview quasiment improvisée (je leur ai demandé le matin même et obtenu un OK quasi immédiat, interview à découvrir avec ce lien), impossible de ne pas aller découvrir en live ce duo de L.A. composé de la batteuse chanteuse Niki et du bassiste/guitariste (tout ensemble, oui)/hurleur, Ralf. Un duo « belle et la bête » dont on ne sait pas vraiment qui est la belle et qui est la bête…

KrashKarma @Rock In Rebrech 12, 2 juin 23

Tout commence dès le stand de merch d’où sort Niki tambourinant sur sa caisse claire et appelant le public. Elle est bientôt suivie par Ralf, porte-voix à la bouche haranguant les présents et conviant tout le monde à les suivre. Les deux font le tour du stade, bientôt suivis de tout le public qui vient se masser devant la scène, naturellement attiré par cette introduction. Ce public ne décollera pas pendant les 90′ qui suivent.

KrashKarma @Rock In Rebrech 12, 2 juin 23

Ils ne sont que 2, et pourtant… l’énergie déployée est monumentale. Ne connaissant pas la discographie du désormais duo, je découvre KrashKarma au gré des titres au chant partagé. Agressif et doux à la fois, chacun joue tour à tour son rôle de bon et de brute. Le truand est quant à lui mis de côté tant cette prestation est vraie.

KrashKarma @Rock In Rebrech 12, 2 juin 23

Ralf présente ensuite le duo, précisant que « je suis Krash, elle est Karma ». Le show est à la hauteur des espérances. Tout y passe… Ralf présente au public son instrument fait sur mesure, Mrs Frankenstein: « vous voyez, ici, un switch, là un autre. Le premier c’est pour la guitare (démonstration), l’autre pour la basse (blong blong blong). Et je passe de l’une à l’autre« . Un mini solo lui permet de mettre des sons sur ses propos quand il ne se prend pas pour Jimi Page ou Apocalyptica avec son archet!

KrashKarma @Rock In Rebrech 12, 2 juin 23

Puis c’est au tour de Niki qui saute au dessus de sa batterie, descend dans le public, l’invite à s’assoir le temps d’une douceur qui la voit danser, un gant à la main projetant des lasers dans le public, déjà sous le charme et bientôt conquis avant de la raccompagner sur scène.

KrashKarma @Rock In Rebrech 12, 2 juin 23

La folie continue de plus belle, Niki s’emparant d’une énorme masse (que pourrait bien jalouser Gloryhammer…) sautant au dessus de son kit pour frapper la terre avec hargne… Le show se termine avec un duo exsangue et ravi qui non seulement vient saluer le public mis l’invite à le rejoindre au stand de merch après le concert. Ce qu’il se passe, le barnum du duo étant quasiment pris d’assaut par les nouveaux fans venus demander autographes et photos autant que se procurer des souvenirs. Un moment exceptionnel – et, encore une fois, un duo à découvrir au travers de cette interview découverte !

KrashKarma @Rock In Rebrech 12, 2 juin 23

Impureza @Rock In Rebrech 12, 2 juin 2023

La tête  d’affiche, ce sont les locaux d’Impureza. Malemort ayant décallé les heures de passage, c’est bien plus tôt que Impureza monte sur scène après avoir pris le temps d’installer tranquillement son décorum – deux superbes pieds de guitare et basse, ornés de feuilles et de cranes (piqués dans les catacombes?)

Impureza @Rock In Rebrech 12, 2 juin 2023

Le groupe de death metal monte sur scène devant un public épars mais un public d’amateurs de sensations fortes. Et les orléanais lui en donne pour son argent. Mais un groupe de death en tête d’affiche d’un festival qui se veut familial est un choix risqué. Il est plus que temps que les enfants aillent se coucher et le public quitte petit à petit le site. Les amateurs, eux, profitent de ces déflagrations musicales et vocales constantes.

Impureza @Rock In Rebrech 12, 2 juin 2023

Cette première journée, si elle fut une déception en matière de fréquentation, est une vraie réussite artistique. La suite, demain, sera-t-elle du même niveau? Nous le saurons bientôt, pour le moment, un peu de repos est bienvenu!

Impureza @Rock In Rebrech 12, 2 juin 2023

La satisfaction, ou plutôt le soulagement pour l’orga, s’installe à l’arrivée sur le site en ce samedi. En effet, la foule est déjà bien plus importante, environ, à vue d’oeil, trois fois plus de monde que la veille. Mais, las, déçus par la fréquentation du vendredi, la moitié des food trucks ont désertés les lieux. Tant mieux pour ceux qui restent, philosopherons-nous.

Taxiphone @Rock In Rebrech 12, 3 juin 2023

Le soleil est toujours au rendez-vous pour accueillir Taxiphone, groupe parisiens de reprises de Téléphone, mythique groupe de rock adulé par de nombreuses générations. Le quatuor, tout de noir vêtu, profite d’une bonne heure, voire plus, pour enchainer les tubes du quatuor français (bon, ici, Corinne a pris un sacré coup…) avec envie. Si la voix du chanteur évoque celle de Jean-Louis Aubert, elle apparait bientôt moins juste. C’est un peu irritant, Aubert n’étant déjà pas, selon moi, le plus grand vocaliste qui soit.

Taxiphone @Rock In Rebrech 12, 3 juin 2023

 

Les interprétations de Hygiaphone, Crache ton venin, Faits divers, La bombe humaine, Au coeur de la nuit, Argent trop cher, New York avec toi…, si elles sont fidèles aux originaux restent malheureusement trop linéaires. Le groupe précise jouer des morceaux très connus, d’autres moins, d’autres encore mois « mais si vous connaissez celui-là, vous pouvez chanter avec nous » avant d’entamer un Cendrillon très attendus. Mais on aurait aussi apprécié une prise de risque avec des chansons en effet beaucoup moins connues du grand public (Un homme+un Homme, Facile, Ne me regarde pas/regarde moi, Prends ce que tu veux parmi d’autres) que les amateurs auraient appréciés, d’autant plus qu’Arno les invite a jouer un rappel. Un set sympathique, sans plus.

Taxiphone @Rock In Rebrech 12, 3 juin 2023

 

Headkeyz @Rock In Rebrech 12, 3 juin 2023

Headkeyz joue dans un autre registre. Le groupe de Montpellier propose un metal moderne qui mélange metalcore, pop, rock rugueux dans un esprit très festif. Tout au long  de son set, le quintette se donne à fond et attire à lui un public plus jeunes et plus proche de son esprit musical.

Headkeyz @Rock In Rebrech 12, 3 juin 2023

C’est carré, bien fait, techniquement maitrisé, et scéniquement, les cinq se montrent très à l’aise et complices. Musicalement, cependant, j’ai parfois l’impression d’entendre une BO de série comme Friends ou Beverly hills tant les styles sont variés. Parfois doux et tendres, à d’autres moments énervés, voire carrément hors de contrôle, le mix de chant clair (dans un anglais parfaitement maitrisé, en tout cas sur scène) et guttural passe largement l’épreuve de la scène. Même si ce n’est pas mon genre de metal, on a peut-être ici un futur grand.

Headkeyz @Rock In Rebrech 12, 3 juin 2023

Jelusick @Rock In Rebrech 030623

La « sensation » du jour, c’est la venue des Croates de Jelusick. Je n’en ai jamais entendu parlé, mais quelques recherches font ressortir que: 1/le chanteur à remporté l’Eurovision junior il y a des années de ça. Je m’en tape. 2/Il a intégré un certain Whitesnake et a pu soutenir David Coverdale au chant. Et voilà qui m’intéresse plus. Jelusick monte sur scène à la nuit tombée, un énorme backdrop en fond de scène en effet très inspiré de la pochette de l’album éponyme de Whitesnake de 1987. Et dès le premier titre, le message est clair; la tête d’affiche de ce soir vient clore ce festival avec un hard rock léché et efficace.

Jelusick @Rock In Rebrech 030623

Pendant plus d’une heure, le quatuor Croate propose un de ces sets qu’on n’oublie pas: parfaitement en place, jouant avec le public, Dino Jelusick s’occupant des claviers en plus du chant se fait séducteur et n’a aucune difficulté à atteindre son objectif.

Jelusick @Rock In Rebrech 030623

Son guitariste, Ivan Keller, s’il a sa personnalité propre, adopte des poses qui évoquent bien souvent un certain Doug Aldrich. Sa maitrise de la guitare et du shred, ses accélérations/freinages impressionnent autant que son occupation de l’espace scénique et sa complicité avec le bassiste nouvellement arrivé dans le groupe et qui a appris le répertoire en à peine une semaine!

Jelusick @Rock In Rebrech 030623

Mario Lepoglavec, quant à lui, martèle ses futs avec l’aisance des plus grands. un groupe qui se révèle plus qu’efficace et à l’attitude plus que professionnelle. Le public n’est pas dupe, il sait assister ce soir à un évènement rare. Jelusick semble en effet parfaitement maitriser l’art du show, tant dans les poses que dans le choix des titres, prenant son public à la gorge avec des morceaux de hard puissants avant de retomber et proposer temps calme et ballade pour mieux repartir. Un show comme on les aime, en somme! un show qui se termine avec un public sous le charme qui n’attend que de pouvoir rencontrer ses nouveaux héros. Ceux d’un groupe à suivre, assurément.

Jelusick @Rock In Rebrech 030623

Si les chiffres de fréquentations restent décevant, ce Rock In Rebrech a tenu toutes ses promesses artistique. Bien que… Le format « week end » pourrait-il gagner à ne se produire que sur une journée? J’aurai en effet adoré une journée avec 6 groupes (pas de groupe de reprises), une seule scène (ça permet de respirer et de rencontrer les groupes), deux révélations (KrashKarma – toujours pas remis!) et Jelusick, des retrouvailles et découvertes (Malemort, The Prize, Headkeys) et un Impureza en milieu de journée (pour maintenir le public éveillé!)… Peut-être à réfléchir pour la 13ème édition. En attendant, on ne peut que féliciter Arno Walden et ses équipes ainsi que la municipalité pour l’organisation exemplaire de cette manifestation. A titre personnel, je les remercie de m’avoir permis de recevoir la plus grosse claque de ces dernières années avec un KrashKarma qui entre sur mon podium des meilleurs concerts de l’année. A l’année prochaine!

Jelusick @Rock In Rebrech 030623

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ROCK IN REBRECH 12: la galerie

Retrouvez ici le live report complet

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LOUD.ANONYMITY: N.U.A.N.C.E.s

France, Metal (Ep, autoproduction, 2023)

Il y a des jours comme ça, tu chopes un CD, tu as un a priori en regardant la pochette (genre: « …mouais, encore un boys band qui veut se la jouer metal »), tu le glisses dans le lecteur sans en attendre grand chose (qu’attendre en effet d’un « boys band »?) et à peine le premier morceau débute-t-il que tu te dis: « woah! c’est quoi ce truc? » Loud.Anonymity m’a, une fois n’est pas coutume, permis de – obligé à – remiser mes a priori au placard. Le trio toulousain a vu le jour en 2016 et compte en son sein le chanteur guitariste Arnaud Freageac, le hurleur bassiste Matthias Zanin et le batteur Gauthier Trumel (oui, j’ai compté, ça fait bien un trio de 3). Loud.Anonymity publie un premier album – Eponym – en 2016 suivi d’un Ep – Al[ego]ry – fin 2020, deux disques que je vais sous peu rechercher… Car leur nouvel Ep, N.U.A.N.C.E.s, est une merveille de heavy rock enragé teinté de punk et bourré de bout en bout cette énergie brute et lumineuse qui donne simplement envie de taper du pied et de se casser la nuque. Les 6 morceaux de ce disque sont d’une remarquable efficacité, mêlant une certaine forme d’irrévérence punk à l’entrain d’un pop rock énervé, le tout parfaitement mis en son (mais moins en couleurs… impossible de lire ce qui est écrit en tout petit au dos de la pochette en mauve sur mauve foncé…) On ne peut – je ne peux – que visualiser le trio se défonçant sur scène et épuisant son public. Loud.Anonymity nous propose un condensé rock énergisant et brutal à la fois, et franchement, ça fait un bien fou! Rock on!

THE WEALTHY HOBOS: Ticking twelve

France, rock (Autoproduction, 2023)

The Weealthy Hobos – en français, les clochards riches – est un groupe français qui a vu le jour au début des années 2010. Après un album, Everybody needs some change en 2014, et un Ep, Piece of chic en 2017, le groupe disparait, aidé récemment par une certaine crise sanitaire. Mais l’appel du blues et de la soul est plus fort et Sacha Burtin (chant, guitares, harmonica) et Antoine « Slim terrorizer » Gomila (batterie, percussions) décident de remettre le couvert sous la forme d’un duo qui s’adjoint les services de nombreux musiciens avec qui ils enregistrent un nouvel album, Ticking twelve. « Twelve » comme, entre autre, les douze titres de ce nouvel album qui transpire le blues, la soul, le funk et le hard rock vintage de tous ses pores. Dès l’introductif Trick me like a girl, nos clochards nous invitent à la table du fond d’un vieux bar enfumé, aux cendriers qui débordent de mégots (de clopes ou de joints, va savoir…) et qui puent la cendre froide, une table qui poissent sous les verres de whisky et les bocks de bière tiède. La voix rauque et grave de Sacha Burtin a été passée au papier de verre et apporte ces touces plus que chaleureuses à l’ensemble des titres – quand bien même je ne comprenne guère ses paroles en anglais, mais cette fois, qu’importe!. The Wealthy Hobos ne se posent pas la question d’une étiquette ou d’un genre musical, bien au contraire. Le duo puise son inspiration autant du côté de James Brown que de David Bowie ou Black Sabbath ou un jeune AC/DC. Les choeurs et les cuivres rappellent les plus grandes heures de la Motown, la gravité du chant et la saturation des guitares replongent l’auditeur au coeur des 70’s aussi flamboyante que psychédéliques. Ticking twelve est un album de pur revival avec une véritable identité sonore. Car si ces clodos aiment clairement ce rock old school, ils y apportent avec finesse et détermination leur personnalité propre et leur touche personnelle, fiasant de ce nouvel album un pur et simple moment de plaisir.

ORKHYS, HEVIUS et ARAE live à Orléans – Dropkick bar, le 27 mai 2023

Retrouvez ici la galerie du concert

C’est sans doute la première véritable journée complète de temps chaleureux et presque estival qui accompagne les Franciliens de Hevius, initiateurs de cette soirée metal varié, au Dropkick d’Orléans. Varié car ce sont ce soir trois groupes aux styles différents et complémentaires que le public va pouvoir écouter et voir. Un public qui va grossir très rapidement grâce à l’ambiance et la bonne humeur qui viennent de la salle en sous sol (qui, aujourd’hui, heureusement, propose un peu plus que d’affreuses lumières rouge – complètement disparues, d’ailleurs).

Orkhys @Dropkick Orléans, 27 mai 2023

C’est Orkhys qui ouvre le bal. Le quintette vient défendre son dernier album, A way (dont vous pouvez ici retrouver la chronique) et semble à la fois en forme et concentré. Le heavy de la formation « à la harpe » est plus direct et moins symphonique en live que sur disque, Laurène et ses compagnons se donnant à fond tout au long des 50 minutes allouées à chacun des groupes. L’ambiance se faisant plus légère et festive au gré des titres, le public croit en nombre et en personnalités. Impossible de ne pas remarquer ce presque septuagénaire qui fait ses doléances à la chanteuse et donne ses conseils et avis entre chaque titre! Impossible également de ne pas  le voir arriver, marteau en main et casque sur la tête, le phénomène Thor – ou sa version féminisée – qui lui aussi approuve chacun des morceaux proposés par un groupe en forme!

Orkhys @Dropkick Orléans, 27 mai 2023

Un groupe dont l’entente est visible – tant sur scène qu’en dehors – et la complémentarité entre les guitaristes – Brice et Henri – exemplaire. la section rythmique – Lancelot à la basse et Jean-Yves « PanPan » à la batterie apporte une solidité structurelle à cet ensemble plus que festif.

Orkhys @Dropkick Orléans, 27 mai 2023

A way est ce soir à l’honneur avec 4 des 8 morceaux originaux proposés – A way (en intro), Brand new world, The devil & the impudent et Blood Ties, son EP se voyant honoré par les deux tiers des compos (Guardians of our lives et The end of lies).

Orkhys @Dropkick Orléans, 27 mai 2023

La harpe de Laurène apporte une touche sonore des plus originales aux morceaux, harpe dont elle inaugure ce soir les éclairages led qui lui permettent de mieux voir les cordes et dont elle demande son avis au public. Oui, on garde, d’autant que les effets de lumière sont sympa.

Orkhys @Dropkick Orléans, 27 mai 2023

Avant de conclure ce concert, Lancelot, s’offre un petit tour dans le public avant que Laurène présente ses compagnons de jeu et interpelle le public lui ordonnant presque de chanter le dernier morceau, l’imparable The Clansman d’Iron Maiden dans une versions fidèle bien que plus teintée de folk grâce aux apports de la harpe.

Orkhys @Dropkick Orléans, 27 mai 2023

Les Parisiens de Hevius viennent quant à eux défendre leur dernier album, Millénaire (la chro est toujours ici) dont Julien Ferrier, le fondateur nous avait parlé en pleine crise sanitaire (voir ici l’interview débridée). Le style radicalement plus heavy metal de Hevius est contrebalancé par la bonne humeur tant des musiciens (sérieux s’abstenir, svp) que le côté festif de la musique (sans toutefois se transformer en parodie de Happy metal). La musique et le fun comme thérapie, en somme, et le public est très réceptif.

Hevius @Dropkick, Orléans, 27 mai 2023

Le groupe démarre pied au plancher avec les speedé De l’autre côté du miroir, premier titre qui nous montre une formation très en place avec des gimmicks efficaces (balancements et mouvements de guitares simultanés) Julien haranguant le public bientôt et régulièrement, toujours avec le sourire.

Hevius @Dropkick, Orléans, 27 mai 2023

Public au sein duquel on trouve également ses énergumènes, dont ce  jeune gars en costume qui s’agenouille à l’issue de chaque chanson comme pour vénérer les musiciens, scandant des « exceptionnel! » ou autre « extraordinaire! » dès qu’il le peut. Mais demandant aussi à interrompre le concert parce qu’il a… perdu un bouton! A chacun son public, hein!

Hevius @Dropkick, Orléans, 27 mai 2023

Même si on circule aisément, le public fait la fête, pogotant, faisant une sorte de ronde avec Thor, sautant en tout sens… Le public est partie prenante de l’ambiance de ce set, réagissant à la bonne humeur des musiciens – le guitariste Olivier Louis-Servais souriant presque tout au long du concert, Ugo (basse) appliqué et complice en conneries, Florian (clavier) qui teste aujourd’hui sa Keytar, son nouveau jouet lui permettant plus de mobilité sur scène et Alex, seul coincé derrière sa batterie mais au sourire facile.

Hevius @Dropkick, Orléans, 27 mai 2023

Le marteau de Thor et son casque – qu’il place sur la tête d’Olivier, ensuite récupéré par une Laurène très participative – sont sujets à amusement tout au long des festifs extraits de Millénaire (De l’autre côté du miroir, Millénaire, Une autre vie, Aux armes, Hevius et versa – la reprise du Vice versa des Inconnus!) Hevius nous fait aussi l’honneur de présenter ce soir deux nouveaux titres encore jamais joués live – l’engagé Ma Terre et Eternelle – avant de conclure avec un public qui chante à tue tête Nous sommes des rois, titre pendant lequel Laurène et Brice s’invitent sur scène pour une joyeuse zizanie.

Hevius @Dropkick, Orléans, 27 mai 2023

Avec un public chaud comme la braise, Hevius a donné un concert impeccable de bout en bout. une ambiance comme on les aime qui se retrouve bientôt à l’extérieur, le temps de débarrasser le plateau pour laisser la place à Arae.

Hevius @Dropkick, Orléans, 27 mai 2023

Le temps de discuter un peu avec les musiciens, je redescend pour une petite rasade de Death metal dispensé par les Tourangeaux d’Arae. A peine arrivé en bas, je découvre Nicolas Hirondelle, le guitariste soliste, qui prend la pose, à genoux ou presque sur la scène, sa guitare à plat sur ses jambes. Son compère Nicolas Macabrey, à la guitare et au chant, hurle ses paroles accompagné brutalement par Valentin Smolinski, au départ concentré sur sa basse et se lâchant rapidement, et Flo Aemeth qui fait souffrir ses peaux.

Arae @Dropkick, Orléans, 27 mai 2023

Si le death n’est pas mon truc, nous ne pouvons que reconnaitre que les quatre sont appliqués, forgeant des riffs inspirés par les grands du thrash au death, des rythmes de plombs, Nicolas C. allant régulièrement chercher le public tandis que l’autre Nicolas (fut un temps, ils y en avait 3, des Nicolas… un critère de sélection?)reprend sa pose au sol… Mais la pose s’avère être plutôt de la souffrance, le guitariste ayant du mal à se relever et à tenir debout. Il terminera le concert assis sur une chaise, quelque peu soulagé.

Arae @Dropkick, Orléans, 27 mai 2023

Brutal et efficace, je laisse Arae conclure cette soirée haute en couleurs dont on ne pourra que déplorer le manque de public, même si la salle était correctement fournie. On saluera la sympathie des groupes présents qui ont fait de cette première soirée estivale (les températures, pas la date) une soirée plus que festive.

Arae @Dropkick, Orléans, 27 mai 2023

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Orkhys, Hevius et Arae live au Dropkick: la galerie

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Interview KORITNI

Interview KORITNI – entretien avec Lex Koritni (chant) – propos recueillis le 16 mai 2023

Koritni 2023 © Nidhal Marzouk

Lex, nous échangeons aujourd’hui pour que tu puisses nous parler du – enfin, après 5 ans d’attente – nouvel album de Koritni, Long overdue. C’est bien ça ?

Exactement ! Ça fait 5 ans, en effet ! Je n’étais pas en train de méditer en forêt…

C’est pourtant ce qu’on m’a dit…

(Rires) J’étais peut être en forêt saoul et inconscient, mais pas en méditation. Même si, parfois, j’aime prendre le temps de méditer…

Long Overdue arrive 5 ans après Rolling, ton précédent album. Entre-temps, il y a eu le passage du Covid, qui a sans doute affecté la conception de ce nouvel album, et du groupe qui a vu de nombreux changements. Comment as-tu vécu ces 2 années de crise sanitaire ?

En réalité, le Covid a été incroyable pour moi ! J’ai apprécié chaque minute de la crise sanitaire, vraiment. A la fin de 2019, j’ai acheté une maison, j’ai quitté un appartement de merde à Paris, et je suis arrivé en pleine forêt, à côté de Saint Germain en Laye. Je pensais qu’il me faudrait un an et demi, deux ans pour rénover cette maison. J’ai un jardin, je suis à 2 minutes à pied de la forêt. Le Covid m’a donné la possibilité de travailler dans la maison. Personne ne pouvait travailler… Si… mon épouse pouvait travailler de la maison, moi pas. J’ai pu tout rénover en 6 mois au lieu de deux ans. J’ai pu installer un barbecue, j’ai acheté un chien, je me suis occupé de son dressage, ce qui n’était pas pénible parce que j’étais présent H24 pendant 2 ans, on a fait un bébé et j’ai une fille, ce qui est génial, et… J’ai fait un album ! Ça m’a donc permis de me poser, réapprendre la guitare – j’ai toutes les infos sur comment jouer dans la tête mais mes muscles et mes mains sont si paresseux qu’ils ont tout oublié ! Ça m’a donné plein de temps pour me réentraîner et composer un nouvel album. Si tu peux écouter cet album c’est grâce au Covid (rires) !

Le groupe a changé depuis Rolling. Comment analyserais-tu l’évolution du groupe entre ces deux albums ? j’imagine que l’apport de nouveaux musiciens a eu un impact sur le processus d’enregistrement…

Pas vraiment, en fait… Je suis un super enfoiré de dictateur totalitaire…Il y a une raison pour laquelle je produis chacun de mes albums… C’est moi qui suis en studio pour enregistrer, pour obtenir le son. C’est la raison pour laquelle cet album sonne comme un disque de dictateur, je suis le capitaine du navire. J’ai tout écrit, j’ai programmé la batterie, j’ai enregistré la basse… puis j’ai tout donné aux musiciens. Heureusement, la batterie sur l’album est meilleure que ce que j’aurai pu programmer, car il y a aussi la personnalité du batteur. Ce qui importe pour moi, en matière de batterie, c’est la construction du rythme, le groove de la basse et les riffs de guitare. Les musiciens ont apporté leurs couleurs mais ça sonne toujours comme un album de Koritni car je suis le maître à bord et… c’est mon nom sur le disque ! Si je faisais partie d’un autre groupe dont je ne serai que le chanteur, ça pourrait sonner différemment. Pour ce nouvel album, j’ai tout écrit à l’exception de Funny farm qui a été composé avec Tom Frémont – c’est un super guitariste et un très bon ami. Pour le prochain album, on travaillera différemment, je pense. Je trouve que ce groupe sonne vraiment bien, on a répété ensemble et tout le monde est plus que compétent. Donc le prochain album, nous le travaillerons ensemble, ce ne sera plus seulement moi en tant que trou du cul totalitaire ! Tom et moi avons déjà écrit deux morceaux ensemble, et on va continuer avec le groupe.

Donc il y aura un peu plus de démocratie sur le prochain album…

Va te faire foutre, non, il n’y aura pas de démocratie ! (Rires) Mais il y aura plus d’apport et d’échange d’idées. Les paysans lèveront la main mais je les écraserai quand même (rires) !

Et ton évolution entre ces deux albums ?

Je n’en vois pas vraiment, il y a toujours une partie de titres électriques, d’autres plus soft… Je ne réfléchis plus en termes de satisfaction des fans, je cherche d’abord à me faire plaisir, et c’est déjà assez compliqué ! Si ça plait aux fans, tant mieux, sinon… Je fais de mon mieux, en tout cas. Ce n’est qu’un moment de ma vie, de ce que je vis. La seule véritable évolution musicale, si tu compares à Green Dollar Colour, mon premier groupe, ou Lady luck, mon premier album avec Koritni… J’étais un gamin, tu écoutes certains titres, et tu te dis : « ok, sympa ». Il y a plus de maturité et, depuis Game of fools, je crois que j’ai trouvé mon identité vocale. Depuis, je continue sur le même chemin musical, et c’est toujours la même destination. Je crois que je n’ai pas tant évolué, j’ai plutôt trouvé une méthode qui me convient pour écrire de la musique avec mes tripes et mon âme et me donner à 100% pour ceux qui apprécient ce que je fais.

Imaginons que quelqu’un découvre Koritni aujourd’hui, comment lui décrirais-tu ta musique pour le convaincre d’écouter Koritni ?

Hum… Je crois que je commencerai par lui dire d’aller chercher une bière fraiche, qui est indissociable du rock – un peu comme cette putain de musique électro l’est de l’ecstasy… On a besoin de drogues pour écouter de la musique de merde un peu comme on a besoin de bière pour écouter du rock et du blues. Prends une bière, monte le son, et laisse-toi porter ! C’est l’esprit de Koritni, et de n’importe quel groupe de hard rock, Airbourne, AD/DC, The Poor, Angel City, Rose Tattoo… Si tu n’aimes pas la bière et le rock, ce n’est pas une bonne idée ! Le rock et la bière, c’est un peu comme des patates et du fromage à raclette : ça fonctionne à tous les coups !

Tu l’as précisé : tu as acheté une maison en France, où tu vis depuis plus de 10 ans. Comment va ton français aujourd’hui ?

(En français) C’est pas mal. Cette année j’ai fait toutes mes interviews en français… sauf avec toi !

(Reprise en anglais) Si tu devais ne retenir qu’un titre de ce nouvel album, Long overdue, pour expliquer à quelqu’un ce qu’est Koritni aujourd’hui, lequel choisirais-tu ? Pas ton préféré, simplement celui qui vous représente le plus ?

Je dirai No strings attached, qui est aussi un de mes préférés. Parce qu’il débute avec Tom Frémont qui joue un putain de blues lent, un peu comme une chanson de Popa Chubby avant de monter en puissance. Je trouve qu’il y a du blues, un putain de rythme, une mélodie au top, et tu ne peux pas t’empêcher de taper du pied. Et tu ne peux pas t’empêcher d’aller ouvrir ton frigo et choper une bière (rires). Je pense que c’est une bonne introduction pour n’importe qui ne connait pas Koritni. C’est à la fois basique et technique.

L’album contient 12 titres et débute justement avec No strings attached. Est-ce aussi un moyen de dire « bon vent » à tes anciens compagnons de jeu ?

Non, mais c’est un point de vue intéressant, une bonne analogie. Je la garde, j’aime bien l’idée ! Ce n’était pas mon idée à la base, mais, oui ! c’était bien mon message (rires) ! En anglais, « no strings attached » signifie plutôt la liberté sexuelle, le libertinage. Mais mon idée c’était plutôt qu’on est comme des marionnettes, alors coupons nos liens et vivons librement. Il y a plusieurs interprétations possibles, mais ce que j’avais en tête c’était plutôt ça. Il y a des journalistes qui ont mis le doigt sur d’autres interprétations auxquelles je n’avais pas pensé, et elles fonctionnent aussi. C’est bien là le but d’écrire des chansons, de l’art en générale : une fois que j’ai terminé ma chanson, chacun l’interprète comme il le souhaite. Parfois mieux que moi ! Je préfère largement ton interprétation qui est bien plus intelligente que ce dont j’avais l’intention (rires) !

No strings attached peut aussi faire penser aux cordes de guitares. Mais s’il n’yen a pas, sur quoi joues-tu ?

Je suis le chanteur, alors j’en ai rien à foutre (rires) ! Maintenant, on peut aussi penser aux cordes : power chords, cordes vocales, allez, on peut explorer cette idée aussi !

Quelle pourrait être la devise de Koritni en 2023 ?

La devise de Koritni ? Ah… Tu a des questions emmerdantes, mec ! Je dois étudier pour répondre à ce genre de connerie ! Je n’ai pas de réponse toute faite… « Entrons tous dans cette pièce, jouons de la musique, donnez-moi la chair de poule et buvons un coup après la répétition ! » On n’a pas de devise, même si à la fin de chaque concert je termine en disant « Vous avez été géniaux, nous avons été Koritni ». Le public est toujours au top, et c’est à lui de décider qi on a été bons ou pas.

Un concert est prévu aux Etoiles à Paris le 2 juin. Quels sont vos autres projets de concerts ?

Après ce concert, on file en Espagne pour un festival à côté de Bilbao, un autre à Mulhouse… Ce sont pour le moment les seules dates annoncées mais d’autres sont en cours. Je suis mauvais avec les chiffres, je suis musicien, je ne sais compter que jusqu’à 4 ! On a un groupe WhatsApp et notre management nous propose des dates. Chacun répond OK ou pas en fonction de ses disponibilités. Il y a cependant d’autres dates qui arrivent.

Vous êtes toujours signés par Verycords, avec qui vous travaillez depuis 2012…

Oui, à peu près. Je ne suis pas capable de compter aussi loin ! Mais c’est une super équipe ! Un journaliste m’a rappelé il y a peu que nous étions la première signature de Verycords ! Les gens qui travaillent là-bas, les filles, l’équipe, ce sont vraiment des gens super, ils nous ont toujours soutenu depuis le premier jour. Pas de pression, un appel de temps en temps pour vérifier si je suis toujours en vie, et je pense que notre relation est faite pour durer. Je ne peux rien dire de négatif à leur sujet.

As-tu quelque chose à ajouter pour conclure ?

Non… Je crois que nous avons fait le tour… Tu m’as posé quelques questions agaçantes, qui m’ont donné l’impression d’être naze, mais je t’en remercie, ça change des questions de merde habituelles ! Encore une fois, si tu veux découvrir Koritni, commence par quelque chose de cool, du blues, Gary Moore, et monte en puissance avec AC/DC, Airbourne puis nous, et va choper une bière !