Avec une intro comme celle d’Ignition, titre d’ouverture de New horizons, le nouvel album des Français de The Redshift Empire, l’envie d’en écouter plus, beaucoup plus, s’installe. Le son est clair et efficace et met en valeur une musique à la fois puissante et festive. Tout au long de l’album, TRE explore différentes facettes du rock, tout autant « vintage » que moderne. Tous les éléments semblent réunis pour permettre au groupe de s’imposer… dans nos frontières. La voix de Thibault Ropers, expressive à souhaits, le timbre de son chant, clair, la théâtralité qu’il insuffle parfois, ne souffrent qu’un défaut de taille pour un auditeur anglophone. A ce niveau de qualité de composition, il est plus que regrettable que l’on ne puisse guère comprendre ce qui est chanté sans se référer au livret. Un groupe qui s’exprime en anglais doit logiquement avoir des aspirations internationales, alors pourquoi ne pas travailler son articulation? Le phrasé est cependant agréable – on est très loin de l’accent franchouillard des 80’s ou de la patate dans la bouche – mais s’il reste un point à travailler en profondeur, c’est celui-là. Car le reste est réussi de bout en bout, TRE s’adressant autant à un public de stade avec des refrains qui te font bouger des foules entières qu’à celui plus connaisseur qui repérera des clins d’œil à Motörhead (Phil Campbell ne renierait pas le riff de Planet III pompé sur End of time – Aftershock, 2012) ou à Pink Floyd (les premiers mots de The message – Hello, is there anybody here? prononcés avec la même inquiétude), explorant également l’incontournable ballade (A million suns) ou le semi acoustique (Beyond the void) tout en restant bien ancré dans la musique de sa génération. Avec New horizons, The Redshift Empire nous offre un album conceptuel ambitieux et franchement réussi. Un effort supplémentaire sur vous savez quoi, un management courageux, des concerts pour convaincre encore plus le public et les frontières auront de quoi céder. On y croit, on y va!
Dans la veine « old school », ces dernières années nous ont plus habitués à un revival du southern rock ou du rock psyché/stoner. Avec Black Spiders, on replonge dans les premiers jours du heavy metal, celui auquel on ne collait pas encore systématiquement cette étiquette mais qui savait se faire aussi pesant qu’envoûtant avec ses relents psychédéliques qui sentent bon la consommation de certains produits. Les amateurs connaissent déjà cette formation qui n’a pu défendre son dernier album (Black Spiders, paru en 2021) comme elle l’aurait pu si la crise sanitaire n’avait bloqué le monde entier à la maison et rabattu les cartes du monde musical. Alors il est temps de se repencher sur le travail de cette brillante formation de Sheffield formée en 2008 et qui revient avec un album très justement et de manière très optimiste intitulé Can’t die, won’t die. Après une intro qui sonne comme une incantation hypnotique et répétitive invitant à assister à un cérémonial, Hot wheels lance la machine. Le rythme est enlevé, les riffs directs. Tout au long de l’album, on retrouve des rythmes enlevés, des riffs directs et un chant chaleureux, celui d’un Pete Spilby allumé. Sans jamais laisser tomber la pression, Black Spiders varie les plaisirs, passant d’un destroyer presque dansant à un Alright alright alright plus poppy, pour revenir à des règlements de compte (Traitor’s walk, A rat is a rat) ou terminer sur un explosif End of the world. Can’t die, won’t die est une nouvelle déclaration d’intention des Anglais qui doivent désormais trouver et consolider leur public. Quand bien même les Black Spiders ne réinventent pas le monde du metal, ils se donnent avec tant de belle et bonne volonté que l’on a envie de les suivre. Ils ne lâcheront pas l’affaire, et c’est tant mieux!
Deux ans après L’histoire sans fond, les Princesses Leya reviennent avec Big Bang therapy. Reprenant le principe de son délirant précédent album, le quatuor nous délivre un mélange de morceaux variés et de sketches théâtralisés. Cette fois, les Princesses doivent sauver l’humanité… C’est la mission qui leur est confiée par une entité extra-terrestre. Pour ce faire, on croise, au gré des titres, un Kangourou garou un peu dealer, un Spider cochon qui n’a rien demandé, des Simpson revisités, on parle de l’ignorance (Analfabet), de la solitude du métrosexuel (Baise tout seul), l’arrogance des complotistes de tous horizons… Des textes toujours drôles et travaillés au couteau (cette définition des marginaux!) sur fond musical varié. Car, oui, les 4 sont de redoutables instrumentistes et le démontrent avec des chansons qui puisent naturellement dans le metal sous de nombreuses formes mais explorent également la musique latino popularisée par manu Chao (Sèvres-Babylone), la musique de clubs de vacances (Jojoba), le disco (Vasectomie), le punk indé français des années 80/90 (Complotriste)… Si on peu trouver un moment un peu moins enlevé à mi parcours, l’ensemble reste plus que bien fait, entrainant et, surtout, fait s’afficher un large sourire sur le visage de l’auditeur. Et derrière ce sourire, quand on se penche sur les thématiques abordées, il est clair que les Princesses Leya on un message très sociétal, voire engagé, à faire passer. Un vrai bon moment de détente qu’on espère bientôt retrouver sur les routes!
C’est en 2016 que nait le trio anglais Urne qui se fait les armes et propose, en 2021, son premier album Serpents & spirit. Ce dernier a dû marquer Joe Duplantier, guitariste et hurleur en chef de Gojira, qui a décidé de produire le second album des Anglais. Enfin, « produire »… Le gaillard est crédité à la production ainsi que, accompagné de Johann Meyer, à l’enregistrement, au mixage et à l’édition… A l’écoute de A feast on sorrow, on comprend vite ce qui a dû plaire au Français tant la démarche musicale de Urne est lourde, sombre et complexe. Complexe car le trio composé de Joe Nally (chant et basse), Angus Neyra (guitare) et James Cook (batterie) ne se laisse jamais aller à la facilité, que ce soit dans les morceaux les plus courts – hors l’instrumental Peace de 1’12 – qu’il s’agisse de l’oppressant titre d’ouverture The flood came rushing in (6’05 de rage et de fureur des éléments), ou Becoming the ocean, ou encore, surtout, de ces deux pièces à rallonge que sont A stumble of words (11′) et The long goodbye/Where do the memories go qui vient clore cet album en 11’15 de lourde, oppressante et hypnotisante mélancolie. La lecture du livret permet de plus encore comprendre la démarche du groupe, Joe Nally en tête expliquant en avant propos les origines de cet album qui est tout sauf optimiste et qui met en avant la puissance destructrice des océans lorsque ces derniers s’éveillent. Un album exutoire, en somme, qui lui permet de faire le point sur la maladie La production est riche et massive, mettant en avant autant les orchestrations et arrangements subtils – quelle superbe introduction au piano sur le morceau titre ! – que le chant gras, parfois proche d’une colère black metal de Joe Nally. Urne fait partie de ces formations sur lesquelles on parie volontiers qu’elles deviendront des incontournables de demain. A feast on sorrow en est la meilleures des cartes de visites à découvrir d’urgence si ce n’est déjà fait.
Voilà un des concerts que je ne voulais pas rater, d’autant plus depuis le retour de John Corabi dans la famille The Dead Daisies. Si le groupe à entrées et sorties permanentes a toujours suivi les aspirations du commandant de bord David Lowy, j’ai, malgré deux bons albums, moins accroché à la période Hugues. Et puis, le alors quatuor n’a jamais vraiment posé ses valises chez nous avec « The voice of rock » – deux concerts en 2022 (à Vienne et Pennmarch), un Hellfest annulé en dernière minute… Bref, après la crise sanitaire, le capital sympathie est à reconstruire. Et ça, c’est quelque chose d’inné avec Corabi.
Spike live@La Machine du Moulin Rouge, le 5 oct 2023
Ce soir, la Machine du Moulin Rouge est plus que correctement remplie et le public accueille un Spike, ex chanteur de The Quireboys, qui propose ce soir un set acoustique; Seul en scène, accompagné de sa guitare et entouré s’un chevalet et de ce qui fait office de mini bar avec deux verres, le chanteur est de très bonne humeur. Tout au long de son set, il ne fera que blaguer, évoquer des souvenirs entre deux chansons. Sa démarches se faisant moins assurée au fil des minutes, nous sommes quelques uns à nous demander quel est exactement le contenu de son verre à bière…
Spike live@La Machine du Moulin Rouge, le 5 oct 2023
Le gaillard sème quelque peu le doute évoquant régulièrement un nouvel albu de « The real Quireboys »..; Serait-il donc de retour au bercail? Non, il a désormais son propre groupe qu’il a nommé The Real Quireboy. Est-ce le meilleur choix de patronyme? Permettez moi d’en douter, mais l’avenir sera plus explicite.
Spike live@La Machine du Moulin Rouge, le 5 oct 2023
Son set est composé de classiques des Quireboys et de quelques reprises, mais il est surtout composé de souvenirs qu’il évoque, des ces moments passés sur la route avec Whitesnake et Aerosmith (c’est la plus belle année que j’ai vécue. On n’a touché aucune drogues cette année là, non, non, rien du tout! ») et partage facilement, toujours avec le sourire et sa bonne humeur communicative, anecdotes sur anecdotes. Le public se marre, et tant mieux. Car le set musical en lui même peut, sans ces intermèdes, sembler un peu longuet, même si le public reprend en chœur certains des titres les plus connus. Mais le gaillard, malgré les signes du staff lui indiquant qu’il est temps d’arrêter, continue de jouer, cherchant un titre dans son classeur… Un set dont on se souviendra plus pour la déconne simple que pour le contenu musical, aussi sympathique soit-il.
Spike live@La Machine du Moulin Rouge, le 5 oct 2023
Un pupitre, un pied de micro et une caisse, c’est assez rapide à sortir de scène. A peine 15′ après la fin du set de Spike, la Loco… euh, la Machine est replongée dans le noir. The Dead Daisies déboulent pied au plancher avec Resurrected. Un choix de titre d’ouverture qui sonne comme les meilleures augures et qui, je le pense, n’est pas un choix fait à la légère. D’ailleurs, la tournée elle-même s’intitule Resurrected Tour…
The Dead Daisies live@La Machine du Moulin Rouge, le 5 oct 2023
Il faut peu de temps à Doug Aldrich et John Coraby pour saisr le public à la gorge, public qui découvre ce soir le « petit nouveau », le bassiste Michael Devin, presqu’un clone de Marco Mendoza en plus… concentré. C’est aussi le cas du capitaine David Lowy qui se lâche au fil des titres.
The Dead Daisies live@La Machine du Moulin Rouge, le 5 oct 2023
Corabi est ce soir très en forme, et communique très facilement avec le public. Il est visiblement heureux d’être de retour au bercail. Si, ce soir, TDD fait naturellement la part belle à sa discographie avec Corabi, le groupe n’écarte pas la période Hugues dont trois petits morceaux sont joués (Unspoken et Bustle and flow de Holy ground et Born to fly de Radiance).
The Dead Daisies live@La Machine du Moulin Rouge, le 5 oct 2023
Le public reste cependant particulièrement réceptifs aux désormais classiques du groupe qui défilent les uns après les autres. Les musiciens occupent chaque espace de la scène, allant chercher e public autant que faire se peut.
The Dead Daisies live@La Machine du Moulin Rouge, le 5 oct 2023
Brian Tichy nous gratifie d’une superbe et puissant solo de batterie avant que Corabi ne prenne le temps de présenter chaque musicien, prétexte à mini medley. « Si vous aimez ce que vous entendez, c’est grâce à moi! Si vous n’aimez pas ce que vous entendez, c’est de sa faute » dit-il en désignant David Lowy qui entame Highway to hell (AC/DC). Puis vient le tour de Brian Tichy (Living after midnight, Judas Priest) et du nouveau venu… « Je suis allé chez mon ex-femme, un jour, et dans mon canapé, ce mec était assis. Je t’ai déjà remercié de m’avoir soulagé d’elle? » demande-t-il à Michael devin avant que ne résonnent les premiers accords de Heaven and hell (Black Sabbath). « L’homme aux cheveux dorés » c’est naturellement Doug Aldrich, désormais le plus ancien membre « permanent » de TDD (Smoke on the water, Deep Purple). Puis c’est au tour du chanteur de se voir présenté avec We’re an American band (Grand Funk Railroad).
The Dead Daisies live@La Machine du Moulin Rouge, le 5 oct 2023
La tension est telle qu’on sent l’approche de la fin du concert. Mais avant cela, toujours de bonne humeur, Corabi vient taquiner le public: « Vous avez ce truc en France avec le vin. Mais aimez-vous la bière? Et le whisky? Vous aimez la tequila? Voulez-vous faire un tour au Mexique? » et c’est parti pour un explosif Mexico baigné de lumières vertes, rouges et blanches, au couleur du drapeau mexicain.
The Dead Daisies live@La Machine du Moulin Rouge, le 5 oct 2023
TDD quitte la scène après sa version de Midnight Moses avant de revenir pour offrir l’incontournable Long way to go – plus que jamais d’actualité… – et de conclure avec sa dernière reprise en date, Slide it in. Marrant quand on pense que deux des membres actuels des Daisies sont passés dans le giron du Whitesnake de Coverdale…
The Dead Daisies live@La Machine du Moulin Rouge, le 5 oct 2023
Ce soir, si la Machine n’affichait pas complet (faut dire que cette salle est tout sauf pratique pour circuler ou voir correctement), The Dead Daisies nous a offert un concert chaleureux, nous montrant un groupe très en forme – mais ne s’est pas prêté à son habituelle séance de dédicaces après son show… Avec une telle énergie, nul doute que le groupe sera bientôt de retour avec un nouvel album et de nouvelles dates. En tout cas, la soirée fut à l’image du groupe: rock’n’roll et chaleureuse!
The Dead Daisies live@La Machine du Moulin Rouge, le 5 oct 2023
Merci à Olivier Garnier d’avoir rendu ce report possible.
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Oups, il nous a échappé, celui-là… Et il mérite une petite séance de rattrapage, parce qu’on les aime bien, chez Metal-Eyes. Les Américains de Dropkick Murphys ont toujours su faire du rock celtique qu’ils pratiquent un moment de fête et de bien-être. Leur douzième album ne déroge pas à la règle. Et même si, sur la pochette de Okemah rising, il est écrit « acoustic », la joyeuse bande a rebranché l’électricité. Comme pour son précédent album, le groupe rend hommage à Woody Guthrie en mettant en son les textes du bluesman. Et force est de constater qu’une fois encore, le mariage fonctionne à merveille. Malgré la séparation temporelle entre ces artistes engagés, les textes de Guthrie sont toujours d’actualité (trop, sans doute…) et sont ici plus que mis en avant par Dropkick Murphys, toujours actif en matière sociale. Mais les punks celtiques parviennent à dénoncer, avec les mots de Guthrie, les travers de la société sans toutefois semer la zizanie. C’est bien de vie qu’il s’agit, de la joie de vivre même, malgré les difficultés économiques et sociétales. De My eyes are gonna shine à I’m shipping up to Boston – Tulsa version, tout est gai, enjoué et entrainant. On a envie de chanter, danser, bouger, remuer du popotin et lever le poing, une bière à la main, et ça, ça fait du bien. Avec Dropkick Murphys, on a simplement envie de passer un bon moment. En Cd ou en concert. Et ça tombe bien: on vient de les annoncer de retour à un certain Hellfest en juin procain!
S’il y a quelques points communs avec le black metal – le maquillage et le chant enragé et aigu – musicalement, les Américains de Suicide Puppets sont plus proches d’un metal bien heavy qui flirte avec le symphonique (Death note, Prey, Sinner) ou l’électro (1000 ways to die). Rythmiquement, ce Beyond the veil, Ep de 5 titres, tabasse sec, c’est sûr, mais est-ce suffisant? Car la batterie est assez répétitive et les riffs, s’ils sont efficaces, ne présentent que peu d’originalité. Alors, oui, il y a de l’envie et de la volonté, mais au final, je retiens quoi? Des influences Cradle of Filth, d’autres Amaon Amarth, d’autres, encore, plus proches de Nightwish. On passe un bon moment, certes, mais rien ne m’emporte vraiment… Il manque le quelque chose qui distinguerait Suicide Puppets de la masse. Dommage.
Formé en 2016 dans le nord de la France, Black River Sons a déjà à son actif un Ep suivi d’un album, Poison stuff, paru en 2019. Quatre ans plus tard, le combo revient avec Skins, un album heavy qui puise ses aspiration tant du côté du rock sudiste que du metal des origines. Les 9 titres de ce nouvel album démarrent avec le morceau éponyme qui, rapidement, évoque Black Sabbath, référence que l’on retrouve tout au long du disque. Mais il y a plus, BRS lorgnant aussi du côté de Black Stone Cherry ou de Lynyrd Skynyrd, deux références de deux époques du southern rock. Tout au long des No pain no gain, Birds and beasts, Don’t tell it twice… les guitares sont de sortie accompagnant un chant chaleureux bien que dans un anglais difficilement compréhensible… C’est sans doute la grande faiblesse de BRS qui pourtant alignent les bonnes idées. Ceci mis à part, les vieux briscards qui composent le groupe savent écrire des chansons qui donnent envie de bouger, et on a envie de les soutenir. Car, oui, tout au long de ce disque, c’est l’amour du rock hard, du heavy rock, du southern rock carré et bien fichu qui transpire. Black River Sons serait-il, comme le fut Stocks en son temps, le plus sudistes des groupes lillois? C’est bien probable. Il serait regrettable de passer à coté de ce petit bijou made in chez nous.
Il y a Baroness et Baroness… Un groupe évolue, et c’est normal, et Baroness fait indéniablement partie de ceux-là. Jadis lourd, oppressant ou intriguant, la formation de John Baizley propose aujourd’hui, avec Stone, un album étonnant à plus d’un titre. Avec ses 10 morceaux (dont une intro quelque peu… ambiancée), Stone navigue de genre en genre sans jamais imposer une ligne directrice évidente. Aussi coloré et torturé que la pochette qui l’illustre, cet album s’apprivoise avec patience. C’est d’évidence ce qui en fait son intérêt et sa force. Déroutant pour les fans de l’ancien temps, novateur pour d’autres, Stone présente également la plus récemment arrivée – qu’on a pu découvrir live au Hellfest 2022 – qui pose son empreinte avec des backing discrets et nuancés et des lignes de guitares souvent étonnantes. Tout au long de Stone, Baroness explore, déroute l’auditeur, voire le décontenance. C’est à la fois la force et la faiblesse de ce disque qui nécessite bien plus qu’une écoute avant d’être apprivoisé. Le genre d’album qui hérisse avant qu’une nouvelle écoute, à froid, un appel à la curiosité, ne permette de le révéler totalement. Oui, définitivement, il y a Baroness et Baroness. Stone en montre une facette nouvelle et, par conséquent, encore inconnue du grand public. Stone fait partie de ces albums qui se révèlent totalement avec le temps.