AS IT IS : The great depression

Mea culpa… Le troisième album de As It Is, The great depression est sorti depuis le mois d’août dernier. Mais comme il n’est jamais trop tard pour bien faire, revenons sur ce disque marqué par le choix délibéré des Anglais qui nous propose un concept album. Bien sûr le punk pop n’est jamais loin, mais les accents plus foncièrement rock permettent au groupe de faire encore un (grand) pas en avant. Le concept? Le groupe décide de traiter du suicide sous ses aspects « romantiques »… Sombre sujet, délicat s’il en est, mais qui a le mérite de poser de vraies question sur le mal-être qui mène à de tels actes. Heureusement, les 12 compositions sont loin d’être sombre et apporte même un peu de lumière et d’espérance malgré la gravité du sujet. Direct ou sobre, chaque chanson s’imbrique dans cet ensemble. The great depression n’est sans doute pas à mettre entre les mains d’un dépressif, mais les autres y trouveront de l’énergie et de la variété. As It Is ose, prend des risques et ça pourrait bien s’avérer payant. Next?

Interview: FOREST IN BLOOD

Interview FOREST IN BLOOD. Entretien avec Hervé (guitare). Propos recueillis au Black Dog de Paris le 7 décembre 2018

Bavards, bavards sont les pirates des Forest In Blood! Metal Eyes est allé rencontrer Hervé, guitariste du combo parisien au Black Dog afin de le faire monter sur la planche et répondre à toutes nos questions. Mission accomplie! En plus, les requins n’ayant pas voulu de lui, on a dû le faire revenir à bord…

Metal-Eyes : C’est la première fois qu’on se rencontre, je vais donc te poser la question la plus traditionnelle et la moins travaillée qui soit : peux-tu me raconter l’histoire de Forest In Blood ? Je crois que tout commence en 1998 ?

Hervé : Oui, ça a commencé en 98 avec Elie et Barth, le chanteur et le guitariste. Ils ont commencé la musique ensemble, au bout de deux ans ils ont sorti un premier EP, puis ont changé de guitariste – premier changement du line-up du groupe, d’une longue série… – et je suis arrivé en 2000 et depuis, on a continué l’aventure du groupe. Il y a eu toute une partie Forest In Blood, jusqu’en 2005, on a intégré Nicolas Bastos avant qu’il n’aille dans L’Esprit du Clan et Dagoba. On a écrit un album avec lui, qui allait s’appeler Confrontation with god, mais qui est sorti sous un autre nom de groupe après son départ. 2005, arrêt du groupe, 2010, on reprend Forest In Blood et on fait un Ep…

Metal-Eyes : Qu’est-ce qui vous a fait arrêter en 2005 ?

Hervé : On en avait un peu marre du nom de Forest In Blood. On était en train de signer sur un label hollandais et le nom n’était pas très international, alors qu’on avait l’intention de s’exporter ; on était très dans le détail d’avoir un nom qui sonne bien anglais. Du coup, on a décidé de changer, ce qui était peut-être une erreur de notre part, et on a créé l’aventure Apocalypse Now qui a duré 4 ou 5 ans, on a sorti deux albums, avec le même line-up, sans Nicolas Bastos qui a enregistré l’album mais est parti juste après. Et on a enchaîné les tournées, on a joué en Allemagne, en… partout en Europe, on a tourné, tourné, jusqu’en 2009 où on en a eu marre.

Metal-Eyes : Il y avait une différence au niveau musical entre les deux groupes ou les deux avaient le même esprit ?

Hervé : C’était beaucoup plus metal, un peu moins hardcore. On a essayé de jouer un peu vite… On a changé, et avec la création d’un autre album, on est revenus à ce qu’on aime plus, des tempos plus rapides…

Metal-Eyes : Vous avez donc reformé, en 2010, Forest In Blood. Qu’est-ce qui a motivé cette reformation ?

Hervé : On avait envie de refaire de la musique, on a refait Forest In Blood entre guillemets « light »…

Metal-Eyes : Parce qu’Apocalypse Now, ce n’était pas de la musique ?

Hervé : Non, mais on avait arrêté pendant un an et demi…

Metal-Eyes : J’ai bien aimé ta surprise !

Hervé : Ouais, merci ! Apocalypse Now, on arrêté parce qu’on avait tous des contraintes de travail et familiales. Et à un moment, tu te rends compte qu’il te manque un truc, et la musique, c’est ce que tu aimes, donc… On a décidé de refaire une répète, puis 2, 3, 4… on a enregistré une démo, on a organisé des concerts, et les aléas de la vie font que ça s’est arr^été tout doucement. Jusque là, en 2018, où on nous a proposé de jouer, et voilà, on a sorti un album !

Metal-Eyes : Donc, c’est l’occasion qui fait le larron…

Hervé : Exactement.

Metal-Eyes : On vous propose de rejouer, Pirates arrive… Il vous a fallu combien de temps pour la composition de cet album ?

Hervé (il rit) : On s’est reformés en mars-avril, on a commencé les compos en mai-juin, et on était en studio en septembre. Ça a été très vite.

Metal-Eyes : Justement, puisque ça a été rapide, es-tu d’accord pour dire qu’il y a certains thèmes de guitare qui se répètent comme une récurrence ?

Hervé : Oui, on l’a composé dans cet esprit, un esprit de continuité. Du coup, on est vraiment allé à l’essentiel, à l’origine de notre façon d’écrire, sans se demander si ça ressemble à ça ou ça… Du coup, on est vraiment allés à l’essentiel de ce qu’on voulait.

Metal-Eyes : L’intro de My dues, et celle de Black Parrot, si je me souviens bien, sont pratiquement du copier-coller… Il y a une inspiration commune tant sur le rythme que sur le riff.

Hervé : Oui… Il y a quelques inspirations similaires dans la façons d’écrire les riffs, je suis d’accord.

Metal-Eyes : Vous l’avez enregistré chez Francis Caste, un producteur aujourd’hui incontournable dans le metal français. Il vous a apporté quoi ?

Hervé : Francis, il t’apporte l’écoute. Quand tu vas chez lui, tu peux écouter toutes ses productions, il n’y en a pas une qui sonne comme une autre. A un moment donné, en Europe, il y avait des gars qui enregistraient des groupes toujours de la même façon. Tu avais l’impression que la console était réglée de la même façon, que les gars jouaient sur les mêmes amplis, tu sortais avec la galette qui sonnait comme tout le reste… Francis, je trouve qu’il a le talent de comprendre les gens, de comprendre ce que tu veux et d’extraire le meilleur de toi. Il est hyper rigoureux, hyper difficile et exigeant. Du coup, il te challenge, il prend ce que tvu as et extraire le meilleur de toi-même. Il va aussi te dire qu’il a compris ce que tu veux, vers où tu veux aller, et il t’y accompagne. Avant tout, c’est un mec qui est super humain, super sympa et tu as envie de travailler avec des gens comme ça. Tu es à la maison. Entre deux albums, tu reviens, tu as l’impression de ne jamais être parti.

Metal-Eyes : Donc au-delà d’être à l’écoute, il est aussi force de proposition.

Hervé : Il t’écoute fortement et il propose. Et ça, c’est super important.

Metal-Eyes : Et ça entraîne beaucoup de changement entre votre composition du titre et le morceau final ?

Hervé : Il y a quelques variations, des choses très techniques dans le jeu de batterie, mas l’esprit global reste le même. Rajouter telle harmonie, jouer un peu plus comme ça sur la guitare… C’est intéressant.

Metal-Eyes : Il y a un truc que j’ai remarqué sur la pochette : les éclairs. Certains ressemblent au M de Metallica, c’est voulu ?

Hervé : On n’a pas fait gaffe… (il regarde la pochette que je lui tends) A ouais, peut-être… Tu vois, même les éclairs sont alignés ! C’est surtout une influence du bassiste, pas moi. J’aime ce qu’ils font, mais ça ne reste pas le groupe que j’écoute le plus…

Metal-Eyes : C’est quoi, vos influences ?

Hervé : Ouah ! Elie, au chant, c’est un fan ultime de Slayer, Sepultura, moi je suis plus Converge, Mastodon, Baroness… Du lourd, pas forcément speed. Nesh écoute un peu de folk… On a tous des influences différentes…

Metal-Eyes : Comment présenterais-tu votre musique à quelqu’un qui ne vous connait pas ?

Hervé : Notre musique, c’est du metal hardcore. Qui va recenser les influences de Slayer, le côté plus hardcore de Hatebreed, certains chœurs peuvent même te faire penser, en live, à la façon dont Biohazard faisait les chœurs en harmonie… Après, comment te décrire cet album ? C’est un concept album qui a été écrit autour du thème de la piraterie…

Metal-Eyes : Non ?

Hervé : Si !

Metal-Eyes : Il s’appelle comment ?

Hervé : Pirates…

Metal-Eyes : Ah, ben tiens !

Hervé : Ce qui est important, c’est de l’écouter d’une traite. On l’a écrit de façon à générer une ambiance spécifique, sur l’enchaînement, la composition des morceaux. On avait le thème avant d’écrire l’album, du coup, on a étoffé, établi les paroles, la musique, certaines récurrences. Le flottement de Seul au large au début de l’album, on voulait une impression de houle.

Metal-Eyes : Il est très doux d’ailleurs comme morceau.

Hervé : Oui, et on voulait ce sentiment et qu’après il y ait de la bataille, de la perte de bataille, des rencontres… Il y a James qui parle d’un mec qui se balade dans un bar, il est complètement saoul et il appelle un gars « James ! James ! » et tout le monde se demande « mais qui est ce gars ? ». En fait… c’est sa bouteille de rhum ! L’idée est là : la piraterie et tout ce qui va avec.

Metal-Eyes : Comment vous est venue cette idée ?

Hervé : C’est Barth qui l’a proposée, l’autre guitariste. On a discuté et on se disait que ce serait bien de composer un concept album, et il nous a dit qu’il avait le concept. Il a apporté l’idée et on s’est renseigné. On a découvert un monde hyper codifié, violent, agressif… Et la mer, j’aime beaucoup la mer… Au début, on s’est dit que tout le monde allait vouloir comparer à Pirates des Caraïbes, mais après, on s’est dit qu’on n’en avait rien à foutre et qu’il fallait travailler sur ce concept. Et voici l’album !

Metal-Eyes : 1518, ça évoque quoi ?

Hervé : C’est la mort de Barbe Rousse. C’est pour ça qu’elle est calme.

Metal-Eyes : Si tu devais ne retenir qu’un seul titre pour décrire ce qu’est Forest In Blood, ce serait lequel ?

Hervé (il réfléchit) : Euh… My dues. Parce que la façon dont il est écrit, dont le riff est écrit, représente bien ce qu’est le groupe. C’est-à-dire des parties speed, agressive, avec une partie un peu plus rythmée au milieu du morceau et un petit interlude qui aère le morceau.

Metal-Eyes : C’est le morceau qui ouvre l’album après Seuls au large. Sur votre bio, il est mentionné que le groupe s’est formé en 1998, année de la victoire de l’a France en coupe du monde. Vous revenez en 2018 avec un nouvel album, la France a remporté sa deuxième étoile. Vous prévoyez quoi ? 20 ans pour revenir ? Vous suivez l’actualité du foot français ?

Hervé (il rit) : Elie la suit, Nesh aussi, les trois autres un peu moins. Mais on pourrait dire que c’est précurseur.

Metal-Eyes : On peu espérer que la sortie du prochain album corresponde avec…

Hervé : On peut l’envisager, oui (rires). On va essayer d’en faire un autre pour dans deux ans, pour la coupe d’Europe. Et deux ans après, pour la coupe du monde…

Metal-Eyes : Si tu pouvais imaginer une devise pour Forest in Blood à mettre sur votre album tous les deux ans, ce serait quoi ?

Hervé : L’amitié et la générosité. Parce qu’on est des potes avant tout, cet album a été enregistré comme ça, par des amis qui ont envie de se faire plaisir avant tout. Et la générosité parce qu’on adore donner des concerts et rencontrer des gens, en dehors de Paris.

Metal-Eyes : Un album ça se défend sur scène. Quels sont vos projets de concerts, en dehors de Paris ?

Hervé : Il y a quelques projets en cours, quelques dates en planification. On joue à… on joue à Viry Chatillon, on va aller à Nantes, à Colmar, Bordeaux… On est dessus… Après, on espère pouvoir choper des bons trucs en première partie… Il y a la tournée de Mass Hysteria, ça serait chan-mé de faire une date avec eux ! Ce serait génial de pouvoir tourner avec des groupes qui sont là depuis des années, qui respectent le public, la scène…

Metal-Eyes : As-tu quelque chose à rajouter pour les lecteurs de Metal Eyes ?

Hervé : Oui, une chose : vous allez surfer sur internet, choper des morceaux à droite, à gauche. Ce que je vous conseille, c’est de prendre 40 minutes de votre temps, et écoutez l’album en entier. Fermez les yeux, imaginez que vous êtes sur un bateau, qu’il y a des batailles, la guerre… Vous n’aurez pas le mal de mer mais vous allez kiffer parce que c’est écrit autour de cette ambiance des pirates.

 

OVER NEMESIS: Wink

Heavy metal, France (Music records, 2018) – sorti le 31 août 2018

A la première écoute de Wink, ma réaction ne se fait pas attendre longtemps: ok, c’est du metal, mais le mec, ben il hurle… Encore un… Et puis, une seconde écoute, après avoir lu le dossier de presse qui précise que Over Nemesis, inspiré par le hard des années 70 à 90, s’adresse aux fans de Led Zeppelin, Black Label Society et Black Stone Cherry. Allez, second essai. Le morceau introductif est simple, le batteur frappant ses cymbales à la manière d’un John Bonham, puis, la guitare heavy et déterminée de Vault of blindness fait écho avant que ne résonne le chant rageur de Nicolas, fondateur du groupe. 70’s? Bof, mais le propos est si heavy et direct que je me laisse entrainer. Et puis vient ce Mario & Sergio aux relents d’un AC/DC doublé de Nirvana, la guitare évoquant Hell’s bells et le chant, un Cobain torturé. Puis Accross the star me surprend: le morceau démarre avec une cloche. ENcore, me dis-je? Je reviens en arrière, puis débute chaque morceau pour me rendre compte de cette originalité: chaque chanson de Wink débute avec cette même cloche, fil conducteur de cet ouvrage finalement plus que sympathique. Les guitares sonnes comme celle d’un certain Zakk Wylde, les rythmes sont variés, les riffs rageurs et entraînant. Difficile, au final, de ne pas se laisser emporter par ce tourbillon efficace qui laisse une joli place à la mélodie et à la puissance. A découvrir, il est encore largement temps.

 

BLACK STONE CHERRY Live à Paris (Elysée Montmartre, le 3 décembre 2018, avec Monster Truck)

Black Stone Cherry, c’est la quasi garantie, pour tous les amateurs de Hard rock teinté sudiste, de passer un bon, voire un excellent moment, que ce soit sur disque mais plus encore sur scène. Et ce soir, les frangins du Kentucky, qui viennent soutenir leur dernier et très réussi dernier album, Family tree, sont accompagné des Canadiens de plus en plus en voguer de Monster Truck. Lire la suite

KNOTFEST: Une raison de plus de se rendre à Clisson

L’an prochain, le 20 juin 2018, à la veille de l’ouverture des portes de la cathédrale de notre pèlerinage annuel,  le Hellfest accueillera sur ses Mainstages le Knotfest. Les deux scènes principales seront consacrées pour l’une aux groupes américains (Sick of it all, Ministry, Papa Roach, Rob Zombie et Slipknot) et pour l’autre aux formations européennes (Amaranthe, Behemoth, Amon Amarth, Powerwolf et Sabaton). Du grand spectacle en perspective.

Le festival est ouvert à tous, les billets, en ventes depuis le 7 décembre, toujours disponibles au tarif de 66,60€ sur le site www.knotfestfrance.com. La capacité est limitée au public des Mainstages, à savoir 40.000 spectateurs maxi. Il n’y aura donc pas de place pour tout le monde!

Attention également: le camping ne sera ouvert qu’aux détenteurs d’un pass Hellfest valable pour minimum la première journée du festival. Le Hellcity Square, Metal Market et autres lieux seront toutefois accessibles à tous.

Quelques habitudes seront changées afin de faciliter la circulation: la pose bracelets commencera dès le jeudi 20 juin à 10h. Les portes de la cathédrales ouvriront à 16h et le premier groupe du Knotfest sera sur scène à 17h. Rendez-vous le 20 juin, donc!

 

JASON BECKER: Triuphant hearts

Hard rock, USA (Music theories, 2018) – Sortie le 7 décembre 2018

On va le lire des centaines de fois ce proverbe qui, aujourd’hui, prend tout son sens: « A cœur vaillant, rien d’impossible ». Jason Becker, atteint d’une maladie qui le paralyse, l’empêche de se mouvoir ou de parler, nous démontre à quel point courage et persévérance peuvent soulever des montagnes. Il lui aura fallu des années de courage et de ténacité pour finaliser ce Triumphant hearts, composé avec les yeux, à l’aide  de son père qui lui a créé un ordinateur réagissant au regard. Alors, bien sûr, cet album risque de faire parler de lui pour les mauvaises raisons: c’est le résultat du travail d’un musicien talentueux incapable de tenir un instrument, le travail d’un handicapé totalement dépendant. Mais c’est avant tout le travail d’un musicien brillant, ayant croisé le fer avec Marty Friedman (futur, et désormais ex, Megadeth) au sein de Cacophony, souvent comparé au génial mais ténébreux Yngwie Malmsteen qui n’a jamais voulu ne serait-ce que lui parler. Si on est à des années lumières de Speed metal symphony, Triumphant hearts est surtout un album de musique, rock et populaire. Jason s’est ici entouré de tous ceux qui ont répondu présent à son appel, et ils sont nombreux: Marty Friedman, évidemment, mais aussi Uli Jon Roth, Mickael Lee Firkins, Steve Vai, Joe Bonamassa, Paul Gilbert, Neil Schon, Steve Morse, Joe Satriani et j’en passe. L’album est plein de mélodies qui ouvrent toutes une porte sur l’espérance et le positivisme. Pas un instant sombre n’a ici sa place. Si Triumphant heart, qui ouvre l’album, est orienté pop et si certains passages peuvent évoquer le all star We are the world, Becker pose partout sa marque de compositeur et offre de vrais moments de joie, et de rock. Laissez-vous simplement entraîner par ces Fantasy weaver, Magic woman ou ce Valley of fire et ses plus de 9′ wagons de musiciens solidaires (appelés « The magnificent 13 »), et faites de ce disque un succès. Car il s’agit d’un travail remarquable qui va bien au delà d’un « simple » album de rock: ce disque célèbre la vie, tout simplement. Un album pas comme les autres d’un musicien vraiment pas comme les autres. Comme il est si bien écrit au dos de la pochette (et chanté sur Hold on to love): I can’t speak. I can’t play. But this flesh has much more to say…

AMON AMARTH: The pursuit of vikings

Death mélodique, Suède (Sony music/Metal Blade records, 2018)

25 ans! Voici un quart de siècle que sévissent les vikings de Amon Amarth. Et ça, les amis, ça se fête. Les Suédois nous offrent pour l’occasion The pursuit of vikings, un superbe Blu Ray et CD bourré de son et d’images. Le CD retrace le concert que le groupe a donné au Summer Breeze festival le 17 août 2017 (sur la mainstage, comme précisé un peu partout). 15 titres puissants, parfaitement exécutés et produits. Bien sûr, le dernier album studio, Jomsviking, est mis en avant avec pas moins de 5 titres, le reste de la discographie étant également bien représenté. Cependant, malgré toutes les indéniables qualités du CD, c’est surtout le BluRay qui vaut le détour: Amon Amarth, via chacun de ses membres, se dévoile et raconte l’histoire du groupe dont on découvre nombre de détails. On retiendra ainsi l’épisode du tape trading des débuts, époque à laquelle « quand tu écrivais une lettre, tu y mettais toute ton énergie », ou celui de ces premiers concerts foirés car les jeunes musiciens étaient trop bourrés pour arriver à la salle. Electrochoc et première leçon de professionnalisme…  Les nombreux témoignages apportent également un autre éclairage; on retrouve Brian Slagel ou Peter Tägtgren parmi d’autres moins connus. Les images d’époques rappellent à quel point ce groupe de death metal, brutal et extrême, a su évoluer vers un heavy metal racé et puissant tout en restant fidèle à ses aspirations originelles.  Le reportage nous permet aussi de rentrer dans l’intimité des musiciens: des témoignages sur les début du groupe aux premiers jobs, en passant par les apparts dans des tours, rien ne semble caché ou oublié. Certainement pas le travail et l’application que met chacun afin de faire grandir Amon. Travail dont le résultat se retrouve sur scène, et le Summer Breeze en est un superbe témoignage. Le groupe y met tout son cœur, la setlist aussi puissante que la pyro est efficace. Les image et le son sont irréprochable. En un mot comme en cent, ce live est un superbe produit qui devrait faire des heureux à Noël. C’est bientôt, alors…